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Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
Onirien Confirmé
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Notre sujet est le sonnet dit "en X" :

Ses purs ongles très-haut dédiant leur onyx,
L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d'inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)

Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,

Elle, défunte nue en le miroir, encor
Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe
De scintillations sitôt le septuor.


Le principe est de comptabiliser toutes les occurrences des sons formés par les consonnes, pour une catégorie donnée.

Catégorie 1 : K, T, P, B (forte intensité)
Catégorie 2 : D, G, F, S (moyenne forte intensité)
Catégorie 3 : V, Z, R, L (moyenne faible intensité)
Catégorie 4 : M, N, H, J (faible intensité)

Occurrences de la catégorie 1 (K, T, P, B) vers par vers.

1er quatrain

Vers 1 : x3 = Purs, Très, nYX (k)
Vers 2 : x2 = souTIENT, lamPAdophore
Vers 3 : x4 = vesPEral, Brûlé, Par, phénIX (k)
Vers 4 : x3 = QUE, reCUEILLE, PAS

2ème quatrain

Vers 1 : x4 = Crédences, PTY x (p + t + k)
Vers 2 : x4 = aBOli, BI BElot, inaniTE
Vers 3 : x7 = Car, maîTre, esT-Allé, PUIser, Pleurs, sTY X (t + k)
Vers 4 : x2 = aveC, OBjet

1er tercet

Vers 1 : x4 = Proche, Croisée, vaCAN TE
Vers 2 : x4 = PEU T-E tre, déCor
Vers 3 : x4 = liCornes, CON Tre, niXE (k)

2ème tercet

Vers 1 : x2 = défunTE, enCor
Vers 2 : x4 = QUE, Par, CAdre, fiXE (k)
Vers 3 : x3 = scinTIllations, siTOT, sepTUor

Total de la catégorie 1 : 12 + 17 + 12 + 9 = 50


Occurrences de la catégorie 2 (D, G, F, S) vers par vers.

1er quatrain

Vers 1 : x5 = SES, onGles, DE DIANT, onyX (s)
Vers 2 : x6 = anGOI SSE,CE, SOUtient, lampaDO PHOre
Vers 3 : x3 = veSpéral, PHE niX (s)
Vers 4 : x3 = DE, CInéraire, amPHOre

2ème quatrain

Vers 1 : x4 = Sur, crédenCES, SAlon, ptyX (s)
Vers 2 : x2 = D'inanité SOnore
Vers 3 : x3 = DES, Sty X (s)
Vers 4 : x4 = CE, Seul, Dont, S'honore

1er tercet

Vers 1 : x1 = proCHE (s)
Vers 2 : x3 = aGOnise, SElon, DEcor
Vers 3 : x3 = DES, DU, niXE (s)

2ème tercet

Vers 1 : x2 = DE FUNte
Vers 2 : x6 = DANS, Fermé, caDre, SE, FI XE (s)
Vers 3 : x5 = DE, SCINtillaTIONS, SItôt, Septuor

Total de la catégorie 2 : 17 + 13 + 7 + 13 = 50


Occurrences de la catégorie 3 (V, Z, R, L) vers par vers.

1er quatrain

Vers 1 : x6 = puRS-ONgLes tRES, LEU R
Vers 2 : x3 = L'Angoisse, LAMpadophoRE
Vers 3 : x9 = RE VE, VespéRA L, bRU LE paR LE
Vers 4 : x4 = REcueille, cinéRAI RE, amphoRE

2ème quatrain

Vers 1 : x6 = suR, LES, cREdences, saLON, VIde, nuL
Vers 2 : x3 = aboLI, bibeLOT, sonoRE
Vers 3 : x7 = caR, LE, maîtRE, aLLE, puiSER, pLEU RS
Vers 4 : x4 = aVec, seuL, LE, s'honoRE

1er tercet

Vers 1 : x7 = pROche, LA, cROI SEE, noRD, VAcante, OR
Vers 2 : x5 = agoniSE, seLON, peut-êtRE, LE, décOR
Vers 3 : x4 = LI cORnes, RUant, contRE

2ème tercet

Vers 1 : x5 = ELLE, LE, miROI R, encOR
Vers 2 : x6 = L'oubLI, feRmé, paR, LE, cadRE
Vers 3 : x2 = LE, septuOR

Total de la catégorie 3 : 22 + 20 + 16 + 13 = 71


Occurrences de la catégorie 4 (M, N, H, J) vers par vers.

1er quatrain

Vers 1 : x2 = HAUT, oNYx
Vers 2 : x2 = MI NUIT
Vers 3 : x2 = MAINT, PhéNIx
Vers 4 : x2 = NE, ciNEraire

2ème quatrain

Vers 1 : x1 = Nul
Vers 2 : x3 = d'iNA NIté soNOre
Vers 3 : x1 = MAItre
Vers 4 : x4 = NEANT, obJET, s'HO NOre

1er tercet

Vers 1 : x2 = MAIS, UN-or
Vers 2 : x1 = agoNIse
Vers 3 : x3 = licorNES, uNE NIxe

2ème tercet

Vers 1 : x2 = NUE, MIroir
Vers 2 : x1 = ferME
Vers 3 : x0

Total de la catégorie 4 : 8 + 9 + 6 + 3 = 26

Total des quatre catégories : 50 + 50 + 71 + 26 = 197

Moyenne des occurrences : 197 / 4 = 49,25 (50)

Nombre d'occurrences pour les catégories 1 et 2 (fortes) : 50 + 50 = 100
Nombre d'occurrences pour les catégories 3 et 4 (faibles) : 71 + 26 = 97

Interprétation

Trois catégories sur quatre sont activées : 1, 2 et 3, bien que les catégories 1 et 2 soient à la limite (50).
Rappelons la correspondance consonnes / éléments :

K, T, P, B = Feu
D, G, F, S = Terre
V, Z, R, L = Air
M, N, H, J = Eau

Il y a équilibre (à 3 occurrences près) entre catégories fortes (Feu/Terre) et catégories faibles (Air/Eau). Le poème est phonétiquement équilibré..
Toutefois ce qui apparaît nettement est l'émergence de la catégorie 3 (Air), avec 71 occurrences. Le groupe V, Z, R, L est la marque de la catégorie moyennement faible. L'accent est mis sur les notions de relation, d'échange, de circulation, de langage, de sémantique, de correspondance. La langue utilisée (français) est ainsi sollicitée de prime abord. On se déplace dans une architecture de sons et d'images. Le sens n'est pas à chercher en dehors du langage, mais bien dans les multiples interactions du langage avec lui-même.
Relevons les paronomases et assonances :
- Aboli bibelot
- Inanité sonore
- Le Néant s'honore
- Au nord vacante, un or
- Des scintillations sitôt le septuor
- Minuit, maint
- Or, décor, licornes
- Inanité, nixe, agonise

Les termes rares et vibratoires :
- Lampadophore
- Scintillations
- Cinéraire

Les néologismes :
- Ptyx

Dominante des catégories par strophes

Catégorie 1 (KTPB) = Feu

On relève l'incroyable troisième vers du 2ème quatrain : "Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx". Avec 7 occurrences, ce vers résume la première catégorie à lui tout seul. Aucun autre vers de cette catégorie ne dépasse 4 occurrences.

Catégorie 2 (DGFS) = Terre

On relève :
- Le premier vers du 1er quatrain (5 occurrences) : "Ses purs ongles très haut - dédiant leur onyx".
-Le second vers du 1er quatrain (6 occurrences) : "L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore".
Image d'une main féminine et racée qui jouxte un univers éclairé seulement par l'obscurité de la psyché. Les ongles en onyx (ou couleur onyx) sont une allusion au pouvoir d'une déesse, voire d'une figure de la Mort qui anéantit le monde des apparences pour le transfigurer dans une réalité intemporelle.
- Le second vers du second tercet (6 occurrences) : "Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe"...
- Le dernier vers du sonnet (5 occurrences) : "De scintillations sitôt le septuor".
Le cadre qui ferme (hermétiquement) le ciel étoilé (la défunte nue, l'oubli) évoque un contenant (la terre, le creux). Mais ce trésor est voilé par l'ignorance, l'essentiel est oublié. La mémoire qui permet de se connecter à l'invisible merveilleux que constitue les "scintillations" du "septuor", la clé du tout ultime, est perdue. La présence divine est manifeste et évidente mais voilée, portée disparue (défunte). Son règne se situe au-delà de l'absence et du vide, au-delà du néant qui signe l'apparente fin de toute chose. Le septuor est une figure de la Grande Ourse, elle-même symbolisant la Déesse à la fois absente et présente.

Catégorie 3 (VZRL) = Air (dominante)

On relève :
- Le troisième vers du premier quatrain (9 occurrences) : "Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix".
Avec 9 occurrences dans un même vers, et la catégorie 3 dominante (Air), on peut dire que toute la charge du poème est concentrée dans cette image. Les rêves les plus secrets sont "brûlés" par le Phénix qui, ne l'oublions pas, symbolise la résurrection (car tous ces rêves deviendront réalité). Les alchimistes parlaient d'un feu "qui ne brûle pas les mains". Ce n'est pas un feu ordinaire, c'est pourquoi il ne laisse aucune cendre après la combustion.
- le premier vers du premier quatrain (6 occurrences) : "Ses purs ongles très hauts dédiant leur onyx". Ce vers est déjà activé en catégorie 2 (5 occurrences), ce qui génère un effet consonantique double, combinant les deux catégories moyenne forte (Terre) et moyenne faible (Air).
A qui les ongles de la Nuit dédient-ils leur onyx ? En toute vraisemblance, à l'alchimiste (au "Maître"), lequel se doit de transformer le noir de l'onyx en or philosophique. La Licorne combattant la Nixe (qui en fait ne la combat pas mais l'éprouve), encore un tableau allégorique pour représenter l'hybridation des principes complémentaires du soufre et du mercure, et se référant directement à la célèbre tapisserie de "la Dame à la Licorne".
- Le premier vers du second quatrain (6 occurrences) : "Sur les crédences, au salon vide, nul Ptyx".
Le Ptyx pourrait représenter un objet de culte que le Maître a emporté, d'où son absence (métaphore du Soi, du génie intérieur, la baguette du magicien ?). Cet "aboli bibelot" semble accompagner le Maître lors de sa visite au Styx (passage vers l'Au-delà), le "seul objet dont le Néant s'honore" (en fait un non-objet méprisé par le commun des mortels).
- Le troisième vers du second quatrain (7 occurrences) : "Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx".
Ce vers extraordinaire est déjà activé dans la catégorie 1 (7 occurrences). C'est une clé de compréhension du rituel. Apparemment, le Ptyx sert à puiser des pleurs dans le Styx. Les "pleurs" symbolisent l'amertume liée à la phase de dissolution dont l'action est de purifier la matière de l'oeuvre (la pierre noire de l'onyx, le "minuit").
En se rendant au Styx afin d'y puiser des pleurs, le Maître entreprend de purifier son être dans le but de renaître à une vie supérieure.
- Les premiers et second vers du premier tercet (5 et 6 occurrences) : "Mais proche la croisée au nord vacante, un or / Agonise selon peut-être le décor".
La croisée est une variante de la croix, elle symbolise le "creuset" nécessaire dans lequel s'accomplit le mariage mystérieux. Le nord indique la direction à suivre et dont il ne faut s'écarter sous aucun prétexte. L'agonie de l'or "selon le décor" symbolise l'union des deux principes, soufre et mercure, laquelle constitue le "rebis" alchimique, future pierre philosophale imagée par le "Septuor".

Catégorie 4 (MNHJ) = Eau.

Le nombre d'occurrences de cette catégorie est inférieur à la moyenne (50). On retiendra néanmoins le quatrième vers du deuxième quatrain (4 occurrences) : "Avec ce seul objet dont le Néant s'honore".
On a vu que cet objet introuvable et inclassable était le Ptyx.
La seule strophe dont chacun des vers contient plus de 4 occurrences est le dernier tercet : "Elle, défunte nue ... sitôt le Septuor". La "défunte nue", c'est la vérité occultée par le pouvoir de nos sens ordinaires, qui se dévoile seulement à ceux qui la désirent.
Les consonnes N et R (sonores et muettes confondues) sont nettement dominantes (37 et 35 occurrences pour 254 consonnes au total), ce qui valorise tous les mots contenant N et R, ou les deux. La redondance de N est-elle consciente de la part de Mallarmé ? On pourrait le penser compte tenu de la résonance du mot NEANT dans le texte. N et R appartiennent toutes deux aux catégories fluides (Air et Eau).
La consonne "J", la plus faible du tableau, n'apparaît qu'une seule fois, dans le mot "objet". Ce J invisible pourrait indiquer ce qui anime l'objet mystérieux qu'est le PTYX : la vibration créatrice parcourant l'uNiveRs de la maGie.

Contribution du : 10/11 10:58:34
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
Maître des vers sereins
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C'est original comme analyse.

Mon vers préféré c'est "aboli bibelot d'inanité sonore", je trouve que c'est une superbe définition pour un poème, c'est aussi "ce seul objet dont le Néant s'honore".

Je lis le poème comme une histoire de création : il le dit tout en le faisant, c'est à dire ce poème justement, censé renvoyer à tous les autres, voire à toute autre création.

Je remarque que les trois B d'aboli bibelot ne ressortent pas "comme brelan" pour ainsi dire, dans le cadre choisi, où par groupes, les consonnes sont considérées comme égales à l'intérieur de chacun d'eux.

C'est pas une critique, il faut bien des seuils, qui seront forcement des limites.

Par contre, les liens entre les consonnes et les éléments sont posées comme un axiome, sans évidence ou démonstration, d'où ça vient ?

(Il y a un "Rappelons... " ?)

Contribution du : 10/11 15:50:39
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Étonnante approche, enfin pas dans le fait de rechercher de multiples manières pourquoi l'écriture de Mallarmé a une telle "efficacité", mais plutôt dans la suggestion que ce serait une volonté maîtrisée en amont par l'auteur. Venant d'un de ceux à la production opiniâtre loin des poètes à l'écriture intuitive, on peut se poser la question. Avez-vous un avis là-dessus qui aurait motivé votre travail ?

Je me demande aussi de quelle source vous avez tiré cette hypothèse placée en axiome de départ ? :
Citation :

Rappelons la correspondance consonnes / éléments :

K, T, P, B = Feu
D, G, F, S = Terre
V, Z, R, L = Air
M, N, H, J = Eau

Contribution du : 11/11 10:50:01
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"... Il y a tant de bouches au bout de soi-même
Tant de bouches pour une seule langue..." Bernard Noël - Extraits du corps 2006

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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Le "rappelons" est une référence à ma réponse sur "discussion sur les publications" (Couleurs) où je présente cette thèse du classement des consonnes par degré d'intensité. Ce classement a été effectué par Chat GPT et il me paraît pertinent. La correspondance avec les 4 éléments se déduit intuitivement (fort = Feu, moyen fort = Terre, moyen faible = Air, faible = Eau).
Le vers "Aboli Bibelot d'inanité sonore", bien que remarquable sur le plan phonétique, ne comporte que 4 occurrences dans la catégorie 1. Il est néanmoins supérieur à la moyenne si on tient compte du nombre de syllabes par alexandrin (12 / 4 = 3). La méthode consonantique permet d'attirer l'attention sur des passages apparemment moins spectaculaires mais plus significatifs eu égard à l'atmosphère globale du poème, comme les deux vers : "Maint rêve vespéral brûlé par le phénix" (9 occurrences) et "Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx" (7 occurrences dans les catégories 1 et 3).

Contribution du : 12/11 10:03:15
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Vincente, je ne pense pas que les choix consonantiques de Mallarmé aient été intentionnels, sauf peut-être concernant la redondance de la consonne N, inspirée par le mot NEANT.
Par contre, sa relation à l'alchimie opérative est bien réelle et suppose chez lui (comme chez Rimbaud) un intérêt supérieur à la simple curiosité.

Contribution du : 12/11 12:55:39
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Quelques pistes alchimiques :
- Le phénix
- L'onyx (pierre noire)
- Le Maître identifié à la "Matière" de l’œuvre (le mot "maître" se trouve dans le mot "matière", à un "e" près).
- La croisée (le creuset, la croix, préfigurée dans la double-consonne X).
- Le nord (l'aimantation, l'étoile).
- L'or agonisant (dans la phase du "rebis", les principes, soufre et mercure", s’autodétruisent par fusion).
- Le combat des licornes contre la nixe (la Dame à la Licorne).
A noter que "nixe" évoque "niké", la victoire en grec.
Les deux phases principales de la transmutation se résument en : dissoudre la matière (les pleurs du Styx) et fixer l'esprit (le "se fixe" du poème est particulièrement éloquent).
On peut se reporter aux deux ouvrages de Fulcanelli, "le mystère des cathédrales" et "les demeures philosophales" pour approfondir ces notions.

Contribution du : 12/11 13:35:56
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Merci Dian, oui votre développement en Discussions sur les récits (Sujet : Couleurs) est vraiment nécessaire et éclairant pour interpréter votre démonstration ci-dessus.
J'en redonne donc le lien pour y retourner directement, puisque votre sujet est dans sa continuité : http://www.oniris.be/forum/couleurs-t32013s0.html

Je comprends ainsi, a priori, que votre approche veut mettre en évidence un impact particulier des types de sons consonantiques pour appuyer par leur phonétique spécifique "l'atmosphère globale de poèmes".

Je vous avouerais que je reste assez perplexe, non sur la justesse de cette introspection textuelle, mais sur l'apport conceptuel qu'elle offre à un poème. Si l'emploi de jeux phonétiques divers, largement répandus depuis toujours en poésie, semble incontestable pour participer à l'expressivité de l'écriture poétique, je me demande comment un poète peut "profiter" du système de considérations que vous développez au moment de chacune de ses créations.
Les ressorts ancestraux, coutumiers, conventionnels demandent souvent il me semble de croire en leur vérité. Est-ce que la croyance est bonne conseillère en matière de poésie quand elle s'attache en bonne partie à une interprétation très formelle, là où les sensations, les intuitions répondent à des ressorts bien plus nébuleux.
Mais il est intéressant en tout les cas de s'interroger, et votre propos participe de cela, il a déjà à mon sens ce premier avantage.

Edit - PS :
Je découvre vos deux postes complémentaires en postant le mien. Merci de cet éclairage supplémentaire, toujours aussi intéressant pour mieux saisir votre intention et sa nécessité.

Contribution du : 12/11 14:16:00

Edité par Vincente le 12/11/2024 17:15:41
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Citation :

Dian a écrit :
Ce classement a été effectué par Chat GPT


Je ne voudrais pas avoir l'air inquisiteur, je trouve cela très intéressant d'aborder les vers par les consonnes, il reste que la source que tu cites est une... intelligence artificielle !

Les chiens ne font pas des chats mais une IA dans ce qui relève d'une science humaine justement, je dois bien le remarquer.

À cela s'ajoute l'alchimie, que je ne considère pas comme une science, pas comme la phonétique dont il est question non loin par exemple. Je la placerais avec l'astrologie, le magnétisme, l'occultisme, en le graduant un peu haut quand même car tant que c'est des mots ça va, mais ça a dû causer la mort de quelques curieux avec leurs éprouvettes cette histoire.

Enfin soit, avançons.

Chaque poème pourrait fournir sa propre liste de valeurs ainsi déterminées. Comment savoir où se situe celui de Mallarmé ?

Contribution du : 12/11 18:57:28
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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"Je ne voudrais pas avoir l'air inquisiteur, je trouve cela très intéressant d'aborder les vers par les consonnes, il reste que la source que tu cites est une... intelligence artificielle !".
David, L'IA est un outil très évolué pour tout ce qui touche à la précision des mesures. Je ne vois pas pourquoi s'empêcher d'y avoir recours dans la mesure où mon propre classement aurait été moins pertinent.
"Chaque poème pourrait fournir sa propre liste de valeurs ainsi déterminées. Comment savoir où se situe celui de Mallarmé ?".
Ce n'est pas toujours évident de savoir de quoi parle un poème, mais dans le cas précis de ce poème de Mallarmé il est difficile de ne pas percevoir les allusions à l'alchimie.

Contribution du : 13/11 10:35:05
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Re : Analyse des sons consonantiques d'un poème de Mallarmé
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Oui, Dian, chaque proposition a son sens, l'utilisation de l'IA et les arguments pour un lien avec l'alchimie, mais le lien entre les deux propositions se fait par le groupement des consonnes autour des 4 éléments, qui font écho à l'alchimie.

J'ai tenté de vérifier rapidement et il ne me semble pas que le classement des consonnes ici correspond à l'un des classements que la phonétique peut faire, du genre labiale, dentale, etc.

Il me reste donc un "pourquoi ?" ou un "comment" même : Pourquoi ou depuis quelle question ChatGPT associe : "K, T, P, B = Feu" et les autres ?

Ensuite, il y a un autre poème évoqué dans le sujet en lien, les "Voyelles" de Rimbaud, quels éléments relèvent-il pas ces consonnes ?

Y aurait-il d'autres poèmes où cela pourrait donner un sens ?

(Je ne prends pas le temps aujourd'hui de relire les voyelles par ce filtre, et je vais réfléchir un peu si des poèmes pouvant évoquer l'alchimie me reviennent en tête, les questions sont celles qui me viennent en lisant, pas d'obligations bien sûr)

Contribution du : 13/11 17:07:38
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