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à propos de "Posture"
Chevalier d'Oniris
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14/07/2010 20:09
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Bonjour,

Tout d'abord merci aux lecteurs et aux commentateurs de Posture d'avoir pris le temps de parcourir ce texte.

Lunastrelle : Content que vous vous soyez éclaté et que vous ayez perçu les différents niveaux de lecture. Quant au clignotement, oui, une manière de mettre en valeur, mais surtout de l'écrire différemment, en prenant encore un peu plus la pose.

Charivari : La mise en page est pour moi une façon de faire oublier les défauts du texte, que je trouve niais perso. Donc je trouve ça amusant que vous aimiez le style et pas la mise en page. Ma première intention était d'écrire sérieusement, il faut croire alors que je ne m'étais pas trop fourvoyé ^^.

Colinede : Je réserve bien plus abscons aux happy few ! La clé se trouve dans le titre, et l'ironie que j'espère perceptible dans l'évolution dans le ton du texte. C'est une posture (gentiment) provocatrice et volontiers caricatural du genre "vers libriste" on peut dire.

socque : Un aveu d'impuissance, tout à fait ça. Celui d'exprimer sans artifice le sentiment amoureux de peur de se trouver à découvert et vulnérable. Un texte de planqué... je le regrette aussi. Pas d'avoir écris ça, plutôt d'avoir du mal à sortir de cette problématique, cad de ne pas réussir à être lyrique sans me sentir ridicule.

LeopoldPartisan : C'est comme du yaourt, y'a des vrais morceaux de vrai dans ce texte. J'avais écris la première partie du texte et l'avais lu à une amie qui avait trouvé ça très forcé et un peu ridicule. Tout le reste en découle.

Kaos : Oui, ce texte est en laboniris parce qu'il a une présentation décalée... il m'a été renvoyé plusieurs fois à cause de sa typographie et de sa catégorisation finale en laboniris. Il y est également parce qu'il émane d'une démarche, d'une intention... ensuite, bon, c'est certes uniquement en laboniris qu'on demande de justifier ainsi son texte et je pense en effet que ça devrait être le cas de tous les textes. Raisonnement qui me conduit à penser comme vous et à m'interroger sur la catégorisation de ce texte qui au fond ce n'est pas si expérimental que ça... même si c'était une expérience d'écriture personnelle.

L'expérience était justement d'ajouter à la posture conventionnelle, une posture libre et excessive, afin de renforcer la dernière posture : celle d'une distance ironique du texte vis à vis de lui même.

Jano : Que l'originalité soit un mythe, je suis bien d'accord mais ne vois pas en quoi c'est un problème. Je cherche à faire l'original, pas à l'être. Mais trêve de distinction qui se croit subtile : je suis bien d'accord, c'est mieux quand ça vient des tripes. Sauf que les miennes de tripes, elles accouchent de truc un peu fastidieux comme ce texte là, ce qui me chagrine assez et ce que j'ai essayé de faire passer comme message.

Raoul : Merci pour la comparaison très flateuse. Après l'OULIPO et Fluxus, bientôt Dada j'espère, ça serait cool ! Parce que bon hein, je me fou un peu de la gueule du monde avec un texte comme ça, j'ai pas du en faire encore assez parce qu'on dirait que ça n'a ennuyé personne !

Content que vous ayez trouvé ça amusant en tout cas, c'est le but.

*

Bon, maintenant je fais suivre ce que j'ai envoyé au comité de lecture pour la publication de ce texte :

Posture est un exercice/poncif, une réflexion sur l'écriture et une provocation.

Je souhaitais adopter un style lyrique et la forme du sonnet, bref être tout sauf original.

Seulement, au fur et à mesure de l'écriture, le trait s'est avéré forcé et la tournure s'est dirigé vers le métapoétique et l'ironie.

La construction s'est imposée d'elle même :
- trois parties : les deux premiers quintils ; le dernier quintil ; le disitique final. Le vers 11 est à part.
- trois voies (le personnage avec les guillemets, qui déballe son lyrisme ; la nana à qui il s'adresse (le onzième vers qui marque la séparation entre les deux parties) ; moi, en distique final, pour la conclusion.
- une évolution dans le ton, cela relevant de mon rapport personnel vis à vis de la chose amoureuse : un décalage de plus en plus marqué, jusqu'à une conclusion triste et cassante, l'aveu d'un échec.

Un certain temps après avoir fini de rédiger, j'ai repris ce texte pour encore accentuer le côté décalé. J'ai ainsi choisi de forcer le trait en modifiant à l'excès la typographie normale, en plaçant des ratures, des tirets, des guillemets, des majuscules... A la posture lyrique s'ajoute alors celle du vers libre volontairement caricatural.

Bref, tout est dans le titre.

Ce texte est une posture, une imposture, la traduction de l'échec à évoquer un sentiment pur, sans qu'il soit entaché de mot, de cliché, d'humour (cad de gêne). C'est un peu de frustration aussi à rendre ce qui compte à mes yeux en littérature comme ailleurs : l'expression du sublime.

Dernier point, de mécanique, une imperfection, un e qui aurait du se prononcer, force le retour à la ligne une fois et puis brise les alexandrins en deux hexamètres tout les trois vers. C'est l'origine des quintils et de la métrique globale du poème : 12 12 6 6 12 ; 12 6 6 12 12 ; 6 ; 6 12 12 6 7 ; 12 12. L'heptasyllabe est une imperfection qui vient confirmer la règle et qui comporte en soi la mention de celle-ci (c'est une erreure voulue, un trait d'humour supplémentaire).

*

Voilà, en espérant que ça soit relativement clair et bien écrit.

Cordialement.

Contribution du : 24/03/2011 22:51
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Re : à propos de "Posture"
Chevalier d'Oniris
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En réponse à David :

Merci pour votre commentaire, fort long par ailleurs, ça fait plaisir !

Posture, ou plutôt imposture en effet. C'est une vision assez triste du sentiment amoureux : celle de la contrefaçon lorsqu'il s'agit de l'écrire sans le ressentir réellement... et peut-être jusqu'à se demander s'il est possible de le ressentir tout à fait.

Concernant la place des lettres pour le mot échos : elle est éclatée, je n'avais pas de logique en tête, uniquement un effet visuel (l'éclat, la constellation). Donc ça se lit de lettre en lettre de façon à former le mot adéquat.

J'ai utilisé le terme anacréontique pour deux raisons : il renvoie au genre auquel, à la base, je m'essayais, et c'est un mot plutôt amusant d'un point de vue sonore. Ça collait donc très bien avec le texte. La rature est là pour ajouter à l'ironie et mettre en valeur, ce que vous avez bien compris.

Vous faites bien de me faire remarquer que les majuscules arbitraires disparaissent dans la seconde partie du poème. Je ne m'en étais pas rendu compte. Cela renforce la division, c'est chouette, c'était pas tout à fait voulu !

J'aime beaucoup votre analyse du clignotement final, je n'y avais pas pensé non plu.

Enfin, votre parallèle entre la communication non verbale et toutes ces excentricités typographiques collent parfaitement je trouve. Je suis ravi que la forme "plastique" (entre guillemet parce que ça reste de la 2D sur écran, faut pas exagéré) du texte fasse sens sous les yeux d'un lecteur avec le contenu du texte. C'est ce que j'aime essayer de faire, ça ouvre des champs d'expression très plaisants.

Merci encore une fois et bonne continuation.

Contribution du : 31/03/2011 21:47
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