Il est trop mignon Tizef ton sonnet à la coquette ! Mallarmé n'en reviendrait pas ! Les rimes ne sont pas folichonnes non plus, mais je ne trouve rien de gai à vous proposer... Toutes mes excuses ! Je reviens de chorale, je vais dormir...

Pour toutes les Catherinettes passées et à venir...

Sainte Catherine

Ne cédez pas ma fille au discours enflammant
D’un béjaune ou barbon, mais si de guerre lasse
Vous cédiez quand même, avant qu’il ne délace
Vos froufroutants jupons, parlez-lui diamant !

Si cet homme pour vous porte un vrai sentiment
Du plus beau des joyaux il meublera l’espace
Mais si tout au contraire il est l’intrus qui passe
Sans demander son reste il fuira gentiment…

Quelque soit du galant le nombre des années
Redoutez, plus que tout, les amours spontanées
Et résistez en sainte à ce premier émoi…

Sachez bien qu’entre époux la vie est monotone
Et que nous souhaitons, bien que ça vous étonne,
Vous voir Catherinette entre maman et moi !

Chapeau Tizef ! Tout est dit en peu de mots, avec quel rythme et quel naturel ! Très sympa à lire à haute voix. C'est en apparence une conversation badine, mais ça cache en arrière plan de la jalousie et du regret. Bien vu.
Mona, encore un beau sonnet mélancolique. Le 2e quatrain et le 1er tercet en particulier laisse filtrer beaucoup de regrets, et pourrait faire partie d'une anthologie d'aphorismes sur la vieillesse. Et une chute très poignante. Bravo. Je tique quand même au vers 2 sur ce qui me semble être une erreur de prosodie (très rare chez toi) : un -e prononcé après la césure ("Pour quelque belle da-me qui pour moi délace").
Alex, il fallait y penser... C'est marrant, le sonnet commence comme une leçon de morale assez crédible : ne pas s'amouracher et donner toutes les faveurs trop vite. Mais ça passe par des arguments pour le moins inattendus : la "cupidité" de la femme est un test pour l'amour ; et à tout prendre il vaut mieux ne pas être mariée... Comique, et cynique à la fois.

Moi je reviens du théâtre, et j'ai regretté de ne pas voir d'étoile dans le ciel trop nuageux (ou pollué ?).


L'astronome observait depuis longtemps l'espace.
Un cri joyeux, soudain, trahit son sentiment :
« Quelle étoile est-ce là, qui devant Orion passe ?
Son éclat si lointain luit comme un diamant. »

Il regardait cet astre aller en s'enflammant.
« A quel rythme effréné, tu vois, il se déplace ! »
Sa femme délaissée insista gentiment :
« Viens, doux rêveur. Rentrons, il est tard. Je suis lasse. »

« Ce que j'ai découvert, c'est le scoop de l'année !
Une stellagénèse immense et spontanée...
Qui l'a vu le premier ? Oh, quel honneur : c'est moi ! »

L'épouse ne pouvait comprendre cet émoi :
Quand elle ne voyait qu'un azur monotone,
Devant un ciel mouvant le poète s'étonne.

Bon, ben à tout à l'heure, je vais faire le cochon de service...

Salut à tous ! Mon p'ti sonnet rapide n'est ni fait ni à faire car partant dans tous les sens ! Ca m'apprendra, une nouvelle fois, à prendre mon temps...
Par contre pour vous trois, en attendant Brabant, le contrat est rempli et bien rempli, chacun dans un domaine différent ; pas vu de faute dans ces trois poèmes que j'ai apprécié à leur juste valeur ! Je tâcherai de faire mieux la fois prochaine, promis, juré !

Tu as raison Méléagre, cette césure boîteuse ce n'est pas vraiment une faute, puisque le nombre de pieds y est, mais une maladresse pour sûr. Il va falloir que je révise ce vers qui comporte aussi le mot "moi" déjà employé plus bas à la rime, donc à éviter.

Si on mettait :
"Pour belle dame qui, nonchalante, délace..."
ce serait mieux ? Qu'en penses-tu ?

Non, non, il est bien ton sonnet Alex et j'ai apprécié le ton de l'égoïste père qui veut garder sa fille pour lui, à moins qu'elle ne lui rapporte beaucoup d'argent ! une seule petite remarque pour le verbe céder employé 2 fois à 2 vers d'intervalle, mais ce n'est pas grave.

Méléagre, avec ton astronome j'ai admiré les étoiles et me suis émerveillée pour la nuit stellaire, c'est bien trouvé avec de telles rimes.

@Meleagre
Original ce sonnet "astronomique" sous forme de micro scène de théâtre.
Est-ce pure fiction ou cela correspond-il à un intérêt particulier pour le sujet ?

@Alex
Dans ta réécriture, surtout ne touche pas au second tercet digne de Molière

@Mona
Comme souvent tu fais parler un homme. Après une vie bien remplie, le pauvre a le moral dans les charentaises.

Et si je jouais les Godot, Alex ? :)

Je fais ma Callas... Promis, j'arrive... Hé ! La nuit porte conseil mais amène à remanier pas mal de choses et on ne sait pas si c'est toujours dans le bon sens.

Bon je relis vos sonnets pour m'imprégner d'humilité...

@ Mona : Ca passe mieux, mais je trouve étrange de mettre le pronom relatif à la césure. Je laisserai bien "dame" à la césure, suivi d'une voyelle : "Pour quelque belle dame alors qu'elle délace", ou "Pour quelque belle dame exquise qui délace".

@ Alex : il est bien, ton sonnet. J'avais zappé l'avarice des parents : on te conseille de ne pas céder trop vite, c'est pour ton bien (mais en fait, ça nous arrangerait de pas payer la dot...). Ça donne donc une dimension supplémentaire assez bien vue.

@ Tizef : J'aime bien regarder les étoiles, et surtout la lune, mais plus en tant que poète que d'astronome (d'où le dernier vers). J'y connais rien, je serais même incapable de reconnaître Orion...