Bonjour,

Je reviens un peu tardivement (et rapidement) sur le texte que j'avais présenté pour le concours n°12.

Avant tout, et je pense que tous l'ont compris hormis Méléagre, je n'ai pas voulu écrire un poème et n'avais, en rédigeant ce texte, aucune prétention littéraire particulière, désolée, Méléagre, mais je ne me suis pas sentie visée du tout par votre commentaire (dont j'ai apprécié cependant la précision), hormis quand vous citez les propos de comptoir, puisque oui, c'est plutôt ça que je voulais évoquer : une femme qui rumine en buvant son café. La vie, quoi.

Voici comment ça s'est fait : j'avais auparavant rédigé un texte de chanson, en prenant comme appui un morceau du batteur français Bertrand Renaudeau. C'était une ballade un peu mélancolique. J'ai donc rédigé, tout en chantant, une ballade mélancolique, qui m'a été renvoyée avec de bonnes appréciations, mais en me faisant remarquer que ce n'était pas une chanson mais un poème et que c'était inchantable.

Après avoir envoyé ce texte, je me suis dit que ce serait amusant d'écrire une chanson qui reprendrait en français des sonorités du scat. J'ai donc commencé à chanter dans ma voiture : "tu te tapes de tout" (en reprenant l'articulation des trompettistes), et de fil en aiguille sont arrivés l'idée de l'ado et le texte. J'ai surtout voulu que ce soit drôle. Le côté "témoignage social", je m'en fiche un peu ; pas de récit de ma vie mon oeuvre non plus, mon ado est parfait (enfin presque, mais faut pas que je me plaigne trop, sinon il ne voudra plus faire le ménage). Quant à l'originalité du propos, c'était bien le dernier de mes soucis, et je pense que ça l'est aussi pour un pourcentage non négligeable de la production parolière mondiale.

J'avoue aussi que je n'ai pas chipoté sur les pieds, parce que je chante essentiellement du jazz, et que donc j'improvise, et que les petits arrangements avec les mélodies et le texte, tant qu'on n'a pas un big band au carré derrière soi, ben, je me dis que c'est toujours possible. Ce n'est pas forcément vrai, bien sûr, un super musicien ou un musicologue averti m'en fera sans doute la démonstration, mais je rappelle qu'on trouve des arythmiques chez de grands chanteurs comme on trouve des dyslexiques chez de grands auteurs.

Autre remarque : il y a effectivement une rupture de rythme entre mélodie rythmée et refrain plus mélodieux, dans mon idée.

Je suis désolée que mon texte n'ait pas été retenu pour la mise en musique et remercie Laurent pour son intérêt. Mais, avec du recul, je me rends compte que ce n'était pas facile, puisque la mélodie est arrivée en même temps que les mots. Ce n'était donc pas évident de s'approprier un texte qui était mis en chant en même temps qu'il était rédigé. J'en ai d'ailleurs enregistré une version a capella vite fait avec l'ordi... Si je peux la présenter, ce sera avec plaisir.

Merci donc à Wancyrs, Charivari, Méléagre, Funambule, Caillouq, Isotis et Fouzh.

Et à une prochaine fois pour de nouvelles aventures musicales !

Misumena