Merci Mona de me rappeler ce beau poème. Quelle maîtrise, quel rythme, quelles images !
Allez, je propose de changer de siècle, avec ces rimes :

valeur - cieux - précieux - couleur
bonheur - gracieux - lieux - honneur
blanchissants - roses - resplendissants
libéralité - encloses - immortalité

Bon courage !

Bon merci à toi Meleagre, je viens de perdre une heure de boulot !!!! Mais j'ai trouvé cet exercice très amusant !!! Voilà ma petite tentative :

J’en ai eu de toute sorte et de valeur
Leur dévoilant le mystère des cieux
Expliquant ce qu’ils avaient de précieux
Dans la nuance de leurs couleurs.

Grisées par cette impression de bonheur
Le ton de ma voix et mes gestes gracieux
Elles en oubliaient la misère des lieux
Perdant leurs illusions et leur honneur.

Chaque soir aux rayons de lune blanchissants
Je parsemais mon sanctuaire de roses
Pour le faire paraître resplendissant

Prêt à offrir mes coupables libéralités
Pour des créatures prudes aux vies encloses
Les faire goûter à cet instant d immortalité

De qui est ce sonnet, Méléagre ? Il n'y a que 2 rimes féminines pour 12 rimes masculines, cela me semble assez étrange, non ?

Je rejoins Mona.
Même si ce n'est qu'un jeu, respectons l'alternance des rimes féminines et masculines.

Bienvenue Agueev dans ces Bouts rimés, et bravo pour ta participation ! Un érotisme voilé et poétique ; je ne savais pas que ces rimes pouvaient conduire à ça.
Oui, Mona, c'est bizarre, ces 12 rimes masculines. Pourtant, c'est du Du Bellay. De quand date la règle sur l'alternance entre les rimes masculines et féminines ?

Vite fait sur le gaz

Pour un poème de valeur,
De ceux qui nous portent aux cieux,
Il nous faut des mots précieux
Et des syllabes de couleur.

Nous écrirons avec bonheur
Des vers légers et gracieux
Qui nous vaudront en tout lieux
La gloire et le tableau d'honneur.

Nos cheveux seront blanchissants,
Mais on nous couvrira de roses
Et de lauriers resplendissants.

Fêtons la libéralité
De nos diérèses encloses
Et rêvons d'immortalité.



je pense qu'on fait la diérèse à li-eux

Bien vu tizef ! pas trouvé grand chose d'original mais voici le travail... avec un joker !

Embrigadés un jour au nom de nos valeurs
A Verdun, Cassino, comme sous d’autres cieux,
Ils ont donné leur vie à titre gracieux
Pour défendre une terre où flottaient nos couleurs.

Arrachés à la brousse et ses humbles valeurs,
Ils ont vécu l’enfer, connu mille lieux
Comme chairs à canons et renforts précieux
Sans se voir pour autant comblés par les honneurs.

Au quatorze Juillet, près des tombes encloses,
Où nul ne vient jamais déposer quelques roses,
Il est parfois un homme au casque blanchissant…

Tirailleur ou spahi, boubou resplendissant,
Figé face aux tombeaux de l’immortalité,
Il songe aux Africains morts pour la liberté*…

l...

Bel hommage d'un "africain" à d'autres africains
Ça me donne envie de revoir le film "Indigènes"

lieux, cieux, vieux : pas de diérèse (ce sont des exceptions) et moi je n'ai pas d'idée ! ce doit être la faute des rimes masculines ! mdr.

Je ne sais pas de quand datent les règles du sonnet, mais je sais que dans tout poème il faut faire alterner les féminines et les masculines (sauf exceptions, bien entendu, et là Joachim a dû en bénéficier...)

bon, vite fait, en décasyllabes :

Je pris maîtresse de haute valeur
Pour monter près d’elle aux septièmes cieux.
Je pris tout son temps, jugé précieux,
Car de mon argent elle vit couleur…

Ma fortune, en fait, causa son bonheur
Et j’eus, en échange, un corps gracieux
Qu’elle me donna sans honte en ces lieux
Que l’on dit partout être sans honneur…

Lorsque ses cheveux seront blanchissants,
Que son teint fané ne sera plus rose,
Finis les yeux doux et resplendissants

Qui quêtaient de moi libéralité,
Afin d’accorder dans sa chambre close
Un plaisir trompeur d’immortalité…