Parcourir ce sujet :
1 Utilisateur(s) anonymes
Au bord des lignes |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
26/01/2011 17:17 Groupe :
Auteurs Groupe de Lecture Membres Oniris Évaluateurs Post(s):
2158
|
Bonjour, et merci à tous ceux qui ont pris le temps de me lire, et plus encore de laisser un commentaire.
Avant de vous répondre un à un, je vais essayer de commencer par expliquer ce vers qui en a gêné beaucoup : « Quand le temps reconnait la fureur salvatrice ». C’est bien « quand », je ne me suis pas trompée de mot. Il est vrai que ça manque un peu d’explications pour comprendre ce que peut bien être cette « fureur ». L’une des raisons est qu’il manque une strophe à ce texte, que j’ai retirée parce qu’elle ne me plaisait pas du tout. Ceci dit, je ne suis pas certaine qu’elle vous aurait apporté beaucoup d’explications. Alors je vais le faire, même s’il est vrai que, si ce vers a gêné dans la première lecture, c’est que j’ai raté quelque chose. L’un des symptômes du trouble borderline est d’avoir des conduites « à risques », comme l’alcoolisme, l’anorexie ou encore l’automutilation. Je rapproche cela d’une colère, d’une violence qu’on inflige à son corps pour que l’esprit se sente mieux (avec plus ou moins de réussite, j'en conviens). D’où la fureur salvatrice, et d’où le « quand », car à ce moment-là seulement que peut agoniser l’angoisse. Je reconnais volontiers que balancer « fureur salvatrice » sans rien étayer après n’était pas une idée spécialement bonne. Socque : « au revers » est là parce que la blessure n’est pas toujours visible. Le revers a bien sa place, peut-être, effectivement, que la façon de l’amener est un peu contrainte par la métrique. Je ne sais pas vous, mais moi, lorsque j’ai peur, je tremble. Et ce qui tremble le plus, ce sont mes doigts (et ma jambe, mais on ne va pas faire tenir la barre à une jambe, quand même). J’ai décidé de les effrayer à la place du narrateur tout entier, parce que ça me plaisait bien (et je comprends que ça ne vous plaise/parle pas) et que j’ai une fâcheuse tendance à tout vouloir personnifier (c’est que les doigts sont pour moi la façon de s’accrocher à la vie, de la toucher, l’apprivoiser…). Je suis d’accord avec vous, ça manque un peu de démesure, de folie… ne serait-ce que dans la ponctuation. Je voulais quelque chose de plus… posé peut-être, d’où les simples points. Bon, je me suis peut-être plantée pour cet effet, mais il paraît que c’est l’intention qui compte (comment ça, non ?) ! Pour ce qui est du rythme et de la « musique » du texte… C’est fait « à l’instinct » (enfin, l’instinct a demandé un peu de travail, mais je n’ai plus besoin d’y réfléchir à présent), donc il est possible que ça accroche parfois… Jano : Ah, tu as bien le droit d’être sévère et de vouloir trouver quelque chose que mon texte ne t’a pas apporté. Tant pis, ça arrive ! J’ai donc expliqué pour cette « fureur salvatrice ». Pour le chemin qui s’écroule, à la base il s’enroulait, mais ça ne m’allait pas. Les avis sont partagés sur ce vers-là, alors j’imagine que c’est une question d’oreille. Pitch24 : J’ai mis du temps à comprendre votre commentaire, et il m’a même fallu en discuter avec quelqu’un pour m’éclairer, mais je crois que c’est bon (je n’en suis pas tout à fait sûre) ! Je vous avoue une obsession récurrente pour l’eau, effectivement. La naissance, par contre, il n’était pas voulu de l’évoquer, normal donc que rien ne le confirme. Mais je trouve votre vision très intéressante, même si j’essaye encore d’en saisir toute la portée. Le « pauvre » du soupir ne me parait effectivement pas du meilleur goût, le « toute obsession » était initialement « toute raison » mais ça faisait une répétition… Il n’a, du coup, pas exactement la même valeur alors que j’ai essayé – en vain – de lui donner le même sens. Le corps ne se lie pas aux écueils, mais il lie les écueils entre eux, en lui. Il est, tout simplement, réceptacle, c’est en lui que tout se passe et, quelque part, c’est par lui que tout passe à un moment ou à un autre. Mona79 : Ce texte, avec une ou deux différences, avait déjà été présenté en classique. Il m’a été retourné à cause de cet « artificiel » qui ne chante pas sur le bon nombre de syllabes (« obsession » le faisait, le vers n’était pas tourné pareil) et surtout, parce que je n’ai pas respecté l’alternance des rimes. Dans mes strophes, oui, mais il le faut aussi entre (c’est chouette Oniris, on y apprend plein de trucs). Donc, finalement, il est plutôt bien en néo. Je suis contente d’avoir « parlé à votre sensibilité », c’est ce qui me parait toujours le plus important ! Lunar-K : Je m’exprime toujours avec des mots simples, que ce soit dans la vie ou en poésie… Je suis très contente que tu apprécies cela, surtout en parlant « d’authenticité ». Pour l’originalité, je ne peux qu’être d’accord. J’essaye d’éviter au mieux les clichés, mais ce n’est pas toujours une réussite et puis… lorsqu’une image me vient, elle n’est pas toujours très novatrice (rarement, même), mais j’ai toujours du mal à me résoudre à la changer. Mais tu en as trouvé des banales, d’autres bonnes : ça s’équilibre ! Beth : Ça ne s’est pas forcément vu jusque là, mais j’aime beaucoup mettre des jeux de mots en titre (ou des néologismes). Assez peu dans le corps même des textes, pour la simple raison que, s’ils ne me viennent pas, je ne vais pas les forcer. Ravie d’avoir pu vous surprendre. Pieralun : Bon, je vais prendre un compliment que vous soyez exigeant avec moi, alors. Mais quand même, c’est pas justeeeee ! Pour l’émotion qui prend le pas sur l’effet poétique… c’est visiblement quelque chose qui partage les commentateurs (encore que j’imagine que effet poétique n’est pas égal à la « pose poétique » de lunar-K). Peut-être, effectivement, en ai-je un peu trop fait, ou peut-être n’ai-je pas bien diversifié les émotions là-dedans (ça, c’est un fait, d’ailleurs, que je reconnais volontiers). Raoul : Si vous cherchez l’originalité du thème, je vous assure que ce n’est pas moi qu’il faut lire. Déjà parce que trouver un sujet réellement original est une tâche presque impossible, ensuite parce que les sujets qui m’inspirent n’ont jamais rien de très novateur. Pour le côté répétitif, vous êtes plusieurs à le relever, alors c’est qu’il doit y avoir quelque chose… J’aurais peut-être été plus inspirée de faire plus court, et encore, j’en ai enlevé une strophe ! Bon, tant pis, maintenant que c’est fait… Alexandre : Pas tout à fait classique, la plume, la preuve : on me l’a refusé une fois là-bas (comme je le disais à Mona). « discerner » aurait pu convenir, mais il aurait aussi changé le sens de la phrase, c’est bien « disperser » que je voulais. Mettre un peu de vrai dans le faux, un brin d’humanité dans le masque pour le rendre plus crédible… Quelque chose comme ça. Pour la fureur, voir ci-dessus. ;) Charivari : Effectivement, comme je le disais, je ne recherche pas la nouveauté… Mais faire ressentir – autre chose que l’ennui, évidemment –, même si c’est assez banal comme sentiment, c’est ce qui me paraît compter le plus. On m’a appris que la poésie a beaucoup de racines communes avec la musique, le rythme et les sons sont essentiels (même si j’ai parfois beaucoup de mal avec ces derniers). Pour autant, je suis incapable d’écrire une chanson, mais recevoir un compliment sur la mélodie de la part d’un musicien me fait vraiment plaisir. Estelle : Depuis quand tu me vouvoies ? Je ne suis pas tout à fait d’accord pour le tout noir/tout blanc. Pour le reste, j’ai essayé de le mettre, avec plus ou moins de réussite, j’en conviens. Toutefois, l’aspect principal que je voulais appuyer dans mon texte est celui d’oscillation, peut-être de dualité. Entre la névrose et la psychose (sans être aussi fort ni que l’un, ni que l’autre), entre l’enfant et l’adulte qui se partagent le même corps (d’où le « trop nuancé »). Pour la violence, je dirais comme pour socque, je voulais plus posé. Une violence calme, quelque part : ce qui bouillonne mais n’explose pas. Après, ce choix plaît ou non (non pour toi), mais il est tout à fait assumé de mon côté. C’est vrai pour le possessif, mais… si je te dis qu’en plus, j’y ai fait attention ? Le problème, quand j’essaye de remplacer un possessif par autre chose, c’est qu’à chaque fois, je trouve que ça ne va pas. Mais si tu veux, je te promets que je peux faire bien pire quand je ne me retiens pas ! (Tremble !)
Contribution du : 29/06/2011 11:17
|
|
Transférer |