Ce n'est pas du tout du plagiat, Mona. Tu as choisi à peu près la même situation, mais une toute autre tonalité, un autre rythme, ce qui fait un sonnet très différent et très bien bien maîtrisé. J'aime beaucoup cette apparition des singes... Et bien vu, de donner un autre sens à "cheminée", je n'aurais pas penser à ça !
Je vois que ce bout de souffle produit quand même des œuvres inspirées ! Repose-toi, Mona, j'espère que ces problèmes de santé vont passer.

Alors, c'était quoi, le sonnet d'origine ?

Pour la prochaine série, je vous propose :

Profondes --- dirait --- fécondes --- secret
blondes --- attrait --- ondes --- forêt
autre --- vôtre --- yeux
âme --- madame --- vieux

Merci Mona, pour ton appréciation.

Tu sembles moins enthousiaste que Méléagre à l'idée de jouer au Robinson. Quoique, avec un Vendredi...

Tous mes voeux Mona, Rétablis-toi vite.

Voici le sonnet de Jean VAUQUELIN DE LA FRESNAYE   (1535-1607)

Ici seul je me plains, Ô Fresnaie-au-Sauvage,
A toi de mes ennuis ; et ce bois m'est témoin,
Ces champs et ces beaux prés, du lamentable soin
Qui souvent m'accompagne au bord de ce rivage.

Quand je me vois, Fresnaie, en ton bois, en l'ombrage,
Racontant ma tristesse en quelque sombre coin,
Je suis comme un rocher, hors du péril au loin,
Qui bien aise raconte un évité naufrage.

Je t'ai de mes aïeux : tandis que je serai,
Comme en lieu que plus j'aime, en toi je me plairai,
Si contraire ne m'est de Dieu la destinée,

Ulysse voyageant de même en divers lieux,
De Circe et Calipso refusa l'heur des dieux,
Pour revoir de plus près fumer sa cheminée.

Je me joins à Zef et Meleagre pour te souhaiter un prompt rétablissement... Repose-toi autant qu'il le faut, nous assurons l'intérim ! Bonne soirée et prends soin de toi...

Je vous remercie chers amis de votre sollicitude, le cardiologue consulté hier m'a dit que ce n'était pas le coeur, un souci de moins ; quand la pompe remplit son office tout devrait aller bien. Attendons la suite... Mais je peux toujours rimailler. Demain Oniris me publie mon "Transcendance" remanié, que demander de plus ?

Tenez, chère Mona, on dit que c'est bon pour le coeur !

Un mari fort marri...

Imaginez ma mie un homme qui dirait
Accostant une brune, ou bien même une blonde,
Voulez-vous visiter mon alcôve profonde,
En la faisant jurer de garder le secret ?

Ce faquin aurait-il pour vous un quelque attrait,
Vous que je sais sensible à la belle faconde ?*
Pourriez-vous résister à cette mauvaise onde
Qui fait de toute femme une biche en forêt ?

Vous ne répondez point, qu’avez-vous donc madame ?
Serait-ce mon discours qui trouble ainsi votre âme
Ou bien, comme mari, me trouvez-vous si vieux ?

Je voulais simplement, vous parlant de cet autre,
Savoir si quelque amant trouvait grâce à vos yeux
Depuis que, fort marri, je ne suis plus le vôtre…

*Joker, pas pu résiter à la faconde...

On l'imagine bien, ce notable du XIXème, se piquant de poésie et interrogeant son épouse pour savoir si, le cas échéant, il risquerait de se voir affligé d'une paire de cornes.
Mais se fendant tout de même d'un jeu de mot afin de montrer à la cruelle que s'il a perdu sa vigueur, il lui reste tout de même un peu d'esprit.

C'est vrai Alex que le rire est bon pour le coeur, mais de ce côté ça va, merci. En tous les cas j'ai bien ri, c'est vraiment bien trouvé, je ne sais pas si je vais être aussi inspirée...

Difficile de ne pas mettre ce poème au masculin...


Vos yeux

C’est une source claire, une énigme profonde
Qui me met en émoi ; si calmes qu’on dirait
Qu’ils veulent retenir quelque étrange secret
Surtout lorsqu’ils sont clos sous votre frange blonde.

Je ne sais que tenter, ma parole féconde
Ne semble pas avoir pour vous le moindre attrait.
Votre regard se perd dans la douce forêt
De vos cheveux d’or fin qui coulent comme l’onde.

Des prunelles de feu, de glace chez les autres
Ne me font pas d’effet, ce ne sont pas les vôtres…
Je n’aime à contempler que l’azur de vos yeux.

Et, si vous le voulez, je demande, Madame,
Votre main dans la mienne avant que d’être vieux,
Pour posséder enfin les miroirs de votre âme.

Je m'aperçois que j'ai fait une erreur, j'aurais dû commencer par les rimes masculines. Tant pis !