Merci Mona, pour le clin d’œil aux copains du bout du monde.

Je connais bien le sonnet, mais le sujet me plait.
Au boulot !

Merci Mona ! Je ne vois pas de quoi il s'agît mais ces bouts rimés me plaisent bien... Je vais tâcher de m'appliquer pour éviter mes c..... habituelles.
Merci aussi à tizef pour nous avoir dévoilé le Conquérant de Charles quand bien même je préfère, et de loin, les Conquérants de ce cher José Maria... Bonne journée à tous !

Encalminés dans la brume ( situation assez fréquente l'été, en mer d'Iroise )

Pas le moindre zéphyr, on se croirait au nid,
Tranquilles, bien au frais sous un duvet de brume,
Mais sur les flots d'étain, les écharpes d'écume
Savent qu'on est tout près des monstres de granit.

De n'y voir presque rien, plaisamment, nous unit.
Notre bosco Youenn, à cette heure où l'on fume,
Nous conte une saga qui jamais ne finit.
Il hésite parfois, souvent son œil s'allume.

Il dit les femmes-fleurs de cette ile lointaine,
Les reines de la nuit des bas-fonds où l'on traîne
Et que les saligauds prennent pour du bétail.

Il dit le cauchemar du Hollandais qui sombre
Et navigue la nuit, piloté par une ombre,
Déployant sa voilure en un noir éventail.

Bravo Tizef, c'est vraiment superbe et sans faute (à première vue !)
Je pense Alex que tu le fais exprès en disant que tu ne reconnais pas ces rimes... Hum !

Je me suis mis à l'ouvrage et comme lundi je serai en Bretagne...


Ma maison bretonne

Sous sa coiffe d’ardoise et ses murs de granit,
Chaque soir une lampe accueillante s’allume.
L’hiver, sa cheminée offre chaleur et fume :
C’est mon havre de paix, douillette comme un nid.

Vers le fond du jardin où la plage finit,
Quand décline le jour, dans un halo de brume,
La vague vient parfois lécher de son écume
Le muret : sa caresse à la pierre s’unit.

Mon regard aperçoit une voile lointaine.
J’entends l’aboi d’un chien, une rumeur se traîne
Du pré jusqu’à l’étable où rentre le bétail.

Le soleil dans la mer lentement plonge et sombre ;
Refermant ses rayons comme un grand éventail,
La nuit couvre mon toit du manteau de son ombre.

@ Mona
Ton sonnet, une fois de plus, est un modèle du genre.
Je pense que l'auteur du poème de référence ne l'aurait pas renié.


Merci pour ton appréciation, mais ma petite histoire finit en queue de poisson. Il m'aurait fallu au moins deux vers de plus pour revenir dans la brume et conclure en beauté.
Mais c'eût été se faire siffler pour hors jeu...

Non tizef ce n'est pas assez "travaillé" : le mot "muret" pour éviter de répéter "mur" 2 fois est malvenu, on voit toujours les défauts mais ça se corrige, il faut seulement laisser reposer.
Je trouve que ton sonnet est bien ainsi, pas besoin d'en dire plus, ça se tient bien.

Comme il pleut, je me suis fendu d'un petit supplément en octosyllabes.

Le blues de l'ex-fumeur de pipe

Il grave, les matins de brume,
Un bas relief dans le granit
Rappelant comment il finit
Par casser sa pipe en écume.

Depuis bien longtemps il ne fume
plus. Ce souvenir les unit.
Le soir, bien au chaud dans son nid,
Dans un doux rêve, il la rallume.

Il la voit brasiller dans l'ombre,
Mais au réveil il est bien sombre
Et se sent moins que du bétail.

Sa jouissance est si lointaine...
Sans tabac, sans espoir, il traîne
Ses doigts de pieds en éventail.

Très réaliste ce fumeur de pipe privé de son péché, pas mignon mais si bon ! Bravo Tizef !

Ici aussi il pleut !

Un petit tour en mer d'Iroise pour répondre à ces rimes que nous a léguées José Maria par Tizef interposé...

Incertaine frontière où la Manche s’unit
Aux marches d’Atlantique en des noces d’écume,
L’Iroise a ses humeurs faites de nuits de brumes,
De tempêtes d’hiver et pièges de granit.

Aux îles du Ponant, quand l’horizon finit
Par devenir furie, un vieux phare s’allume ;
Le feu de la Jument, si la mer gronde et fume,
Rappelle au téméraire où se trouve son nid.

Sous les vents d’Ouessant, de mémoire lointaine,
Le Fromveur a toujours déroulé cette traîne
Que de sournois courants déploient en éventail.

Pêcheurs ou pigouillers, en travailleurs de l’ombre,
Raclent pourtant ses fonds, têtus comme bétail,
Sans se plaindre jamais d’un métier dur et sombre…

Vous avez le bonsoir d'un Bas-Breton et ce soir, je vous rassure, la météo est bonne...

Le "s" de brume n'était bien sûr pas invité dans ce sonnet... Sorry !