@ Brabant ;
Si tu écris Brava la loi des ru(e)s, tu as toujours ce "e" en trop...
Pour le reste pourquoi pas :Et mourut en poète en paraphant...
C'est vrai que ça donne deux fois "en"...
Allez, salut, la nuit porte conseil !

Mona, cette désillusion de l'amoureux transi est bien peinte ; j'aime beaucoup le tercet final, si évocateur.
Brabant, merci de m'avoir fait découvrir Auguste le Breton, et merci Tizef pour le lien (oui, il y a des titres qui me sont connus, mais qui me restent à découvrir). Faire une biographie en un sonnet est un défi, et tu l'as relevé avec verve et gouaille, j'imagine dans le style de l'auteur, chapeau ! J'aime beaucoup le 2e quatrain et le vers final.
Alex, bravo pour avoir pensé à Bécassine. Son histoire, sa naïveté est bien rendue, brossée rapidement. Et le vers final est savoureux, en laissant planer un doute sur toute l'histoire. (Question bête, mais pourquoi Alexandrine ?)

J'ai choisi la version masculine de Bécassine.

Un beau jour, j'ai quitté mon bas pays breton,
Mon rivage escarpé, mon village de pierre
Sur lesquels folâtrait tendrement la lumière.
Je n'irais plus en barque appâter le poisson. *

Et la ville aussitôt m'attrista par le ton
Grisâtre de la gare, étrange fourmilière,
Et des logis sans âme agglutinés derrière.
Quand je voulus entrer, leur œil noir me dit : non !

Mais on me regardait : exquise demoiselle
Qui fit un tsunami dans mon âme pucelle
Et rafraîchit mon cœur comme un souffle de vent.

J'approchais. Elle ouvrit ma bourse en toile : vide !
Je voulus l'embrasser. Elle cingla : « Stupide !
Mon corps est gracieux ; mes charmes, je les vends. »

Alex, ce sonnet va prendre une place de choix dans ta Saga familiale
La chute est savoureuse

En effet, Meleagre, c'est la version masculine du sujet d'Alex. La Bretagne fut (et demeure) un réservoir de main d’œuvre pour la région parisienne. Ton dernier sonnet est vivant. J'aime beaucoup cette façon de se libérer des contraintes de la narration "poétique". En ce domaine Corbière, qui est mon auteur fétiche, est un maître.

Arrivée à Montparnasse

- Ça change du pays breton,
On dirait une fourmilière...
- Allez viens, je t'offre une bière,
On va se mettre dans le ton.

- Me voilà droit comme un planton !
Crois-tu que ce joli derrière
Qui capte si bien la lumière
En pince pour moi ? - Trois fois non !

- Voyons, je ne suis pas stupide...
- Novice à la caboche vide
Et qui va pisser face au vent,

Cette pimpante demoiselle
A des manières de pucelle
Mais chacun sait qu'elle se vend.

Entre le breton naïf de Méléagre et le breton dégourdi de Tizef, je ne sais lequel choisir, ils sont aussi savoureux l'un que l'autre, tant qu'à la Bécassine d'Alexandre elle est inoubliable. J'ai beaucoup aimé. Ces rimes ont inspiré tout le monde. Il nous faut maintenant le sonnet original et la boucle sera bouclée.

Au suivant...

Bravo Tizef. C'est marrant, on a à peu près la même trame et deux personnages semblables, mais des poèmes totalement différents. Là encore, les octosyllabes et le dialogue donnent au tien beaucoup d'allant et de vivacité.

En fait, je ne sais pas si je peux faire rimer "vent" avec "vends". Ce que j'ai lu dans Sorgel ce matin me fait penser que non. Je change donc mon dernier vers :
"Mon corps est gracieux, mais mon charme se vend".

Voici le sonnet de Corbière

Paris

Bâtard de Créole et Breton,
Il vint aussi là - fourmilière,
Bazar où rien n'est en pierre,
Où le soleil manque de ton.

- Courage! On fait queue... Un planton
Vous pousse à la chaîne - derrière!
... Incendie éteint, sans lumière;
Des seaux passent, vides ou non.

Là, sa pauvre Muse pucelle
Fit le trottoir en demoiselle,
Ils disaient : Qu'est-ce qu'elle vend?

- Rien. - Elle restait là, stupide,
N'entendant pas sonner le vide
Et regardant passer le vent...

Je suis bien d'accord avec Mona, ces rimes ont donné un sacré cru !


Bien entendu, j'ai "Les amours jaunes" dans ma bibliothèque. Mais je reverrai Corbière avec encore plus d'attention.


Vivent donc Tristan, Auguste... et Bécassine !

Alors ? Qui s'y colle ? Ne serait-ce pas à Mona ? Honneur à notre Dame... de coeur !

Voilà voilà ! d'une auteure que l'on n'a pas encore lue par ici ! Pour une fois, honneur aux dames !

Automne – mouvant – vent – frissonne
Abandonne – rêvant – Levant – couronne
Argent – changeant – incertaine
Brun - lointaine - parfum

C'est parfait Méléagre. J'avais vu la "faute" mais bon... On ne va pas toujours chicaner, d'ailleurs c'est encore mieux de s'en rendre compte soi-même. Tu arrives maintenant à la perfection et tu pourrais proposer tes sonnets en classique, ils seraient acceptés c'est sûr.