ben non Tizef, moi je ne fais pas la diérèse à ces mots, sauf sans doute vi-ci-eux (je viens de rectifier). Sinon, le sujet... la guerre encore et toujours !


1945 la libération

Finis notre air maussade et les jours ennuyeux !
Tous en chœur nous chantons et levons notre verre,
Nous voici délivrés et libre notre terre
Que ne martèle plus l'ennemi vicieux.

Le bonheur est enfin revenu dans ces lieux :
Se jettent dans nos bras les femmes que l’on serre.
Ceux qui sont revenus après cinq ans de guerre,
Ne peuvent pas assez remercier les cieux.

Les vieillards, résignés sous leurs têtes chenues,
N’osent encore y croire, ils contemplent les nues
Surpris de ne plus voir d’avions cracher leurs feux…

Pour parer aux dégâts chacun montre son zèle.
La vie est de tous temps l’aventure éternelle
Que l’homme épris de paix appelle de ses vœux.

Merci Mona,
Vous êtes le phœnix des hôtes de ces lieux

Heu....... Merci cher Tizef ! Ce n'est pas un exploit, mais avec les mêmes rimes, amusons-nous à parler d'autre chose :

Un été pourri

Le temps est à la pluie et le nuage aux cieux
Avec le gai soleil viennent d’entrer en guerre.
On nous rebat l’oreille avec l’effet de serre,
Tout ce fatras de mots devient fort ennuyeux…

Fini le bel été, le temps est vicieux :
Canicule en avril, juillet froid comme verre !
On se demande un peu à quoi pense la terre
Pour faire ainsi régner la tristesse en ces lieux ?

Le vieux chêne au grand vent courbe tête chenue,
La charmille déjà se trouve presque nue.
Phébus ne daigne plus nous brûler de ses feux.

Les marchands de sorbets abandonnent leur zèle,
La plage est désertée ; une plainte éternelle
Marmonne, mais en vain, nos souhaits et nos vœux.


BOF !

j'ai même un hiatus (peu à) ! ce n'est pas une réussite !

Hiatus peut-être mais deux pour le prix d'un (je parle des sonnets) ce n'est quand même pas mal pour une reprise... tandis que moi je galère...

Sûr d'accomplir ainsi la volonté des cieux,
Ivre de l'air du temps, il déclara la guerre
( Assuré qu'il était de le porter en terre )
Au vieil alexandrin qu'il trouvait ennuyeux.

Il détestait surtout ce sonnet "vicieux".
Aux cristaux surannés, il préférait le verre
Et l'ersatz en plastique aux frêles fleurs de serre.
Il allait les chasser promptement de ces lieux.

Hélas, il se trouva quelques têtes chenues
Qui propulsaient encor la diérèse aux nues
Et pour l'antique vers brûlaient de mille feux.

Ces braves estimaient la métrique éternelle
Et pour des "bouts rimés" déployaient tout leur zèle.
Atropos ne put donc agir selon ses vœux.

Bon, je me suis lancée à nouveau et voici ma copie:

* * *
Les humanistes

Pour ne pas déranger la quiétude des lieux
Ils s’étaient installés à côté de la serre
Où s’épanouissaient sous des parois de verre
Des plantes et des fleurs venues d’autres cieux.

A travers leurs propos parfois bien ennuyeux,
Nous arrivait alors l‘écho lointain des guerres
Qui déchiraient toujours quelque coin de la terre
Du Sud au Nord hélas en ces temps vicieux.

Sans trêve ils refaisaient avec un certain zèle
Un nouveau paradis répondant à nos vœux
Qui pourrait procurer jouissance éternelle.

Lorsqu’à la fin du jour s’assombrissaient les nues
Le calme se faisait dans leurs têtes chenues
Ils se levaient enfin pour allumer les feux.

* * *
Dans l'attente des avis de nos maîtres en la matière

Salut Marite
Au vers 4, "venues" ne va pas. Mieux vaudrait ( par exemple) "provenant d'autres cieux"
le vers 11 est "prosodiquement" correct, mais l'absence d'article fait un peu "bricolage"

Bonjour Tizef et merci pour tes remarques.
Effectivement "provenant" convient mieux que "venues" d'autant que les plantes et les fleurs ne se déplacent pas seules ...
Je vais réfléchir pour le vers 11 pour éviter cette impression de "bricolage". Bonne fin de journée.

Ben dites donc, j'en ai bavé pour un résultat qui ne restera pas dans les annales... Il y a des séries qui vous orientent sur des voies sans issue, ce fut ici le cas !

Le mythomane

Il avait, disait-il, vécu sous d’autres cieux,
Navigué sur les mers et parcouru la terre
Avec toujours au bras une femme qu’on serre,
Passant de l’une à l’autre, en cercle vicieux.

Portant plutôt bel homme, il avait d’ennuyeux,
Outre une jambe en bois, que son triste œil en verre,
Dégâts collatéraux qu’il tenait d’une guerre
Dont il taisait pourtant les dates et les lieux.

Mieux vaut se méfier de ces têtes chenues
Et toujours se garder de les porter aux nues
Quand le demi regard brille de mille feux.

François le mythomane, emporté par son zèle,
Nous faisait voyager au travers de ses vœux
Sans même avoir quitté sa Bretagne éternelle…