Bonjour gentes dames et damoiseaux ! Je rejoins David et Perle-Hingaud dans leurs commentaires. Ce genre de poésie n'a plus vraiment bonne presse parmi la majorité de nos contemporains...
C'est sans doute dommage mais je peux aussi comprendre la jeunesse d'aujourd'hui qui n'a jamais vraiment trempé dans cette poésie classique car ayant à sa disposition une technologie qui lui ouvre d'autres horizons. Quand Internet, la télévision et autres média modernes n'existaient pas, ce qui n'est pas si lointain, il y avait la lecture. D'autre part, il fut un temps où la filière littéraire était très prisée, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui !
Le monde évolue, la poésie aussi. Faut-il s'en plaindre ? Je laisse à chacun le soin d'y répondre... Bon week-end (ou fin de semaine comme on disait d'antan ) ! Alex... le ténébreux

Il était ironique mon commentaire, mais je ne voulais pas cibler le poème lui-même, et sa fin que je trouve superbe :

"Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'œil était dans la tombe et regardait Caïn."

En changeant les noms par ceux des vampires D'Anne Rice, il y aurait moyen de subjuguer quelques ados en quête d'histoires un peu sombres, la trame fonctionnerait encore je crois, il suffirait d'actualiser les ingrédients, Caïn est moins connu aujourd'hui qu'à l'époque du poème. Je crois bien que je trouverai ça moins bien quand même, comme un vieux film colorisé après coup, un air de toc un peu, de camelote, mais bon, ça serait plus vendeur peut-être.

Je voulais faire un peu d'humour sur l'engouement de Micdec, parce que ce n'est pas possible de renouveler le parcourt d'un "génie artistique" à d'autres époques, et dans un autre contexte, même si ces poèmes traversent les âges, ils ne vont pas non plus les révolutionner à chaque nouvelles générations.

Les poèmes d'Hugo sont liés à son époque et c'est très bien comme ça, c'est un objet un poème, une œuvre, ça n'a pas à mourir... tant que quelqu'un s'en souvient.

Couper des arbres pour faire du papier puis des livres, c'était déjà une technologie qui a dû ruiner les conteurs, les vieux sages qui perpétuaient les histoires oralement. Si internet ruine les bucherons et les imprimeurs pour les remplacer par des électriciens et des webmasters, c'est juste une nouvelle étape, les œuvres, les histoires, elles en ont vu d'autres... et les auteurs dans tous ça, ils ont un tout petit rôle.

Pas "dommage", Alexandre, juste un peu triste :-)
car, que sont les élèves sans les maîtres ?
Amicalement :-)

"Engouement", mon cher David = "Goût vif et passager"
Goût vif, certes, mais point du tout passager ( j'écris "vieux...", hein ? :-)) pour le père Hugo...
Mais tout ceci n'a guère d'importance :-)
un jeu de l'esprit et des mots sans les maux nécessaires à toute absence, rien de plus !
Je n'ai plus regardé ou écouté la télé depuis dix-sept ans maintenant et je n'utilise internet, cette merveille, qu'une ou deux fois par semaine.
Au fait, la télé si souvent citée, c'est un media ou un merdia ?
Bref, tout ceci explique, sans doute, l'aspect obsolète de mes références :-)))))))))))))))
( Je dispose, cependant, de relations tout à fait au fait des nouveautés et qui aiment à me jaser tellement je ris en les écoutant :-))

Il crie épouvanté, tu poursuis implacable.
Pâle, épuisé, béant, sous ton vol qui l'accable
Il ploie avec effroi ;
Chaque pas que tu fais semble creuser sa tombe.
Enfin le terme arrive... il court, il vole, il tombe,
Et se relève roi !

(Mazeppa)

Hugo tutoyait le génie au figuré et donc aussi au propre...
Le poète, un « condamné qui hurle et qui se traîne »... c'est effectivement peu moderne.

Les Djinns ( dixit le père Hugo :-) refaites-moi ça, damned ! à lire à voix haute... )

Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit !

La voix plus haute
Semble un grelot.
D'un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.

La rumeur approche.
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit ;
Comme un bruit de foule,
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit,

Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond.
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.

C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant !
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau, lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle, où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble, à déraciner ses gonds !

Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole, et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.

D'étranges syllabes
Nous viennent encor ;
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde :
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte,
Presque éteinte,
D'une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit...
J'écoute : -
Tout fuit,
Tout passe
L'espace
Efface
Le bruit.

Pourquoi refuser les maîtres quand on voudrait le devenir ?
Musset avait des qualités, il savait diffuser les photos :-))))))))))))))))))

Citation :

Arf, un dictionnaire c'est aussi une opinion souvent, pour engouement j'ai :

Citation :

Ouep, faudrait se balader avec des dicos plein les poches du paletot, comme disait l'autre :-))

J'adore Alfred de Musset et ce poème est très beau.