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Bavardages autour d'un buvard
Maître Onirien
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31/10/2009 09:29
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D'abord un grand merci pour vos lectures et vos commentaires.

Voilà un texte dont le sujet me tenait à cœur mais dont je n'étais pas du tout satisfaite sans comprendre pourquoi. Vos remarques allant toutes plus ou moins dans le même sens, vous éclairez ma lanterne au point que "Bon sang, mais c'est bien sûr…" je m'étonne de n'avoir pas ressenti plus tôt quelle distance cette écriture froide, trop convenable, voire précieuse pouvait mettre entre mon sujet et l'émotion que je souhaitais transmettre. A vouloir trop en faire, j'ai péché par manque de dépouillement comme le souligne socque avec raison et mon buvard est devenu bavard et mou alors que plus sec, plus incisif il aurait certainement été bien plus proche de toucher son but.

Je mentirais en disant qu'il s'agit là d'un premier jet. J'admire ceux qui parviennent à mettre sur papier ou sur écran leurs émotions brutes en trouvant d'instinct la juste distance qui leur permettra de les faire partager à leurs lecteurs. Je n'en suis généralement pas capable, j'ai trop tendance à multiplier les images qui me paraissent indispensables. Cette pléthore d'illustrations tourne vite au délayage et finit par rendre brouillonne et distante l'expression d'une émotion réelle mais qui disparaît sous son habillage.

Si je voulais m'expliquer un peu je dirais que ce poème a été construit autour de la strophe centrale :

Tandis que gonfle sans répit
nous transformant en naufrageurs
le flux navrant qu'on arraisonne
des gueux
que le désert talonne

dont le sens me paraît assez clair. Les autres s'adressant à un interlocuteur privilégié (ou à l'auteur lui-même, comme on voudra) tour à tour buvard ou mur sous le feu croisé des médias qui l'accablent. Incapable d'intervenir, de soulager les victimes d'un drame qui le dépasse, dépouillé de ses rêves, il se juge lâche. Dégoûté par sa propre image il se sent guetté par la tentation du suicide.
Pas très courageux, je vous l'accorde mais c'est le désarroi plutôt que la révolte qui fut la source de ce texte un matin que France Info accompagnait mon petit déj. de son cortège de bonnes nouvelles…

En m'appuyant sur vos remarques je reprendrai très certainement ce texte après l'avoir laissé mûrir un peu pour qu'il se débarrasse naturellement de ses scories. C'est souvent ce qui se produit après quelques semaines : un sévère dégraissage s'impose de lui-même lors d'une relecture.

Contribution du : 02/09/2011 18:40
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"La poésie est aux apparences ce que l'alcool est au jus de fruit"
Guillevic
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Re : Bavardages autour d'un buvard
Maître Onirien
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11/03/2010 19:04
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J'y ai pourtant été sensible et j'ai trouvé que la forme décomposée revêtait bien le gueux.
Je n'y avais pas vu d'allusion aux infos, mais un dégoût de la vieillesse.
En ce sens, pour moi, il ne manque ni d'intensité ni de profondeur

Contribution du : 03/09/2011 00:24
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Re : Bavardages autour d'un buvard
Maître Onirien
Inscrit:
31/10/2009 09:29
De du côté de Brocéliande
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J'aime bien cette vision, Sable, qui me semble tout à fait possible après coup.
Elle est probablement sous-jacente au texte d'ailleurs sans que j'en ai eu conscience en l'écrivant.
Le désarroi, le dégoût de sa propre veulerie devant la misère du monde sont certainement liés à l'âge du narrateur qui, plus jeune, plus candide, aurait sans doute une approche moins défaitiste des choses.
Merci pour cette lecture !

Contribution du : 03/09/2011 10:10
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Guillevic
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