Bonjour à toutes et à tous !

Comme on me l'a suggéré, je me permet de venir placer ici sur cette agora un de mes écrits pour discussion.
Vacances oblige, je ne découvre les commentaires adressés seulement maintenant. Vacances encore, je ne pourrais être que épisodiquement présent sur ce fil.

La mise en abime des perceptions, soulever le plus naturellement possible des singularités sur le monde, les émotions et la pensée, laisser un « sens ouvert » aux mots afin qu'il puissent bousculer un peu les affects, , jouer des ambiguïtés pour aller vers le mystère du monde et des consciences...voilà quelques exigences que j'essaie de m'imposer tant bien que mal à mes heures d'écrivaillonnages. Mais pour cela il faut énormément de temps et de sacrifices. Je suis loin d'être à la mesure de tels engagements, et reste un petit joueur de la plume.

J'aime la complexité, mais il ne faut pas l'utiliser pour mystifier à outrance et réfugier ses faiblesse d'idées ou de style.Les choses sont si denses, qu'on ne peut aller un peu vers elles qu'en montrant cette densité, cela amène donc souvent à des phrases à priori absconses voir même "maladroites".
Ce parti-pris n'engage que moi of course !


Sur mon dernier envoi:
Je ne suis pas un Germaniste. J'ai découvert le destin terriblede Sophie Scholl (1921-1943) à la tv: un film qui m'a bouleversé ("Sophie Scholl - les derniers jours", par Marc Rothemund 2005).
Je ne connaissais le personnage que de nom auparavant, et me rappelait son profil sombre sur un manuel d'histoire en classe de 3ème.

Comme l'a très bien dit Léo, j'ai essayé d'éviter l'écueil du côté racolage sentimental et le voyeurisme que peut générer cette histoire. Jouer cette carte serait indigne d'un tel sujet.

Cet écrit est volontairement court pour interpeller en donnant l'envie d'en savoir davantage. La barbarie totale et si proche de nous qu' a été le nazisme me hante.
J'ai bien conscience que toute les phrases sont perfectibles et peuvent être retouchées. Faire simple c'est le summum de la complexité à mon sens, et encore davantage lorsque l'on traite un thème difficile et ô combien délicat.



Je rebondis à la volée sur les questionnement des commentaires :

Prisca : La comète est ici une image de brièveté qui suggère par extension le destin Sophie Scholl. Une comète c'est juste une lumière qui passe, pourtant cela reste gravé en nous. La nuit est ici apparentée au Nazisme.

Colibam: Je n'ai fait que rechercher la densité ! Ce n'est pas un cours d'histoire.
Décrire les aspects de sa vie serait rébarbatif et surtout passerait à côté des enjeux de nouveauté (je dis çà sans prétention, je ne prétends pas avoir réussit ce point là). Ce serait aussi réduire à une temporalité, or la monstruosité des hommes c'est hier aujourd'hui et demain encore hélas.

Estelle2L : Le tutoiement est pour Sophie, le vouvoiement s'adresse aux trois victimes exécutées le même jour. Simplifier et densifier: je n'ai voulu faire que cela ! Apparemment cela ne vous touche pas, vous trouvez peut être les phrases précieuses?. Il est vrai que la forme vient souvent parasiter l'émotion, et le ressenti instinctif des choses. Mais en même temps un premier jet n'est jamais suffisant.

David : « Instruire » pour moi signifie apport quantitatif de connaissances, « éduquer » s'adresse davantage au développement des aptitudes par le truchement de la connaissance. Sophie était sans doute plus éduquée qu'instruite en ce sens (« science sans conscience... » etc)
Effectivement ici ne sont as précisées les raisons du drame, j'ai voulu jouer sur les images et la symbolique type David contre Goliath. Ce mode d'exécution monstrueux m'a littéralement traumatisé dans le film. C'est pour cela que j'insiste.
Il y avait un côté chirurgical et propret sur cet acte ignoble sobrement montré dans le film alors qu'il s'agissait de couper la tête d'une jeune fille innocente ! Brrr j'en ressent des frissons dans le dos encore, un peu comme dans « Dancer in the dark » de l.V Trier à la fin: devoir accepter sa mort injuste et ne pas se plaindre. C'est profondément révoltant. Et puis cette funeste période, encore une fois si proche de nous, n'a été que hachures terribles. Les guerres à mes yeux ne servent qu'à compter les morts et ses répercussions physiques, morales, écologiques, s'étalent à jamais.



Voilà, il y a sans pour ce que je peux dire ce soir je n'ai pas la disposition à approfondir davantage pour l'instant. Si d'autres aspects vous semblent nébuleux, des questionnements, si cela appelle d'autres prolongements n'hésitez pas à les formuler ici.

Merci infiniment pour vos lectures et vos remarques qui donnent vraiment envie de travailler l'écriture. Le fait que l'on puisse prendre un peu de son temps pour me lire me touche énormément. Bien à vous.

Bonjour Rathur,

Merci pour ces intéressantes précisions, bien détaillées, sur ton poème ""comète dans la nuit".

"Bonjour Rathur,

Merci pour ces intéressantes précisions, bien détaillées, sur ton poème ""comète dans la nuit"."





Y'a pas de quoi Xuan-Vincent...mais apparemment çà motive pas trop les foules ! (sourire)

...je dois être trop ch... !

(C'est les vacances, aussi. Beaucoup ne sont pas là.)

Citation :

[mode gros coup de gueule on]

Étant à l'origine de cette demande d'ouverture d'un fil de discussion, je regrette évidemment que personne ne soit intervenu pour tenter d'éclaircir et d'analyser ce texte que, personnellement, j'ai trouvé plus qu'intéressant.

Il y a une symbolique forte, qui n'est malheureusement perceptible que par ceux qui sont un tant soit peu familier de l'histoire récente et des symboles forts issus de la mythologie germanique (la "rose blanche", le Rhin, l'injustice, le martyre...), et c'est à cela, précisément, que sont destinés à servir ces forums de discussion autour des récits.

J'ai relevé dans mon commentaire la très grande sobriété de moyens utilisés pour traduire une histoire et transmettre une émotion. Le thème se prêtait facilement au pathos, pouvait évoluer très aisément vers le larmoyant mièvre ou le pamphlet caricatural du niveau des slogans de manif. L'auteur a évité très bien l'un et l'autre, notamment en refusant – ce que regrette un des commentateurs, et cela aurait été justement très intéressant d'en discuter – des mots plus nettement identifiables, comme ceux que j'ai cité ci-dessus.

Il me semblait extrêmement intéressant de discuter autour du thème de ce poème et de sa symbolique d'un côté, et de quelques éléments de l'écriture utilisée de l'autre. Il permettait les deux, et cela aurait été, me semble-t-il, infiniment plus conforme à l'esprit et aux objectifs d'Oniris que rester dans le cadre de "forums (...) où chacun viendra bientôt donner sa couleur préférée et les photos du bô poisson qu’il a pêché", comme me le faisait remarquer en privé un Onirien un peu fatigué et grandement écœuré par l'évolution assez minimaliste dans le fond et très éloignée en surface des objectifs initiaux du site : nous ne recherchons ni l'auto-satisfaction, ni le copinage, ni l'esprit "blogue-merde" qui prévaut sur la Toile. Nous sommes ici pour parler d'écriture, pas d'ego. Et par forcément intelligemment (on est là pour apprendre), mais avec passion. Et respect.

Aussi, cher Rathur, je vous présente mes excuses pour vous avoir incité à ouvrir une discussion qui, si nous la poursuivons, tournera au dialogue ou au mieux au trilogue : l'intérêt que suscite votre texte semble en effet ne pas dépasser celui provoqué par une étoile filante une nuit d'été. Peut-être avez-vous – et moi avec vous – commis l'erreur de croire que Sophie Scholl pût dépasser le stade de l'étoile filante pour atteindre à celui de la comète dans la perception de gens qui préfèrent encenser et porter aux nues les pets-de-nonne que la mise en perspective difficile, mais réussie, de l'histoire d'une jeune fille qui, stricto sensu, répond très précisément à la définition qu'on donne des martyrs. Ne se trompe-t-on pas d'étage dans le souffle poétique ? Il me semble...

Sachez cependant que j'ai assez largement développé sur votre texte, mais c'était sur un forum réservé aux publicateurs, et en réponse à une question précise de l'un d'entre eux qui me demandait – avec raison – d'expliciter et de justifier ma position en faveur de sa sélection. Reprendre ce commentaire ici, sans qu'il n'y ait la moindre curiosité exprimée, pourrait passer pour un simple étalage de connaissances et, très franchement, j'ai largement passé l'âge de jouer en public au Trissotin de service.

[mode gros coup de gueule off]

Et voilà comment encore une fois on risque de passer à côté d'une discussion intéressante.

Et vous, votre couleur préférée, c'est quoi ?

Quelqu'un pourrait-il développer les symboles utilisés dans ce texte ?

Citation :

Moi c'est le violet, et sérieusement la discussion est top et je +1 à la question de Isfranco!