David - je ne suis pas parti du classement linguistique des consonnes, mais de leur classement par degré d'intensité (de forte à faible). J'ai donc demandé à l'IA de faire ce classement, ce qui ne lui a posé aucun problème. J'ai obtenu le tableau suivant :

K T P B = fort
D G F S = moyen fort
V Z R L = moyen faible
M N H J = faible

Ensuite, j'ai associé intuitivement :
Feu à fort
Terre à moyen fort
Air à moyen faible
Eau à faible

L'intérêt du tableau est de pouvoir déterminer lequel de ces quatre modes est dominant dans un poème ou une partie de poème. Par exemple, dans le sonnet de Mallarmé, on a pour le texte entier 71 occurrences dans la catégorie 3 (V, Z, R, L = Air). J'en conclus que la pensée de Mallarmé s'est organisée principalement autour de ce groupe de sons et du symbolisme qui leur est associé.
Vincente - Il est clair qu'il n'y a aucun intérêt à composer un poème en choisissant une catégorie consonantique précise, à moins que l'on n'en fasse une contrainte.

David, en prenant le premier quatrain des "voyelles" de Rimbaud,
on trouve une dominante d'occurrences de 17 sons pour la catégorie 1 (K, T, P, B = Feu).
En prenant le sonnet entier, on trouve une dominante d'occurrences de 56 sons (sur 170) pour la catégorie 3 (V, Z, R, L = Air), comme pour le poème de Mallarmé (et d'autres que j'ai testés). Si ce constat se répète pour la catégorie 3, il est possible qu'il faille l'imputer à la structure de la langue plus qu'au choix inconscient de l'auteur, auquel cas le système perdrait de son efficacité. Il faut tester sur un grand nombre de poèmes.

Le mieux est de prendre strophe après strophe, et là, ça donne quelque chose.
Quatrain 1 : dominante K, T, P, B (Feu).
Quatrain 2 : dominante D, G, F, S (Terre) et V, Z, R, L (Air).
Tercet 1 : dominante D, G, F, S (Terre).
Tercet 2 : dominante V, Z, R, L (Air).

Le groupe M, N, H, J (Eau) est peu fréquent en français, à moins de jouer sur des répétitions de mots contenant ces consonnes. Il faut chercher dans les autres langues qui se transcrivent avec l'alphabet latin (swahili, indonésien, tahitien ...).

Dian, je cerne mieux donc votre intention analytique après ces précisions. À part votre "association intuitive" des forces de la prononciation consonatique aux quatre éléments premiers reconnus par Bachelard, subjective et donc discutable (dont je vous dirais d'ailleurs qu'elle m'a égaré, un peu trompeuse et non essentiel il me semble ici, pour bien recevoir votre propos ; d'autant que pourquoi l'air serait plutôt "moyen faible" et l'eau "faible" quand, intuitivement pour ma part, je les inverserais), je trouve que tout cela se tient ; présente en effet l'avantage de permettre d'identifier ce qui, parmi d'autres éléments de l'écriture, produit un impact particulier dans le message poétique.

Et oui, l'orientation induite préférentiellement par les spécificités des "structures [d'une] langue", demande aussi d'interroger la pertinence de ce regard sur les différentes forces consonantiques et leur apport en poésie.

Vincente, merci de vos encouragements. C'est un sujet expérimental qui demande à être exploré objectivement.
Concernant les éléments, il faut séparer le solide (Feu, Terre) du fluide (Air, Eau). Ma disposition épouse la tétralogie astrologique : Feu (Bélier), Terre (Taureau), Air (Gémeaux), Eau (Cancer), etc... Cet ordre se justifie de plusieurs façons. J'y reviendrai.