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1 Utilisateur(s) anonymes
À propos de "Adèle, tu peins ?" |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Le poème est là.
Merci aux lecteurs et à ceux qui ont laissé un mot, plus particulièrement. C'est un poème qui m'est venu dans le cadre d'une reflexion sur les frontières de la poésie, par rapport aux territoires des mots que peut fournir la langue. Le but, c'était de repousser ces limites ; d'élargir une contrée bien réelle mais qui, par nature, manque de tangibilité : Il fallait un poème avec des mots qu'on emploient pas, et pour ne pas enfoncer les portes ouvertes, j'ai voulu sortir également... 1/ ... du poème grivois : J'ai pris pour exemple un texte célèbre, une lettre de George Sand à Alfred de Musset, mais je le compterai comme un poème, pour l'intention et l'actuce, d'ailleurs il se présente en vers et c'est important : Je suis très émue de vous dire que j'ai bien compris l'autre soir que vous aviez toujours une folle envie de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit là une preuve que je puisse être aimée par vous. Je suis prête à vous montrer mon affection toute désintéressée et sans cal- cul, et si vous voulez me voir aussi vous dévoiler sans artifice mon âme toute nue, venez me faire une visite. Nous causerons en amis, franchement. Je vous prouverai que je suis la femme sincère, capable de vous offrir l'affection la plus profonde comme la plus étroite en amitié, en un mot la meilleure preuve dont vous puissiez rêver, puisque votre âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha- bite est bien longue, bien dure et souvent difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme grosse. Accourez donc vite et venez me la faire oublier par l'amour où je veux me mettre. George Sand, c'est le pseudo d'une femme écrivain. Je ne met pas la clef, mais il y a une façon de lire ce texte qui rend très explicite son propos. Il y a donc bien une frontière, créative en plus dans le contexte ci-dessus. 2/ ... du poème scato J'en ai un exemple connu, mais sans auteur onyme, malheureusement... Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses. Poussez ! poussez ! les constipés Le temps ici n'est pas compté Venez ! venez ! foules empressées Soulager là votre diarrhée Car en ces lieux souvent chéris Même le papier y est fourni. Soit qu'on y pète, soit qu'on y rote Tout est permis au sein des chiottes Mais ? graine de vérole ou de morpion N'oubliez pas d'vous laver l'fion De ces WC tant usités Préservez donc l'intégrité. Rendons gloire à nos vespasiennes De faïence ou de porcelaine ! Que l'on soit riche ou bien fauché Jamais de classe dans les WC Pines de smicards ou de richards Venez tous voir mon urinoir ! Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, waters Tout l'monde y pose son derrière On les dit turcs ou bien tinettes Tout est une question de cuvette Quand celles-ci se trouvent bouchées Nous voilà tous bien emmerdés. Entrez, entrez aux cabinets Nous raconter vos p'tits secrets Savoir péter c'est tout un art Pour ne pas chier dans son falzar. Si cet écrit vous semble idiot Torchez-vous-en vite au plus tôt Si au contraire il peut vous plaire Affichez-le dans vos waters !!! Alors j'ai voulu faire une histoire de malentendu, je relisais des choses que j'avais écrites un an auparavant, en me disant un peu "P... d'Adèle, comment j'ai pu écrire ça !?" et j'ai imaginé une espèce de mauvaise fée, de voix intérieure sarcastique, qui m'a donné le personnage d'Adèle, emprunté à 68% à Tardi, dessinateur et scénariste de "Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec", et à 32%, à une célèbre marque de bière qui a participé à répandre l'expression "P... d'Adel !", enfin, je crois. C'est une confrontation avec son propre syndrome de tourette que je voulais provoquer avec l'inversion - putain d'Adèle !/Adèle, tu peins ? - il n'est pas à lire en fonction des mots-clés. Le passage du sujet du poème de l'interlocutrice, Adèle, au féminin, au remord au masculin, aurait dû indiquer la lecture véritable sous le malentendu. Par un effet miroir, une démonstration par l'absurde, je voulais me mettre en garde contre un langage du coeur pour témoigner de la violence d'une émotion, mais sans le diminuer ce langage, en faire un truc (faussement) primaire et idiot, ou réservé à un public averti, comme Onyme et George ; elle m'est précieuse Adèle, justement car elle éveille ces mots-là.
Contribution du : 26/07/2009 11:05
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Un Fleuve |
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Re : À propos de "Adèle, tu peins ?" |
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Maître Xuanzen
Inscrit:
25/03/2008 21:52 De FRANCE
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Bonjour David,
Avec du retard (de retour de vacances), merci pour ces intéressantes précisions sur ton poème.
Contribution du : 01/08/2009 08:45
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