Dago était discret, tout autant qu'attentionné et tellement heureux de vivre ! Il a su partager ses passions avec beaucoup d'humilité, mais aussi beaucoup d'humour.

Je viens de lire son dernier poème, Chansons d'Avril, écrit quelques jours avant sa mort... Le dernier quatrain est particulièrement émouvant ! Avec un peu de retard, bravo et salut à toi Dago que j'aurais aimé connaître...

Je ne connaissais pas ce poète et c'est sans doute dommage.
Pendant que vous en parliez je planchais sur un autre aspect des rimes fournies : péché capital, après la luxure, la gourmandise !

A chacun sa madeleine…

Ah ! le subtil arôme autrefois respiré…
Ma bouche se parfume à cette gourmandise
Sur le pain du quatre heure, une saveur exquise
En moi reste imprégnée, un goût invétéré.

J’ai toujours au logis le placard restauré
Où se dressaient les pots comme saints de l’église,
Emplis de confiture et sans une ombre grise
Pour en ternir l’éclat : souvenir adoré !

Blotti de bon matin au fond de mon alcôve,
Je caressais mon chat aux allures de fauve
Et humais les odeurs, les mains dans sa fourrure.

Cette senteur subtile émanait des fruits lourds
Qui se joignaient au sucre, une alliance pure
Qui fondrait sur ma langue en larmes de velours.

Merci Mona Tes vers donnent l'eau à la bouche

Il faut vraiment être pervers pour y voir quelque péché.

Je viens de refaire connaissance avec Dago. Ce doit être le grand âge, mais j'oublie tous les noms. C'était en effet un merveilleux poète et je regrette de devoir lui rendre cet hommage posthume. Je ne savais pas qu'il nous avait quittés. Trop triste.

Très joli poème, chère Mona, que ta "madeleine" proustienne...
Le sujet est vraiment inépuisable !
Bravo, merci et bonne nuit...

Pour changer un peu, quelques rimes propres à inspirer des sonnets édifiants
famille. yeux. insoucieux, brille. charmille, cieux, silencieux, fille
cossu. pansu. maroufles, a, coryza, pantoufles.

J'aime bien l'épine a/coryza :

Il écrivait des b il écrivait des a
Mais il avait du mal avec le coryza

Ouh ! Cette façon d'enjamber ressemble à Verlaine ; me trompé-je ? Bon on va cogiter !

Une mauvaise idée

Je n’ai pas, il est vrai, tant l’esprit de famille
Que j’aime mieux la voir aussi loin de mes yeux
Que ce jour détestable où j’eus, insoucieux,
L’idée, absurde en soi, de marier ma fille.

La parentèle à l’aise, au frais sous la charmille,
Se gorgeant de mon vin, interrogeait les cieux :
Choisir un prétendant n’est pas silencieux,
Il faut s’il est bossu que sa fortune brille !

La donzelle, hautaine, évinçait le pansu,
Et voulait à la fois mari beau mais cossu,
Repoussant, dédaigneuse, au loin tous ces maroufles…

Si bien qu’en allergie, atteint de coryza,
Je dus jeter l’éponge et la gamine m’a,
Comme un toutou gentil, apporté mes pantoufles !