Merci Maïtre Alexandre ) pour le délai : vendredi, je vais peut-être me lancer !

Sous le roof les copains dorment en confiance.
C'est l'heure. Il va falloir que je prenne mon tour
De quart. Et dans le froid, seul sous le ciel immense,
Je suivrai cette étoile en attendant le jour.

Le fracas des brisants déchire le silence,
Il faut veiller au grain dans le chenal du Four*.
Brise contre courant, le « Plijadur » encense,
Et ses bordés de pin sonnent comme un tambour.

La Vierge* est sur tribord, blotti dans mon blouson,
Je barre le voilier qui bientôt caracole
Sur la houle apaisée tandis qu'à l'horizon

Pointe un peu de blancheur. On est loin des dangers.
Cinglant au ras des flots un goéland nous frôle.
« Erwan ? Réveille-toi, c'est ton tour de barrer ! »


*Phares à la pointe de Bretagne

Vent contre courant: se dit quand ils s'opposent provoquant une mer difficile
Encenser: secouer verticalement la proue (se dit aussi pour un cheval qui secoue la tête)
Bordés: parois du navire

Le vers 12 n'est pas fameux. Je le corrige

Pointe un peu de blancheur au delà des dangers.

Hum ! Pierrot c'est très beau, très marin, mais je croyais qu'Alexandre relevait les copies vendredi ? Donc j'attendais pour livrer la mienne... Si on peut le faire avant, je suis prête, bien que l'inspiration ne soit pas franchement au RV.

C'est quand tu veux Mona, vendredi n'étant que la date butoir !
Pour ma part je ne me suis pas encore penché sur le problème, entretien du jardin oblige !

Oh oui, le jardin... Mais comme ici il ne tombe pas une goutte d'eau, c'est difficile d'arracher ne serait-ce qu'un brin d'herbe !

Et voici ma copie ...

Accourez les amis, nous avons notre chance !
Franchissons le portail, glissons-nous dans la cour
Des maîtres érudits. C’est certain, le parcours
Est parsemé d’écueils mais ce sont les vacances !

Vite, ne ratez pas le navire en partance
Car il nous mènera, souvent avec humour,
Vers de lointains pays. Oubliez pour toujours
L’ennui et la déprime, osez la pétulance !

Les rimes et les mots arrivent à foison.
Amertume et chagrin ne sont plus de saison.
Libérons nos idées, gardons l’esprit frivole.

Voguons vers ces contrées sans peur de chavirer.
Le vent gonfle les voiles, observons la boussole,
Si nous gardons le cap nous pouvons espérer.
-----------------------------------------------
Le fond n'est pas terrible mais c'est tout ce que j'ai trouvé ...

Excellent ! C'est un très bon sonnet néo-classique car en classique pur on ne peut faire rimer singulier et pluriel ( cour-parcours, humour-toujours , chance-vacances) vu que les terminaisons en s sont considérées comme pluriel quand bien même le mot est singulier comme parcours ou adverbe comme toujours... La métrique est presque parfaite car seul le vers suivant comporte 13 syllabes :
Le /vent/ gon/fle/ les/ voi/les/, ob/ser/vons/ la/ bou/ssole...
Il aurait suffi de mettre voile au singulier et le "e" de voile devenait muet car suivi d'une voyelle, comme déprime devant osez.
Je pense que pour un coup d'essai c'est un coup de Maître ! Bravo élève Marite !

Merci Maître Alexandre, votre corrigé est très instructif. Je vais essayer de retenir;
- terminaison en ... ours considérée comme rime au pluriel même s'il s'agit d'un mot singulier.
- "voiles" = deux syllabes
" Le /vent/ gon/fle/ la/ voile/, ob/ser/vons/ la/ bou/ssole... " 12 syllabes.

Bien joué Marite

La composition de ce sonnet justifie à elle seule l'existence de ce tout nouvel exercice d'écriture.
Je parie que ce n'est que le premier d'une famille nombreuse encore en gestation.