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2 Utilisateur(s) anonymes
À propos de la putain du Caire. |
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D'abord à ceux et celles qui ont lu et commenté.
Quelques précisions historiques sur le contexte sont nécessaires je crois ;) : Je pense que tout le monde a suivi la révolution égyptienne. Par contre, on connait peu le mouvement ouvrier qui a eu lieu en 2008 dans l'industrie du textile de ce pays. Ce mouvement de grève a donné naissance au mouvement du 6 avril qui a été l'un des initiateurs de la révolution de février. En 2008, la grève s'était terminée par une répression féroce, dans le sang. L’Égypte de Moubarak n'était pas une jolie démocratie où l'on faisait grève, sans risque ou presque comme chez nous... La torture y était monnaie courante (l'est encore apparemment... ) et les condamnations très lourdes. Donc voilà, c'est en pensant à ce mouvement d'avril 2008, que j'ai écrit cette nouvelle. sinon sur quelques détails : j'avoue que l'aller et retour des flashs blacks n'est pas simple car on jongle sur trois ou quatre périodes différentes : la grève, le jour du départ de Moubarak, les jours qui ont précédé ce départ et le procès... J'ai tenté de retravailler ça. Quoique dans le passage souligné par Mistinguette, là l'effet de confusion est voulue... Sur la phrase Gary Cooper, etc... Je l'ai supprimée. Elle me semblait en trop. Quoique le geste de Fairouz soit d'une insolence extrême (là encore on est en Égypte, avec une partie des lois inspirées de la charia dans les tribunaux... ce n'est pas un baiser anodin ) C'est vrai qu'elle ne parle pas du tout de son travail, mais bon, elle raconte son histoire avec Sami, pas son boulot. Ceci dit, p'tre que oui une ou deux phrases ( quoiqu'elles y soient quand elle évoque les témoignages des ouvriers), voir un passage entier à ce sujet seraient les bienvenus. Mais euh, le travail d'un journaliste ne consiste pas à soutenir ou à enfoncer une grève ;) mais à relater les faits ! ;) Maëlle,c 'est une évidence et enfoncer une porte ouverte que dire que l'histoire d’amour est sans surprise, puisqu'on commence l'histoire lorsqu'elle est consommée ! ;) C'est un peu pareil pour la grève dès l'instant où l'on apprend qu'il a fait de la prison... Bellavea, mon but n'était pas de détailler la naissance des sentiments, leur complexité, mais de montrer deux amants que tout séparent : religion, situation sociale, être réunis d'abord autour d'un mouvement social, puis de la révolution ( qui consacre en quelque sorte leur union )... Et je ne suis pas d'accord de dire qu'on découvre brusquement qu'elle est amoureuse, c'est posé dès le départ de la nouvelle, quand même ! et c'est évoqué, effleuré tout du long de la grève lorsqu'elle parle de Sami, lorsque son regard évolue au fur et à mesure qu'elle apprend à le connaitre. Bien sur, ce n'est pas un sentiment passionnel alors ; d’ailleurs ils ne deviennent pas amants le soir même... ça reste assez rationnel entre eux deux, ils ne transgressent pas l'interdit alors qu'ils en ont l'occasion... la passion n'arrive que quand ils se retrouvent au Caire, en fait... avec la Révolution. Je crois que j'ai fait le tour ! Et sinon, un grand merci pour tous ces relevés de détails (je suis fâchée avec les détails) qui me permettront de corriger un peu plus ce texte.
Contribution du : 04/04/2011 10:59
Edité par David le 5/4/2011 0:40:33
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Re : A propos de la putain du Caire. |
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Organiris
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Bonjour Gavroche,
j'aime dans cette nouvelle l'exposé de ce qui sépare les deux amoureux. Cela va à contre-courant des histoires amoureuses. Et c'est cette originalité qui m'a plu. Lorsque deux êtres s'aiment il devient presque inutile d'essayer de montrer cette mystérieuse alchimie formée de ce qui réunit deux êtres. Bien sûr il y a les points communs. Mais ce n'est pas suffisant. Ce mystère qu'est l'amour va bien au delà. Ici le parti-pris de l'auteure est justement de montrer, il me semble, que, malgré les différences, et même les points qui pourraient être rédhibitoires, ces deux personnes sont inexorablement attirées l'une vers l'autre. C'est inhabituel et donc j'ai aimé. Jaimme
Contribution du : 04/04/2011 11:28
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême" F. Herbert |
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Re : A propos de la putain du Caire. |
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Gavroche a écrit :
"Sur la phrase Gary Cooper, etc... Je l'ai supprimée. Elle me semblait en trop. Quoique le geste de Fairouz soit d'une insolence extrême (là encore on est en Égypte, avec une partie des lois inspirées de la charia dans les tribunaux... ce n'est pas un baiser anodin )" Justement, le baiser n'est pas anodin, il fait partie de la bravoure. Une nouvelle qui est vraiment sentimentale à mon sens, avec une écriture très effacée, neutre, qui, parce qu'elle n'est pas stylée (volontairement j'en suis sûre) sert au mieux une histoire d'amour. Jaimme a écrit : "Lorsque deux êtres s'aiment il devient presque inutile d'essayer de montrer cette mystérieuse alchimie formée de ce qui réunit deux êtres. Bien sûr il y a les points communs. Mais ce n'est pas suffisant. Ce mystère qu'est l'amour va bien au delà. Ici le parti-pris de l'auteure est justement de montrer, il me semble, que, malgré les différences, et même les points qui pourraient être rédhibitoires, ces deux personnes sont inexorablement attirées l'une vers l'autre." Je peux me tromper, il se peut bien que je me trompe, mais je ne suis pas persuadée que ce regard porté sur l'amour soit celui de l'auteur, que l'auteur ait voulu montrer cela : une attirance, des points communs, une attirance plus forte encore que les points de différence. Il y a un contexte social, fondé ou pas, il l'est nous dit Gavroche, qui rend les protagonistes frères d'armes. Il me semble que ce genre de situation renforce la fusion ou le partenariat amoureux (selon l'intensité). Ceci dit, ce que Jaimme explique est généralement très vrai. Ici, c'est le combat qui efface les différences qui existent entre eux et les unis au-delà de tout, dans une exaltation que le contexte justifie. Enfin, le fait que Gavroche se dise fâchée avec les détails, permet au lecteur de laisser libre cours à son imagination. Attention tout de même, en Histoire, le détail, ce n'est pas négligeable.
Contribution du : 04/04/2011 18:38
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Re : A propos de la putain du Caire. |
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Désolée je ne vais peut-être pas être très claire car je prends des médocs, pour un mal de dos, qui m’assomment ( l'impression d'avoir une enclume dans la tête)...
So-phie, j'écris toujours plus ou moins comme ça ;) C'est mon style, on va dire ! ;) Je crois que vous avez raison tous les deux. A propos de ce qui les différencie, les défauts rédhibitoires chez l'un et chez l'autre : si Sami est présenté comme peu séduisant, c'est d'abord par rapport à son statut social : les mains, le jean sale c'est le signe d'un ouvrier. Ne pas oublier aussi que dans l'autre sens, Fairouz ne représente pas la femme idéale à ses yeux, certainement : indépendante, chrétienne... c'est évoqué quand il découvre qu'il est son premier amant. Là où ça rejoint ce que dit So-phie, la lutte qui les réunit, et bien son odeur quand ils se retrouvent c'est celle de la mutinerie, de la traversée du Sinai, de la lutte. Elle qui les réunit, en effet et exalte leur histoire personnelle. pour la question des détails, je parlais surtout des histoires de virgules, etc, pas de l'histoire elle-même. Je me renseigne toujours beaucoup avant d'écrire sur ce genre de sujet. Je suis journaliste à la base, et ça me reste dans l'écriture. Merci siebby, également.
Contribution du : 04/04/2011 18:55
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Re : A propos de la putain du Caire. |
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"pour la question des détails, je parlais surtout des histoires de virgules, etc, pas de l'histoire elle-même. Je me renseigne toujours beaucoup avant d'écrire sur ce genre de sujet. Je suis journaliste à la base, et ça me reste dans l'écriture."
Merci pour ces précisions et bon courage pour ce mal de dos. Le dépouillement de l'écriture, une qualité chez les journalistes en effet qui fait d'eux des auteurs appréciés souvent. Et c'est une qualité, ce style qui s'efface pour servir la reconnaissance d'une histoire.
Contribution du : 04/04/2011 19:48
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Re : À propos de la putain du Caire. |
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Merci charivari de ton commentaire
Ce que tu dis est plutot sensé, mais voilà D'abord, c'est pas la psychologie des personnages qui m'a intéressée ici, c'est leur histoire, leur statut social, ce qu'ils représentent. C'est vraiment voulu, et pas un oubli. Et je ne suis pas d'accord du tout : de Sami on sait quand même pas mal de choses : son rapport aux autres, son engagement, son rapport aux femmes, à la religion, à sa famille... alors, on ne sait pas ses affres psychologiques, bien sur. Mais parce qu'il n'en a pas ! Fairouz non plus d'ailleurs : ils sont dans l'action, dans un mouvement de masse, ça dépasse les problèmes d'égo personnel ce genre de situation (ça vaut toutes les thérapies, au passage). Ensuite, Fairouz est peut-être parfaite à tes yeux, mais dans son pays ce n'est pas du tout le cas et c'est loin d'etre le stéréotype d ela femme égyptienne ( s'il existe ! )... quant au stéreotype occidental, alors Sami ne serait pas son premier amant ! proche du peuple ? elle fait son boulot ! Elle découvre ce milieu et s'y intègre, c'est pas pareil... Ce qui me fait dire que tu passes un peu à coté du contenu de ce texte... C'est pas une histoire d'amour individuelle Sur les flash backs, forcés je ne crois pas qu'ils soient là, surtout pas, pour cacher la misère comme tu dis. par contre que certains oient pas clairs, ça c'est vrai, j'y ai retravaillé. Cependant, je tiens à préciser que j'ai demandé à quelques lecteurs leur avis sur ce point et plusieurs n'ont pas été gênés... comme quoi, même si je reconnais qu'ils sont ardus pour certains, c'est pas forcément un défaut rhédibitoire du texte.
Contribution du : 05/04/2011 20:25
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Re : À propos de la putain du Caire. |
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Maître Onirien
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Je passe un peu à côté du contenu du texte ou de l'intention de l'auteur ? Ce n'est pas exactement la même chose, hein. Ce texte, je l'ai lu attentivement, et je suis d'accord avec ce que tu dis. Ça ne m'enmpêche pas de te faire part de ce qui m'a gêné dans ce texte : les deux personnages.
Le personnage de la femme, je ne t'ai pas dit "stéréotypé", je t'ai dit "trop parfait", c'est différent. Et j'ajoute : ce personnage "trop parfait" rend ton histoire beaucoup trop manichéenne. On a vraiment les gentils et les méchants, je trouve. C'est habituel dans tes textes, mais ici c'est criant. C'est dommage, tu as assez de talent d'écriture et de finesse quand tu brosses des portraits pour nous peindre des personnages et des situations plus nuancées. Le personnage de Sami, en fait, je ne suis peut-être pas à 100% honnête : on découvre bien un caractère particulier, le problème étant qu'il ressemble beaucoup à d'autres personnages masculins d'autres texte que j'ai lus de toi. Donc, si je prends la ce texte hors contexte, effectivement le personnage de Sami est étoffé, en tout cas assez pour une nouvelle, si je le compare avec d'autres trucs que j'ai lu de toi, j'ai l'impression d'une "resucée" (sans mauvais jeu de mot). D'ailleurs, c'est la même chose pour la construction de ton texte, à base de flash-backs, avec scènes sensuelles incluses, et même cannevas pour l'histoire. J'ai eu l'impression de l'avoir déjà lue cette nouvelle, en fait.
Contribution du : 05/04/2011 22:03
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Re : À propos de la putain du Caire. |
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oui, tu as lu d'autres nouvelles de moi, plus ou moins abouties, plus ou moins des brouillons d'autres... ( et du bout des doigts était un peu la brouillon de celle-ci) J'écris beaucoup, sur le même thème, et les 3/4 ou plus encore de ce que tu as lu de moi ne vaut pas de sortir plus que d'un forum... et n'aurait p'tre même pas dû sortir de mon ordinateur...
Donc bon l'argument me laisse dubitative pour commenter un texte, pris à part... car il devrait être pris à part, sans être comparé à des textes moins aboutis qui prendront la poussière dans mes tiroirs. Il ne fait pas partie d'un recueil... d'un ensemble cohérent. Après la construction, certes est identique, mais ça, j'ai beau faire, ça revient... C'est comme moi qui te disait que ton roman était trop linéaire, c'est ta façon de faire. Tu ne vas pas en changer, moi non plus. Et sinon t'as quoi contre les femmes intellectuel et féministes ? Là aussi, je pense pas que ce soit l'exemple même de la femme parfaite dans l'inconscient de tous les hommes... y compris occidentaux ! ou même des femmes. Plutôt un repoussoir, non, tel que tu en parles... donc la aussi, je reste dubitative et pas très portée à considérer avec sérieux l'argument (limite sexiste, je te dirais même franchement... ) Et pour finir, tu parles de manichéisme, moi ça m'horripile et je trouve tarte à la crème et emmerdant au plus haut point de dire qu'il y a du bon et du mauvais dans chacun, des gentils et des méchants de chaque coté. C'est le consensus mou très à la mode. Un partout, la balle au centre, surtout pas se mouiller, surtout pas s'engager... le relativisme à son plus bel état... C'est pas ma vision des choses... Quand j'écris, je prends partie d'un bord ou d'un autre. J'suis pas inscrite au fan club de Bayrou... alors non, je ne nuance pas quand je décris un combat social, une révolution ou une répression. Le coup du gentil flic, du gentil patron ou ambigu pour le moins, ça me botte pas... Une grève, surtout en Egypte, ça se passe comme ça : direction inflexible, flics, répression. Désolée si la réalité dérange dans la fiction. Edit : je sais que ma réponse fait super remontée, mais vraiment ça m'agace tous ces points ( et particulièrement aujourd'hui... j'épilogue pas,c 'est perso )
Contribution du : 05/04/2011 22:32
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Re : À propos de la putain du Caire. |
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Ceci dit, passé le coup de gueule le lecteur a tout à fait le droit de prendre en grippe un personnage.
Moi je la défends, Fairouz. Déjà parce qu'elle ne parle quasiment pas d'elle. La quasi totalité de la nouvelle est consacrée à Sami, à travers son regard, ou aux évènements en cours que ce soit la grève ou les manifestations. Quand elle parle d'elle, ce sont de ses sentiments amoureux... D'ailleurs tu dis qu'elle est engagée ? Mais... non, elle fait son travail de journaliste. Et si le baiser a un contenu politique évident, elle est d'abord amoureuse, pas engagée. Mais si elle t'horripile , c'est égal... le lecteur à tous les droits !
Contribution du : 05/04/2011 22:51
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Re : À propos de la putain du Caire. |
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Maître Onirien
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15/01/2011 18:02 De Al Andalus
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Mazette, quel caractère !
Prends pas trop à coeur mes critiques, va, c'est juste une impression perso, elle vaut ce qu'elle vaut. PS: je ne crois pas avoir été sexiste sur ce coup-là. Si ? Et puis Bayrou... hum hum... Non, pitié, tout sauf me faire traiter de Bayroutien (ou bayroutiste ?). Le refus du manichéisme, ce n'était pas vis-à-vis des situations politiques, en fait, mais plutôt comme synonyme de "refus de faire du pathos avec la politique", je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire (si tu vois pas, tant pis, pas graaaaave) Bah... Je ne vais pas polémiquer plus que ça ce soir. Pas le temps. La bise et soigne bien ton dos. ('tin, il y a pas un smiley dans l'coin ?)
Contribution du : 05/04/2011 23:38
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