Très intéressante discussion.

C'est difficile à déterminer, la différence entre science-fiction et anticipation. L'une peut devenir l'autre avec les évolutions technologiques : l'appareil volant de Robur ou même le Nautilus étaient-ils de la science-fiction ou de l'anticipation ?

Si je suis la définition qu'en donne André (et avec laquelle je suis assez d'accord, mais dans les grandes lignes seulement), un roman d'anticipation va appuyer son ressort principal sur des technologies connues à la date de sa conception, et en projeter l'usage dans le futur, la plupart du temps de manière déviante, bien entendu. En ce sens, Verne est un romancier d'anticipation, de même que le Brunner de "Tous à Zanzibar" par exemple.

La science-fiction va quant à lui inventer des technologies inconnues, ou les transposer d'une manière imprévisible, voire improbable. Mettons là-dedans en vrac tous les Star (Wars, Trek et autres), des pans entiers d'Asimov ou de Clark, pour rester dans les "grands".

Mais où classer des choses qui utilisent les deux ? Pour ne parle que de Brunner, cité par Arnaud, dites-moi où vous mettriez "A l'ouest du temps" ou ce truc complètement hybride (et très dérangeant, mais c'est un spécialiste) entre Internet, les dérives sectaires et le totalitarisme qui s'appelle "Sur l'onde de choc" ? Et pour rester avec Verne, cité par moi, "De la Terre à la Lune", qui s'appuie sur des techniques connues (l'artillerie et la balistique) mais en détourne complètement l'usage, d'une manière dont on sait aujourd'hui qu'elle ne peut être considérée comme de l'anticipation ?

Ma classification personnelle est plutôt du genre qualitatif : des auteurs comme Brown, Heinlein, Asimov et d'autres, ou certains auteurs francophones (à découvrir ou redécouvrir : "Soleil chaud, poisson des profondeurs" de Michel Jeury, "Tunnel" d'André Ruellan ou l'excellent – à mon avis – "Les montagnes du Soleil" de Christian Léourier, un des tout meilleurs romans d'anticipation – la classification est évidente dans ce cas – publiés par un auteur français, et que je vais d'ailleurs me relire de ce pas, tiens, ça m'en a donné envie, cette discussion), et les collections comme celles du Fleuve Noir, où le bon cède trop souvent à la daube kilométrique.

En plus, en SF, il y a plein de genres différents... Parfois, on range les textes, ici, au chausse-pied. Parce qu'ils appartiennent à plusieurs genres à la fois.

On peut toujours modifier, si ça vous ennuie. D'ailleurs, votre texte est plutôt de l'humour grinçant. Je l'ai trouvé dur vis-à-vis du pauv' chien (ça m'a même fait de la peine...). Et si on le reclassait dans "dramatique" ? (autant pour la pauv' bête que pour l'imbécilité du narrateur ). Bon, je sais... "dramatique" n'existe pas... Compliqué ces histoires de classement. On a des auteurs comme ça : inclassables ! Et en plus, quand ils jouent avec les mises en page bizzaroïdes, ça nous prend des plombes pour essayer de baliser tout ça...