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Re : Bouts rimés
Expert Onirien
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14/08/2009 22:41
De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Écrit pendant une insomnie... (pas très réjouissant non plus).

Je me promenais seul le long de la rivière
Et remontais son cours pour trouver la fontaine.
Le charme langoureux d'un rayon de lumière
Cherchait à réveiller mon espérance vaine.

J'adressais au soleil ma plainte coutumière
Pour chasser hors de moi ma douloureuse peine.
Je n'avais aimé qu'elle... Oui, c'était ma première.
Son corps était divin, et son âme inhumaine.

Son départ m'a vidé ; rien ne prendra sa place
Dans mon cœur que comblait la beauté de sa face.
Je ne peux l'oublier (Est-ce que je l'essaie ?),

Car l'amour a planté profondément son dard
Et transpercé mon cœur à vif de part en part ;
Mon âme lentement s'écoule de la plaie.

Contribution du : 04/10/2011 09:43
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin."
Proust

"L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait."
Bernanos
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Re : Bouts rimés
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De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Eh oui, Tizef, on a une vie à côté. Prend du temps, et reviens-nous, si tu veux, quand tu pourras : la fraîcheur de tes poèmes et tes sonnets maritimes vont nous manquer.
Du coup, je vous donne le poème d'origine ?

Contribution du : 04/10/2011 09:45
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin."
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Re : Bouts rimés
Visiteur 
En tout cas tes insomnies sont fécondes et de font voir la nuit à la façon d'Alfred de Musset.

"Mon âme lentement s'écoule de la plaie"

Plus romantique tu meurs.

Contribution du : 04/10/2011 11:02
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Re : Bouts rimés
Visiteur 
Salut à tous, "Rimeurs de bouts" sans oublier notre divine Mona...

Meleagre, l'insomnie te convient à merveille au vu de ce sonnet sans reproche tant pour la forme que pour la poésie qu'il diffuse. Seul petit reproche, à mon avis le terme vidé ne colle pas très bien avec le reste car un tantinet trivial...
Un détail très facile à corriger... si toutefois tu le souhaites !

Contribution du : 04/10/2011 11:13
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Re : Bouts rimés
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Dès que Méléagre aura donné le sonnet d'origine, je pourrais donner les rimes nouvelles ?

Je guette... oh ! dites-moi oui !...

"Dis-moi oui !" c'est une chanson ça, non ?

:D

Contribution du : 04/10/2011 12:25
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."

Blaise Pascal
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Re : Bouts rimés
Expert Onirien
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De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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C'était donc un sonnet le Louise Labé, la belle cordière, et le fleuron poétique de ma belle ville de Lyon.


Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
À engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !

Ô cruautés ô durtés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du coeur transi ô passions premières
Estimez-vous croître encore mes peines ?

Qu'encor Amour sur moi son arc essaie,
Que de nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu'il se dépite et pis qu'il pourra fasse :

Car je suis tant navrée en toute part
Que plus en moi une nouvelle plaie
Pour m'empirer, ne pourrait trouver place.


Je note quand même des hiatus dans ce poème ("en moi une") et la prononciation du "es" final avant une voyelle (" sources et fontaines")...
Allez brabant, fais-toi plaisir !

Contribution du : 04/10/2011 13:02
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Re : Bouts rimés
Visiteur 
Merci Meleagre ! Oui, la dame Louise s'arrangeait des contraintes de la prosodie que ça soit hiatus, rimes et métrique mais, à sa décharge, en ce début de XVIème siècle je pense que les règles de la poésie classique commençaient seulement et timidement à se mettre en place... Paix à son âme !

Contribution du : 04/10/2011 13:28
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Re : Bouts rimés
Maître Onirien
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Eh ben dis-donc Méléagre, on dit qu’un premier amour ne s’oublie jamais, s’oublie jamais, s’oublie jamais… Cela se vérifie douloureusement ici, car cette fille était, semble-t-il, une jolie fleur dans une peau d’vache, une jolie vache déguisée en fleur ainsi que l’a chanté le grand Georges. Bon, comme tu précises : « ma première », je suis content que cela ce soit arrangé pour toi.

Quelle élégie dis-donc !
« Je me promenais seul au bord de la rivière »
« J’adressais au soleil ma plainte coutumière »
J’aime !

Mais, crois-moi, il n’y a que les artichauts qui vaillent… Ce sont eux qui ont nourri mon cœur !

Un sacré morceau que cette belle cordière ! Pas grand-chose d’une abbesse ! Et tant mieux !


Pour les « Loups », Mona l’a très bien vu, notre immense Reggiani a chanté : « Les loups sont entrés dans Paris », j’avais cette chanson en tête. Enfin Claude Seignolle a écrit un livre intitulé « Les loups verts » où il évoque entre autres les hordes soldatesques dans la Sologne de 1944, affamées, fantomatiques, spectrales en quête de banquets funèbres. Un maître ! Et puis l’uniforme vert-de-gris : les loups verts, les loups gris. Car il ne faut pas dissocier la Wermarth des horreurs nazies ; il n’y eut pas que la non-humaine SS, celle-là est hors qualificatifs dans l’innommable et l’exécration.


Ah ! Tizef ! Quand tu verras mes rimes, tu seras content de faire une pause forcée ! Chiche que tu voudras t’y atteler !...
Voici mes bouts rimés :
univers – couche – farouche – verts
pervers – bouche – louche – hivers
appelle – Cybèle – Osiris
dorée – adorée – Iris
A nos plumes !...

Contribution du : 04/10/2011 13:48
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Re : Bouts rimés
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Wouah ! Que faire avec ces rimes mythologiques ? Chimères sans doute ? Horus aura son mot à dire, mais je ne sais si je serai capable de lui donner la réplique !

En tous les cas j'ai aimé d'amour ce premier de Méléagre, si bien pleuré que j'ai versé ma larme (Ah ! Musset et tous les romantiques... toute ma jeunesse !)

Contribution du : 04/10/2011 14:24
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Re : Bouts rimés
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Voyage onirique au pays de l’Olympe


Il patauge tout nu dans un sombre univers
Et cherche, mais en vain, la nuptiale couche.
Il tourne sans répit et s’obstine, farouche,
L’obscurité maudite aveugle ses yeux verts.

Recevant sur le corps des coup de poing pervers,
Un obscène juron s’échappe de sa bouche,
Il croit être tombé dans quelque bouge louche,
Perturbé par l’alcool… ou le poids des hivers.

Tous les dieux de l’Olympe il implore, il appelle :
Eunuque il se fera pour complaire à Cybèle,
Stoïque il souffrira le destin d’Osiris…

C’est alors que surgit une coupe dorée :
Le nectar que lui tend la déesse adorée,
Bascule enfin son rêve entre les bras d’Isis.

Contribution du : 04/10/2011 16:08
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