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Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Bonjour à tous. Avant d’aller plus loin, je demanderai à ceux qui n’ont pas lu ce texte et qui ont l’intention de le faire de ne pas consulter ce forum destiné essentiellement aux (déjà) lecteurs et, éventuellement, commentateurs du récit. Bien sûr, vous ferez ce que vous voudrez, mais comme je l’ai déjà dit ailleurs, je trouve dommage que le lecteur entame la lecture d’un texte avec en tête des informations qui, me semble-t-il, nuisent toujours à la première impression qu’on se fait d’un récit.

Voilà, ceci étant dit. Merci à ceux qui ont lu et, pour certains, commenté ce texte quand même assez long. J’apprécie à sa juste mesure votre courage.

Je ne vais pas revenir sur vos commentaires de façon individuelle, car il y a beaucoup de choses gentilles et que j’aurais vraiment l’air benêt à vouloir y répondre. Je vais expliquer ce qui a motivé l’écriture de ce texte et cela devrait répondre à l’essentiel de vos interrogations, remarques ou suggestions.

La construction du récit

Ce dont j’avais envie au départ, c’était de tenter une construction différente, une constrution-puzzle comme l’ont souligné notamment Bidis et Bucolic. Je suis parfois assez dur dans mes reproches à certains auteurs dont je trouve le fil narratif absolument conforme d’un récit à un autre, comme une sorte de canevas tout fait où l’on n’a plus qu’à placer les personnages et leurs anecdotes. Je me suis donc appliqué à moi-même cette exigence et j’ai voulu voir si j’étais capable de faire autre chose. Bizarrement (enfin, peut-être pas tant que ça, finalement), mes références étaient plutôt cinématographiques. J’avais en tête des films comme « Babel » que je venais de revoir, « 21 grammes » ou « Mulholland Drive » (orthographe approximative). Je voulais « déconstruire » le récit en bouleversant notamment la chronologie, quitte à bousculer un peu la compréhension du lecteur (désolé Yaya. En fait, j’aimais bien jouer avec cette idée. Dans les films que j’ai cités, on est parfois un peu perdu en tant que spectateur, mais on se laisse emporter et on reconstruit peu à peu la chronologie, quitte à ce que parfois une deuxième, voire une troisième vision du film soient nécessaires, et parfois même, certaines choses restent confuses. J’aimais beaucoup cette intention-là, quand on sent qu’elle est voulue par le metteur en scène et n’est pas le seul résultat d’une maladresse de cinéaste débutant. À vrai dire, je serais même allé plus loin dans le flou, en ne précisant pas très vite au début de chaque scène qui en étaient les protagonistes, mais une personne de bon conseil m’a dit « calmos mon gars, calmos, toi tu es l’auteur, tu as tes personnages en tête, mais pense un peu au lecteur, il lui faut quand même des repères ». J’ai donc écouté la sagesse faite femme, et bien m’en a pris quand je vois l’ensemble de vos commentaires où peu ont été vraiment déroutés par cette construction. Mais j’ai tout de même le regret de me demander « oui, mais si… » Peut-être une prochaine fois…

Cette construction différente avait aussi un autre avantage. Je savais que le récit serait assez long et j’ai un peu de mal à conserver le même souffle sur la distance. Le fait d’avoir un agencement de scènes assez courtes, avec des atmosphères différentes (merci de les avoir notées, Mistinguette) et un changement de chronologie, rendait du coup l’écriture plus facile, moins pesante, en tout cas pour moi. C’était finalement aussi un choix paresseux, contrairement peut-être à ce qu’on pourrait en penser, comme un patchwork où l’on ajoute les pièces les unes après les autres sans avoir constamment sur les épaules le poids de l’histoire toute entière (même si ce n’est au fond qu’une illusion, elle permet d’écrire de façon plus sereine).

Le portrait d’une femme – histoire d’un monologue…


En dehors de cette volonté d’une histoire avec une construction a-chronologique, ma deuxième motivation à écrire ce récit résidait dans la mise en place d’une histoire d’amour et la possibilité ou non de se reconstruire et de se retrouver après une séparation rendue nécessaire par les événements, avec en exergue la volonté de brosser le portrait complexe d’une femme. L’idée de l’enlèvement n’est venue qu’après car je voulais quelque chose de fort, qui explique la déliquescence du couple. Tout l’enjeu étant ensuite de rendre des retrouvailles possibles malgré tout. J’ai hésité car je trouvais ça assez casse-gueule à explorer (le ressenti des parents vis-à-vis d’un tel drame) et je craignais de verser à la fois dans le pathos et le racolage, travers toujours faciles avec ce genre de sujet. C’est pour ça qu’il était hors de question de raconter le juste-après le drame, mais de l’évoquer de façon détournée et déjà distanciée, par le rêve du mari (ton idée de ne pas rendre ce rêve automatique chaque nuit est bonne, Marité, je n’y ai tout bonnement pas pensé) et les monologues de Paule.

Ah oui ! les fameux monologues de Paule ! Que vous avez pratiquement tous trouvés trop longs. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me désole (rires) car en fait, je crois que c’est là où moi je prends le plus de plaisir en tant qu’auteur. Je vais développer ça, mais d’abord, quand même, je crois ces monologues absolument nécessaires à la conduite du récit. Ils en constituent à mon sens le fil narratif et surtout, ils donnent de Paule une vision qui me semble absolument incontournable pour cerner sa personnalité, ses motivations, etc. Le choix de passer par le monologue n’est pas innocent car c’est elle qui se raconte, elle ne dit donc que ce qu’elle veut, elle le dit comme le veut, on peut la croire sincère, mais elle peut aussi manipuler son psy, et donc le lecteur (ou tenter de le faire). J’aimais bien cette ambivalence, on va généralement chez le psy pour être honnête (ou tenter de l’être), sinon ça n’a pas grand intérêt, mais…

Certains, outre leur longueur, ont trouvé ces passages trop écrits (jaimme, Pat), ce que je ne conteste pas. Voir le plaisir d’auteur que j’évoquais plus haut, mais au-delà de ça, je crois que le monologue, dans ce cadre particulier qui est loin d’être une situation naturelle et qui n’est pas un vrai dialogue (même si on s’adresse à quelqu’un, on s’adresse surtout à soi), autorise un style plus soutenu. Pour moi (et là je révèle en partie comment je la vois), cette femme n’arrive pas chez le psy pour déballer spontanément ce qu’elle ressent. Elle y a longtemps pensé, elle pense à ce qu’elle va dire avant chaque séance, elle se prépare, et elle prépare donc ce qu’elle va dire et la façon dont elle va l’évoquer. En fait, c’est vraiment ce que je préfère, moi, dans le récit, car je suis toujours sensible à l’aspect psychologique d’un personnage (j’ai failli appeler la nouvelle « portrait de femme », mais la comparaison avec Henry James m’a arrêté !).


D’autres personnages…


Vos avis sur les autres personnages ne sont pas unanimes. jaimme ou incognito en trouvent certains, pas forcément les mêmes d’ailleurs, stéréotypés. Je connais bien l’exigence d’originalité du premier cité. Déjà, je ne suis pas partisan d’une originalité à tout crin qui ne se justifie pas, on est quand même dans des situations qui se veulent réalistes (même si je ne suis pas un champion dans ce domaine). Et j’ai tendance à penser qu’il y a souvent dans ce souci-là un risque de caricature qui vaut largement les clichés de portraits un peu passe-partout, mais qui ont au moins l’avantage de créer tout de suite une image (qu’on peut regretter toute faite et donc facile) dans l’esprit du lecteur. J’ai tendance à penser que des personnages comme ceux que je décris, il en existe, et cela me suffit. Je n’avais pas pour mission de dresser un portrait psychologique de tous les personnages mais d’éclairer et de fouiller plus profondément certains d’entre eux, les autres devant être aisément et rapidement identifiables. Alors oui, la petite vieille aurait pu être une mamie confiture qui aurait eu un iguane pour compagnon, mais bon, bizarrement, l’idée ne me séduit pas plus que ça…

Pour revenir au questionnement de Marité quant au sexe de l’auteur et la façon dont il répartit les rôles entre ses personnages de sexe différent, je ne fonctionne pas comme ça. Dans bcp de mes textes, je choisis un héros dont je tente de brosser un portrait suffisamment complexe et ambigu pour le rendre intéressant, pas forcément sympathique – ça je m’en fous – mais intéressant. Cela peut être un homme (l’homme flou, l’épingleur de papillons) ou une femme (louise, la fugitive). Je n’ai pas d’a priori sur la façon dont « doit » réagir l’un ou l’autre sexe, je tente juste de me mettre « à la place de » et de voir comment les choses viennent. Après, sur des aspects « pratiques », je peux demander conseil à une femme (et là, ils m’ont été précieux, mais je vous dirai pas à quel moment car sinon, je perdrais définitivement toute crédibilité ! rires), mais sur la psychologie, quitte à me faire incendier, je ne crois pas à une différenciation selon le sexe, mais simplement en fonction des individus. Je me méfie bcp des assertions définitives « les hommes pensent ceci, une femme ne réagirait jamais comme ça… », pour moi, c’est ridicule.


L’écriture


Je vous ai trouvés dans l’ensemble, même si vous avez relevé çà et là quelques détails, très indulgents sur l’écriture globale du texte. Je pense que cette indulgence est en partie due à l’intérêt que vous avez pris à découvrir cette histoire, sans vous arrêter aux multiples petites imperfections (je vous assure, elles sont légion) qui émaillent ce texte. Je comprends donc tes réticences, Caillouq, même si je suis incapable de voir en quoi certains passages sont plus relâchés que d’autres.

Pour la pesanteur des passages « monologués », je plaide coupable, mais au départ, je pensais multiplier les saynètes chez le psy, plus courtes, car j’envisageais un récit plus long. Mais ma paresse récurrente l’a finalement emportée et j’ai un peu bâclé la fin et j’ai donc rassemblé les informations sur Paule sur moins de passages, modifiant presque jusqu’à la dernière minute afin qu’on n’ait pas l’impression qu’il ne s’agissait que d’une seule séance, chose qui n’apparaissait pas clairement jusqu’à la dernière version (merci à Pat et Perle à ce sujet, autant nommer les gens, hein, on va pas faire jouer à faire semblant). Pas sûr d’ailleurs que ce soit encore si clair que ça, mais je me connais, je ferai pas mieux de toute façon.


Et si on parlait de la fin ?


Quand je dis que j’ai bâclé la fin, je ne parle pas de cette fin (trop ?) ouverte que beaucoup ont regretté (de mémoire florilange, Marité, Pat, Bellaeva, ANIMAL – merci Yaya de ton soutien sur ce coup ! rires). C’est amusant car on me reproche généralement de vouloir toujours tout contrôler et de ne pas laisser au lecteur son libre-arbitre (et c’est vrai d’ailleurs). Alors voilà, je vous laisse la possibilité d’interpréter comme vous le voulez, et vous faites la gueule !!! rires. Bon, blague à part, je vais vous dire franchement. Je m’en fichais complètement de la fin. jaimme ou incognito par exemple, ont souligné que l’intrigue policière n’était qu’un prétexte. C’est parfaitement vrai. Pour moi, ça n’avait aucun intérêt autre que de jeter mes personnages dans une situation complexe qui rendait leurs sentiments fragiles et difficilement prévisibles (c’est mon côté fleur bleue, assez mièvre qui ressort là). C’est pour ça que je comprends parfaitement qu’on me reproche d’avoir négligé les scènes d’enquête. Ce n’était pas le but. Je sais, pour en avoir déjà discuté, que certains lecteurs sont très sensibles à la crédibilité des situations, des faits. Moi, j’avoue que je m’en moque dans les récits des autres, et forcément dans les miens. Jamais, par exemple, je n’irais vérifier sur le net l’exactitude d’une date historique ou la localisation géographique d’un lieu. Je m’en tape complètement.

Ce à quoi je suis attaché, c’est à la crédibilité des personnages, à leur psychologie, à leurs motivations. Le reste pour moi n’a pas de valeur (mais je conçois tout à fait qu’on pense autrement et je reçois aussi l’argument que la crédibilité des personnages puisse être nourrie de celle du contexte). Ma connaissance du milieu policier ne vient que des polars que j’ai lus et des feuilletons télé (bravo, incognito, tu as reconnu le capitaine Dobbey ! rires). Je n’ai même pas vérifié le message type en cas d’enlèvement et je crois par exemple qu’on ne parle plus de commissaire mais de commandant, mais voilà bien le genre de détails dont je me moque éperdument. Ceci dit, vous croyez vraiment que les premières entrevues avec les témoins sont plus poussées ? Moi, je pense que les flics opèrent un premier balayage assez succinct et qu’ils y reviennent ensuite en cas de doute ou de soupçon plus précis. Mais bon, comme je vous dis, je n’y connais rien, j’ai fait au feeling. Du coup, désolé de te décevoir LeopoldPartisan, mais je n’ai fait aucun travail de recherche et c’est en te lisant que j’ai appris cette histoire dans le nord de la France. J’avoue que je suis l’actualité d’assez loin. J’ai tendance à penser que les auteurs peuvent imaginer tout ce qu’ils veulent, ils seront toujours en deçà de la réalité. C’est une pensée très pratique pour les feignants comme moi car elle autorise à peu près tout sans avoir à se fader toute une documentation dont rien que l’idée me fatigue.

Donc, pour revenir à cette fin et à « qui a fait quoi ? », je suis désolé, mais je vais vous laisser avec vos propres interprétations. Je suis très surpris des certitudes de jaimme car il semble en savoir plus que moi (ce qui ferait une idée de base assez intéressante pour un prochain récit, non ?). Il n’y avait aucune volonté (consciente en tout cas) de suspense dans la conception de ce récit. Je voulais juste qu’on se pose la question à propos de Paule « Est-ce qu’elle l’a fait ou non ? », mais je n’avais pas prévu d’y répondre. Et je pense que le faire affadirait l’intrigue. Cela n’a pas de sens pour moi, ce n’est pas le nœud de l’histoire. Certaines de vos interprétations m’ont surpris car tout de même je donne quelques indices. En revanche, j’ai modifié presque au dernier moment l’avant-dernière scène pour orienter éventuellement les lecteurs sur quelque chose d’autre, peut-être pire encore, mais personne n’y a fait allusion. Pas grave, je laisse les courageux tenter de percer le mystère si le cœur leur en dit.

En fait, quand je dis que j’ai bâclé la fin, c’est que je commençais un peu à saturer et je voulais conclure le récit. J’ai donc supprimé (virtuellement) quelques scènes supplémentaires que j’avais envisagées. En même temps, à la réflexion, elles n’auraient pas forcément apporté grand-chose au récit et ne l’auraient peut-être qu’alourdi. Je pense qu’il vaut mieux finalement que le lecteur reste un peu sur sa faim, soit vaguement frustré, plutôt que le perdre bêtement dans les dernières scènes. De toute façon, la fin n’aurait pas changé. Ouverte elle était, ouverte elle serait restée ! rires.


Ben voilà…


Ouf ! On arrive au terme de ce forum. Je suis très bavard, et bien sûr narcissique. C’est tellement agréable de parler de soi, surtout quand le texte a été bien reçu. Ça réconforte aussi. À vrai dire, j’ai failli ne pas le proposer. Je l’avais envoyé en centrale, sous forme d’un premier épisode, mais ce qui s’est passé avec la publication du texte « C’était si simple » m’a vraiment interrogé sur l’intérêt de continuer à écrire ou du moins, à présenter ce que j’écrivais et je l’ai donc fait retirer. Et puis, j’ai écrit « pour toutes ces raisons-là », pour de très mauvaises raisons d’ailleurs, et j’ai recommencé. Et je suis vraiment content de conclure ce forum sur cette note plus positive. Merci.

Contribution du : 08/09/2010 11:00
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
Maître Pat de Velours
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Ta mémoire te fait défaut : j'ai apprécié ta fin ouverte, moi.

Je viens de relire l'avant-dernier chapitre. J'étais passé à côté effectivement, je pensais que la relation allait repartir...

Contribution du : 08/09/2010 12:47
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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En fait, je me référais à un message en centrale (je sais, je devrais pas le dire) où il me semble que tu te posais la question sur cette fin, trop ouverte ou non ?

Contribution du : 08/09/2010 13:08
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Bonjour Jphil,
Au-delà des explications sur le texte lui-même, je trouve ton sujet intéressant car tu expliques ce qui, finalement, est peut être le plus mystérieux : le cheminement de pensée d’un auteur.

Le lecteur prend plaisir -ou pas- à parcourir un produit fini. Personnellement, ce que j’aime, c’est la construction de ce produit. J’ai eu la chance de rencontrer quelques écrivains, pas forcément connus, mais qui ont pris le temps de discuter, d’expliquer leur travail. Chacun œuvre différemment, et je trouve ça passionnant à suivre. Sans doute serais-je tout autant intéressée par la conception d’un tableau, l’émergence d’un David d’un bloc de marbre (d’ailleurs, je le suis), mais il se trouve que l’écriture est plus facile d’accès pour moi.

Alors, merci pour le temps passé à décortiquer ta démarche, j’espère que les oniriens seront tout autant intéressés que moi, et que, pourquoi pas, d’autres auteurs se livreront à cet exercice, bien plus complexe qu’il n’y parait.

Contribution du : 08/09/2010 13:29
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Bonjour Jphil,

Je profite de ce forum pour t'informer du fait que j'ai lu la moitié de ta nouvelle, qui fait partie de ces catégories de textes que je n'ai pas suffisamment apprécié pour les lire jusqu'au bout mais à propos desquels j'ai néanmoins relevé quelques éléments qui m'avaient déplu - je me suis dis que cela pourrait être intéressant pour l'auteur que tu es d'en avoir conaissance, d'autant plus que je semble être à peu près la seule à n'avoir pas accroché.

Cependant, sur l'un de tes précédents textes, où j'avais relevé des points également positifs et négatifs, je n'ai pas eu le moindre retour. Ma question est donc : est-ce que cela t'intéresserait (que ce soit en commentaire ou par MP), ou est-ce que ma démarche est par avance inutile ? (Nul besoin de préciser que je ne tiens pas à formuler ce qui m'a dérangé si cela ne "sert" à rien). Merci d'avance pour ta réponse.

Contribution du : 08/09/2010 14:02
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Bonjour,
votre nouvelle de 15.000 signes (espaces compris), ci-dessus, est très intéressante. Le personnage principal est affreusement abject et égocentrique à souhait. Je cite: "pas forcément sympathique – ça je m’en fous –". Le cheminement de sa pensée est tortueux à souhait, à la limite du crédible, mais de tels personnes existent ... malheureusement.
Je voudrais insister sur un personnage secondaire, un certain "jaimme". Sa subtilité me semble sans pareil (voir par exemple le passage sur le fait que seul Jaimme connaît le fin mot de l'histoire) et sa vivacité d'esprit incomparable. Je le plains de tout cœur, il est malmené par l'horrible personnage central. Ne serait-il pas en fait le héros principal?
L'écriture de cette nouvelle est ... euh.... française.
La musicalité est wagnérienne.
La mise en page militaire.

Appréciation: Jphil t'es le meilleur, mais je t'aurai!

Contribution du : 08/09/2010 14:16
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F. Herbert
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Bonjour Lohengrin,

je te réponds ici, même s'il me semble que cet échange aurait plus eu sa place en mp. Je ne réponds que très rarement de façon individuelle/mp aux commentaires qui sont faits sur mes textes, pas par mépris ou indifférence, je m'en étais d'ailleurs déjà expliqué et je l'ai fait une ou deux fois mais je ne suis pas à l'aise avec ce système car je ne vois pas trop l'intérêt de se justifier et j'estime que le commentateur a le droit de penser ce qu'il veut d'un texte.

J'ouvre généralement un forum qui me permet à la fois de remercier et de préciser certaines choses, mais je ne le fais pas toujours, c'est vrai, mais en tout cas, tu n'es pas "victime" d'un traitement spécial, ou je réponds à tout le monde sur un texte ou bien à personne. En fait, c'était vrai jusqu'à récemment.

Je vais être très franc, ton commentaire sur "c'était si simple" m'a blessé. Dans la forme plus que dans le fond. Je ne vais pas y revenir. Chacun commente comme il le sent et je ne suis pas moi-même tjs très adroit et je ne me suis plaint à personne. Mais je reconnais que désormais je ne lis plus tes commentaires, sur mes textes ou sur ceux des autres et j'évite également de lire tes interventions en forum (bon, là, je pouvais difficilement faire autrement). C'est un choix personnel qui n'a pas valeur de jugement, hein.

Donc, effectivement, pour répondre à ta question, ce que tu peux penser d'un de mes textes n'a plus aucune valeur pour moi. Ce n'est pas de la rancune, juste une mesure de protection minimum.



édit : Jaimme, tu vas avoir bcp de mal à me "saisir" désormais (en tout bien tout honneur, les filles, commencez pas vos allusions salaces !)

Contribution du : 08/09/2010 14:20
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Réponse par MP, (merci)

Contribution du : 08/09/2010 14:22
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Citation :

jphil a écrit :
En fait, je me référais à un message en centrale (je sais, je devrais pas le dire) où il me semble que tu te posais la question sur cette fin, trop ouverte ou non ?


Je ne suis pas Pat, mais je dirais que c'est la différence entre Pat-lectrice et Pat-CE. Pat-lectrice a aimé, et Pat-CE s'interrogeait pour savoir si cette fin était publiable. (Elle s'est finalement répondu, d'ailleurs.)

Contribution du : 08/09/2010 14:22
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C'est quoi cette mode de bâcler ses loisirs à toute vitesse ?
Turtle Power !
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Un petit bonus pour Margone

Ben voilà, c’est malin, j’ai déjà fait mon forum et c’est maintenant que tu me commentes. Du coup, qu’est-ce que je peux dire à part merci ? Je sais pour l’avoir lu plusieurs fois en forum que tu es sensible à la création d’un échange auteur/lecteur. Je suis quant à moi très frileux par rapport à ça, pour plusieurs raisons que je ne vais pas développer là, mais quand même, je me suis demandé comment je pouvais te remercier sans être trop niais. Pour écrire ce forum, j’avais un peu réfléchi à la genèse de ce texte (ouais, je sais, l’expression est assez prétentieuse, mais bon, tu comprends l’idée). J’ai lu avec plaisir que tu avais apprécié les monologues (viens là que je t’embrasse, tu es ma lectrice idéale désormais : tu as aimé la construction, les monologues de Paule et même, et ça c’est fort, mes tentatives humoristiques… Dis, tu veux pas m’épouser ?). Alors, voilà, je profite de ce post pour revenir sur un passage qui illustre les incertitudes et les différentes pistes qu’on peut suivre en écrivant un texte. Dans une des versions précédentes, j’évoquais dans la relation entre Paule et Michel un aspect de « vampirisation » de l’un sur l’autre avant de renoncer à conserver cette piste qui rendait certes plus ambiguë encore la relation dans le couple mais dont le développement entraînait un glissement dans les motivations de Paule et, nécessairement dans la suite de l’intrigue. J’ai retranscrit ce thème dans une nouvelle courte, écrite dans un mouvement d’humeur et plutôt ratée en fait, « pour toutes ces raisons-là ».

C’est un des (nombreux) aspects dont j’avais discuté avec mon « conseil privé » qui tenait à ce passage et qui a failli s’étrangler en découvrant de quelle manière j’avais sabordé ce thème (elle ne l’a pas dit en ces termes mais l’idée était là) dans « toutes ces raisons ». En recherchant nos différentes discussions, j’ai pris conscience que, finalement, je travaillais bien plus mes textes que je n’en garde ensuite le souvenir. La luciole date de juin et j’avais déjà oublié les prises de tête que telle ou telle décision dans les péripéties avaient pu provoquer.

Une petite question…

Cela m’amène à poser une question à ceux qui auraient envie d’y répondre. Comment travaillez-vous vos textes ? Perso, avant, vu que je ne montrais rien à personne, il m’était impossible d’envisager de demander son avis à quelqu’un sur mes textes. Mais depuis quelque temps, j’ai l’avantage (enfin, pas toujours hein, des fois, c’est la guerre, je peux vous le dire !) de bénéficier d’un œil extérieur. Et c’est fou comme c’est bien ! (même si c’est parfois prise de tête, hein, faut pas croire, et pas facile non plus pour le conseil). Non pour rectifier vos erreurs à votre place ni prendre des décisions pour vous, c’est pas ça l’idée, mais déjà, ça vous oblige à argumenter vos choix, à les préciser, ça vous amène aussi à modifier des éléments, à réfléchir sur des passages qui vous semblaient aller de soi, à les affiner, à réaliser de quelle façon, parfois imprévue, tel passage pourra être interprété, et surtout, ça vous donne une première perception extérieure de votre travail… Et si vous êtes suffisamment intelligent pour vous entourer d’une ou plusieurs personnes qui ne soient pas complaisantes, le bénéfice en est décuplé, et vous êtes capable de supporter les pires critiques (et il y en a !) car vous savez, et c’est bien cela qui fait toute la différence, que la remarque la plus dure est dite avec bienveillance, sans aucune volonté de vous blesser, mais avec le seul souci de vous obliger à être meilleur… Donc, je profite de l’opportunité de ce nouvel ajout sur mon forum pour vous poser la question sur la façon dont vous, vous concevez votre travail d’écriture, dans une solitude totale, en bénéficiant de l’avis de certains ou de toute autre manière ? Aucune obligation de répondre, naturellement, nous n’avons pas les moyens de vous faire parler !

Bien, ceci étant dit, mon cadeau à Margone (ben oui, j’achète mes lecteurs, moi, c’est comme ça. Mais soyez pas jaloux, vous les aimez pas, mes monologues, vous !). Donc, cet extrait s’insérait dans le second monologue de Paule, quand elle évoquait sa rencontre et sa relation avec Michel, le rapport de celui-ci à l’écriture…


Citation :
Il n’arrêtait plus d’écrire et toujours, je retrouvais entre ses pages ma voix, mes pensées, mon corps, pas de façon systématique ou totale, non, mais dans une sorte de toile-mosaïque, je vois pas d’autres mots, où j’apparaissais dans les paroles d’un personnage ou la silhouette d’un autre. C’était troublant, enivrant, fascinant.

Je voyais des bouts de moi m’échapper pour aller remplir ses lignes. J’avais déjà emménagé chez lui depuis quelques mois quand j’ai commencé à ressentir un sentiment étrange. J’ai pensé fugitivement à ces peuples primitifs qui craignent qu’on emprisonne leur âme en les photographiant… J’étais heureuse, amoureuse, j’avais enfin, pour la première fois depuis l’enfance peut-être, le sentiment d’être là où je devais être mais peu à peu quelque chose à l’intérieur s’est comme déchiré, oh, un minuscule accroc, à peine perceptible, mais j’ai eu la sensation qu’il allait s’élargir inexorablement, sans que rien ne puisse l’empêcher, et que j’allais me déliter morceau par morceau jusqu’à finir par disparaître.
J’ai commencé à faire des cauchemars la nuit, enfin, un seul cauchemar plutôt, toujours le même, un truc ridicule mais qui me fichait chaque fois une trouille bleue : (…) suivait la description du cauchemar, mais c’était tellement nul que je préfère te l’épargner et sauver ce qu’il reste de ma réputation. C’était absolument terrifiant, je vous assure, et je me réveillais chaque fois en sueur, la gorge nouée par l’angoisse. Je ne comprenais pas pourquoi. J’avais pourtant tout pour être heureuse.

Un toussotement prononcé interrompit Paule.

- Quoi ? Vous n’êtes pas d’accord ?

Le psychologue se racla la gorge.

- Vous ne compreniez pas l’origine de ce cauchemar ? Vraiment ?

Paule soupira.

- Écoutez docteur, je ne suis pas débile, y a pas besoin d’avoir fait des tonnes d’études pour traduire ce rêve. Mais bon, ça voulait dire quoi, que j’avais peur que Michel me bouffe, que je perde ma personnalité ? Je l’avais bien compris, ça, mais est-ce qu’on ne perd pas toujours un peu de soi quand on développe une relation, est-ce que je n’étais pas tout simplement en train de « psychoter » sur un truc assez banal, avec ma fichue tendance à toujours tout dramatiser ?
- Vous croyez que c’était juste ça ?
- Plus maintenant, mais à l’époque, j’ai refusé l’évidence. J’étais heureuse, j’aimais vraiment Michel, j’avais pas envie de tout remettre en question. Et puis, c’est à peu près à ce moment-là qu’il a parlé d’avoir un enfant. Nous ne nous connaissions pas depuis si longtemps. J’étais terrifiée. Mais il m’a souri, un simple sourire timide, plein d’espoir « Je sais qu’on n’est même pas mariés mais on n’est pas obligés de faire les choses dans l’ordre, si ? Allez, ma puce, un bébé, un joli bébé rien qu’à nous, dis oui… » et j’ai dit oui. Ou plutôt, j’ai hoché la tête, de surprise je crois, mais il s’est mépris. Je l’ai entendu murmurer contre ma joue « Je t’aime… »


Comment ça, tu vas t’empresser de virer ton « très bien » ???

Bon, tu comprends mieux maintenant pourquoi il vaut mieux que je ne réponde pas à chaque fois aux commentaires qu’on fait sur mes textes. Merci encore. Ah oui, j’avais une question, Margone : tu as fait ton commentaire après avoir lu ce forum ? C’est pas grave si c’est oui, hein, mais tes observations correspondent si exactement à ce que j’ai voulu faire que je me posais la question (c’est en vue du mariage, tu comprends…).

Contribution du : 09/09/2010 19:40
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