Le vers 5 arrive comme un cheveu sur le potage mais le détournement des rimes obligées est amusant.
Why not ? Un poème est avant tout composé pour l'oreille.

Bravo à Mona, Sable, Alexandre, Toc-Art et Castafiole
Vous êtes tous premiers ex-æquo
Voici un nouvel exercice:
Sonnet en vers réguliers. mètre au choix. On peut changer l'ordre des rimes.

Crevées, idéal, féal, rêvées
Trou, Course ,Grande-Ourse. Frou-frou
routes, gouttes, vigueur
fantastiques, élastiques, cœur

NB: IL est interdit de pomper sur Rimbaud

les néophytes peuvent se limiter aux quatrains

Lui qui n’avait que paix comme unique idéal
On l’avait appelé comme on fait d’un féal,
L’arrachant à sa femme, à ses amours rêvées
Pour le mener, soldat, sur ces terres crevées.

Il rêvait à Marie, à son tendre frou-frou,
Oubliant un instant le présent de ce trou,
Un horrible boyau coiffé de la Grande Ourse,
D’où partaient les assauts, à l’aube, au pas de course.

Quand pleuvaient les obus comme tombent les gouttes,
Il songeait au pays, à ces chemins et routes
Qu’il parcourait, gamin, avec tant de vigueur.

Puis quand l’ordre claquait, à longs pas élastiques,
Le fusil à la main comme la rage au cœur,
Il repartait au feu, chevauchées fantastiques !

Alors là Alexandre, mille respects
Je suis scotché par la vitesse avec laquelle tu as composé ce sonnet
En plus, il a une sacrée gueule, il mérite largement d'être emplumé par la hiérarchie.
Sans déconner

Merci Pierrot ! En fait il suffisait de trouver un thème et quelques éléments ( idéal, crevées, trou ) m'ont tout de suite fait penser aux tranchées de 14-18... A partir de là, avec un minimum d'imagination, en brodant un peu ça devient un jeu d'enfant et comme je n'ai jamais vraiment quitté cet âge tendre...
Cela dit, ça reste perfectible à peu de frais ! Salut collègue !

Wouah ! Alex chapeau ! comme disent nos jeunes je suis scotchée !
J'ai fait un truc tellement miteux et peu sérieux que je n'oserais l'afficher sous une telle merveille... Je vais revoir ma copie !

Modération

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Je ne vais pas gagner, mes deux roues sont crevées.
Nous étions échappés, et c'était l'idéal,
Avec Van Steenbergen* dont je suis le féal,
J'allais peut-être avoir les roses tant rêvées !

A force de courage avions creusé le trou,
Et nous caracolions en tête de la course,
Dans la dure montée du col de la Grande-Ourse,
Dans ma tête un maillot faisait un doux frou-frou.

Me suis-je défoncé, maintes fois sur les routes,
Par tous temps, sous la pluie tombant à grosses gouttes,
Sous ce fichu cagnard qui blessait ma vigueur !

J'ai rêvé bien souvent de bouquets fantastiques...
Il est parti le Rik, aux mollets élastiques,
Tout seul devant. Moi j'ai crevé, quel crève-cœur.



* cycliste belge

Puis-je donner mon ressenti à la lecture de ces bouts rimés ?
Alexandre:
Au travers de ses alexandrins, lui nous fait souvent voyager dans le temps et l' émotion est toujours présente. C'est le cas dans ces derniers bouts rimés.
Pierrot:
Lui, privilégie le ton plaisantin, l'humour et le monde que nous appréhendons au quotidien.
Cela dit, c'est une prouesse que d'écrire ainsi des sonnets avec des rimes imposées. Bravo à vous deux ! C'est très instructif de lire vos écrits, enfin pour qui s'intéresse à ce genre de poésie.
Ne serait-ce pas la difficulté de cette écriture qui décourage les éventuels sympathisants ? Car je veux croire qu'il y en a sur Oniris mais pourquoi n'interviennent-ils pas ?
Bon, ça c'était mes élucubrations du dimanche matin ... et je suis bien incapable de les mettre en alexandrins. Pierrot, me pardonnerez-vous ?

Merci Marite
Si vous êtes motivée, vous y arrivez. Soyez en persuadée.