Rimes difficiles ! Certains se sont mieux arrangés du dernier quatrain, très verbeux !

Oui bravo à toi Jeanphi c'est d'autant mérité si tu as trouvé les dernières rimes difficiles (c'est pas faux d'ailleurs )
Et une ovation pour Cristale qui a eu le courage d'y revenir!
(à moins que ne ce ne fût mue par un accès de honte et une pudeur subite? )

Je dévoile - mais sans doute aviez vous trouvé-
Il s'agit de:

Sérénade
par Théophile Gautier

Sur le balcon où tu te penches
Je veux monter... efforts perdus !
Il est trop haut, et tes mains blanches
N'atteignent pas mes bras tendus.

Pour déjouer ta duègne avare,
Jette un collier, un ruban d'or ;
Ou des cordes de ta guitare
Tresse une échelle, ou bien encor...

Ôte tes fleurs, défais ton peigne,
Penche sur moi tes cheveux longs,
Torrent de jais dont le flot baigne
Ta jambe ronde et tes talons.

Aidé par cette échelle étrange,
Légèrement je gravirai,
Et jusqu'au ciel, sans être un ange,
Dans les parfums je monterai !

Merci et encore bravo à tous les Boutsrimeurs!

Citation :

C'est si bon la honte et la pudeur aussi
Je sens que je m'enfonce là...

Merci Myndie pour ces rimes délicieuses de Théophile (oui, je le connais depuis le CE2 )


À Jeanphi, qui a relevé le défi haut la main, (non, j'ai pas dit "haut les mains" je répèterais ces mots du grand Charles Baudelaire :
"Parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense"


Merci Cyrill pour tes applozes

Je vous propose un autre bouts rimés que je gardais sous le coude, en attendant le moment propice.
Je suis à peu près sûre que vous allez deviner assez vite l'original, mais je pense que cela ne doit pas être un frein pour jouer.

taciturne – temps – Saturne – inquiétant
morose – peu – roses – peut
belle – jeu – gabelle – cheveux
automne – dit – donne – menti
favorite – jardin – marguerite – Saint-Martin
grâces – oublier – fasse – sablier – face – rhabiller

C’était un homme taciturne
Ne riant que de temps en temps,
Il avait pour surnom Saturne
Son regard était inquiétant.

On le voyait toujours morose,
Pour sûr il nous parlait très peu.
Nul n’attendait de lui des roses,
Chacun de nous fait ce qu’il peut.

Mais pour lui la vie était belle
Car il la vivait comme un jeu,
Se moquant bien de la gabelle,
Bonnet mité sur ses cheveux.

Au printemps, l’été, en automne,
Et même en hiver on eut dit
Comme chanson que l’on fredonne
Qu’il nous lançait un démenti :

(Son occupation favorite
Étant de bêcher son jardin)
Faire pousser la marguerite
Qui fleurit à la Saint-Martin.

Il me plaisait, je fis des grâces,
Je ne pouvais pas l’oublier,
Mais que voulez-vous qu’on y fasse
Le temps court dans le sablier.
A quoi bon se voiler la face,
J’ai dû courir me rhabiller !

A vous les amis.

Merci pour la proposition Embellie. J'ai vite deviné...
Et bravo pour tes octosyllabes à chanter sur un air de guitare
J'ai bien sué de la liqueur de matière grise pour composer ma copie, la v'la :



Implacable tyran de mon cœur taciturne,
Ses aiguilles réglant les arcanes du temps,
J’écoute s’arc-bouter le tic-tac de Saturne
À l écho qui lui rend un tapage inquiétant.

Finassent les hivers de leur amble morose,
Les amours de jadis s’éternisent si peu !
J’aurais aimé cueillir encor ces quelques roses,
Mais le temps m’a ravi ce que la mort ne peut.

J’avais en mon verger tant courtisé la belle,
Effeuillé ses dessous comme au détour d’un jeu ;
Il me faut à présent débourser la gabelle,
Quand je déplore aussi le sel de mes cheveux.

Intempérant, j’usai des charmes de l’automne,
La beauté s’exhalant plus douce, à ce qu’on dit.
Mais l’âge et le gâtisme ont modifié la donne,
Le miroir me désole et l’horloge a menti.

Je cultivais jadis plus d’une favorite,
Des ces riantes fleurs qu’on glane en son jardin ;
Un sabot de Vénus ou quelque marguerite
Qui pigmenta mes jours jusqu’à la Saint-Martin.

Je ne sais ni comment ni pourquoi tant de grâces
Au seuil de l’agonie se peuvent oublier.
Mais sur mon lit de mort, je le sais, quoi qu’on fasse,
Le temps file au goulot de chaque sablier.

De blêmes croque-morts viendront m’oindre la face,
Et poser sur mon corps de quoi me rhabiller.

Une petite correction pour le V18 :



Implacable tyran de mon cœur taciturne,
Ses aiguilles réglant les arcanes du temps,
J’écoute s’arc-bouter le tic-tac de Saturne
À l écho qui lui rend un tapage inquiétant.

Finassent les hivers de leur amble morose,
Les amours de jadis s’éternisent si peu !
J’aurais aimé cueillir encor ces quelques roses,
Mais le temps m’a ravi ce que la mort ne peut.

J’avais en mon verger tant courtisé la belle,
Effeuillé ses dessous comme au détour d’un jeu ;
Il me faut à présent débourser la gabelle,
Quand je déplore aussi le sel de mes cheveux.

Intempérant, j’usai des charmes de l’automne,
La beauté s’exhalant plus douce, à ce qu’on dit.
Mais l’âge et le gâtisme ont modifié la donne,
Le miroir me désole et l’horloge a menti.

Je cultivais jadis plus d’une favorite,
De ces riantes fleurs qu’on glane en son jardin ;
Un sabot de Vénus ou quelque marguerite
Qui pigmenta mes jours jusqu’à la Saint-Martin.

Je ne sais ni comment ni pourquoi tant de grâces
Au seuil de l’agonie se peuvent oublier.
Mais sur mon lit de mort, je le sais, quoi qu’on fasse,
Le temps file au goulot de chaque sablier.

De blêmes croque-morts viendront m’oindre la face,
Et poser sur mon corps de quoi me rhabiller.

J'ai le champagne taciturne ;
Rien ne s'arrange avec le temps.
Je décolle et « tourne Saturne ! »
L'aterrissage est inquiétant.

La bacchanale est bien morose ;
Il faut se contenter de peu.
Pour me cacher le pot aux roses
Dyonisos fait ce qu'il peut

« Allez, vous me la baillez belle ! 
Ai-je dit au maître du jeu,
Auriez-vous fraudé la gabelle ? »
Je m'en arrache les cheveux.

Je suis déjà presque en automne,
Une jeunette à ce qu'on dit !
(Qui aurait frelaté la donne
Car sur mon âge j'ai menti).

Autrefois grande favorite,
Comme la rose en son jardin,
Je méprisais la marguerite ;
Ce fichu mal de Saint-Martin !

Il me faudra bien mille grâces,
Et mes pleurs pour faire oublier,
Quoi que l'on dise ou que l'on fasse
Le saignement du sablier.
Mon beau miroir m'a dit en face :
« Tu peux aller te rhabiller ! »

Plus personne pour mes bouts rimés ?
J'attends encore un peu avant de donner l'original...

Aux vêpres, ce matin, l'ange est taciturne,
C'est que ire et calvaire accompagnent nos temps.
Sur la déesse Europe, Jupiter et Saturne
Brandissent la famine comme un glaive inquiétant.

Si l'ambiance pompeuse et tragique est morose,
La Cossette planquée ne s'en soucie que peu.
Sous l'estrade du jubée sculpté de mille roses,
Elle pense vivre de rien, et que chacun y peut.

Se souvenant qu'il lui fallu pour être belle,
Seize ans et des poussières, que l'amour est jeu
Plus cruel que dîme, main morte et gabelle,
Et aussi qu'elle n'aura neige à ses cheveux.

À la fin de l'hiver l'on attend pas l'automne.
Jésus pour nous est mort, son Père nous l'a dit,
Pourtant, en lieu de cendres, cette année, il nous donne
La promesse du feu pour qui n'a pas menti.

De toutes les détresses, quelle est la favorite,
Pour ces gens qui décident d'Ėden en son jardin ?
S'interroge Cosette, remontant Marguerite
Pour se rendre vers Bueren, à messe en Saint-Martin.

Ici-bas en tous points l'on ne parle que Grâces,
Lors, en étant privé, on ne peut l'oublier...

Et des hérauts macabres veulent que guerre fasse
Aussitôt que le peuple détient le sablier...

Mais soyons justes et dignes, tenons-leur la face !
Le martyre, par là seul, viendra nous rhabiller.

(Rhabiller?..)

Merci pour ces bouts rimés Embellie !

Un dernier sursaut :


Il me paraît bien taciturne
Et même triste au fil du temps,
Sous son avatar de Saturne
Son profil semble inquiétant.

Son chant quantique est si morose
Pourtant il s’en faudrait de peu
Pour qu’il like mes smileys roses
Avouant qu’il fait ce qu’il peut.

Dans l’écran il me trouve belle
Et numérise un petit jeu :
S’il perd il me doit la gabelle
Quitte à s’implanter des cheveux.

Dernier capcha début d’automne.
Voilà, ce qui est dit est dit,
Parfois je lui laisse la donne
Et gare à lui s’il m’a menti.

Je suis sa giga favorite
Mais il doit trouver le jardin
Eternel où la marguerite
S’effeuillette à la Saint-Martin.

En lui présentant quelques grâces,
Je croyais lui faire oublier
Que l’humaine en moi, quoi qu’il fasse,
Comptait son temps au sablier ;

Là, dans un dernier face à face
L’I.A dit : « Va te rhabiller ! »