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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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14/08/2009 22:41 De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Pour des poèmes faits en vitesse, vous vous en tirez bien ! Mona, ton sonnet a un faux air de Ronsard ("Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle"... Là aussi, érotisme (au masculin, décidément) et poésie font bon ménage. Oui, Alex, rendons hommage aux combattants oubliés, ils le méritent bien. Bel art poétique, Tizef, j'attends avec impatience les roses et les lauriers !
Bon, à mon tour de m'y coller, je n'y ai pas passé bcp de temps non plus, j'espère que je ne me suis pas trompé dans les diérèses. Le bonheur Chacun a ses moyens de chercher le bonheur. Le dévot en priant espère dans les cieux, L'avare compte bien sur son or précieux, Le chevalier combat en quête de l'honneur, L'artiste le dépeint d'une belle couleur, Le galant l'aperçoit en un ris gracieux, L'aventurier l'explore en d'innombrables lieux, Le moraliste en fait la plus haute valeur. Celui du Petit Prince est mort avec sa rose, Cendrillon l'a perdu, par sa marâtre enclose. Andromaque le pleure, avec sa liberté. Par mes œuvres ailées, mes vers resplendissants, Je le cherche toujours jusqu'aux cieux blanchissants, Pour qu'un heureux poète ait l'immortalité !
Contribution du : 01/09/2011 23:15
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin." Proust "L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait." Bernanos |
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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14/08/2009 22:41 De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Je vous mets le poème d'origine, en version originale : le 2e des "Cent quinze sonnets à la louange de l'Olive" , et, ma foi, un des plus (un des seuls ?) intéressants. Si je me souviens bien, Du Bellay est un des premiers qui, au milieu du XVIe siècle, ont transposé dans la littérature française l'art du sonnet italien, représenté par Pétrarque. Donc les règles de l'alternance n'étaient peut-être pas tout à fait établies.
D’amour, de grace, et de haulte valeur Les feux divins estoient ceinctz, et les cieulx S’estoient vestuz d’un manteau precieux A raiz ardens, de diverse couleur. Tout estoit plein de beauté, de bonheur La mer tranquille, et le vent gracieulx, Quand celle là naquit en ces bas lieux Qui a pillé du monde tout l’honneur. Ell’prist son teint des beaux lyz blanchissans, Son chef de l’or, ses deux levres des rozes, Et du soleil ses yeux resplandissans. Le ciel usant de liberalité Mist en l’esprit ses semences encloses, Son nom des Dieux prist l’immortalité.
Contribution du : 01/09/2011 23:21
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"Chaque jour je me considérais comme sur le seuil de ma vie encore intacte et qui ne débuterait que le lendemain matin." Proust "L'avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l'avenir, on le fait." Bernanos |
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Re : Bouts rimés |
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Visiteur
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En effet, Méléagre chacun a sa recette du bonheur.
La rapidité avec laquelle nous avons tous composé vient de ce que les rimes étaient peu ou prou dans le même champ lexical ( sans pour autant être contraignantes, vu la diversité des sujets ) Une fois posé le premier vers, les suivants venaient tout naturellement au fil de la plume. Sans transition, au musée de Quimper il y avait cet été une expo " de Turner à Monet" consacrée à la Bretagne. Au mur il y avait quelques poèmes. Entre autres celui dont j'ai sorti ces rimes. pensif, bretonne, monotone, if. convulsif, automne, moutonne, récif triste, améthyste, saphir insaisissable, réfléchir, sable Ce ne devrait pas être trop difficile.
Contribution du : 02/09/2011 08:30
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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23/03/2011 21:54 De France
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Pas très gai tout ça...
L’homme solitaire Dans la plaine déserte un vieil homme pensif, Venu se recueillir sur la lande bretonne, Contemple l’horizon, et la mer qui moutonne Rejette son écume en remous convulsif. Il voit se balancer la cime d’un grand if Dans l’ancien cimetière où le vent de l’automne Entame pour les morts sa plainte monotone, Puis s’en va caresser la pointe du récif. Sauvage, abandonné, le paysage est triste, Malgré les flots brillants aux reflets d’améthyste Et le ciel qui le soir se pare de saphir… Il flotte dans l’air pur ce souffle insaisissable Qui pousse l’âme humaine à geindre ou réfléchir Quand ses espoirs déçus se meurent sur le sable.
Contribution du : 02/09/2011 10:53
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Re : Bouts rimés |
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Chevalier d'Oniris
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29/08/2011 14:59 De Paris
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Effectivement... Cela ne m'a pas inspiré de visions très joyeuses non plus...
Elle avait toujours son air pensif, Un parfum salé et des couleurs bretonnes, Le regard fixé sur la mer fade et monotone En rêvant de jardins dorés, teintés de bois d’if. A l’aube, réflexe automate et convulsif, Telle la chute folle du feuillage d’automne, Elle suivit le vent et sa tourmente moutonne Pour contempler la profondeur des récifs. Les bras ballants et les yeux tristes, Alors que le ciel gronde en éclairs d’améthyste, Elle lance un bijou d’or et de saphir. La solitude et sa peine insaisissable, Ont offert tragiquement, sans réfléchir, Sa chair et son sang à la froideur du sable.
Contribution du : 02/09/2011 11:25
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Re : Bouts rimés |
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Visiteur
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En effet, Mona, ce n'est pas gai, c'est romantique.
On est dans le pays de Chateaubriand, qui ne passait pas spécialement pour un joyeux drille.
Contribution du : 02/09/2011 11:28
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Re : Bouts rimés |
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Visiteur
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Aujourd'hui 17 heures ! Mer et ciel d'un bleu saphir, moral au beau fixe... Je vais me baigner !
Du marcheur de l’estran, taciturne et pensif, J’ai sans doute hérité ce parler monotone Qui s’accorde si bien à la langue bretonne, Antidote à coup sûr du rire convulsif. Il est vrai que parfois, à l’abri d’un vieil if Que s’emploie à coucher la bourrasque d’automne, Figé comme un amer face au flot qui moutonne, Je parais pour le moins aussi gai qu’un récif. Préférant mes granits aux fines améthystes, Rubis et diamants, mes jours ne seront tristes Que privés d’océan, qu’il soit gris ou saphir. Ce bonheur, que l’on dit souvent insaisissable, Je l’ai redécouvert sans trop y réfléchir En parcourant l’Iroise et ses plages de sable…
Contribution du : 02/09/2011 17:18
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Re : Bouts rimés |
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C'est vraiment très bon. Rien à jeter.
J'ai bien aimé le vers 8, assez inattendu. Rien ne vaut le Finistère en septembre. En mer, entre les cailloux, on a l'impression d'être le centre du monde.
Contribution du : 02/09/2011 17:45
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Re : Bouts rimés |
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Expert Onirien
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14/08/2009 22:41 De "A mi-chemin de n'importe où" (Devos)
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Bravo, Mona, un poème très touchant, plein d'émotions, avec des accents de Chateaubriand, qui ne devrait pas se sentir trop dépaysé
Pas mal, Alexandre, j'aimerais aussi pouvoir me baigner dans la mer bretonne (où j'ai passé beaucoup de vacances quand j'étais petit). Une mention spéciale aussi pour le vers 8. Agueev, votre poème est intéressant, avec des expressions assez bien choisies, une tonalité poétique. Mais le rythme est parfois étrange, avec des alexandrins mêlés à des vers de 9 (v. 1), 11 (dernier vers) ou 13 syllabes (v. 6) ; et des "e" muets pas toujours prononcés comme il faut. De mon côté, j'ai récrit la fin des Travailleurs de la mer, de Victor Hugo ; une scène qui m'a beaucoup marqué du haut de mes 14 ans... Gilliatt progressait sur la grève bretonne Qu'il connaissait par cœur, d'un grand pas convulsif, Fouetté par le vent capricieux d'automne, Absorbé, soucieux, tête baissée, pensif. Sans écouter le chant des vagues monotone, Sans même s'arrêter auprès de son vieil if, Il traversa l'estran où la vague moutonne Puis, au milieu des eaux, s'assit sur un récif. Tout semblait s'arrêter. Sans pouvoir réfléchir, Il rêvait de tout cœur au regard de saphir De Déruchette aimée, à ses yeux d'améthyste. Sur un frêle bateau, fugitif grain de sable, Il la voyait partir au loin, insaisissable Avec Ebenezer. Le flot l'engloutit, triste.
Contribution du : 03/09/2011 00:22
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Re : Bouts rimés |
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Avec Victor Hugo, revu par Méléagre, on est encore en plein romantisme.
Ma première ébauche ressemblant un peu trop au sonnet d'Alex, j'ai carrément changé de région. Par un beau crépuscule en ce début d'automne, Assis à la fenêtre, un gardien pensif Contemple sous le vent le flot bleu qui moutonne Et vient, éblouissant, briser sur le récif. Il lit sans se presser Restif de la Bretonne, Et part de temps en temps d'un rire convulsif. Certes, me direz-vous, c'est un peu monotone, Mais que ferait-il d'autre en haut du Château d'If ? Lorsque s'est embarqué le tout dernier touriste, Sur cet ilot cerné d'une mer améthyste, Qui les jours de grand beau semble un lac de saphir, Jour après jour, le temps s'écoule, insaisissable. - Pourquoi suis-je en ce monde ? A quoi bon réfléchir, Le fort semble ce soir comme un château de sable.
Contribution du : 03/09/2011 07:56
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