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1 Utilisateur(s) anonymes
A propos de Rien n'est plus sur que le silence |
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Expert Onirien
Inscrit:
05/09/2009 17:49 De France - Grenoble
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3320
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Merci pour les nombreux commentaires qui ont accompagné ce texte. Sans eux, un texte est orphelin. Cela me donne l'occasion de me livrer au péché véniel qui consiste à commenter son propre texte.
Un certain nombre de commentateurs ont, à juste titre, reconnu l'octosyllabe métré souvent utilisé par Paul Eluard. Ce texte a une forte structure interne, avec un vers refrain qui s'altère par glissement. Ce rappel du vers qui veut assurer la cohérence a pu paraître lourd et artificiel à plus d'un lecteur alors que d'autres ont accepté le mantra et ressenti l'obsession qui en découle. Le texte balaie le silence sous nombre de ses facettes : la pureté du silence qui fait tenir le souffle lorsqu’il se contemple dans la nature (le romantisme n'est pas loin), la sûreté du silence recherché par l'être épris de solitude, la maturité du silence qui vient – sans guère de bruit et de volonté – avec la vieillesse, la dureté du silence qui ne veut pas se rompre alors que la séduction et les non-dits opèrent au jeu torturé de l'amour. Ce silence qui fait chape, sans guère d'aspérités, renforcé en cela par la régularité des octosyllabes et des quatrains, aurait besoin d'être brisé, même à petits coups (hexasyllabes du dernier quatrain), comme les coups de bec d'un poussin brisant sa coquille. Alors, oui, il faut quelque chose de plus dur (au sens de solide ou résistant) que le silence afin de le briser. Lorsque j'ai écrit ce texte j'étais triste, ce qui m'arrive parfois et amoureux, ce qui m'arrive rarement, si bien que l'émotion vraie qui l'a fait naître a également porté ce texte le détachant de la posture intellectuelle qui est souvent la mienne. En cela je suis heureux d'avoir touché Estelle2L, ce qui est suffisamment rare pour le signaler. ;) Une remarque encore pour répondre à elleonore concernant les vers : Souffle la paix du temps qui passe Au cadran fou des jours sans fièvre Pourquoi mettre fou et non mou alors que les jours sont sans fièvre ? Parce que la vie peut-être désespérante à en mourir, à en crever d'ennui, elle passe néanmoins à toute vitesse, ne laissant que le sentiment d'un inévitable gâchis, que le peu qui est compté chichement s'évapore tout de même. Une dernière remarque pour répondre à David concernant l'absence de ponctuation dans ces quatrains : Eluard, Aragon et de nombreux auteurs ont fait le choix de ne pas ponctuer leurs poèmes afin de laisser plus de liberté au lecteur. Mais je le concède, c'est un choix discutable. J'ai lu avec attention l'avis de Leo à ce sujet rapporté dans le n°8 de Sous le clavier les pages. Depuis, j'ai repris sur mon blog les quelques textes libres que j'ai rédigés afin de les ponctuer, assumant jusqu'au bout mon choix d'auteur. Autre conseil de Leo que je vais suivre, je quitte le rang des auteurs pour un temps indéfini et je vais m'atteler à lire plus largement que je ne le faisais jusqu'alors. Amitiés à toutes et à tous.
Contribution du : 14/05/2010 14:24
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Re : A propos de Rien n'est plus sur que le silence |
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Chevalier d'Oniris
Inscrit:
19/08/2009 12:30 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
2630
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Bonjour,
Vous allez nous laisser dans le silence...contente donc d'avoir pu vous lire Bonne chance à vous
Contribution du : 14/05/2010 17:41
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Lectrice, je kiffe... |
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