Merci Mona pour ces petites remarques. C'est vrai, je n'ai pas pris le temps de vérifier tranquillement les diérèses. Je modifie donc les tercets, qui donnent :

En voyant leur réveil matinal, il me semble
Qu'ils se sont regroupés pour célébrer ensemble
L'astre éclatant du jour qui leur permet de voir.

C'est le plus beau concert qu'on puisse concevoir,
Et j'acclame à mon tour, d'une extase pareille
A celle des oiseaux, la belle aube vermeille.


Puisqu'on n'attend pas Alex, je vous donne le sonnet d'origine, qui est de Du Bellay (oui, on a de la ressource dans cette période-là...)

Qui a peu voir celle que Déle adore
Se devaler de son cercle congneu,
Vers le pasteur d'un long sommeil tenu
Dessus le mont, qui la Carie honore:

Et qui a veu sortir la belle Aurore
Du jaulne lict de son espoux chenu
Lors que le ciel encor' tout pur et nu
De mainte rose indique se colore:

Celuy a veu encores (ce me semble)
Non point les lyz et les roses ensemble,
Non ce, que peult le printemps concevoir:

Mais il a veu la beauté nompareille
De ma Déesse, ou reluyre on peult voir
La clere Lune, et l'Aurore vermeille.

Ainsi corrigée, ton ode aux oiseaux est tout à fait dans le ton.
Bravo.

Voici une nouvelle série pour agrémenter un ouiquende bucolique

profonde, gens, vents, onde, monde, temps, sens, fonde
tour, jour, croire, été, clarté, noire

Ton sonnet est parfait ainsi Méléagre. Mais dis donc le vieux "françois" c'est presque du charabia ! Là Joachim me déçoit un peu, mais les rimes étaient bonnes ! Aux suivantes...

Ave amis scribes ! Une petite incursion en mythologie grecque dont je ne suis pas non plus un spécialiste...

A vouloir trop s’aimer, on s’éloigne du monde !
Peu me chaut, songeait-il, le bonheur de ces gens
Et d’Echo les mots doux semés aux quatre vents,
Il m’en faudrait bien plus pour que mon âme fonde.

Au cœur d’une forêt, en se mirant dans l’onde
D’une claire fontaine il vit, je le pressens,*
Que l’objet de sa quête, admiré de tous temps,
Était ce fin visage à la beauté profonde.

Face à son effigie il tenta mille tours
Pour enfin la saisir mais après de longs jours
Se mourut de dépit… et de colère noire !

Depuis ce drame affreux, à qui veut bien le croire,
Dans la même contrée on dit que la clarté
D’un merveilleux narcisse illumine l’été…


Ouais, bon... il y a d'autres versions mais faudra faire avec celle-ci !

Elle est fameuse et tout à fait inattendue

Je suis semblable à tous ces gens
Qui peuplent mon très petit monde
Et clament leur douleur profonde :
C'est un weekend de mauvais temps.

Scotché pour cause de grands vents,
Mon esquif n'ira sur l'onde,
Là même où mon plaisir se fonde.
Je vais m'emmerder. Je le sens.

Que faire de ces tristes jours ?
Pousser négligemment mes tours
Pour dévorer la Reine noire ?

Ou glander devant la télé ?
C'en est bien fini de l'été
Il fait moche à ne pas y croire.*

*Merci Aragon

Pourquoi pas ?

Devenir ermite

Je voudrais habiter une forêt profonde
Tel un anachorète oublié par les gens.
Je serais abrité du soleil et des vents,
Sans souci j’oublierais les passions du monde.

Je capterais du ciel quelque bénéfique onde
De musique angélique offerte par les sens
Qui, toujours en éveil, cela par tous les temps,
Me dicteraient leur loi sans que je me morfonde.*

Là je vivrais heureux, essayant tour à tour
D’écrire ou de rêver sans peine chaque jour.
La solitude est bonne, il me suffit d’y croire

Sans poser question d’être ou d’avoir été.
J’aurais dans le silence atteint cette clarté
Guidant l’âme égarée au cœur de la nuit noire.

La mer était profonde
Et paisibles les vents.
On voguait par beau temps
Sur le calme de l'onde.

On partait voir le monde
Pour réveiller nos sens
Et découvrir les gens
Sur notre terre ronde.

Et lorsque vint mon tour
De veiller jusqu'au jour,
La nuit était si noire...

Qui donc aurait pu croire
Que viendrait la clarté
De l'aube et de l'été ?

Voici le sonnet d'Etienne Jodelle

Comme un qui s'est perdu dans la forest profonde
Loing de chemin, d'orée et d'adresse, et de gens :
Comme un qui en la mer grosse d'horribles vens,
Se voit presque engloutir des grans vagues de l'onde :

Comme un qui erre aux champs, lors que la nuict au monde
Ravit toute clarté, j'avois perdu long temps
Voye, route, et lumiere, et presque avec le sens,
Perdu long temps l'object, où plus mon heur se fonde.

Mais quand on voit, ayans ces maux fini leur tour,
Aux bois, en mer, aux champs, le bout, le port, le jour,
Ce bien present plus grand que son mal on vient croire.

Moy donc qui ay tout tel en vostre absence esté,
J'oublie, en revoyant vostre heureuse clarté,
Forest, tourmente, et nuict, longue, orageuse, et noire.

On remarquera qu'il prononce "le sens" comme "le sang", conformément à la rime. De nos jours on prononce "sance".

Mona et Méléagre, sont allés dans le même sens que Jodelle.

Vous avez tous magnifiquement empli votre contrat. Je ne vais pas, pour l'instant, commenter davantage car aujourd'hui... je viens de prendre un an de plus et j'attends des invités (alors que j'aurais préféré l'oublier).

A ce soir !