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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
Chevalier d'Oniris
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19/03/2010 14:03
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Salut jphil, et merci pour ce petit bout de forum avec même un cadeau rien qu'à moi :)

On va commencer par le plus important je crois :

Citation :
"tu as fait ton commentaire après avoir lu ce forum ? C’est pas grave si c’est oui, hein"


Si, ce serait grave.
Et non môssieur, je lis jamais les forums avant, moi. Ni les comm, ou alors c'est très rare et je les survole à peine. (Tu vois, je ne les ai toujours pas lu et j'ignorais donc que les monologues de Paule n'étaient pas spécialement appréciés par les autres commentateurs.)

Du coup, en prenant connaissance de ton roman, là haut ;) j'ai relevé que tu t'étais concentré sur le "montage façon puzzle vas-y que j'embrouille mon lecteur mais pas trop", et sur "le portrait de Paule", choses que j'avais, moi, relevées et appréciées.

Franchement, ça m'a sauté aux yeux dans le récit. C'est évident que le puzzle est fait de manière consciente et réfléchie, et que Paule est ton personnage principal et que tu explores sa personnalité.
Tes objectifs, énoncés dans ton cheminement de l'écriture, ne m'ont pas surprise du tout. Tu les as réussi, et c'est eux qui m'ont plu. Je suis ravie que mon comm soit en accord avec ce que tu voulais émettre/faire ressentir.

Bon, reprenons...

Citation :
"Ben voilà, c’est malin, j’ai déjà fait mon forum et c’est maintenant que tu me commentes."


Pardon d'avoir un emploi du temps quelque peu chargé :) Ceci dit, même si je n'ai pas lu ta nouvelle tout de suite, je l'avais déjà enregistrée sur mon ordi via PDF. C'est comme ça que je fonctionne moi : je viens, je vais mon petit marché, et je repars. Et je lis(/commente) quand j'ai le temps.
J'avais sélectionné ta nouvelle parce que son titre m'avait attiré, si tu veux savoir. Et puis j'aime bien la catégorie "policier/noir/thriller" aussi.

Citation :
"Je sais pour l’avoir lu plusieurs fois en forum que tu es sensible à la création d’un échange auteur/lecteur."


C'est vrai. (J'avais aussi lu pour ma part que ce n'est pas ton truc.) Disons que nous sommes sur un site d'auteurs amateurs, accessibles "partout tout le temps" sur les forums, en MP, etc. Quand je lis un bouquin, parfois, j'aurais aimé dire un mot à son auteur. Ca ne change pas quand je lis une nouvelle, et c'est pour moi la plus grande richesse de ce site : on peut échanger.
C'est tout simple. Et j'étais assez ahurie que tout le monde n'ait pas cette conception.
Mais bon, j'ai grandit en 7 mois et c'est bon, j'ai accepté que ce soit autrement parfois pour d'autres. (Et que le non-échange civil basique du "merci" n'est pas synonyme d'impolitesse pour tous, du moins, pas consciemment.)
Je ne suis plus frustrée quand il n'y a pas d'échanges, vraiment, je t'assure.
Mais comme je sais que c'est pas ton truc, c'est vrai que l'échange n'est plus "savourable" de la même manière si on sait que l'une des personne se "force".
Je ne dis pas ça pour toi, c'est une remarque générale. Ici, je n'ai pas l'impression que tu te sois forcé à répondre à mon comm. Et de toute façon, ton forum est très bien, quand je parle d'un échange, je n'évoque pas forcément un échange personnalisé.
Merci en tout cas :)

Paule à présent :

J'ai bien aimé son sentiment d'être "volée" petit à petit à travers les écrits de son Michel dans le petit cadeau que tu m'as fait :) Non, je ne vais pas virer mon "très bien", sûrement pas. J'aime beaucoup trop comment tu as traité ton personnage pour ça.

Ta fin est ouverte : je peux donc y voir ce que je veux. Je te le dis d'emblée : c'est elle qui a enlevé (et tué) son enfant, et l'histoire avec Michel va repartir.
Je l'exprime parce que tout ce que je vais continuer ici sera en lien avec cette fin ci, donc sache que je la considère comme acquise.

La toute première scène de Paule chez le psy, c'est celle où elle confie ne pas aimer son enfant et d'avoir été petit à petit été témoin et pas actrice de cette vie de famille qui était censée être la sienne.
J'ai adoré ce passage et j'avais noté mentalement d'en faire part dans mon comm mais comme il y en a eu d'autres après, je n'ai pas séparer et j'ai dit que tous les passages de Paule chez le psy m'ont plu, ce qui est vrai.

A ce premier là, j'ai tout de suite été attachée à ton personnage (alors que ce n'était pas le cas avec la "droguée aux médoc toujours couchée au lit" avant). Cette femme là, qui ose dire (à son psy ou à sa meilleure amie, c'est pareil, elle ose le dire à quelqu'un d'autre qu'à elle même, elle ose le dire "à haute voix") qu'elle n'aime pas son enfant, chose tout de suite complètement révoltante, incompréhensible et condamnée par notre société, c'était juste admirable et touchant à lire.
Je ne crois pas en l'amour inconditionnel d'une mère pour ses enfant et une mère a le DROIT de ne pas aimer son enfant. C'est tabou, et c'est bien malheureux pour toutes celles à qui ça arrive et qui croient qu'elles sont des monstres (et qui croient qu'elles sont seules au monde).

Bref, ta Paule, je l'aime bien et je n'éprouve pas du tout d'empathie à son égard. Pour moi, elle s'est révoltée (beaucoup trop tard, mais elle l'a fait et c'était ce qu'il lui fallait, pour elle) et a remis sa vie en ordre. C'est complètement égoïste, mais c'est vital. Elle n'a donné ce bébé à Michel que par peur de le perdre lui, de le blesser en refusant. Elle s'est donnée à cet homme, d'une certaine manière, et je trouve admirable qu'elle ait le courage (parce qu'il en faut, surtout dans sa situation à elle) de finalement ne plus accepter d'être mère.

Alors attention, ne m'enfermez pas tout de suite, c'est une fiction et je ne suis pas en train de dire qu'il peut y avoir des excuses pour une mère qui tuerait son enfant, mais je comprends ses motivations. C'est la force de ton récit justement : Paule est un peu une victime de son amour pour Michel, et elle a trop accepté/donné pour lui. Et elle se révolte, avec tout ce que cet acte a de dramatique. C'est comme ça que j'ai vu la chose et c'est comme ça que j'ai aimé le chose.

Pour ta question à présent :

Citation :
"Donc, je profite de l’opportunité de ce nouvel ajout sur mon forum pour vous poser la question sur la façon dont vous, vous concevez votre travail d’écriture, dans une solitude totale, en bénéficiant de l’avis de certains ou de toute autre manière ?"


L'avis de certains, pour moi, c'est l'avis des oniriens. Mais c'est un avis sur une nouvelle finie, pas en cours de rédaction. Ce que peuvent me dire les gens, ça me servira pour mes futurs écrits, mais c'est tout.
Quand j'écris un truc, j'aime me dire que c'est moi et moi seule qui ait pondu ça. Même si c'est de la merde, c'est pas grave, c'est 100% moi. Je n'aime pas l'idée de ne pas savoir ce que ça aurait été si je ne m'étais pas fait aider.
Donc une solitude totale, pour moi, c'est la réponse. Je déteste assez me faire aider dans la vie et j'aime l'idée de ne rien devoir à personne.
Alors les critiques, les échanges, les avis, les conseils, c'est super, je ne me serais jamais retrouvée ici sinon je pense, mais pour l'écriture en général, pas pour une oeuvre en particulier. Ca, c'est mon affaire, je le fais seule chez moi.
Hum... Est-ce que c'est clair ce que je dis ? :)

Une dernière chose :

Citation :
"Dis, tu veux pas m’épouser ?"


Ah mais attends, Cyb' et Ninj' ils t'ont pas dit ? J'ai 12 en fait moi. Alors dans 6 ans, oui, pourquoi pas ;)

Aaaaahhhh (soupire) Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant parlé...
Merci !

Contribution du : 10/09/2010 12:53
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Amorce
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
Visiteur 
Bon, je ne souhaite pas épouser JPhil, mais je voulais juste dire que je les ai appréciés aussi, moi, les monologues de Paule.

Contribution du : 10/09/2010 13:01
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
Visiteur 
Bonjour JPhil,

Tu posais une question sur la manière de travailler nos textes. Question très intéressante à laquelle j'aimerais voir apporter des réponses.
Ayant assez peu de temps en ce moment, je me permettrai de fractionner ma réponse en plusieurs morceaux.

Je commencerai par un point qui peut paraître de détail, mais qui est relatif à une partie du commentaire que j'ai fait sur ton texte.
Il s'agissait d'un petit souci de crédibilité "géométrique" dans une scène de questionnement de Luc à son père. Tu as peut-être trouvé que je pinaillais pour pas grand chose.
Oui et non. Bien sûr, ça ne change rien à l'histoire et je pourrais passer dessus sans m'en soucier, sauf que...
Lorsque je lis un texte, il y a un petit cinéma qui se met en place dans mon cerveau, des images apparaissent, puis se mettent à s'animer. Lorsque je tombe sur une scène qui est physiquement impossible, ce petit cinéma est cassé, il s'étiole et je sors du texte. Il me faut alors faire un effort pour adhérer à nouveau et m'abandonner à l'illusion.
L'illusion d'optique ! Voilà, une belle analogie !
Des images que le cerveau analyse d'un façon telle qu'il voit ce qu'on cherche à lui faire voir. Et puis, soit que le cerveau démêle lui même le chemin du mirage, soit qu'on lui en fournisse l'explication, cette illusion cesse d'exister. C'est foutu !
Il me tient à cœur de traquer ce genre de choses dans ce que j'ai écrit, ou même, plutôt, d'y être vigilent au moment d'écrire.

Contribution du : 10/09/2010 13:31
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
Maître Pat de Velours
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Citation :

jphil a écrit :
Une petite question…

Cela m’amène à poser une question à ceux qui auraient envie d’y répondre. Comment travaillez-vous vos textes ?


Avant de répondre à cette question, je voudrais faire plusieurs remarques :

- Heureusement que tu as enlevé ce passage, jphil. La tendance qu'on peut avoir (je ne suis pas sûre d'y échapper moi-même, mais c'est plus facile à voir chez les autres), c'est d'être trop explicatif, de trop enfoncer le clou pour être sûr que le lecteur comprenne bien. Du moins, je pense qu'il est difficile de savoir quelle précision atteindre pour en dire suffisamment mais pas trop. Ecrire, c'est faire beaucoup de choix (certains ne sont pas conscients, heureusement) qui ne s'avèrent pertinents qu'après-coup ou avec des regards extérieurs. Mais une fois ces choix faits, il est difficile de revenir en arrière. On tient parfois de façon inconsidérée à nos phrases bancales, à nos idées...

- Je rejoins Margone sur différentes points :

--- le fait de pouvoir échanger avec un auteur est un plaisir incomparable. Moi aussi, j'aurais rêvé de discuter avec certains écrivains à la fin d'une lecture. Je me demande même si ce n'est pas l'essentiel de ma motivation sur Oniris (même si certains bénéfices secondaires se sont greffés par la suite).

--- ce point de vue sur la maternité (le fait d'être mère et tous ses aléas) est un de mes chevaux de bataille irl. J'adore taper dans les fausses certitudes et défendre un point de vue qui va à l'encontre de tous les poncifs sur le sujet (je le fais de manière très concrète, d'ailleurs).

- Je ne suis, par contre, pas dans la même interprétation qu'elle de cette histoire. L'avant-dernier chapitre sur lequel tu as insisté dans le forum et que j'ai relu, du coup, m'a fait penser qu'elle allait tuer son ex-mari (ou qu'elle venait de le faire).

- Sinon, effectivement, j'avais dit en centrale : "Elle est un peu trop ouverte, cette fin, non ?" J'aime bien les fins ouvertes, et je m'interrogeais sur celle-ci, oui. Sans doute, parce que je ne suis pas parvenue à me faire une opinion précise (juste ou fausse, là n'est pas la question. Par moment, j'ai pensé que ça pouvait être elle, mais à d'autres, qu'il s'agissait plus probablement d'une inconnue, du moins dans les personnages du récit). Te connaissant, je pense que ça doit te conforter. En tout cas, c'est une position de lectrice inconfortable. Il me semble difficile de se positionner entre le sentiment d'être trop guidé par un auteur (avec des ficelles plus ou moins grosses) et de se retrouver face à l'incertitude (et d'expérimenter un sentiment de lecture qui désoriente). Je pense que ça dépend de notre état d'esprit au moment où on lit. On n'est jamais le même lecteur. De temps en temps, on a envie d'être surpris. À d'autres moments, on aime se laisser aller à la facilité (comme quand on regarde des séries daubesques à la télé).

Par curiosité, j'aimerais bien savoir ce que toi tu avais en tête (en ayant conscience que le poids de cette révélation peut être lourd).

- Tu ne m'as pas proposé de t'épouser, ce que je considère comme une erreur impardonnable de ta part. Alors que j'ai été la première à t'exceptionnaliser et que je ne t'ai pas demandé de réécrire ces fameux monologues (je les ai même excusés) :

Citation :
L'idée du psy est intéressante pour donner des explications, mais la manière dont c'est écrit pour moi ne sonne pas très juste. Mais c'est personnel. Je pense que les autres lecteurs n'y trouveront rien à redire (et c'est compliqué d'écrire ce genre de truc). Ce qui cloche, pour moi, c'est que le début donne l'impression qu'il s'agit d'une première séance, alors que la fin l'infirme. Et c'est un peu trop "écrit" pour une séance (en même temps, je ne vois pas comment rendre ce genre de chose à la fois réaliste et littéraire... et on a besoin d'entendre cette version pour mieux comprendre l'histoire). Donc, ce n'est qu'une chipouille.
(coup de projo sur la centrale)

J'ai adoré ta construction (c'est ce qui me plaît le plus dans ton texte). Rien que pour ça...

Pour en revenir à ta question très intéressante :

J'ai toujours travaillé seule mes textes (enfin, le peu que j'ai commis) parce que je suis sans doute un peu présomptueuse : je tiens à assumer personnellement tout ce que je peux écrire (dans mes écrits professionnels, ça frise l'obsession). Mais je pense que c'est une erreur (pour les textes littéraires). Notamment, parce que je suis plus souvent de l'autre côté : dans le rôle du regard extérieur, de l'aide aux auteurs. Et dans ce rôle, même si je peux m'exprimer avec conviction, je garde toujours en tête le respect de l'auteur. C'est son texte, c'est lui qui doit savoir si ce que je dis est pertinent ou pas. Il prend ce qu'il veut dans ce que je peux dire. Je remercie, pour cela, toutes les têtes de mules avec qui j'ai bossé ! Ça permet de ne pas se sentir détentrice de la parole vraie. Et même de se sentir autorisée à aller jusqu'à la surcorrection la plus échevelée (ça compense notre frustration de la centrale).

Pour en revenir à mes écrits (en gestation), j'ai réussi à en parler à quelqu'un dernièrement. Ce qui est déjà un progrès. Même si je ne lâche pas encore sur ma position de trouver moi-même la solution aux problèmes narratifs qui me turlupinent. L'étape suivante consistera à montrer un produit que j'estimerais suffisamment acceptable pour moi pour entendre ce qu'on a à en dire. Et modifier des choses, l'étape finbale. En fait, je viens juste de me rappeler (oubli révélateur) que j'ai expérimenté la réécriture après des avis : dans la belle au con dormant. Donc, c'est possible pour moi. Même si, comme il s'agissait d'une écriture à plusieurs, il était évident qu'on intervienne sur les écrits des uns et des autres (de façon parfois musclée, mais bon...). Pour des écrits plus personnels, je n'ai pas encore franchi le pas. Mais je garde espoir. Je pense sincèrement que c'est une bonne chose. Il faut juste accepter de partager cette intimité de l'écriture qui reste, pour moi, quelque chose de très personnel. Tout dépend, en fait, de ce qu'on va mettre dans nos écrits, de la façon dont les considère (ça peut aller de la distraction sans grande conviction (exprimé ainsi, mais pas forcément vrai) à l'impression de se mettre à poil, avec tous les intermédiaires possibles. Je dois être, malgré les apparences, très pudique, finalement. Mais je me soigne...

Contribution du : 10/09/2010 14:27
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Je rajoute juste une chose, j'ai oublié d'en parler :

Citation :
J'ai dit : "Pour moi, elle s'est révoltée (beaucoup trop tard, (...)"


Je dis beaucoup trop tard, mais je n'ai pas raté le passage où elle raconte qu'elle s'est mis des coups dans le ventre lorsqu'elle était enceinte, qu'elle buvait en cachette ou encore qu'elle tombait ici ou là.

Je dis quand même "beaucoup trop tard" donc, parce que je pense que : soit le récit n'est pas très réaliste à ce passage, soit Paule n'y a pas mis tout son coeur. Je penche pour la seconde solution : je pense que quand on veut, on peut et qu'elle n'a pas vraiment voulu la mort du foetus, inconsciemment. Elle aurait voulu sa mort mais sans en être vraiment responsable, d'où le fait qu'elle ait été pas trop extrémiste dans ses plans/actes pour pouvoir se persuader de son "innocence" si ça avait marché. "J'ai perdu le bébé, mais je n'y suis pour rien."

Heu... C'est du moins comment je vois sa grossesse, et son état d'esprit à ce moment ci de sa vie.

rhôôô... zut, j'ai encore un truc à dire.

Citation :
Pat a dit : "- Je ne suis, par contre, pas dans la même interprétation qu'elle de cette histoire. L'avant-dernier chapitre sur lequel tu as insisté dans le forum et que j'ai relu, du coup, m'a fait penser qu'elle allait tuer son ex-mari (ou qu'elle venait de le faire)"


J'ai relu pour ma part l'avant dernier paragraphe en lisant que jphil l'avait modifié et je n'avais pas vu (voulu voir ?) autre chose que ce que j'avais pensé eu début, à savoir que la relation allait repartir.

Mais là, c'est bien vu Pat. C'est vrai que ça pourrait être le cas et maintenant que j'ai lu ta vision des choses, en relisant le-dit paragraphe, je me dis que c'est pas impossible en effet.

Cela dit, ça ne colle pas trop trop au personnage de Paule... Ce n'est que mon sentiment mais comme j'ai l'impression qu'il est tout pour elle, ce Michel, ça me semble invraisemblable qu'elle le tue. Je n'ai jamais trop compris les crimes passionnels...
Disons que je pourrais concevoir qu'elle le tue parce qu'elle l'aime tellement qu'elle ne supporte pas qu'il appartienne à une autre. Mais dans la situation où ils sont, ça ne m'a pas l'air d'être le cas. Je veux dire, ils étaient quand même au lit après des heures de papouilles.

Après, rien de dit qu'il ne s'en irait pas avec l'autre en disant à Paule que c'était une erreur, qu'il ne pourrait pas recommencer avec elle parce que ce serait trop douloureux vis-à-vis de leur fils, mais... Je sais pas, elle ne lit pas dans se pensées. A concevoir déjà que les pensées de Michel serait celles-ci...

Bref, tout ça montre bien que cette fin est ouverte :)
Je ne demanderai pas à jphil ce qu'il en est pour ma part, je sais, par expérience qu'il ne le faut pas. Je serai déçue : pas de la fin, mais de savoir la fin...

Margone

Contribution du : 10/09/2010 15:08

Edité par Ninjavert le 10/9/2010 16:28:14
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Citation :
Et non môssieur, je lis jamais les forums avant, moi. Ni les comm, ou alors c'est très rare et je les survole à peine.


Félicitation, Margone, tu entres dans le club des commentateurs idéaux (oui, Incognito, je ne t’oublie pas, toi aussi voyons !... Ah tiens, au fait, comment ça, « je ne veux pas épouser Jphil », ça veut dire quoi ça ??? Pfff…)

Citation :
C'est évident que le puzzle est fait de manière consciente et réfléchie, et que Paule est ton personnage principal et que tu explores sa personnalité.


Oui, je pense que tout le monde avait perçu que la construction était volontaire. Ce que je voulais dire, c’est que cette volonté était presque pré-existante à l’idée de l’histoire elle-même, que j’avais vraiment envie d’une écriture éclatée (mais maîtrisée, hein, tout de même) avant d’avoir construit vraiment le scénario de l’intrigue (qui, elle, a évolué en cours d’écriture).

Quant à l’évidence du fait que Paule est le personnage principal, eh ben, figure-toi que mon conseil, dont j’ai tant vanté les mérites que désormais certains croient qu’elle a écrit l’histoire à ma place (je plaisante, Perle, je plaisante, calme-toi), elle m’a soutenu que non, finalement, la place accordée à Michel était plus importante et que Paule n’apparaissait plus qu’en retrait (comment voulez-vous travailler dans de bonnes conditions quand vous êtes affligé d’un tel boulet ? En fait, pour être tout à fait sincère, j’ai fait acte de charité en lui proposant de jeter un œil sur ce que je faisais, qu’elle apprenne un peu, quoi… Aïe ! pas sur la tête on avait dit !)

Citation :
Mais comme je sais que c'est pas ton truc, c'est vrai que l'échange n'est plus "savourable" de la même manière si on sait que l'une des personne se "force".
Je ne dis pas ça pour toi, c'est une remarque générale.


Bon, je vais quand même revenir là-dessus, même si tu parles de manière générale. En fait, ce qui me gêne, mais j’ai bien conscience que ça tient à ma volonté de tout contrôler, c’est l’intention qu’on pourrait me prêter quand je réponds à des commentaires. S’ils sont favorables, dire simplement merci sans rien apporter, j’ai du mal et j’ai peur que du coup, le commentateur se sente tenu de commenter les suivants, et de le faire dans le même sens. À cela s’ajoute aussi la peur de perdre moi-même ma liberté de commenter comme je l’entends un de ses textes, ou qu’on me soupçonne de vouloir « lui rendre la pareille ». Et si les commentaires sont mitigés ou carrément défavorables, en expliquant le pourquoi de mes choix, je crains qu’il ne pense que je veuille lui faire changer son appréciation ou le convaincre qu’il s’est trompé. Je ne dis pas que j’ai raison (je pense même le contraire) mais voilà, je ne peux m’empêcher de… et donc, ça m’arrête souvent dans mes échanges avec les autres ici.

Ceci dit, je confirme, je ne me suis pas forcé pour écrire ce forum.

Citation :
Ta fin est ouverte : je peux donc y voir ce que je veux. Je te le dis d'emblée : c'est elle qui a enlevé (et tué) son enfant, et l'histoire avec Michel va repartir.
Je l'exprime parce que tout ce que je vais continuer ici sera en lien avec cette fin ci, donc sache que je la considère comme acquise.


Tu me fais rire. Mais moi, ça me va et je n’ai pas l’intention de te détromper. Comme je l’ai dit précédemment, je ne voyais pas l’intérêt de clore le texte sur une révélation, quelle qu’elle soit. Ce qui m’amusait, c’était qu’il y ait plusieurs possibles, et que chacun se fasse sa propre fin, quitte à en changer suite à une relecture. Alors oui, Pat, j’ai tout de même une option préférée…

Citation :
Par curiosité, j'aimerais bien savoir ce que toi tu avais en tête (en ayant conscience que le poids de cette révélation peut être lourd).


… mais non, désolé, je ne la donnerai pas, tss tss… De plus, cette option est loin d’être fixée définitivement et surtout, elle n’était pas évidente pour moi quand j’ai commencé l’écriture, je voulais justement être dans la même position que le lecteur qui découvrirait le texte, je ne voulais pas m’imposer une vision trop contraignante de l’identité d’un coupable éventuel (même si dès le départ je savais que je ne la dévoilerai pas, que le texte resterait sans résolution à ce niveau-là). Et encore aujourd’hui, je navigue parfois entre plusieurs possibilités sans arriver à m’arrêter définitivement sur l’une d’elles.

Citation :
L'avis de certains, pour moi, c'est l'avis des oniriens. Mais c'est un avis sur une nouvelle finie, pas en cours de rédaction. Ce que peuvent me dire les gens, ça me servira pour mes futurs écrits, mais c'est tout.


Ça, c’est une chose qui m’étonne toujours un peu quand on me dit ça. Comment les critiques sur un texte peuvent servir pour le suivant ? Je ne parle pas des tics d’écriture, par exemple, je parle du fond, de la construction, des personnages… Comment les observations faites sur un texte bien particulier peuvent t’aider ? À réfléchir sur le texte lui-même, ça je comprends. Même si je trouve que ça vient trop tard, d’où l’avantage d’avoir ces coms en amont, car je n’ai pour ma part aucune intention de présenter mon texte « amélioré » ailleurs, donc je trouve que c’est un peu du gâchis, je vois pas trop l’intérêt de rebosser qqchose qui va dormir dans un dossier informatique – mais bon, ça rejoint peut-être aussi ma volonté de tout contrôler et cette tentation de la perfection que certains me reprochent régulièrement, (hein Pat ? Mais dis donc, à te lire, je me dis que toi aussi, humm… ?). Ça vaudrait, et ça vaut d’ailleurs (en dehors des maladresses d’écriture récurrentes citées plus haut), quand l’auteur a tendance à toujours reproduire les mêmes schémas, faire appel aux mêmes émotions, traiter les mêmes thèmes et à s’enfermer dans un mode de fonctionnement qui finit par être sclérosant, donc là, oui, en analysant plusieurs de ses textes, on peut peut-être arriver à une critique dont il sera libre ensuite de profiter ou non (car ça peut être aussi une volonté d’auteur, d’approfondir, de disséquer, de détailler un même thème). Mais sinon, j’avoue que le côté bénéfique de la critique post-publication m’échappe encore (ouh là, je vais me faire taper sur les doigts, moi…).


Citation :
Il s'agissait d'un petit souci de crédibilité "géométrique" dans une scène de questionnement de Luc à son père. Tu as peut-être trouvé que je pinaillais pour pas grand chose.


Oui !!! rires. Mais en même temps, je comprends tout à fait ce que tu veux dire, Incognito. Alors, maintenant ce que je vais dire va peut-être être mal interprété, mais ça m’aurait ennuyé si tu avais fondé toute ta critique sur ce genre de détails. Là, ça fait le gars qui dit « ok, vous pouvez critiquer, tant que vous dites que vous avez aimé », mais c’est pas ça (enfin, sincèrement, je crois pas), c’est juste que lorsque le commentaire n’est argumenté que par ce genre de choses, ben c’est gonflant car on se dit que le lecteur est passé à côté quoi. Mais bon, en même temps, c’est aussi sa liberté (et gnagnagna et gnagnagna…) et s’il y en a à la pelle, on peut admettre que ça ait gâché sa lecture. En même temps, des fois, il suffit d’une pour ne voir que celle-là et resté bloqué… Pfff, que c’est compliqué.

Bon, pour en revenir à ce que tu dis sur l’image qu’on se fait dans sa tête, je partage. C’est exactement comme quand on regarde un film tiré d’un livre qu’on a lu et que le personnage à l’écran n’est pas fidèle à l’image qu’on a gardée après lecture. On se sent trahi et du coup, on a du mal à entrer dans l’histoire. C’est vrai et, dans l’exemple que tu cites, c’est facile à corriger, un adverbe et hop, l’affaire est faite. Sauf que, en même temps, je sais pas, je me dis aussi que le lecteur doit aussi être capable de combler les blancs. Là, pour moi (mais je suis l’auteur donc effectivement c’est plus facile, je vois mon personnage), il est évident que le gamin ne reste pas les yeux baissés, que c’est un moment fugitif et qu’il relève ensuite la tête vers son père sitôt sa question posée, dans l’attente de la réponse. Est-ce qu’il faut à tout prix l’écrire ? Honnêtement, j’en sais rien, j’ai pas de réponse précise. Mais je me dis qu’on peut pas décrire chaque geste, ce serait hyper lourd, alors voilà, après, peut-être que là, dans ce passage-ci, ça mérite qu’on s’y arrête, mais peut-être pas… Vraiment, j’en sais rien du tout.

Mais ça rejoint ce dont parle Pat, sur le risque d’en dire trop ou pas assez :

Citation :
La tendance qu'on peut avoir (je ne suis pas sûre d'y échapper moi-même, mais c'est plus facile à voir chez les autres), c'est d'être trop explicatif, de trop enfoncer le clou pour être sûr que le lecteur comprenne bien. Du moins, je pense qu'il est difficile de savoir quelle précision atteindre pour en dire suffisamment mais pas trop.


Ça marche autant pour le visuel que pour les explications psychologiques ou narratives. Jusqu’où aller ? Impossible à définir en fait, car chaque lecteur aura une lecture, une attente, une exigence, différentes. Il faut simplement se résigner (et dieu que c’est difficile) à ne pouvoir convaincre tout le monde. En même temps, parfois, c’est aussi très agréable de savoir qu’on va déstabiliser le lecteur, mais quand c’est un choix personnel de l’auteur, là oui, c’est assez jubilatoire (le contrôle, toujours, tss tss…)

Pour en revenir à la question sur le « Comment écrivez-vous ? »


Citation :
J'ai toujours travaillé seule mes textes (enfin, le peu que j'ai commis) parce que je suis sans doute un peu présomptueuse : je tiens à assumer personnellement tout ce que je peux écrire.


Vous avez toutes deux, Margone et Pat, pratiquement la même façon de justifier le travail en solitaire, cette volonté d’assumer à 100% ce qu’on fait, et j’imagine, autant pour les louanges que pour les critiques qui peuvent en découler.

C’est étonnant parce que je suis quand même un pro du contrôle, mais je n’ai pas cette hantise d’être dépossédé de mon histoire ou de mon texte à partir du moment où quelqu’un me donne son avis. Mais je pense que ça rejoint ce que tu dis ensuite, Pat :

Citation :
Mais je pense que c'est une erreur (pour les textes littéraires). Notamment, parce que je suis plus souvent de l'autre côté : dans le rôle du regard extérieur, de l'aide aux auteurs. Et dans ce rôle, même si je peux m'exprimer avec conviction, je garde toujours en tête le respect de l'auteur. C'est son texte, c'est lui qui doit savoir si ce que je dis est pertinent ou pas. Il prend ce qu'il veut dans ce que je peux dire. Je remercie, pour cela, toutes les têtes de mules avec qui j'ai bossé ! Ça permet de ne pas se sentir détentrice de la parole vraie.


Quelqu’un m’a rapporté récemment qu’en discutant avec un écrivain, il avait été saisi par l’importance que celui-ci accordait à son premier lecteur, à quel point son opinion pouvait parfois être déterminante dans l’orientation du récit. Et cela l’avait interrogé sur le rôle de ce premier lecteur, sur son importance, et également sur la pression qu’il devait parfois ressentir à savoir son avis si important pour l’auteur.

Mais là, je rejoins Pat, pour moi, l’auteur reste définitivement le seul maître à bord. Je dis pas ça par crise aiguë de mégalomanie ou par ingratitude, mais ça me semble une évidence. Et ça me semble la seule condition acceptable pour que le premier lecteur, conseil, ou le nom qu’on voudra bien lui donner, puisse être libre de ses opinions, sans craindre de trop influencer l’auteur. Et je n’ai pas du tout l’impression de me laisser bouffer par un avis extérieur, il y a des choses (peut-être même des défauts d’ailleurs, voir la remarque de Pat sur les idées ou phrases auxquelles on tient de manière inconsidérée) sur lesquelles je ne veux pas transiger, car j’y tiens absolument. En revanche, sur d’autres choses, on a moins l’impression de partir à l’aveugle, on a déjà un premier rendu, on peut corriger le tir, recentrer une péripétie, alléger un passage… Et comme je disais dans un précédent post, le fait de discuter des points de désaccord permet aussi très souvent d’affirmer son choix, de l’expliciter et d’approfondir des cheminements de pensée qui, sinon, restent de l’ordre de l’implicite et ne nous apparaissent même pas vraiment.

Et puis, je suis peut-être très naïf, mais pour ceux qui cherchent à être publiés ou qui l’ont été, est-ce que ce n’est pas un peu le travail d’accompagnement que fait un éditeur avec son auteur ? Je n’y connais rien, mais je ne suis pas sûr que tous les manuscrits soient publiés tels qu’ils ont été reçus, je pense que souvent l’on demande à l’auteur de retravailler, non ? Pour moi, ça participe du même procédé. Et je trouve ça très enrichissant. En revanche, je me demande si ça n’est pas plus frustrant pour le conseiller. Pour avoir été parfois dans cette position, ben, limite si parfois on n’a pas envie de dire à l’auteur « bon écoute, assieds-toi et laisse-moi faire, tu vas voir ! » (non, allez, je déconne ! rires).

Citation :
Pour des écrits plus personnels, je n'ai pas encore franchi le pas. Mais je garde espoir. Je pense sincèrement que c'est une bonne chose. Il faut juste accepter de partager cette intimité de l'écriture qui reste, pour moi, quelque chose de très personnel.


Pour certains textes, aussi imparfaits soient-ils, il n’est pas question de changer ne serait-ce qu’une virgule. C’est comme ça, on pourra me démontrer par a + b tout ce qui cloche, je n’en démordrai pas, le texte restera comme je l’ai voulu, point barre. Mais je trouve qu’il y a un paradoxe dans ce que tu dis, Pat, dans la pudeur à partager cette étape de l’écriture. Car finalement, le texte est destiné à être publié, non ? En quoi le fait de montrer son travail avant qu’il soit achevé te paraît plus impudique qu’ensuite ? (à moins que j’aie mal compris ce que tu voulais dire).

Pour ma part, je ne crois pas que je pourrais faire ce travail avec quelqu’un de proche, surtout que je suis incapable de ne pas mettre de choses personnelles dans un texte. Déjà, j’ai eu le grand tort de commencer à dire à certains où ils pouvaient me lire et je me rends compte que c’était une énorme erreur car du coup je me sens bcp moins libre de dire certaines choses ou, du moins, de le faire sans me sentir bridé. Mais en revanche, travailler sur de l’intime (plus ou moins, naturellement, ce n’est jamais soi qu’on met en scène et quand bien même on voudrait le faire, avec la plus grande honnêteté au monde, ce n’est jamais soi qu’on écrirait, ce ne serait qu’une interprétation, une version à un moment donné qui ne peut avoir aucune prétention à être parfaitement vraie) travailler sur de l’intime, donc (ben oui, phrase à rallonge, c’est moi), mêlé à du fictif ne me pose pas de problème particulier car une fois écrites, les choses ne sont plus vraiment à moi, ça devient une histoire et, à ce titre, elle peut être disséquée et critiquée sans souci. Sauf si vraiment trop personnel mais dans ce cas-là, comme je le disais précédemment, je ne demande pas d’avis extérieur car il serait inutile.

Pour conclure :

Citation :
Tu ne m'as pas proposé de t'épouser, ce que je considère comme une erreur impardonnable de ta part.


Un jour, tu as dit quelque chose du genre, « les loosers je les aime en littérature ou au cinéma, mais pas dans la vie. »

Impossible de te demander en mariage après ça !!! rires. Mais ça m’a donné l’idée d’une prochaine histoire, Pat. Alors, merci !

Et, blague à part, merci pour vos réponses très intéressantes.

Contribution du : 11/09/2010 12:29
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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jphil a écrit :
Mais je trouve qu’il y a un paradoxe dans ce que tu dis, Pat, dans la pudeur à partager cette étape de l’écriture. Car finalement, le texte est destiné à être publié, non ? En quoi le fait de montrer son travail avant qu’il soit achevé te paraît plus impudique qu’ensuite ? (à moins que j’aie mal compris ce que tu voulais dire).


Tu as raison, il y a un paradoxe. Mais tu connais les femmes ! Bon, blague à part, c'est aussi la raison pour laquelle je publie très peu. Mais je disais surtout ça parce que je repère assez vite les aspects personnels dans mes textes même si ça se passe dans des galaxies et des futurs très très lointains. Mais comme je le disais, je me soigne, d'où le fait que je parviens à montrer ce que j'écris. Je contrôle sans doute aussi, de façon à ce que le personnel ne soit visible que par moi, d'où l'importance d'écrire seule pour moi. Et je suis très honorée que certains auteurs aient voulu que je les accompagne dans leur phase d'écriture (plus ou moins selon les gens). Je suis sans doute plus digne de confiance que je ne fais confiance (je me soigne, oui...).
Après, il y a intervention et intervention : des aides pour la forme, le style, c'est plus facile à accepter.

En tout cas, j'envie cette facilité à y aller carrément dans l'expression de sentiments, d'émotions qu'ont certains auteurs (dont toi, d'ailleurs, malgré ton côté "contrôle"). J'espère y arriver un jour.


Citation :
Mais ça m’a donné l’idée d’une prochaine histoire, Pat. Alors, merci !



Je ne pensais pas que tu en avais besoin. Ça aussi ça me sidère, cette facilité à produire...


Sinon, ton dépucelage forumal s'est finalement pas mal passé. Ne dis pas que c'est pas agréable !

Contribution du : 11/09/2010 15:40
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Déjà, j’ai eu le grand tort de commencer à dire à certains où ils pouvaient me lire et je me rends compte que c’était une énorme erreur car du coup je me sens bcp moins libre de dire certaines choses ou, du moins, de le faire sans me sentir bridé.


Je comprends parfaitement.
Personne ne sait que j'écris, à part ma soeur (et une autre personne aussi depuis peu, un ami d'enfance, mais c'est simplement parce que je suis tombée dans un piège sournois émotico-sentimental de sa part - je regrette qu'il sache d'ailleurs).
Ca me va très bien. Je suis seule et libre.

Les oniriens sont avant tout des étrangers pour moi, n'occupant pas de place dans ma vie irl. C'est ce qui me permet d'accepter d'être lue, avec le bonus parfois d'être commentée.

Je parais peut être exubérante en forum (en chat aussi mais c'est autre chose), mais me mettre à nu représente un véritable supplice parfois pour moi.
J'avais coutume de dire : "J'ai peut être pas l'air, mais je suis super timide moi..." Mais en fait, ce sont deux choses complètement différentes et une personne très intelligente (et qui m'a bien cernée) a dit de moi il y a peu (quand j'ai sorti ma phrase) que je n'étais pas timide mais que j'étais très pudique.

J'ai dès lors saisi pourquoi je répugnais tant à me faire lire par mes proches : c'est beaucoup trop personnel et intime (d'acc avec Pat à ce sujet). C'est plus facile que ce soit des étrangers que je ne vais pas croiser irl demain qui me lisent.

Alors à partir de là...
Je ne fais pas lire mes écrits à mes proches, alors des écrits pas finis... Si je fonctionnais comme toi jphil, je devrais "choisir" un onirien pour qu'il me fasse part de ses impressions. Ce serait possible, certains le font, mais je sais pas... Je déteste me faire aider, je n'y peux rien.

Pour ce qui est de ce que je fais des commentaires, si, ça m'aide pour la suite. Beaucoup de commentaires peuvent se lire de manière générale, bien que spécifique au texte.
Je panse tout doucement les plaies de mon cerveau créatif dues à l'analyse profonde de ma première publication (cad : j'ai repris ma plume) et je sais (pense savoir) comment utiliser les commentaires que l'ont m'a fait.
(si t'as rien compris, c'était relatif à un forum de framato où je disais que je n'arrivais plus à écrire depuis mon premier texte publié parce que mon cerveau analytique avait écrasé mon cerveau créatif et que je ne peux/sais écrire qu'au feeling, sans aucun côté analytique...)

Ca me fait penser d'ailleurs qu'en cela, il me serait juste impossible de soumettre un texte en cours de rédaction : ce serait un coup à ce que je ne le finisse jamais...

Margone, encore semi-amputée du cerveau mais qui compte sur son auto-régénération neuro-créative même si elle aimerait beaucoup savoir comment accélérer le processus manuellement...

Contribution du : 11/09/2010 17:57
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Tout d'abord concernant ce texte que j'ai adoré, eh bien je trouve qu'il est un parfait compromis entre l'action policière et la nécessaire étude psychologique des personnages et des interactions entre eux (au passage, en effet les grades dans la police ont changé en 1995).

J'ai l'impression très nette qu'à la base c'était une histoire intimiste (genre très présent sur Oniris et que j'apprécie peu le plus souvent) qui a été enrobée d'une trame policière et là, le résultat est impeccable. Bravo.

J'aimerais arriver à en faire autant, et je n'y parviens pas (je parle ici de la catégorie polar). J'ai moi-même une série policière de 8 tomes achevés sur 10 et pourtant, ils ne sont pas vraiment achevés car si le fond est pour moi évident, je ne suis pas sûre d'arriver à faire passer le message dans la forme que je désire auprès du lecteur. Me manque le talent d'écrire ce fameux côté intimiste si présent chez jphil.

Ce qui m'amène à embrayer sur la question "Comment écrivez-vous" :

Seule et contente de l'être, mais ça ne me gêne pas du tout de faire lire des bouts d'écrits encore inachevés et de demander des avis. Que je les suive est une autre affaire. Je n'ai en tous cas à aucun moment l'impression de révéler mon moi intérieur (même si forcément il y en a une part dans mes écrits) et pour tout dire, je m'en fiche. Je n'oublie jamais que je n'ai affaire qu'à des personnages de papier qui sont mes créations.

Ceci étant, j'ai très envie d'essayer l'écriture en duo, avec un autre auteur, en particulier pour réécrire mes romans policiers dans le bon esprit. Ce qui m'arrête est de pouvoir trouver la perle rare qui partagerait ma vue de l'histoire et des personnages mais saurait les aborder de façon différente et complémentaire. Autant dire mission impossible, d'autant que la contrainte géographique est aussi importante pour moi, ne concevant pas ce genre de coopération à distance mais autour d'une table.

Dommage, c'eut été une expérience intéressante que de voir ses personnages évoluer à travers d'autres yeux et une autre écriture.

Contribution du : 11/09/2010 19:56
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Re : Au sujet de "L'ombre et la luciole" de jphil
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Amusant, ça. J’ai rarement vu l’auteur aussi bavard. Comme quoi, on a beau s’en défendre, le succès d’un texte est grisant et nous fait causer, incite à l’épanchement plus qu’à l’ordinaire (ce qui est bien compréhensible). Nous sommes bel et bien tous les mêmes, c’est très rassurant.

Je ne vais pas m’appesantir trop longtemps, je me permets juste d’intervenir sur ce long passage qui m'a intéressé :

En fait, ce qui me gêne (….) c’est l’intention qu’on pourrait me prêter quand je réponds à des commentaires. S’ils sont favorables, dire simplement merci sans rien apporter, j’ai du mal et j’ai peur que du coup, le commentateur se sente tenu de commenter les suivants, et de le faire dans le même sens. À cela s’ajoute aussi la peur de perdre moi-même ma liberté de commenter comme je l’entends un de ses textes, ou qu’on me soupçonne de vouloir « lui rendre la pareille ». Et si les commentaires sont mitigés ou carrément défavorables, en expliquant le pourquoi de mes choix, je crains qu’il ne pense que je veuille lui faire changer son appréciation ou le convaincre qu’il s’est trompé. Je ne dis pas que j’ai raison (je pense même le contraire) mais voilà, je ne peux m’empêcher de… et donc, ça m’arrête souvent dans mes échanges avec les autres ici.

Voilà un aveu honnête, sincère et révélateur. On peut le lire et le recevoir de plusieurs façons en fonction de ce qu’on vient chercher sur ONIRIS.

On peut se dire « voilà un garçon très sensible, à l’écoute de l’autre, soucieux à l’idée de se mettre à ma place.… ». Le genre d’attention qui ravira ceux qui viennent se faire badigeonner de pommade ou d’accepter que quelqu’un pense pour eux.

On peut aussi se sentir raisonnablement vexé et même offensé en se disant que ce genre de personne semble me croire incapable ou pas assez adulte voire dépourvu d’intelligence pour recevoir sa critique sans lui prêter une intention, un but quelconque.

On peut aussi se dire qu’un type qui « a peur », qui a « du mal », qui craint « l’intention qu’on pourrait lui prêter », bref qui a tant d'interrogations, d'obstacles, oui on pourrait se dire que son commentaire sera donc à son image, trop précautionneux, empreint de cette frilosité qui parasiterait un peu sa sincérité et rendrait par conséquent inutile son argumentaire (à celui qui souhaite apprendre, améliorer son travail, j’entends).

A cette personne soumis à tant de questionnements, j'ai envie de lui conseiller gentiment de se tranquilliser non sans le plaindre un petit peu de ne prendre visiblement aucun plaisir (bah oui comment s’amuser en se mettant autant de barrières?) à cette exercice.

Enfin, certaines mauvaises langues pourraient aussi trouver dans ces arguments une façon de ne pas se mouiller, de fuir bref y trouver un étrange manque de courage (un comble sur Internet qui autorise toutes les lâchetés !) dans ce refus de s’engager à commenter comme bon lui semble sans se soucier du qu’en dira-t-on.

Widjet
(commentateur pas idéal)

Contribution du : 11/09/2010 20:26
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