Bonjour, et merci pour vos commentaires sur "l'ombre des jours", premier texte que je dépose sur Oniris.
Certains d'entre vous me disent qu'ils ne voient pas bien quelle pourrait être cette dame qui se défend de répondre à la façon terrifiante dont on représente la mort, décharnée, portant une faux dont on connait l'usage décisif.
Eh bien cette dame n'est autre que la mort elle-même, envisagée d'un autre point de vue. La mort, c'est la seule chose avec laquelle on ne peut pas tricher. Elle est ce qui relativise tout, et si chacun, bien qu'en bonne santé, vivait en gardant constamment à l'esprit le fait qu'il va mourir, que la mort est la plus fidèle compagne de sa vie, qu'elle a toujours été et sera toujours à ses côtés, les soucis quotidiens n'en seraient plus vraiment, et c'est pourquoi :
"De toutes je suis la plus belle,
Homme en quête de l'absolu."
Ayant beaucoup potassé les écrits traditionnels de diverses provenances, j'ai constaté que leur message à propos de la mort est à peu près toujours le même, le passage à un autre état d'existence. Dans certains cas, ce passage donne accès à un monde plus lumineux, et c'est pourquoi :
"Je te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
A l'abri des vents de malheur.
Rien ne prouve que ce monde existe, mais rien ne prouve qu'il n'existe pas, alors moi, je préfère penser que cette dame, sous sa cape noire, est belle à mourir et qu'il ne faut pas trop tôt la regarder dans les yeux sous peine de n'avoir plus goût à la vie, et c'est pourquoi :
"Mais garde-toi de ce mystère
Et quand bien même te morfonds,
N'approche pas mon ministère,
Il est ceint d'abîmes profonds."