Bien sûr Alex, tu sais bien que l'on ne voit que les fautes d'autrui et je te remercie de me signaler celle-là, d'ailleurs bien facile à corriger :

"Athée ou bien-pensant, et même les maroufles"

C'est quand même mieux comme ça !

Bon, alors je commence par un thème "édifiant" :

La Fête-Dieu

Notre enfance a connu de merveilleux portiques
Que le soleil couchant nimbait de tous ses feux.
Le fleuve supportait un pont majestueux
Qui surplombait, fleuri, les roches basaltiques.

C’était au mois de juin, quand des fêtes mystiques
Célébraient le divin qui nous montre les cieux,
Et les grands reposoirs éblouissaient les yeux
Pendant que s’élevaient de pieuses musiques.

Il est fini le temps des « multiples splendeurs »,
Lorsque, vêtus de blanc, nous humions les odeurs
Suaves qui montaient des roses et des palmes.

L’innocence empêchait de trop approfondir
Ce fastueux Eden qui nous faisait languir…
Mais ce beau rêve a fui le long des chemins calmes.

Bonne pioche Mona . Ces rimes vont fort bien à ces réjouissances liturgiques.

Je suivais dans le noir un chaos basaltique
Où les fleurs de corail luisaient de mille feux
Lorsque, sortant du vide, apparut sous mes yeux
Le spectre échevelé d'un immense portique.

Au même instant surgit cette étrange musique,
Semblable à ces versets qui célèbrent les cieux :
Le chant du bélouga, doux et majestueux ;
Et l'océan devint étrangement mystique.

Des poissons argentés en quête d'une odeur,
De l'antique édifice animaient la splendeur
Et les algues berçaient leurs gigantesques palmes.

Ces instants fabuleux qui me font tant languir,
Les aurais-je vécus ? Je dois approfondir
Et dans mon esprit fou remettre un peu de calme.


Ouf, je ne pensais pas y arriver.

"si j'aurais su" j'aurais mis gigantesque palme au singulier
C'est le genre de faute dont on ne s'aperçoit que trop tard

Ca m'a rappelé une certaine époque de ma vie...

Quand montaient des jardins le soir mille musiques,
Je songeais que tous deux étions bénis des cieux
Car je voyais alors briller dans tes grands yeux
Le bonheur que t’offraient ces aubades mystiques.

Aux quelques flamboyants qui bordaient les portiques
Le couchant ajoutait la beauté de ses feux
A l’heure où le soleil, d’un air majestueux,
Daignait rendre à la nuit nos vieux monts basaltiques.

Nous avons tant aimé ces moments de splendeurs,
La fraîcheur des matins, la brousse et ses odeurs
Et le temps des amours sous notre toit de palmes…

De ces terres d’Afrique où sans l’approfondir
Tu vécus ta passion sans jamais te languir
Il me reste le nom de Pays des vents calmes…

J'ai un doute...Passion, diérèse or not diérèse ?

C'est très beau.
J'imagine, Alex, ton émotion lors de cette écriture .

A mon avis on fait diérèse à passion.
Mais ce que j'en dis..

Je me suis baigné à marée haute vers 14 heures et ça m'a rafraichi l'inspiration.
C'est un peu barjo, mais il y a pire

Émergeant comme un ver du magma basaltique
Un saurien géant crache à tout vent ses feux.
Une glauque lueur s'allume dans ses yeux
Lorsqu'il s'érige enfin, tumultueux portique.

D'où vient donc, se dit-il, cette étrange musique,
Du fin de la terre ou du plus haut des cieux ?
Sa voix grave se mêle aux sons majestueux
Qui saturent l'espace en un concert mystique.

Mais sa flamme et son chant, sa force et sa splendeur
Ne sauraient estomper l'épouvantable odeur
Qu'il dégage céans à chaque coup de palme.

Que faire du dragon ? Je dois approfondir
Le moi du personnage et cesser de languir :
Il n'est pas du tout sûr qu'il reste longtemps calme.

Je dois dire que vous avez fait fort, tous les deux ! J'admire votre faculté à tirer parti de tout, je n'ai pas tant d'imagination que vous deux et je reste baba à vous lire chaque fois... C'est superbe.

Bravo donc, encore et toujours !

Oui alex, passi-on fait diérèse.

Je pense Tizef que tu as voulu mettre "du confin de la terre" : pas grave !

Merci Mona, on pourrait te renvoyer le compliment

Cet exercice a toutes les vertus d'un entrainement sportif.
Il se déroule dans la bonne humeur, sans la moindre pression, mais avec tout de même une saine émulation.

NB En effet, j'ai sauté un mot, il faut lire "fin fond"