@ Tiramisu

Vos remarques sont très intéressantes. J'ai voulu tout baser sur la réalisation de l'acte criminel et j'ai un peu omis le côté sentiments, parce que j'avais dans l'idée que mon héros faisait tout pour s'en affranchir afin de pouvoir aller au bout de sa mission.
Pour le suspense, il est vrai que j'aurai pu rajouter quelques péripéties. J'ai voulu mettre en scène un crime parfait, c'est-à-dire sans trace. Difficile de caser des incidents en respectant cette contrainte. Surtout que je ne voulais pas cette nouvelle trop longue car j'ai tendance à blanchir des pages.


@ecritvain

Merci d’avoir lu et commenté mon texte.
Sur la personnalité du tueur, son ressenti, c’est vrai que j’aurais pu donner plus de précisions. La scène de souvenir du grand-père était destinée à amener l’idée que cet homme avait trop vu de victimes dans son enfance et qu’il ne voulait le devenir à aucun prix. Ce pourquoi il est très perméable à l’idée de faire partie d’une caste dominante.
Pour le meurtre en lui-même, un doute l’effleure au moment du passage à l’acte. Il sait qu’il va commettre une chose abjecte et qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Mais il fait tout pour ne pas y penser car ce serait remettre en question ses choix d’adulte et, surtout, perdre la face vis-à-vis des autres. Là aussi, j’aurai pu expliciter.


Il ressort de quasi tous les commentaires que j’ai fait trop léger sur l'émotionnel. Je tiendrai compte de ces éléments dans une nouvelle mouture.

@ Louis

Je vous remercie de vous être penché sur ma nouvelle et de l'avoir commentée.

Votre analyse très poussée est tout à fait passionnante. Il s'agit bien dans ce texte d'un cercle "vicieux" car on entre dans ce club par goût des romans noirs, on se laisse emporter dans des aventures (re)vécues qui pimentent une vie peut-être aisée mais somme toute ennuyeuse. Jusque là c'est du cinéma, on est acteur et vedette. On se gargarise en revoyant ses exploits "presque" dangereux sur la pellicule.
Puis l'on se retrouve entraîné dans la spirale du "toujours plus". Plus de sensations, plus d'audace, plus de pouvoir. Jusqu'au pouvoir ultime de décider de la vie et de la mort.

Le rapport à la réalité est dénaturé. Et l'acte ne peut/ne doit pas être héroïque, puisqu'il se réfère à la raison d'être du Cercle : la passion de la série noire et donc de ce qui s'y déroule en particulier : des crimes.

Et puis il y a le jeu, la loterie, la main qui choisit le livre dans la bibliothèque. Quel épisode, qui, quelle mort, où frappera le hasard ?

Bref, on peut aller très loin dans les motivations pour le passage à l'acte.

Merci de cette remarquable exégèse.

Salut ANIMAL, je sais, je n'ai pas commenté le texte, j'espère qu'on pardonnera dès lors mon outrecuidante et certainement déplacée intervention...

Citation :

Pour ma part, je ne fais pas de corrélation immédiate "compréhension/qualité".
Je ne comprends pas forcément - tout et tout le temps - ce que je lis de Cioran, Nietzsche, Michaux, Césaire ou Char par exemple, ce qui ne m'empêche pas pour autant d'apprécier sans explication.... Laisser une part d'interprétation personnelle peut-être aussi intéressant je trouve.

Mais admettons.

En revanche ce dont je suis certain, c'est qu'un texte qui ne nécessite aucune explication n'est pas forcément bon non plus...

Au plaisir.

Citation :

Bref, un texte qui questionne est forcément bon, non ?


Et celui ci questionne, ce fil en est la preuve !

@ Pouet

Bienvenue, tout le monde peut s'insérer dans la discussion sans avoir lu le texte.

Votre remarque est intéressante. Pour ma part, un livre qui me laisse une bonne impression générale mais dont je n'ai pas tout compris à l'histoire, ou à l'exposé des idées, me dérange.

Ici, en l'occurrence, j'ai omis de préciser que je parlais uniquement pour les nouvelles, puisque mon texte est paru dans cette rubrique.

Ce que je voulais dire est que des explications concernant le déroulement de l'histoire ne devraient pas être nécessaires. Pour moi, une nouvelle doit être claire et précise au niveau du scenario,

L'art est difficile.

Par contre, tout questionnement concernant le contenu ouvre au débat d'idées et signifie qu'il y a un intérêt pour le thème.


@ Tiramisu

Comme je le dis à Pouet, réfléchir au contenu porté par une nouvelle est en effet une bonne chose (à mon avis), très différente de celle de devoir réfléchir à la cohérence du scenario.

Citation :

Je suis entièrement d'accord, "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" comme dirait Boileau. Ceci dit, parfois la lecture un peu rapide d'un lecteur peut lui faire sauter un passage clef, et dans une nouvelle contrairement à un roman, l'auteur ne peut pas enfoncer le clou, chaque phrase compte, et on ne peut se répéter. Je pense que c'est la difficulté du genre policier en nouvelles, le scénario doit se tenir de bout en bout, le lecteur veut comprendre l'énigme et que rien ne lui échappe, il me semble, tout doit lui sembler cohérent à la fin.

@ Tiramisu

Oui, des détails peuvent échapper, surtout quand on lit sur écran. Et on peut sauter des passages si l'on n'est pas convaincu par un texte.

Merci pour la citation de Boileau, je la connaissais mais ne me souvenais plus de l'auteur.

@ plumette

Merci d'avoir pris le temps de lire et de commenter ma nouvelle. Je suis ravie d'avoir pu retenir votre intérêt jusqu'au bout.

Pour ce qui concerne l'après midi, la planque au cinéma s'insère aisément dans le tout car une séance durait environ 2 heures à l'époque, ce qui laisse encore de la latitude pour le repérage. Donc vous n'avez rien loupé.

Plusieurs personnes ont noté, comme vous, le manque de précision sur le tueur.

Mon but étant de privilégier l'acte qu'il accomplit pour une motivation précise, je croyais avoir donné assez d'indications sur lui avec les souvenirs d'enfance (refus de devenir victime), puis l'infime hésitation au moment de tuer (reste d'humanité vite enfoui) et enfin le fait que chaque membre du Cercle doive posséder la collection complète de la Série Noire (idée fixe, caractère pugnace et patient).

Je m'aperçois que ces détails saupoudrés sont insuffisants. Je vais tenter d'insérer d'autres indications.

@ clarix

Bonjour clarix, merci d'avoir lu et commenté ma nouvelle.

Concernant l'époque, je signale dans l'incipit que l'action se passe en 1994, ce qui explique les cabines de téléphone et autres curiosités.

Pour la petite histoire, j'ai bien connu La Roche-sur-Yon dans ces années-là mais je n'y suis pas retournée depuis et je ne voulais pas dire de bêtises, car j'imagine que la ville a dû changer.

@ Sylvaine

Bonjour et merci pour avoir lu et commenté ma nouvelle.

Pour ce qui est du mot postulat, je comprends votre questionnement.

Je précise que je l'emploie ici dans son sens moins usité de "contrat", thème de la nouvelle.