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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Onirien Confirmé
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Dans tout poème se voulant classique, et nous sommes bien dans la catégorie classique.
C'est archaïque, je le reconnais, mais ce sont les règles du vers, comme les diérèses.

Contribution du : 19/11/2012 20:21
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Onirien Confirmé
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Il y a des e muets qui effectivement ne comptent pas, mais je ne vais pas rentrer dans le détail.
C'est le cas des e muets précédés d'une voyelle dans un mot, (gaiement, féerie, j'envierai), ou les aient des verbes à l'imparfait (ils chantaient), des oient (qu'ils soient).

Les règles ne sont pas des règles sans exception !

Contribution du : 19/11/2012 20:24
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
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D'accord, je comprends mieux ; merci de la précision.

Je tombe sur un autre vers de Baudelaire :
"Et je vois tour à tour réfléchies sur ton teint".
Ici, il s'agit bien de la dernière syllabe du mot ; par curiosité, est-ce la présence du pluriel qui change la règle ? "réfléchie" au singulier devrait-il compter quatre syllabes ?

Contribution du : 19/11/2012 20:28
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Onirien Confirmé
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Baudelaire a écrit en faisant une faute de grammaire, sans accorder réfléchies.

"Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint".

Quand ce e muet apparait, c'est une correction de l'éditeur qui fausse le vers.

faute de Baudelaire

Contribution du : 19/11/2012 20:34
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Visiteur 
Donc, si on prononce comme on devrait prononcer, le vers est faux... Voilà une découverte pour moi ! Merci beaucoup.

Contribution du : 19/11/2012 20:36
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Onirien Confirmé
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Voilà, ce qui prouve bien que pour Baudelaire le e final de réfléchi-es doit se prononcer, et il fait une faute de grammaire pour ne pas avoir à le faire.

Contribution du : 19/11/2012 20:39
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Maître des vers sereins
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Les règles classiques n'ont pas besoin d'être justifiées par leur musicalité à mon avis, de la même façon que l'orthographe n'a pas à justifier des lettres muettes, traces de prononciations disparues ; ça n'oblige pas à une écriture phonétique.

Verlaine ou l'académie de Reims ne contestent pas l'élision finale des rimes féminines.

Les traités interdisent leur prononciation à l'intérieur des vers quand ils suivent une ou plusieurs voyelles, et présentent la fin des vers féminins comme une élision. Vous n'avez présenté aucune source présentant le contraire, je pensais que c'était de Banville mais Sorgel le suit , lui et d'autres, pour la règle d'élision des E muets, sans distinction du compte et de la prononciation des syllabes.

La marseillaise est chantée par des chorales, ou un corps spontané ou non de chanteurs/chanteuses, la lecture d'un poème est plus intime. On peut bien sûr le lire comme on veut mais le choix esthétique restera subjectif, et l'adosser à la versification sème le trouble sur la règle des E muets, parfaitement objective par ailleurs.

La poésie classique peut s'en contenter, et semble le faire chez plusieurs spécialistes, mais je suis ouvert à en lire d'autres confirmant ce que vous avancez, c'est bien le sens de ce que je voulais dire, d'où ça vient, pas seulement de quand ça date. Quelle est l'école classique qui promeut ce chant ? Un auteur, un traité, qu'importe, mais il n'y a que votre opinion pour l'instant, les "il faut" n'y changent rien.

Il ne suffit pas d'être sûr de soi, surtout pour le classique sur lequel tout les bruits, tous les interdits se bousculent sous couvert d'objectivité à chaque fois. C'est moi qui amène la marseillaise pour vous soutenir, mais je ne peux tout deviner, tout relayer à sa source.

Quand je lis un poème, je sais si je peux être compris de l'auteur avec un vocabulaire comme E muet, césure, etc. je n'ai pas besoin de lui demander, ça se lit simplement dans ses vers. Il y a eu de nombreux commentateurs que j'ai pu lire et qui affirmait des règles sans s'exprimer sur les critères, les sources, qui avait sur la poésie classique un point de vue d'histoire de l'art ou autres, mais je ne suis pas un intellectuel, je tente de faire des poèmes, je les nomme pour les lecteurs et d'après ce qui est disponible, la "vérité" est toujours un enjeu pour ces interlocuteurs mais on dirait que leur propre avis leur fait peur et que la règle doit sans cesse couvrir leur subjectivité.

Je ne chante pas, ou pas à la façon d'un chœur en tout cas, mais je ne lis pas un poème comme un article de journal ou une page de roman. C'est une attention, et tout entre en jeu, ce que je vois, ce que je lis, ce que ça dit et ce que j'entends. le sens a besoin du lecteur, de sa liberté, de son gré.

Lire un poème, c'est comme une rencontre, ça demande de lâcher prise sans savoir si on tombe dans le satin ou les orties.

La poésie classique rebute je crois pour cette ambiance vindicative, quand elle parle d'elle-même, ces contestations du "baptême" systématique comme si ça prouvait quoi que ce soit, c'est juste un nom, l'intérêt de celui-ci est d'être lisible. Quand on voit ce que les auteurs anciens de classique nomment "poésie libre", on croit rêver, ce qui est nommé "prose" est peu parlant également, un slogan n'est pas une note de service, un roman n'est pas un article de journal, et la poésie peut les emprunter, prendre toutes les règles, démentir toutes les prétentions. Elle est au-dessus du vers et de la "prose", une versification classique suffirait largement à donner son nom au poème qui l'emploie.

Invitez à prononcer d'une façon ou d'une autre, c'est toujours possible, mais y chercher une loi sur le "beau", c'est illusoire, c'est usurper ce que doit trouver par lui même le lecteur, avec sa langue bien vivante. Seuls les auteurs ont le droit de mourir, pas les lecteurs, ils n'existent que de leur vivant.

Contribution du : 20/11/2012 02:20
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Un Fleuve
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Maître Onirien
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La prononciation du "e" en poésie a suivi la même évolution que dans le langage courant. Bien sûr, on trouve chez Villon "pi-es", corbeaux", on trouve la même chose dans la Pléiade, on ne la trouve plus à partir des classiques. Cet "e" interne est tellement banni de la prononciation, alors, qu'il disparaît parfois au profit d'un accent circonflexe sur la voyelle qui le précède ("gaîment" pour "gaiement"). Il est vrai que Valéry l'emploie, j'ai au moins une occurrence en tête mais je ne saurais la citer. C'est très exceptionnel et c'est alors, à mon sens, un archaïsme qui vaut figure de style. Et cette prononciation justifie le fait qu'on ne puisse insérer dans un vers le "e" muet dont CharlesVerbaud donne un exemple avec "réfléchis (ies)". Mais tout de même, Baudelaire ou pas, sacrifier la grammaire à la prosodie me semble aussi embêtant que l'inverse.

Au reste, longue vie aux règles classiques ; choisir d'écrire selon elles, c'est un choix esthétique et culturel. Quand on étudie le latin ou le grec, par exemple, on ne décide pas de simplifier, de "moderniser" la grammaire ardue de ces langues pour se faciliter la vie. On les apprend, non sans peine, telles qu'elles furent parlées sous Auguste et sous Périclès. Même chose pour nos règles; ce sont celles du siècle de Louis XIV, tenons-nous y, comme si nous dansions le menuet ou pratiquions la calligraphe chinoise. Mais rien n'empêche d'en discuter.

Contribution du : 20/11/2012 21:24
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
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Citation :

Les règles classiques n'ont pas besoin d'être justifiées par leur musicalité à mon avis, de la même façon que l'orthographe n'a pas à justifier des lettres muettes, traces de prononciations disparues ; ça n'oblige pas à une écriture phonétique.

Verlaine ou l'académie de Reims ne contestent pas l'élision finale des rimes féminines.


Deux choses :

1- Bien sûr que si, les règles se justifient par leur musicalité. la versification n'a pas d'autre but que de trouver un rythme à l'expression.

Citation :

Quelle est l'école classique qui promeut ce chant ?


Banville, dès le début de son traité,pages 2 et trois, notamment : Le vers est la parole humaine rhythmée (sic !) de façon à être chantée, et, à proprement parler, il n'y a pas de poésie et de vers en dehors du chant.

Tous les autres traités que j'ai pu lire ne disent pas autre chose. le vers est rythme et musique. La poésie est la chanson sans orchestre, a capella.

2- pourquoi parlez-vous d'élision à la rime ? Votre définition de l'élision n'est pas correcte.

L'élision consiste à placer un mot commençant par une voyelle derrière un mot finissant par un e muet de façon à ce que ce e muet ne soit ni prononcé, ni compté. Il est demandé d'élider systématiquement les e muets tels que ceux de pensé-e dans un vers, mais il n'en est pas de même à la rime où le vers suivant peut commencer par une consonne.

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

Tous les e sont élidés, parce que suivis d'une voyelle, rien à voir avec ce qui se passe à la rime.

A la strophe suivante

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !

C'est pareil pour le e de vi-e, il est élidé parce que suivi d'une voyelle.

Citation :

La prononciation du "e" en poésie a suivi la même évolution que dans le langage courant. Bien sûr, on trouve chez Villon "pi-es", corbeaux", on trouve la même chose dans la Pléiade, on ne la trouve plus à partir des classiques.


C'est une idée très répandue, mais malheureusement fausse. lorsque vous lisez des textes du Moyen Âge, comme Rutebeuf, La Chanson de Roland, Le roman de renard, Le roman de la rose, etc... dans leur orthographe d'origine (cf. édition la pléiade entre autres)on s'aperçoit que non seulement la prononciation de ces e est très aléatoire dès cette époque, mais qu'en plus elle est très semblable à la nôtre.

C'est le travail de la pléiade, de l'académie et de Malherbe d'y mettre de l'ordre. A partir de ce moment l'orthographe se fixe sur des considérations étymologiques souvent, qui font que dès cette époque l'orthographe ne correspond pas forcément à la prononciation. Le décalage entre l'orthographe est la prononciation n'est pas que contemporaine, elle est aussi valable pour cette époque. C'est aussi une idée fausse que de penser que l'orthographe de nos jours refète la prononciation de la Renaissance. l'orthographe du français n'a jamais été phonétique.

A partir de Malherbe, il est interdit de faire rentrer un mot tel que pensé-e, pi-e dans le vers sans l'élider, donc sans le faire suivre par un autre mot commençant par une voyelle. Si ces e ne sont pas élidés, ils sont toujours prononcés, et là se trouve un décalage entre la prose et le vers, comme c'est le cas pour les diérèses.

Or il est décidé à cette époque que la prononciation du vers devait être “idéale”, et les poètes décident de se caler sur l’orthographe, non sur la prononciation courante. D’où les “problèmes” de diérèse et de e muet.

Certains poètes du XXème siècle comme Apollinaire et Valéry n'ont pas élidé des e comme celui de pensé-e, du coup ils les prononcent et les comptent. Non par archaïsme, mais parce qu'il est de règle dans le vers que tous les e muets non élidés comptent et sont prononcés, qu'ils soient précédés d'une voyelle ou d'une consonne.

De nombreux chanteurs aujourd'hui prononcent encore ces e muets pour avoir leur compte de syllabe. Si c'est aléatoire en chanson, c'est obligatoire en versification "classique" du moins. PARCE QUE LA POESIE EST CHANSON.

Lorsque la comédie française donne les pièces versifiées de Racine, Corneille, Molière, Hugo, Rostand, les e muets sont prononcés, non par archaïsme, mais parce qu'il doit en être ainsi.

le décalage entre vers et prose a toujours existé. Vous tenez absolument à faire coincider les deux, mais c'est un tort.

Contribution du : 21/11/2012 18:22
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Re : À propos de "Cercles intrépides"
Chevalier d'Oniris
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Marcel Pagnol que beaucoup griment de mépris (a cause de son provincialisme) mais qui était un poète classique d’une maitrise remarquable et un homme fort averti de son fait disait :

Il y a trois genres littéraires bien différents : la poésie qui est chantée , le théâtre qui est parlé et la prose qui est écrite. »

Mais parle t'on du chant tel que les compositions de musique l’envisagent ? Les musiciens désignent souvent sous le nom de "Lyrics" le chant écrit (en mots/sèmes) et transposé en dessous de portées de musique, contenant elles la vraie part musicale du vocal, qui se nomme mélodie en musique, et qui quantifie la hauteur (tonale) et la durée (tempo) de la pièce, et que l’on joue aussi avec un instrument si l’on le souhaite.

En terme d'écriture du chant de composition musical il est une telle dichotomie avec les œuvres de composition littéraires que les signes de l'écriture ont été inventés pour en donner les justes et complètes modulations : notes tonales-durées, pauses et soupirs, points, codas et renvois, etc.

Au vrai n'est ce pas plutôt sur du papier à musique que le poème doit être écrit pour l'être pleinement ? Ou plutôt de plain chant ?

@ Charles Verbaud : est-ce que les formes dites classiques du poème (avec tant d'exceptions) ne le condamnent pas face à notre époque (de sagous) ?

N'y a t'il pas un compromis qui soit admissible par les purs et les moins purs, ou l'on pourrait utiliser les ressort bienfaisants de l'écriture classique sans s'encombrer d'archaïsmes médiévaux qui empoussièrent toute modernité ?


Bien à vous,

Labrisse.

Contribution du : 21/11/2012 19:00
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"Les premières places ne sont pas intéressantes, celles qui m'intéressent, ce sont les places à part."

Jean Cocteau.
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