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À propos de "Devant l'éclair" |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Bonjour à vous,
Merci aux commentateurs, le poème est là. C'est le début de quelque chose à chaque fois pour moi la publication d'un poème, et ce sujet en sera une manifestation : écrire, publier et commenter à mon tour forme un tout. Ce poème s'inscrit aussi dans une démarche particulière, à l'instar de Feu de camp qui finissait également sur un vers évoquant un haïku de Bashô, mais aussi Le temps du voyage qui débutait lui sur le texte d'un écriteau commun dans les trains de la SNCF. Ce sont des poèmes parasites en quelques sortes, au sens végétal du terme, qui naissent et se développent sur un autre "organisme". À chaque fois c'est une rencontre un peu absurde, un peu marginale, à la façon d'une rime qui rapproche deux mots indépendamment de leur sens ou du propos lui-même. Ici, c'est juste à une échelle un peu plus grande, et suivant un autre critère que l'assonance, mais c'est le même ressort poétique je crois. Dans "Devant l'éclair", il y a d'un côté un Haïku de Bashô et de l'autre un récit d'accident de la circulation. Un chauffeur routier perd le contrôle de son véhicule et regarde horrifié "sa" victime, qui ne se doute de rien. C'est une poésie sur le remords, la peine subie d'après un acte, et l'enjeu serait l'innocence de ce chauffeur routier, dont la culpabilité ne viendrait que de sa conscience de ce qui se déroule devant lui, avec lui. Je ne sais pas si c'était l'intention de Bashô, ou bien uniquement l'association d'idées qui me venait après avoir lu son Haîku. J'ai découvert quelque chose depuis la parution du poème sur celui de Bashô, j'avais déjà quelques interrogations sur deux traductions proches de son poème, elles pouvaient se trouvaient notées ainsi : "Devant l'éclair sublime est celui qui ne sait rien" C'était mon point de départ, d'autres références la notaient ainsi : "Devant l'éclair - sublime est celui qui ne sait rien !" J'en ai découvert une troisième, de traduction de ce haîku, de Roland Barthes dans "L'empire des signes" : "Comme il est admirable Celui qui ne pense pas: «La Vie est éphémère» En voyant un éclair!" C'est bien trois fois le même poème (quatre ?). Je peux juste ajouter que Bashô s'exclame bien dans son poème (ça se traduit par "yo" en langue japonaise :) et que "sublime" se rapporte bien à la personne désignée par "celui", la première traduction serait un peu trop littéral, les deux autres plus "littéraires". Je ne sais pas si cela a beaucoup de sens de dédier ce poème à un autre chauffeur routier dont je n'aimerais pas vivre la mésaventure, il va de soi j'espère que c'est sans hiérarchie de peine avec ce que pourrait éprouver la victime ou ses proches. C'était juste une drôle de leçon de vie dont je voulais faire écho. PS : Merci aussi à Forum Japon EDIT 17 aout 2012 : Je suis tombé sur une troisième traduction de ce haïku-ci, avec des écritures originales : Citation : 稲妻に http://nekojita.free.fr/NIHON/BASHO.html Elle respecte le nombre de syllabes que l'on attribue à un haiku en français, elle est peut-être plus "littéraire" que les autres.
Contribution du : 24/03/2012 15:27
Edité par David le 17/8/2012 20:13:01
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Re : À propos de "Devant l'éclair" |
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Maître des vers sereins
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11/02/2008 03:55 Groupe :
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Grâce à un nouveau lecteur, le poème a refait un tour à la surface d'Oniris et j'ai retrouvé ma petite recherche sur le haiku de bashô qui m'avait lancé dans cette écriture.
Je regarde mon poème comme un grand moment de noyade de poisson, j'aurais peut-être dû en faire une nouvelle de cette étrange émotion que décrivait Bashô, mais bon, une nouvelle sur une pensée d'une seconde au plus... Il y a de très nombreux poèmes sur les perspectives angoissantes de sa propre fin, et c'est le seul que je connaisse qui parle de l'étrange admiration ou jalousie que peut procurer le spectacle d'un autre allant en toute inconscience, et donc en toute sérénité, vers sa propre mort.
Contribution du : 05/07/2015 00:58
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