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Re : Bouts rimés
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Plus personne ? Alors voici l'original :

Épigramme sur Gresset

Certain cafard, jadis jésuite,
Plat écrivain, depuis deux jours
Ose gloser sur ma conduite,
Sur mes vers, et sur mes amours :
En bon chrétien je lui fais grâce,
Chaque pédant peut critiquer mes vers ;
Mais sur l’amour jamais un fils d’Ignace
Ne glosera que de travers.

Voltaire

Contribution du : 05/04 13:01:28
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Re : Bouts rimés
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Sacré Voltaire et sa langue de vipère !

Merci jeanphi

Je vous propose un sonnet d'un poète à mon sens peu connu, dont voici les rimes :

mystère - conçu - taire - su
inaperçu - solitaire - terre - reçu
tendre - entendre - pas
fidèle - d'elle - pas

Je n'ai pas encore composé ma part, mais cela ne vous empêche pas de commencer. A+ sous peu.

Contribution du : 05/04 13:22:49
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Bouts rimés
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mystère - conçu - taire - su
inaperçu - solitaire - terre - reçu
tendre - entendre - pas
fidèle - d'elle - pas

J’ai de nombreux amis, ce n’est pas un mystère,
J’aime le " vivre ensemble " s’il est ainsi conçu,
Permettant d’échanger, sans plus jamais se taire,
Les idées évidentes comme on a toujours su.

Je ne suis pas poète, talent inaperçu,
Moi j’écris par plaisir, scribouillard solitaire.
Vous trouverez mes mots bien souvent terre à terre
Mais le moindre conseil je n’ai jamais reçu.

Si je pouvais déjà inventer un mot tendre
Un de ceux procurant du plaisir à entendre
Je le ferais d’emblée, je n’hésiterais pas.

Ma muse voyez-vous n’est pas toujours fidèle,
Se dérobant sans cesse lorsque j’ai besoin d’elle,
Et sans son aide, non, je n’y arrive pas.

Contribution du : 05/04 16:14:13
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Bouts rimés
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Les amis, je me permets de remonter ce "bouts rimés" proposé il y a deux jours et demi, semblant être passé totalement inaperçu.

Contribution du : 07/04 21:18:07
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Colette
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Re : Bouts rimés
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Je les ai bien aperçus, Embellie, mais comme la tienne, ma muse se dérobe... jusqu'à ce petit matin fécond :


Quand vient le soir épandant son mystère,
Tout semble alors pour ma peine conçu.
Un compagnon que j’écoutai se taire
À la vesprée, hélas n’aura pas su

Me consoler. Pleurant inaperçu,
Je m’en irai, morose et solitaire ;
Je supplierai que l’on me mette en terre
Avant le jour. Pour qui n’a pas reçu

Dans son enfance une caresse tendre,
Les sentiments sont amers à entendre,
Qu’ils soient d’amour ou bien qu’ils n’en soient pas.

La solitude est ma seule fidèle,
Depuis toujours je m’anesthésie d’elle,
Alter ego dont j’emboîte le pas.

Contribution du : 08/04 06:17:43
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Re : Bouts rimés
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Idem, pas que l'inspiration fasse partie de mes préoccupations, car j'y ai très peu recours, je crois que cela peut se lire, bref, le temps me fera ici office de muse sporadique.

J'ai muté beaucoup de singuliers/pluriels :

Aux enfants le monde est mystère
Par un dieu bien étrange conçu.

Lorsqu'il faut apprendre à se taire,
Il met au ban ceux qui n'ont su.

De ceux qui passent inaperçus,
Ce dieu fait de grands solitaires.

De ceux qui possèdent la terre,
Il encaisse d'indulgents reçus.

Lorsqu'il s'adresse aux coeurs tendres,
Il frappe pour se faire entendre.

Et pour mette les monstres au pas,
Il en appelle à ses fidèles.

Cette Marie, il se joue d'elle ;
De son fils, il n'en veut pas...

Contribution du : 08/04 17:42:41
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Re : Bouts rimés
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On te pardonnera les quelques libertés prises avec la règle, Jeanphi. Une chouette série de distiques !

Contribution du : 10/04 06:09:27
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Re : Bouts rimés
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Merci Cyrill et Jeanphi pour vos belles participations.
Voici l'original :

Sonnet

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.

Hélas ! J’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et toujours solitaire ;
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite bonne et tendre,
Elle ira son chemin distraite, et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.

A l’austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle :
« quelle est donc cette femme ? » et ne comprendra pas.

Félix ARVERS 1806 - 1850

Contribution du : 10/04 10:35:16
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Re : Bouts rimés
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Embellie, merci pour la découverte ! Le petit Félix s'est bien débrouillé

Voici ma proposition :

faces – incertain – lasses – lointain – mélancolique – charmant – amant – savamment – musique -

Contribution du : 10/04 11:30:25
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Re : Bouts rimés
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Merci Embellie pour ce sonnet de Félix Arvers, sublime écriture, talentueux poète.
J'ai du retard, du retard, et encore du retard... des vers en cours de cuisson...
Mais bravo aux participants !
Je vais reviendre...

Contribution du : 10/04 11:39:32
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