Bonjour,

Un grand merci au CE d’avoir accepté de publier cette nouvelle.
Merci pour les lecteurs qui l’ont apprécié.


Bienvenu dans l’univers de Philomène, de Fifi pour ceux qui la connaissent bien. Un récit où la psychologie du personnage principal prend toute la place. J’ai voulu montré ce que pouvait être la vision du monde et de la société pour une personne autiste, dans ce cas-ci, avec le syndrome d’Asperger. Il y a un spectre chromatique étendu pour cet handicap mental avec différentes nuances et différents degrés, parfois bénins et certaines fois très prononcés. Fifi a un raisonnement très cartésien, elle comprend que si une personne volait une banque, elle se retrouverait en prison, mais elle n’en comprend pas la raison, elle ne saisi pas correctement la notion du bien et du mal. Elle a remarqué que de petits animaux, des chats et des écureuils qu’elle adore, sont écrasés par des voitures, il est alors logique pour elle que la présence d’un véhicule lorsqu’elle veut traverser dicte systématiquement qu’il la renversera. Elle comprend les choses qui se répètent de façon régulière et qui suit une logique mécanique, elle peut réagir méthodiquement face à elles. Mais elle ne sait pas comment agir dans un milieu avec beaucoup d’êtres vivants qui agissent selon leur propre logique et de leur propre arbitre. Tout devient chaotique pour elle et très stressant car elle ne peut pas avoir le contrôle de cet univers comme lorsqu’elle joue dans sa chambre avec des objets inanimés. Elle est tout à fait désemparée au sujet des sentiments et ne comprend pas leur manifestation en elle ou à son égard. Elle est consciente de son handicap, mais elle est convaincue qu’elle n’est pas une incapable, ce qui la pousse constamment à braver ce monde incompréhensible et à l’affronter tous les jours. Ce qui l’encourage à persévérer est la bienveillance des gens qui la côtoient, d’abord son père, que j’ai voulu mettre en importance en débutant le récit avec sa réplique, Jujube, qui a certainement un petit béguin pour cette fille intrigante et déterminée, et son oncle, qui avec exagération ne veut pas la contrarier.

L’aspect répétitif et la description des détails concernant les gestes de Fifi durant tout le récit sont là pour indiquer comment ces petites manies et ces routines sont très importantes pour elle. C’est sa manière de retrouver de la stabilité dans cet univers qui bouge en tout sens et sans compréhension. Une sorte de bouée de sauvetage pour cette fille perdue en mer. Au sujet des fissures dans le trottoir, je m’amuse moi-même à les éviter lorsque je marche, un jeu qui m’occupe l’esprit. La petite blague à propos de l’asperge est une manière subtile de montrer que Fifi est bien consciente de son état, mais n’en saisit pas tous les aspects. Elle est déterminée à montrer à son père qu’elle est grande et capable d’accomplir des choses seule et à sa manière.

Définition du Larousse : entrelacs – ensemble de choses entrelacées; entrelacement. Ainsi un hameau où les gens sont tissés serrés et s’entraident. Un beau milieu pour Fifi.

C’est un feel good story, un récit de détente, très positif et inclusif, où les gens sont bienveillants, trop même. J’ai voulu pousser cette bienveillance à la rendre un peu comique, pour démontrer comment elle peut faire du bien et qu’il n’en coûte rien d’être généreux avec celle-ci. D’accepter de donner sans automatiquement recevoir en retour, ou de recevoir d’une autre manière plus subtil. Dans le cas de Fifi, c’est de nous répondre et de nous regarder le visage.

Bonne journée !

Vilmon

Oui, c'est une histoire "feel good", ce qui n'est certainement pas péjoratif pour moi. Mais surtout, elle est réussie dans ce genre, aussi difficile me semble -t-il que les autres.
Merci Vilmon pour cette joyeuse lecture !