J'aurais dû dire : que vous argumentez tous très bien, là je me sens minable par rapport à vous...

Minable ? Manquait plus que cette auto-flagellation ô combien déplacée... Mona, et je le dis sans flagornerie, tu es la meilleure poétesse classique que je connaisse et aucun d'entre nous ne t'arrive à la cheville que ça soit pour la forme, le respect de la prosodie et le choix des thèmes traîtés... J'ai quelque part dans mes archives une couronne de sonnets (tu vois de quoi je parle) qui n'a rien à envier aux plus grands classiques présents et passés ! Tu as de surcroît cette touche féminine... que nous n'aurons jamais, et pour cause !
Bonne nuit très chère amie...

Merci Alex pour cet envoi de fleurs que j'apprécie à sa juste valeur, surtout venant d'un poète tel que toi, mais n'empêche que je ne sais pas argumenter, c'est quand même désolant, non ?

Même si je vois très bien ce qui cloche dans un texte, me manquent les mots pour le dire, Les fautes je peux les signaler, mais ce n'est pas suffisant, il faut expliquer, détailler, décortiquer... sans agresser l'auteur, bien entendu.

Il faudrait que j'apprenne, mais apprendre à mon âge... Dur !

Allez, je vais dormir, il paraît que la nuit porte conseil. Bonne nuit à toi et à tous les amis.

Oui, Tizef, je pensais à quelque chose dans ce genre, mais ton explication m'éclaire sur certains points, merci. Dur de créer une histoire en si peu de mots, quand en plus il y en a 14 imposés... Mais tu t'en tires souvent bien !

Bravo Alex pour ce bel hommage à Gavroche ! On est assez proche de celui de Hugo, et choisir ce sujet convient bien avec la rime "Misérable"... J'aime beaucoup les trois premières strophes, qui dressent un beau portrait de ce personnage gouailleur, provocateur et téméraire. Le dernier tercet me semble plus éloigné du Gavroche hugolien ; j'ai parfois l'impression que, s'il se montrait sur les barricades, c'était plus par défi, impertinence, gaieté à toute épreuve, que pour embrasser une noble cause. Mais je peux me tromper.

Mona, on ne va pas jouer à : qui c'est qui argumente / commente le mieux...
Et oui, je suis d'accord, j'ai parfois l'impression que le système scolaire d'autrefois (enfin, pour ce que j'en connais, cad par des récits, des romans ou des films) était peut-être meilleur qu'aujourd'hui. En tout cas, pour l'avoir vu de l'intérieur, le système éducatif actuel va mal, pour beaucoup de raisons qui tiennent aux élèves, aux profs et à l'institution. Mais c'est un autre sujet.

Si on m'avait dit qu'un jour je serais l'héritier de Boileau...

Art poétique


Pour écrire un sonnet, il faut te hasarder
Hors des sentiers battus, sans te laisser distraire
Par la facilité. Fais un choix téméraire.
Tu trouves ton sujet ? Prends-le sans retarder.

Si l'inspiration veut au loin te guider,
Garde de ton poème une vision claire.
L'écriture est un acte ingrat et volontaire :
Le poète se livre à tous sans se farder. *

Les tristes, les maudits, les vils, les misérables,
Pourront être pour toi des sujets honorables
Auréolés de noir et plongés dans la nuit.

Le semeur et l'auteur ont la tâche dolente.
Le premier voit pousser et s'épanouir sa plante ;
Émouvoir un lecteur sera ton plus beau fruit.

Excellent poème mon cher Meleagre !
Deux détails dont le premier tient aux rimes imposées et là tu n'y peux rien :
- Au vers 4, il serait plus poétique d'écrire :
Prends-le sans plus tarder

-au vers 13 tu te retrouve avec 13 syllabes mais tu peux t'en arranger en remplaçant le "et" par une virgule ce qui n'enlève rien à la qualité du vers...
Du très bon Meleagre en définitive !

Je présenterai le poème initial dès demain !
Bonne soirée à tous...

ah oui, s'épanou-ir. J'ai du mal à m'y faire à ces diérèses !
Merci pour le compliment...

Meleagre, ton sonnet décrit fort bien notre souci commun.

Oh ! oui, c'est un vrai traité de l'art poétique digne de Boileau. Tizef a mis le doigt sur les minimes inperfections, je n'y reviens donc pas. J'aime bien le "auréolé de noir" assez inattendu.

Ave compagnons sonnettistes !
Voici le poème dont sont tirées ces rimes, poème écrit par Philippe Desportes (1546-1606)

J'ai dit à mon désir : pense à te bien guider
J'ai dit à mon désir : pense à te bien guider,
Rien trop bas, ou trop haut, ne te fasse distraire.
Il ne m'écouta point, mais jeune et volontaire,
Par un nouveau sentier se voulut hasarder.

Je vis le ciel sur lui mille orages darder,
Je le vis traversé de flamme ardente et claire,
Se plaindre en trébuchant de son vol téméraire,
Que mon sage conseil n'avait su retarder.

Après ton précipice, ô désir misérable !
Je t'ai fait dedans l'onde une tombe honorable
De ces pleurs que mes yeux font couler jour et nuit,

Et l'espérance aussi ta soeur faible et dolente,
Après maints longs détours, se voit changée en plante,
Qui reverdit assez, mais n'a jamais de fruit.