Et ben les biquets, entre hypokhâgne et mignards à la mamelle nous avons vraiment le choix !
Pour moi, c'est le mot mamelle (comme c'est bizarre !) qui m'a mis sur la voie. J'avais pensé à Remus et à son frangin dans un premier temps mais c'était trop proche du sonnet de départ... d'où mes labourages et pâturages.
On va peut-être attendre l’œuvre de Meleagre avant de dévoiler la source de ces rimes, c'est vrai, pas si simples à traiter...
En attendant, si quelqu'un (e) a une autre idée, pourquoi pas...

TIENS DONC ALEX, j'avais aussi pensé à Romus et Romulus pendus aux mamelles de leur louve, mais pas du tout aux 2 mamelles de la France de notre cher Sully... comme quoi il y a plus de cervelle dans plusieurs têtes ! Par contre la langue bien pendue nous a été commune et pourtant je n'ai lu ton oeuvre qu'après avoir fini mon sonnet...

Il faudrait peut-être attendre Méléagre avant de proposer autre chose, non ? Je sais que nous sommes insatiables, mais bon... Tant pis, pour vous faire patienter je vais vous mettre mon ourse, même si ça n'est pas trop achevé... Vous ne m'en voudrez pas ?

Meurtre dans les Pyrénées*

Ils naquirent tous deux à l’ombre d’un rocher,
Aussitôt empressés à chercher la mamelle
Qui, fort heureusement, avait une jumelle,
Pour apaiser leur faim et leur soif étancher.

Deux jolis oursons bruns qu’il nous fallut chercher
Pour répertorier la naissance nouvelle,
Et surveiller pour eux la nature cruelle,
Occupée à tuer plus souvent qu’à lécher.

Ils ne gênaient personne au désert des montagnes,
Il a fallu pourtant que, venu des campagnes,
L’homme tire leur mère, abattue en plein flanc.

Morte l’avons trouvée et sa toison tendue*
Séchait aux branches d’arbre, ignoblement pendue :
La terre s’abreuvait des flaques de son sang.

*(fait-divers réel)

Oui, je m'en souviens de Canelle ! C'était en 2004 mais j'ai toujours cru qu'il n'y avait qu'un ourson. A cette époque j'avais écrit ce truc assez maladroit :

Au fond d’une vallée
Des montagnes de France
Un ourson esseulé
Va mourir en silence

L’homme a tué sa mère
D’un seul coup de fusil
Car Cannelle en colère
Protégeait son petit

Alors il s’est enfui
Recherchant sa tanière
Apeuré et transi
Aux portes de l’hiver…

Novembre 2004

Merci Mona ! Pour le reste, c'est d'accord, on attend Meleagre...

Pas si maladroit que ça. Pour moi, une simplicité parlante et sincère.

Oui alex il n'y avait qu'un petit de Canelle, mais c'est à cause des mamelles jumelles que j'en ai mis deux. Et puis j'ai arrangé la fin, car le chasseur n'a sûrement pas dépouillé la bête pour avoir sa peau, il a eu assez d'ennuis comme ça... Ton poème est simple et touchant et plus véridique que le mien qui peut sans doute se présenter comme ça dans les pays où il y a beaucoup d'ours et des chasseurs autorisés à les tuer.

Merci Méléagre de nous avoir permis de souffler un peu.

Je commençais à être un peu sonné par ces cadences infernales ( un sonnet par jour!)

J'ai profité de cette pause pour jeter un œil sur le règlement de ce Site et j'ai constaté qu'en classique, la forme shakespearienne était admise.
Tout en respectant scrupuleusement les règles de la prosodie, mais avec des rimes différentes aux quatrains, l'exercice ouvre carrément le champ des possibilités.

Ce ne serait pas une mauvaise idée que d'en proposer from time to time. Isn't ?

Salut Tizef ! Pour ce qui est des cadences "infernales" il ne tient qu'à nous de freiner un chouia ; par exemple, et à tour de rôle, une série de rimes tous les trois jours...
Pour la forme shakespearienne, je n'ai rien contre. En traversant le Channel, ça élargira le champ de nos activités...

C'est vrai que nos cadences deviennent infernales et que l'on finit par devenir addicts.
Je n'ai rien contre la forme shakespearienne, sauf que pour moi ce n'est pas un vrai sonnet, mais après tout pourquoi pas ? Si tu as des rimes à proposer, Tizef, on peut toujours essayer...

Vous m'attendiez peut-être. Il est tard. Me voici. (ah non, ça c'est déjà fait.)
Je pensais qu'en rentrant j'aurais déjà trois séries de retard... C'est cool si ça nous a permis de souffler un peu. Je m'aperçois aussi que depuis que je fais ces Bouts rimés, je passe moins de temps sur le reste du site (commentaires, groupes de lecture). Mais quand on pense à VH qui écrivait des dizaines et des dizaines de vers avant le petit déj...
Ouah, une série très riche, avec de nouveaux participants, et des propositions très différentes ! Beaucoup d'humour et de légèreté dans vos sonnets, alors que ces rimes m'ont orienté vers une toute autre piste. Je ne connais pas le poème d'origine, mais j'ai pensé à Romulus et Rémus, à cause des mamelles...


La louve allait au fleuve en voulant étancher
Sa soif inexorable et laver ses jumelles.
Elle entendit alors des complaintes cruelles
Et vit deux bébés nus, en pleurs sous un rocher.

Elle s'approcha d'eux tendrement pour lécher
Leurs visages luisants, et tendit ses mamelles
Pour leur donner du lait et des forces nouvelles.
Elle les adopta. Nul ne vint les chercher.

Après avoir grandi dans les vertes montagnes,
Romulus fonda Rome aux nombreuses campagnes.
Rémus franchit l'enceinte. Il lui perça le flanc.

Le passant qui voit Rome à ses pieds étendue
Se rappelle toujours de la bouche pendue
A la louve, et qu'un frère a répandu son sang.