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1 Utilisateur(s) anonymes
au sujet de "Louise" de jphil |
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Visiteur
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Bonjour,
Quelques mots pour ceux que ça pourrait intéresser sur la genèse de ce texte. À l'origine, Louise était un personnage secondaire d'un récit plus long, mais ce personnage m'était cher pour des raisons que j'évoquerai par la suite (pas forcément celles auxquelles certains ont pensé) et j'ai eu envie de lui consacrer un texte à part entière, sans qu'il soit perdu parmi d'autres protagonistes. La trame de ce texte a donc été écrite voilà déjà quelques temps. La différence de style qu'ont noté plusieurs d'entre vous, comme Xrys ou Bellaeva par exemple ou bien Widj' de façon plus implicite, ne vient pas d'une volonté de tenir compte des remarques qui m'ont été faites sur le site, le texte leur étant antérieur. Simplement, j'avais la volonté, ou la prétention, quand j'ai écrit ce « roman » (le terme peut sembler exagéré mais je n'en vois pas d'autre) d'écrire quelque chose de très linéaire, très sobre, un peu plat et monotone (si, si, je vous assure, ça paraît bizarre, mais c'était l'intention de départ) car j'étais convaincu (et c'est là où se niche toute la présomption évoquée plus haut) que l'émotion naîtrait de cette accumulation de platitudes, en creux en quelque sorte, et qu'il suffirait d'y adjoindre quelques passages plus riches et plus lumineux pour donner du relief au récit. Vous vous en doutez, le résultat n'a guère été probant, bien que je reste convaincu que l'écriture d'une nouvelle et d'un récit plus long ne réponde pas aux mêmes exigences stylistiques (je ne parle pas de la construction naturellement). Voilà d'où vient d'une part, le sentiment de monotonie ou d'ennui ou des inégalités dans l'écriture relevés par certains, comme Incognito, Jaimme, Widj' ou Selenim, et d'autre part, la cohérence artificielle notée par d'autres, comme Perle ou Bidis, car il m'a fallu effectivement asseoir le personnage au début de la nouvelle et préciser des choses que le roman avait eu le temps de mettre en place. J'ai simplement ensuite ajouté la fin pour donner une profondeur au texte qui n'était pas nécessaire dans le roman. Je voudrais revenir aussi sur une notion qui m'est chère, à savoir l'authenticité que l'on prête à un récit et que l'on associe souvent, à tort selon moi, à des faits réels dans la vie ou l'entourage de l'auteur. Alors, encore une fois, je le précise, à la fois un peu désolé mais aussi un peu surpris (voire agacé), non, florilange, non Bellaeva (mais vous n'êtes pas les seules à l'avoir pensé), je n'ai pas connu de Louise, je ne connais rien d'autre à la maladie d'alzheimer que ce que j'en ai lu ou vu dans certains articles ou reportages. Je n'ai pas vu celui dont parle Selenim à propos des post-it (suis un peu déçu, pour une fois que je pensais avoir fait preuve d'originalité !) mais j'en avais vu un semblable dans une maison spécialisée où les patients se repéraient par rapport aux différentes lieux de vie grâce à des bandes de couleurs différentes peintes à même le sol, chacune conduisant à un endroit précis. L'idée des couleurs m'est restée et donc, les post-it sont venus très rapidement quand j'ai décidé d'affubler mon personnage de cette maladie, pas pour apitoyer qui que ce soit Ilya, mais car cela facilitait certains rebondissements dans mon roman. J'explique pourquoi cela m'agace un peu, cette confusion (même si le terme est un peu fort). J'y ai eu droit à chaque fois que j'ai écrit à la première personne, ce qui peut se comprendre (encore que). Là, je change d'énonciateur narratif et boom, rebelote ! Déjà, ça donne l'impression qu'on n'apprécie pas vraiment le récit mais ce qu'il évoque de drame personnel, et ça, ça me dérange car je n'aurai jamais l'impudeur (à mon sens naturellement) de relater de façon aussi explicite des choses intimes (mais bon, ça vient aussi de ma volonté irrépressible de contrôler les émotions que je suscite j'imagine). Mais au-delà même de cet aspect, c'est nier me semble-t-il, tout le « pouvoir » et le travail de l'auteur. On ne pourrait donc écrire bien ou de façon crédible que sur des choses qu'on aurait vécues personnellement ou côtoyées de près ? Je pousse le raisonnement à l'extrême, mais l'idée est bien celle-ci. Or, autant je n'éprouve que peu d'intérêt pour le développement d'intrigues, autant je me passionne (oui, je sais, ça ne se voit pas dans mon écriture !) dès qu'il me faut cerner la psychologie d'un personnage, quand il me faut me mettre à sa place et penser comme il l'aurait fait. Moi, c'est ça mon vrai plaisir (et mon boulot aussi) d'auteur. Et le réduire à « il faut avoir connu ça pour en parler si bien », même avec les meilleures intentions du monde, ça revient néanmoins à nier tous mes efforts pour donner chair, vie et authenticité à mes personnages. Et tant pis si mon « agacement » passe pour de la prétention... La part de vérité dans ce texte vient des souvenirs évoqués par Louise, et encore ont-ils été romancés, certains imbriqués avec d'autres. La plupart viennent de la jeunesse de ma mère à Ajaccio, mais la romance a été empruntée à une idylle « scandaleuse » qui s'est nouée plus tardivement entre deux de mes cousins germains et que j'ai trouvée suffisamment romanesque pour être intégrée ici. Ce sont naturellement les passages que j'ai pris le plus de plaisir à écrire car je les voulais ensoleillés, vivants, très différents du style plus monocorde du reste de la nouvelle. Le danseur de métro n'est pas une invention non plus, il fait partie de ces apparitions (magnifiée, quoique pas assez au goût de widj') que l'on voit parfois dans le métro parisien et l'image m'était restée, dont je savais que je finirais par me servir. Je remercie en tout cas tous ceux qui se sont arrêtés sur ce récit pour le lire et/ou le commenter, me permettant d'accéder pour quelques jours au titre honorifique de leader éphémère des nouveautés. Là encore, n'y voyez aucune prétention, je sais pertinemment que le faible taux de nouvelles publiées en ce moment et la qualité sans doute moindre de celles-ci ont concouru à cette brève accession. J'en suis le premier surpris, et un peu gêné aussi, comme si j'avais usurpé une place qui ne me revenait pas, surtout avec ce texte qui ne me semble pas être le meilleur de ceux que j'ai pu proposer. Widj' est aussi de mon avis, préférant nettement « le son de sa voix » (bien qu'il ne l'ait pas jugé si bon que dans son souvenir au moment de sa publication, mais peut-être espérait-il mieux par la suite à ce moment-là et a-t-il été terriblement déçu...). Moi, ma préférence va toujours nettement à « nue devant toi », et l'accueil qui lui a été réservé relativise depuis énormément le crédit que j'accorde aux évaluations qui me sont attribuées, même si j'ai parfaitement conscience que l'auteur n'est pas forcément son meilleur juge (et qu'il ne peut pas non plus tout contrôler, quand bien même il en éprouverait le désir...). M'est avis qu'avec des phrases comme ça, je vais pas augmenter le nombre de mes lecteurs, moi... Un merci tout particulier à Coquillette dont l'engouement pour ce récit m'a profondément ému, même si j'ai cruellement conscience de ne pas tant le mériter.
Contribution du : 21/02/2010 09:30
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Re : au sujet de "Louise" de jphil |
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Visiteur
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Bonjour Jphil,
Non, je n'ai pas dit dans mon commentaire que tu avais connu une Louise ...Cela ne m'est d'ailleurs pas venu à l'idée... En tout cas, juste pour te faire un retour quelques semaines plus tard, il est curieux comment certains textes ou partie de texte peuvent rester en mémoire et d'autres pas du tout...Et ta Louise a une sacré force car elle demeure ... Bonne continuation
Contribution du : 21/02/2010 10:27
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Re : au sujet de "Louise" de jphil |
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Visiteur
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Oups ! désolé Bellaeva, tu as raison, j'ai confondu avec le commentaire de Marité !
et merci encore. j'en profite pour remercier ceux que je n'ai pas cités (Maëlle, Plummot, André, Electre...) Si j'en ai oublié, qu'ils me pardonnent (en fait, c'est de là que vient mon intérêt pour alzheimer !)
Contribution du : 21/02/2010 10:35
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Re : au sujet de "Louise" de jphil |
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Maître W
Inscrit:
19/01/2008 01:44 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
26618
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Citation :
Je rejoins JPHIL sur le fait qu’il ne faut pas nécessairement connaitre ou avoir connu quelqu’un ou un sujet pour en parler avec cohérence et pertinence. Au même titre que ce n’est pas parce qu’à l’inverse on connait un sujet qu’on saurait fatalement BIEN en parler (artistiquement parlant, j’entends). Te bile pas JPHIL, tu n’échapperas pas (et jamais même) au côté « il parle de lui » ou « il a du connaitre telle ou telle personne pour en parler si bien » (j’ai eu le même retour sur « Cinq crêpes » avec un des commentaires) et je dirais même prends le plutôt du bon côté car cela veut dire que ton intuition (et ta sensibilité) est bonne pour arriver à parler de choses non vécues ! Ton mérite n'en est que plus grand ! W (auteur étonnement gentil ce matin)
Contribution du : 21/02/2010 10:52
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Re : au sujet de "Louise" de jphil |
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Visiteur
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j'appelle le médecin tout de suite Widj', ou tu penses que ça va aller ?...
(j'ai quand même bien le droit de flooder mon propre forum, non ?... ok, ok, je sors...)
Contribution du : 21/02/2010 10:57
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Re : au sujet de "Louise" de jphil |
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Maître Onirien
Inscrit:
08/05/2009 17:44 De Région de Montréal (Québec)
Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Post(s):
11232
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Je ne vois pas ce que ma remarque avait d'humiliant. En + loin de moi l'intention d'humilier qui que ce soit.
J'ai toujours trouvé & dit que jphil écrivait bien. Je ne retire rien. Si l'auteur n'a connu personne avec cette maladie, c'est encore mieux. Comme nous lisons tous beaucoup, cela veut simplement dire qu'il a assimilé des notions, les a bien utilisées & le style a fait le reste. La preuve, c'est que quelqu'1 ayant vécu ce genre de cas a reconnu tous les symptômes, le comportement de la malade & en a été ému. Ça n'aurait pas forcément été le cas avec un autre style. Donc CQFD : bravo à l'auteur. Florilange.
Contribution du : 21/02/2010 19:30
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