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À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Visiteur 
Comme de coutume, je remercie le Comité Éditorial d'avoir inclus ce texte au catalogue d'Oniris, les correcteurs de s'être penchés dessus, ses lecteurs de l'avoir lu et, parmi ceux-ci, ses commentateurs de l'avoir commenté.

Au-delà des raisons psychologiques qui expliquent le geste brutal du vieil homme à la fin, raison dont une parfaitement convaincante à mes yeux est évoquée par Robot, Lunar-K et fergas (je suis persuadée qu'il y en a d'autres dans la logique du personnage), en repensant à cette histoire où il n'y a même pas une baleine ou une holothurie et qui, de ce point de vue, m'a un peu étonnée, j'ai vu apparaître une autre lecture. Je me permets de vous en faire part.

Il apparaît assez fortement, me semble-t-il, que le vieux est un personnage plutôt sophistiqué culturellement : il refuse les "chromos" faciles, ne dédaigne pas le néologisme (ce "plouper" que vous avez relevé, fergas), a des références surprenantes à première vue pour un campagnard bourru (le chien qui aurait fait fête à une troupe de zombies, le chiot qui risque de s'envoler s'il tourne trop vite sa queue, etc.). L'arrière-cousin, lui, se cantonne au premier degré, admire les clochers dans le soleil couchant et croit aux "vraies" valeurs (un homme doit construire sa maison, on risque d'humilier quelqu'un en lui donnant de l'argent...). De ce point de vue, c'est bien l'arrière-cousin l'arriéré, celui qui fait appel aux vieilles lunes. Avec ce "point de vue miroir" que relève avec justesse Pepito, la phrase "Pourquoi les Parigots s’imaginent-ils toujours qu’on leur dit autre chose que ce qu’on leur dit ?" peut mettre la puce à l'oreille : justement, le texte ne dirait-il pas autre chose que ce qu'il dit, avec ce côté résolument moderne du vieux (d'où bien sûr, Pepito, les références du vieux à l'avion furtif et aux commandos camouflage de préférence à des farfadets folkloriques) ? Je crois que oui.
Je crois qu'avec ce texte est exprimée de manière pas vraiment limpide la nécessité, pour faire avancer les choses, de tordre le cou à la facilité et de péter sa tronche au convenu des chromos où l'arrière-cousin voudrait cantonner le vieux en lui refilant une adorable mignonne petite bête alors que l'homme est enfin débarrassé d'un boulet bien intentionné accueilli chez lui par hasard sans l'avoir jamais souhaité. D'où la phrase sur les gens qui sont gentils et que c'est bien ça la chiennerie : les gens bien intentionnés peuvent vous entraver ; on retrouve cette idée chez Proust où, à un moment dans À la recherche du temps perdu, le narrateur se voit interrompu dans ses pensées par son ami Robert et se déclare "rejeté dans l'amitié".
Dans cette logique, la chasse et la cueillette auxquelles va pouvoir se livrer le vieux sans entrave correspondraient à la recherche culturelle et artistique.
C'est ainsi que j'ai l'impression d'avoir écrit un manifeste esthétique ! Bien sûr, dans la mesure où je fuirais comme la peste tout texte qui se présenterait genre "salut les gars, chus un manifeste esthétique", ces idées ne se sont pas présentées à moi sous forme premier degré. Je trouve toujours important qu'il y ait une histoire, quitte à ce qu'elle dise autre chose que ce qu'elle dit.

Bon, ceci c'est mon délire, ma lecture ; ce que le texte m'inspire comme commentaire en tant qu'auteur... Aucune obligation d'y adhérer, cela va de soi.

Je suis toujours particulièrement émue de découvrir du commentaire sous le texte dès sa parution. Merci à vous, Robot, pour cet effort effectué dès l'Espace Lecture, et pour avoir trouvé une cohérence dans le personnage du vieux ! Je suis ravie de voir que l'histoire peut fonctionner en tant que simple histoire, ce qui ressort aussi de ton commentaire Lunar-K. Merci à toi.
Pepito, fergas, merci de vos remarques sur la qualité de l'écriture, cela me fait très plaisir ! J'ai donc tâché de clarifier un peu pourquoi je fais massacrer un chiot qui n'a rien demandé à personne. Pour vous répondre sur les points de langue que vous évoquez, fergas :
- « Son maître pouvait guère le lui reprocher » – la négation incomplète est volontaire, pour la rudesse du parler ;
- « Le vieux se renfrogne un poil » – j'ai bien écrit « renfrogne » sans accent ;
- « plouper » – cf. plus haut.

Merci pour vos commentaires, ils m'encouragent. À bientôt peut-être pour de nouvelles aventures !

Contribution du : 15/04/2014 09:15
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Expert Onirien
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De Capens
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Bonjour Socque,

Explications bienvenues, j'ai effectivement raté le coté "plus fin" du vieux. Surement un "à priori" de citadin ;=)

Le texte prend encore une autre saveur.

Par contre, pourquoi espatarer la bestiole ?



Le Raymond : Oh la Marie, pour fêter nos 40 ans de mariage, on pourrait p't'bien tuer l'cochon ?!

La Marie : Pourquoi donc, po'v bête, il n'y est pour rien.

Contribution du : 15/04/2014 11:34
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Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni)
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Maître Onirien
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De du côté de Brocéliande
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Même sans baleines ni concombres de mer, c'est du pur-socque plongée en pleine nature ! Nature jamais aussi perverse et tor-tueuse que sous ta plume et pour notre plus grand plaisir.

Le vieux ronchon sait de quoi il cause quand il aborde la nature humaine et l'art d'emmerder son voisin. Je ne veux pas me vanter mais et je sentais venir le coup de latte de la fin dès que le chiot a pointé sa truffe. Je suis quand même ravie que tu me confortes dans mes impressions et ravie de découvrir qu'en dépit des apparences ce "manifeste esthétique" se sert des armes de la poésie, image, néologisme, pour exprimer son dit.

Contribution du : 15/04/2014 12:07
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Visiteur 
Hé hé, Arielle, tu me connais bien ! C'est vrai qu'un petit machin innocent et confiant qui a la sottise de se pointer dans un de mes textes risque de s'en repentir... bien vu.

Pepito, si on part du principe que l'histoire constitue un manifeste esthétique symbolique (putain j'aurais jamais cru écrire ça sur un de mes textes), Maraud et son successeur putatif représentent les facilités esthétiques, les idées convenues qui se pointent sans y être invitées, s'installent tout naturellement chez l'artiste (le vieux) et font les boulets. Le vieux, d'ailleurs, quand il va à la pêche (aux idées) n'y invite pas son toutou.
Après plus de dix ans, il peut espérer s'être dégagé de ces facilités, mais voilà qu'un clampin bien intentionné veut l'y ramener de force. Personne n'est méchant dans l'histoire, aussi le vieux joue-t-il le jeu des apparences avant d'écraser le museau de l'impasse esthétique et de partir dans la forêt pour une chasse fructueuse...

Si on s'en tient à l'histoire et aux raisons psychologiques qu'aurait le vieux de tataner à mort un petit chiot gentil mignon, Robot me paraît en donner une excellente dans son commentaire, qui complète le caractère du vieux, et je suis certaine qu'il y en a d'autres.

Contribution du : 15/04/2014 12:41
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Chevalier d'Oniris
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Bonjour Socque,
J’ai laissé reposer un peu l’histoire, et la réaction du vieil homme m’apparaît maintenant plus clairement. Robot a été plus futé que moi sur le coup.

Donc le vieux s’était vu imposer le chien par le destin, et stoïquement subi sa présence pendant toutes ces années. L’offrande du chiot le renvoie à son passé, et il ne supporte pas ce retour qui pointe sa solitude, et sa servitude envers un animal « pas bien malin et fidèle ».

Vous aviez bien placé des indices sur le fait que le vieux ne faisait que « tolérer » le canidé : « Il ne servait pas à grand-chose », et « …il avait réussi à comprendre qu’il ne fallait pas l’accompagner à la pêche ». Je les avais ratés à la lecture. Je ferai plus attention la prochaine fois, car je ne doute pas que vous allez continuer à nous régaler de textes de cette qualité.

P.S. : je persiste : j’avais bien lu « renfrogné ». Un correcteur Onirien furtif sera passé par là !

Contribution du : 15/04/2014 15:42
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Visiteur 
Merci une nouvelle fois de votre appréciation, fergas !

Concernant le "renfrogné", je suis retournée au document informatique d'origine d'où j'avais pris le texte à copier-coller, et je vous assure qu'il comporte bien "renfrogne" et non "renfrogné". Reste la possibilité d'une malencontreuse modification de ma part pendant le transfert, mais elle me paraît peu probable.

Contribution du : 15/04/2014 16:32
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Expert Onirien
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Pôvre Toutou tout mimi, sacrifié en guise de signature de "manifeste esthétique symbolique".

Bah, au fond, être transformé en Pollock, y'a surement plus moche comme mort. ;=)

Socque, je serais (encore) plus attentif à vos textes dorénavant...

Contribution du : 15/04/2014 16:42
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
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J'attendais ce fil avec impatience car la fin m'avait déconcertée. Mon petit moi sensible était choqué par le geste du vieil homme.
"Les gens bien intentionnés peuvent vous entraver": c'est tout à fait vrai, je te suis dans l'intention. Malheureusement, pour retrouver sa liberté, je trouve que le vieil homme s'est trompé de cible...

Ce qui n'enlève rien au plaisir que j'ai eu à lire ta nouvelle.

@ fergas
Il n'y a eu aucun correcteur Onirien furtif. Dans sa version envoyée, socque avait bien écrit "renfrogne". Promis, juré.

Contribution du : 15/04/2014 17:44
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
Visiteur 
C'est vrai que, pour le coup, on pourrait dire qu'il a donné dans la facilité et pris le premier "chien émissaire" venu...

Contribution du : 15/04/2014 18:24
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Re : À propos de "Le vieil homme et le chien", remerciements et délire
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C'est vrai que le héros pourrait bien ne pas être le "vrai" montagnard, et que le vocabulaire trahissait le personnage, pour le passage dont il est question ici :

"Avec ce "point de vue miroir" que relève avec justesse Pepito, la phrase "Pourquoi les Parigots s’imaginent-ils toujours qu’on leur dit autre chose que ce qu’on leur dit ?" peut mettre la puce à l'oreille : justement, le texte ne dirait-il pas autre chose que ce qu'il dit"

j'ai trouvé qu'il était explicitement "retourné à l'envoyeur" par celui-là, un peu plus loin :

"Il propose de resservir de son ton maintenant-cassez-vous, et l’autre comprend."

Le "vieux" connait les subtilités des mondanités :)

Je ne me suis pas tant interrogé sur ce que je pouvais rajouter au personnage en lisant. Le "parigot" pourrait être le rejeton d'une famille très implanté dans le terroir et le "vieux" un de ces "revenus à la terre" qui n'ont pas vraiment vécu comme un villageois ou un paysan, en plus du vocabulaire qui participe aussi à ça comme c'est dit au début de ce sujet, comme lecteur je me rend compte que j'ai "tissé" le personnage du "vieux" au-delà de ce qui était effectivement dit (je cherchais son métier, à rassembler les infos sur sa vie en commentant, et ce n'était pas tant un manque qu'un besoin d'argumenter des impressions).

Bref, un auteur c'est d'abord un menteur, même si le mensonge est particulier et en l’occurrence, littéraire, pour tenter de reformuler ce :

"C'est ainsi que j'ai l'impression d'avoir écrit un manifeste esthétique !"



Contribution du : 30/04/2014 21:07
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Un Fleuve
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