Les rimes incitaient plutôt à l'auto-dérision, mais Monna a su les magnifier pour en faire un sonnet très sensible.

Mais les messieurs n'ont pas démérité

Pas de problème, Mona enlève "haut la plume" cette nouvelle étape... à moins que tous les candidats ne se soient pas encore déclarés. Les mecs peuvent en prendre de la graine !
Reste, ô douce Mona, qu'écritoire est du genre féminin
Ce qui, je le confesse, ici ne gâte rien...

Non, non, alex, les autres sonnets sont superbes ! Même si Toc-art ignore élisions et diérèses (cli d'oeil) ce n'est pas grave !

Pour l'écritoire je m'en suis doutée, mais la flegme aidant, je n'ai pas ouvert le dico pour vérifier.

"Je conte à mon journal placé sur l'écritoire"

Comme ça on ne saura pas de quel genre elle est... cette écritoire ! (mais moi je m'en souviendrai, merci Alex).

Bravo! à vous tous....impressionnant!
Je vote également pour Mona
Pour ma part, un peu pris aujourd'hui.....
Je vous livre l'original


EPITAPHE


Il a vécu tantôt gai comme un sansonnet,
Tour à tour amoureux insoucieux et tendre,
Tantôt sombre et rêveur comme un triste Clitandre,
Un jour il entendit qu'à sa porte on sonnait.

C'était la Mort ! Alors il la pria d'attendre
Qu'il eût posé le point à son dernier sonnet ;
Et puis sans s'émouvoir, il s'en alla s'étendre
Au fond du coffre froid où son corps frissonnait.

Il était paresseux, à ce que dit l'histoire,
Il laissait trop sécher l'encre dans l'écritoire.
Il voulait tout savoir mais il n'a rien connu.

Et quand vint le moment où, las de cette vie,
Un soir d'hiver, enfin l'âme lui fut ravie,
Il s'en alla disant : « Pourquoi suis-je venu ? »

Gérard DE NERVAL, Poésies diverses (1877)

@ Pieralun
Je ne connaissais pas ce poème. Je le trouve super. Merci !

Dans mon sonnet, j'ai voulu expérimenter la mise en abyme ( les trois premiers vers, intentionnellement médiocres )
Apparemment c'est raté.

Moi non plus je ne connaissais pas ce sonnet de Gérard de Nerval. On apprend beaucoup de choses ici !

Pourquoi tu dis que c'est raté Pierrot ? Il est très bien ton sonnet... J'ai pensé que tu faisais une citation pour commencer. J'aime bien le genre humoristique qui est le tien. Plus facile de faire pleurer que de faire rire !

C'est gentil Monna.
L'ambiguïté vient de la transition un peu faiblarde du vers 4
Je lui donne un peu de tonus
"Mouais, pas bien fameux, ces vers sauront attendre"
Et ne garde qu'un sansonnet, ce qui me permet de faire une diérèse évocatrice à fiente

Ce qui me permet au passage une réponse à ceux qui ne voient dans la diérèse qu'une contrainte fossile et un peu ridicule.

Ici, Mou/ais suggère le peu d'enthousiasme et fi/ente sonorise le passage et suggère le dégoût.

alors ça, c'est de la mauvaise foi ou je ne m'y connais pas !

et en étant tout aussi de mauvaise foi, certains pourraient dire que la diérèse n'est qu'un procédé facile pour atteindre parfois l'alexandrin après lequel on court...


bon, ok, ok, je vous taquine, allez, elles sont très jolies vos diérèses !

Non Toc-art, crois bien que la diérèse est le plus souvent emm-bêtante. En classique on doit l'appliquer, donc on applique, mais parfois (souvent) on s'en passerait bien. D'autant plus qu'on se pose souvent des questions à son sujet, tellement son emploi est irrégulier : pourquoi hi-er le fait mais pas avant-hier, par exemple ?
C'est comme les bizarreries de la langue française : on accepte, on apprend et point.