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Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
Visiteur 
Merci à chacun des commentateurs qui m’ont laissé leurs impressions.
Je comprends que le second quatrain et le second vers du premier tercet puissent dérouter, étonner, ou décevoir.
Je savais qu’un rejet comme « prise au / traquenard… » allait déranger plusieurs commentateurs – j’observe d’ailleurs que des poètes "vers-libristes" s’en émeuvent particulièrement, chose qui m’amuse. Et même je vous dirai que c’était l’un des buts que je visais.
Plusieurs commentateurs parlent de fluidité cassée, de maladresse. Mais – et ils seront sans doute surpris – cette fluidité perturbée est volontaire.
En outre, il ne faut pas lire :

Une averse pourrait sans peine mettre à terre
Cette construction ; mais la mouche, prise au
Traquenard plus subtil que le bec d’un oiseau,

Non. Il faut lire ainsi :

Une averse pourrait sans peine mettre à terre cette construction ; mais la mouche, prise au traquenard plus subtil que le bec d’un oiseau etc.

On me reproche de rechercher la rime à tout prix dans ce passage. Mais, si on le lit comme je le conseille, on s’apercevra au contraire que la rime est discrète ; elle s’efface, elle ne s’entend presque plus.
Pourquoi ? Je m’explique.

On loue la fluidité du premier quatrain où chaque alexandrin occupe sereinement sa place. La toile semble flotter paisiblement dans les trois premiers vers. Le dernier vers - où une mouche se jette dans la toile - introduit, prépare, le quatrain suivant.

Comme les fil de soie vibrant sous les secousses de l’insecte piégé, les premiers vers de ce passage sont distendus, s’étirent, s’allongent. Il n’est plus question d’être régulier, harmonieux, comme au quatrain précédent. Le quatrain est plein de convulsions, comme la toile secouée par l’agitation de l’insecte.

Occupons-nous maintenant de ce vers qui a rencontré lui aussi le désamour de son public :

Sûre à présent, se jette, et son élan brutal

Comme l’a si bien indiqué un commentateur (special thanks to Vazipepe) j’ai voulu traduire par un déséquilibre, le temps que met d’abord l’araignée à s’apercevoir qu’une proie est à sa portée (le temps de quatre syllabes : sûre à présent) et la fulgurance de son attaque (en deux syllabes seulement : se jette). Un moment suivi d’un instant. Attention (je n’ose pas dire : réflexion) de la part de l’araignée, puis action.
Il y a trois scènes résumées dans ce seul vers : le guet et la confirmation qu’une proie se débat, l’attaque, l’étreinte mortelle qui commence. Chaque virgule découpe l’action en trois temps.

Quelques détails encore :

Je ne peux qu’élider le e de encore (vers 12) car, si je ne le faisais pas, le vers serait faux, à cause d’une césure impossible puisque la lettre suivante est une consonne.
Une licence poétique, une liberté ! dont je n’ai pas voulu me priver
Les possibilités et les impossibilités de la prosodie classique, voilà pour moi un défi intellectuel qui contribue au plaisir que délivre l’écriture poétique.

Enfin, si je n’avais pas eu recours à ces rejets, j’aurais pu (me semble-t-il, d’après les conditions locales de publication que j’ai lues) proposer le sonnet (un sonnet qui suit la forme française, sans hiatus, avec élisons des e muets, des rimes au minimum satisfaisantes et respectant le jeu sur les féminines et masculines) dans la catégorie « classique » ; mais ces enjambement particuliers m’ont poussé à le poster ailleurs.
C’est la versification rigoureuse, mais avec quelques menues libertés, quelques assouplissements, que pratiquaient les poètes français de l’époque romantique et de l’époque parnassienne, qui m’intéresse, et que je suis.

Contribution du : 08/06/2010 22:15
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
Visiteur 
Bonsoir Lerimeur et merci pour cette "autopsie littéraire" qui lève le voile sur les quelques points "sensibles" relevés par les uns et les autres... Une explication de texte qui est la bienvenue !
Merci et au plaisir de te lire... Alexandre

Contribution du : 08/06/2010 22:52
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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Le E enlevé a encore est peut-être trouvé inutile par un lecteur parce qu'il n'y a aucune obligation d'élision en neo-classique sur Oniris, c'est simplement la catégorie qui correspond à une écriture classique en langage courant. Par cette définition, le choix des E à prononcer ou pas est celui de l'auteur à l'écriture et du lecteur, à la lecture ; parfois ils ne se trouvent pas, mais il est possible de deviner l'intention souvent, par rapport aux règles classiques justement : si un auteur présente des alexandrins, c'est qu'il est possible de les trouver.

C'est l'intérêt que je trouvais à cette catégorie neo-classique en tout cas, de révéler "des" langues françaises, de mettre en avant leur oralité.

Sinon, c'est vrai que c'est drôle de voir un vers-libriste ne pas apprécier un enjambement de vers, alors que c'est ce qui "fabrique" un grand nombre de poème de ce genre.

Bon, c'était juste pour dire que je n'aime pas ce poème dans cette catégorie, ça valait pas un commentaire, mais ça va renfoncer des clous qui commençaient tout juste à bouger un peu : une catégorie classique sans poèmes dedans, comme un mythe impossible à atteindre, et une perfection qui en découleraient, onirique pour le coup.

Il n'y a pas à hésiter à proposer un poème en classique, la rime et le mètre correspondant sont les principales contraintes, pour le reste, c'est au jugé, comme dans chacune des autres catégories poétiques.

Contribution du : 09/06/2010 00:09
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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Bonjour

Suite à mon commentaire écrit sous le poème, je voudrais m'expliquer sur ce que j'entends quand je dis :

Citation :
A mon sens, l'auteur n'est pas allé jusqu'au bout de sa démarche.


Tout d'abord, merci pour tes explications et la façon dont tu as conçu le rythme de ton sonnet.

Le manque que j'ai pu ressentir à sa lecture provient du fait que tu n'es peut-être pas allé jusqu'au bout de ta démarche pour traduire les changements de rythme et permettre au lecteur de suivre tes intentions.

Si je t'ai bien compris, il te fallait te sortir du carcan du rythme et de la scansion que la forme du sonnet impose au lecteur. Ainsi, si je traduis en terme de forme ce que tu nous expliques, tu aurais pu déstructurer une partie de ton sonnet. Voici ce que cela aurait pu donner :

L’ouvrage aérien, fruit d’un labeur austère,
Filé durant la nuit sans carde ni fuseau,
Suspend dans le thuya l’étoile d’un réseau
Où vient de s’emmêler un malheureux diptère.

Une averse pourrait sans peine mettre à terre cette construction ;
Mais la mouche,
prise au traquenard plus subtil que le bec d’un oiseau,
s’épuise en s’agitant,
Détresse solitaire.

L’épeire, ballerine à l’entrechat fatal,

Sûre à présent,
Se jette,

Et son élan brutal
Meurt avec le baiser de leur étreinte intime…

La toile vibre encor d’un délicat frisson,
Tandis que l’araignée habille sa victime
Comme une mère lange un frêle nourrisson.


On y entend bien les rimes mais de façon interne sans qu'elles soient pesantes et les enjambements disparaissent. Tu recrées ainsi l'espace temps dans lequel s'inscrit l'histoire tragique de la mouche : tu surprends le lecteur et tu traduis ainsi ton intention.

Après, libre à chacun de percevoir et de reconnaître ou non la structure sous-jacente du sonnet... et sa facture classique ou néo-classique.
Et je serais même allé, à ta place, jusqu'à maintenir le choix de la catégorie "néo-classique", histoire de faire bouger un peu les certitudes des uns et des autres sur le "néo-classicisme", mais ça c'est mon côté un peu "aiguillon" pour engager un débat


Au plaisir d'une prochaine lecture
Cordialement
Chene

Contribution du : 09/06/2010 06:54
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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De Sur un petit croissant de lune qui chavire mes landes imaginaires...
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Merci pour toutes ces explications, qui mine de rien éclairent sur la démarche...

Citation :
On me reproche de rechercher la rime à tout prix dans ce passage. Mais, si on le lit comme je le conseille, on s’apercevra au contraire que la rime est discrète ; elle s’efface, elle ne s’entend presque plus.


Bien sûr (car il me semble avoir dit une chose similaire), ce n'était qu'un ressenti de ma part, et c'est la seule partie du texte qui m'a gênée vraiment... Cet enjambement est tout à fait correct, c'est juste moi qui ne l'ai pas aimé, et j'ai tenté d'expliquer pourquoi... Parce que j'avais l'impression en lisant que c'était pour garder la rime... Et j'ai été déstabilisée sur le rythme, mais maintenant que vous l'expliquez... Mais ce n'est qu'un ressenti, d'autres enjambements je les apprécierai, et je ne verrai pas de difficultés ;)!

(Et puis, le premier ressenti est le plus intéressant, même s'il est un peu "faux"...)

Contribution du : 09/06/2010 09:16
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Un pour tous, et tous contraints... Sauf si contre un tout, il y a le "je" pour un chant!
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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Citation :
Après, libre à chacun de percevoir et de reconnaître ou non la structure sous-jacente du sonnet... et sa facture classique ou néo-classique.


Pour "encor" au lieu de "encore" ce n'est pas seulement mon opinion, cela n'a pas de sens en catégorie neo-classique sur Oniris, autre que décoratif ; seul la catégorie classique demande une versification "classique".

Vu que le mot sert aussi à la musique, à l'histoire, en synonyme de "normal" même, c'est important de s'entendre sur le sens qui lui est donné dans un contexte particulier.

Contribution du : 09/06/2010 17:45
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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Citation :
Pour "encor" au lieu de "encore" ce n'est pas seulement mon opinion, cela n'a pas de sens en catégorie neo-classique sur Oniris, autre que décoratif ; seul la catégorie classique demande une versification "classique".


Ce qui n'a pas de sens à mon avis ce sont les catégories poétiques...
Ici sur Oniris ou ailleurs, elles ne font qu'exacerber les querelles de clochers (les "anciens", "les modernes", les "classiques", les "néo-classiques" et les "vers-libristes" et j'en passe). Et dire que "encor", placé dans tel ou tel contexte d'écriture, n'a pas de sens participe à alimenter ces querelles sans intérêt et complètement stériles.

"Encor" a un sens pour l'auteur dans son poème, comme il l'a expliqué. Est-ce pour autant une raison pour balancer son poème aux orties ?

Pour moi non et c'est faire un mauvais procès à l'auteur de ne pas lui arroger le droit d'en faire usage et de ne pas lui permettre cette licence poétique.
Il me semble que dans cet aspect de l'écriture poétique, toi-même, David, tu ne t'en prives pas.

Après chacun peut avoir sa perception de l'usage des "licences poétiques", bien sûr, mais je conteste le terme de "sens", alors qu'il est question de formalisme. Des taxinomies poétiques (clin d'oeil à Melliphemme), on peut toujours en inventer à la pelle... Elles ne sont et ne seront jamais que formalistes.

Mais ce n'est pas le lieu d'en débattre. Ce n'est juste que mon avis d'auteur et de commentateur.
cordialement

Chene

Contribution du : 09/06/2010 19:16
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
Maître Pattie l'Orthophage
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Ben oui, c'est pour ça que vous n'aimez pas les catégories. Elles sont faites pour les lecteurs. Pas pour les auteurs et les commentateurs.
Je ne dis pas que c'est la panacée, hein. Je dis qu'elles sont faites pour les lecteurs.
Les catégories sont un des moyens qui permettent aux textes qui ne sont plus des nouveautés d'être ressortis par un lecteur, pour le simple plaisir de lire un truc "classique", ou "libre", etc.

Contribution du : 09/06/2010 19:28
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C'est quoi cette mode de bâcler ses loisirs à toute vitesse ?
Turtle Power !
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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Modéré.

Contribution du : 09/06/2010 20:56

Edité par Cyberalx le 9/6/2010 21:26:21
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Re : Au sujet de quelques vers de mon sonnet intitulé "L'épeire"
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22/05/2007 22:42
De mon hamac
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Je me vois obligé de Locker le sujet pour nettoyage.
Je le libère rapidement, mes excuses auprès de ceux qui essayaient d'échanger.

Edit : Sujet nettoyé.
Toute intervention qui sera considérée comme du flood, troll ou autre joyeuseté sera modérée.

J'ajoute qu'un sujet n'est pas une tribune où l'on peut contester l'autorité en place, si vous avez un soucis avec la modération, merci d'utiliser la messagerie privée à votre disposition.

Contribution du : 09/06/2010 21:25
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