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1 Utilisateur(s) anonymes
au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Bon, honnêtement, je n’avais pas l’intention d’ouvrir de forum pour ce texte, ayant pris la résolution, à la faveur d’une discussion récente sur le site, de répondre à chacun des commentateurs par mp, afin de n’être pas soupçonné d’une quelconque indifférence là où il n’y a au fond qu’une vraie timidité. Mais voilà, plus de centrale pour m’occuper cet après-midi, pas de sujets de réflexions qui m’inspirent en forum et déjà quelques manquements à ma bonne résolution me conduisent à rédiger quelques mots de remerciement collectif aux oniriens qui ont pris le temps de lire et, parfois même, de commenter ce texte « la fugitive ».
Vous l’aurez compris, certains le déplorent et je m’en excuse sans rien pouvoir y faire, je n’ai pas grand-chose à faire d’une histoire avec des rebondissements etc. Non, moi ce qui m’intéresse, c’est l’exploration des sentiments, des émotions, la façon dont ils évoluent, ou non, ce qui les trahit ou les caractérise, leurs causes ou leurs conséquences sur la vie des personnages, sur leur évolution… C’est tout cela qui suscite mon intérêt et mon envie d’écrire, savoir ce qui se passe dans nos têtes, sous les apparences souvent si lisses et si convenables de nos visages et de nos attitudes. L’histoire, le décor, les personnages, tous ne sont plus qu’accessoires qui doivent permettre aux sentiments et aux pensées d’être mis en scène et exprimés de façon cohérente. Cela peut donner des textes bavards et assez statiques, un peu empesés dans leur immobilisme, j’en conviens tout à fait, mais personnellement, en tant que lecteur, c’est le genre de textes qui m’intéresse et donc, le genre que j’ai tout naturellement envie d’écrire. La longueur des phrases, si souvent décriée… Là encore, je ne la nie pas, mais tout de même, j’ai envie de pousser un petit coup de gueule à ce sujet. Je serais plus à l’aise s’il ne s’agissait pas de mon texte, mais tant pis, je vais râler quand même car ça commence un peu à me fatiguer. Mince, on a tout de même un cerveau non ? Le syndrome de la zapette à tout va a-t-il aussi atteint le monde de l’écrit ? On n’est pas obligé de comprendre les choses à la minute où on les lit, on a le droit de réfléchir à ce qu’on vient de lire, d’y revenir si besoin est (combien de fois m’est-il arrivé de replonger avec délice dans une phrase dont je n’avais pas perçu toutes les subtilités, vous non ?). Indépendamment même d’une éventuelle complexité, j’aime la sensualité (si, si, je maintiens !) des longues phrases qui vous enserrent de leurs longs bras chargés d’or –dans le meilleur des cas, je vous l’accorde. Je vous assure que j’y trouve un plaisir presque charnel (je vous fais peur ? mais la littérature, c’est de la chair aussi non ?). Bon, mes phrases n’atteignent sans doute pas cette qualité-là, je le reconnais volontiers, mais honnêtement, je travaille leur musicalité et si certaines peuvent effectivement être taxées de lourdes, je ne crois pas que la critique puisse valoir pour la majorité d’entre elles. Je rappellerai enfin, à toutes fins utiles, que les virgules sont aussi là pour permettre de respirer avant de replonger dans l’écume des phrases. Maintenant, si émerveillés par la beauté de mes mots, vous oubliez de prendre une respiration pour vous y replonger au plus vite, qu’y puis-je, vraiment ? (je plaisante, rassurez-vous, je plaisante). Sur le fond du texte, je ne vais pas répondre de manière individuelle, mais reprendre simplement les observations qui reviennent le plus souvent, et notamment celles qui concernent le statut et le rôle de Paul dans ce récit. Certains, qui m’ont par ailleurs reproché d’en dire beaucoup trop sur la psychologie du personnage principal en me vantant les mérites des non-dits, ont regretté le peu de place accordé au mari dans l’histoire. À vrai dire, et j’en ai parlé avec certains d’entre vous, je me suis beaucoup interrogé sur l’importance qu’il devait, ou non, prendre. Mais il m’a semblé pertinent de ne pas trop le dessiner, que le lecteur prenne juste conscience de sa présence et de ses qualités (et là Coquillette, ton interprétation est à mille lieues de la mienne, mais c’est aussi les joies de la lecture), mais sans lui donner trop d’importance. En effet, l’histoire est racontée par le personnage principal, très égocentrée sur ses problèmes, sur ses difficultés existentielles, et l’on ne perçoit son mari qu’à travers elle qui le voit à peine finalement (et cela ne dit rien de l’amour ou du manque d’amour, elle n’est simplement pas en état de voir quelqu’un d’autre qu’elle-même, elle ne voit ni ses enfants (noms ignorés) ni son mari. Si je l’avais rendu plus présent, la question du choix final ne serait pas forcément restée en suspens et je tenais à cette fin ouverte. Le caractère très bavard et très égocentré de la narratrice t’a énervé Widj’ et, en grande partie à cause de ça, tu es complètement passé à côté du récit (eh oui, j’ose le dire, on peut aussi se planter quand on est commentateur, j’aurais préféré le relever sur un texte qui ne soit pas de moi, mais tant pis j’assume, et si tu me reconnais souvent une vraie honnêteté, je serais bien discourtois de te faire mentir ici). Mais au fond, ta réaction n’est guère surprenante, elle rejoint l’attitude d’incompréhension agacée assez communément répandue face à une personne déprimée. Les « mais qu’elle arrête donc de se regarder le nombril et qu’elle se bouge un peu, ça commence à bien faire maintenant ! », les « ‘tain, elle a tout pour être heureuse, pourquoi elle nous gonfle encore celle-là ?! » ou encore, les « l’a qu’à aller au Sahel, elle arrêtera de se plaindre, la fontaine ! » font souvent partie des réactions que ces personnes suscitent par leur inaptitude à reprendre le dessus, donnant l’impression (qui n’est pas toujours fausse) de se complaire dans leur statut. Pour le reste, je n’ai pas trop envie de revenir en profondeur sur la psychologie de ce personnage, d’une part car cela m’obligerait à entrer dans des explications toujours un peu réductrices qui gâcheraient une part du mystère de ce portrait de femme, et ensuite, car j’aime bien l’idée que chacun puisse y voir et y trouver ce qu’il lui plaît et se l’approprier, sans se sentir trop corseté par les directives de l’auteur (et là, effectivement, le non-dit a toute sa place…) Voili, voilou, merci encore à tous de votre patience (désolé, cette fois, je n’ai pas cité tout le monde, mais le cœur y est) et je vous donne rendez-vous l’année prochaine, sur vos textes ou les miens… Amicalement, Jph
Contribution du : 23/12/2009 17:55
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Organiris
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Bon, je vois Jphil, que quand tu t'as rien à faire tu écris, et même quand tu as quelque chose à faire aussi, à mon avis!
Je te l'ai dit: les phrases proustiennes me fatiguent vite. Tu connais d'ailleurs mon style, aux antipodes du tien. Mais tu sais les écrire, et effectivement la musicalité est présente. Je te l'ai dit aussi, tu as bien raison de balayer ce type de critiques, fais comme tu le sens! J'ai été très touché par ton demi-paragraphe commençant par "Les « mais qu’elle arrête donc ..": je suis parfaitement d'accord! Punaise, mais c'est la trêve de Noël qui a commencé ou quoi? Tu commentes mon texte, je te dis des choses sympas! T'inquiète, en 2010 je t'aurai! jaimme en mode Jingle bells!
Contribution du : 23/12/2009 18:44
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême" F. Herbert |
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Désolé Jaimme, je peux pas résister :
Jaimme a écrit : 1/ Citation : Tu connais d'ailleurs mon style, aux antipodes du tien. 2/ Citation : Bon, je vois Jphil, que quand tu t'as rien à faire tu écris... Non, non, ne dis rien Jaimme, c'est cadeau !
Contribution du : 23/12/2009 18:48
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Organiris
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Oui, oui, je maintiens: aux antipodes du tien. Genre Marsupilami d'un côté, Taz de l'autre, tu choisis quoi?
(Jaimme en mode je te tends la perche, c'est Noël!) Et que tous ceux qui ont déjà fait une faute de frappe lui jettent la première pierre (et les suivantes, poussez pas)! (Citation biblique certainement) (fin de la trêve, didiou!) Oui, oui, je suis en train de pourrir ton forum. Je t'attends donc dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne dans notre lice (Loustics of course!)
Contribution du : 23/12/2009 18:59
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"Un commencement est un moment d'une délicatesse extrême" F. Herbert |
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Ok tu l'auras voulu, j'apporte le bouquet de choux vert et de gruyère en fleurs, ça va saigner !
Contribution du : 23/12/2009 19:16
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Organiris
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Longtemps ai-je aimé ces longues phrases, ces douces envolées, ces mélopées lentes et rythmées, que tu lisais de ta voix profonde, grave, accompagnée par le doux crépitement du feu, de ces flammes pourpres et bleues si symboliques de l’hiver, du cœur de la maisonnée ô combien paisible, suspendue dans l’attente de la venue de l’enfant, de l’innocent, de celui qui saurait une nuit, une heure, nous ramener à l’instant éternel, à la joie candide, à l’espoir...
Contribution du : 23/12/2009 19:29
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Ma petite Perle, est-ce bien raisonnable de parler de notre intimité comme ça, devant tout le monde...?
Psss ! Jaimme ! appelle le samu, j'crois qu'elle nous fait une overdose de pralines, l'a dû tomber sur le placard de Pattie, j'vois que ça, ou alors, elle a piqué les chocolats des mômes... Mais non bébé, mais non, je dis rien, repose-toi ça va aller... 'tain, fais vite Jaimme !
Contribution du : 23/12/2009 19:52
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Organiris
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Mais, d'abord, qui te dit que cela s'adresse à toi, Jphil?
Perle-Hingaud, ne t'inquiète de rien, en général ça lui passe dans la demi-heure! Une idée: "N'aurais-tu point, ami d'écriture et floodeur complice au beau visage transformé par un logiciel dont tu ne connais point les méandres, commis une méprise sur la personne au sujet de laquelle la charmante Perle-Hingaud, dont je te rassure l'appétit pour les pralines n'est pas aussi légendaire que la tienne, faisait l'éloge dans une phrase brève et percutante, rappelant simplement et avec brièveté que c'est bien beau de se cramer devant une cheminée mais qu'il serait temps que son aimé pense au devoir conjugal, didiou!" Ok, Perle, il s'est endormi! Pfff!
Contribution du : 23/12/2009 20:02
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Visiteur
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Pffff ! aucun romantisme ce Jaimme, que ce pseudo est trompeur !
Perle ? Perle ? C'est malin, tu l'as fait fuir avec tes allusions obscènes !
Contribution du : 23/12/2009 20:05
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Re : au sujet de "La fugitive" de jphil |
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Organiris
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Perle avale son quartier de mandarine (corse, jphil, avec la petite feuille au bout…), retient son souffle, l’index levé…
Ah ! Voilà… Le soir, au coucher du soleil, lorsque, par-dessus les toits de la ville grise les étourneaux s’enfuient en nuages fugitifs, une humeur étrange s’empare de l’âme de l’héroïne, une humeur douce, mélancolique, attendue et parfois même espérée, un caprice d’enfant égarée, une tristesse éphémère, un glacis de nostalgie, et, alors qu’au loin les feux de la ville scintillante des chahuts de Noël se moquent en chœur de Copenhague, la damoiselle rêve en silence au sachet de pralines, éclats de noisettes, feuilleté de nougatine, écorce d’oranges ou grains de framboise caché dans l’ombre du buffet. Dans six mois, la plage…
Contribution du : 23/12/2009 21:32
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