Là Brabant, c'est du lourd !

J'en profite pour corriger mon vers 2 qui devient:
"Je trouve ce matin cette agréable chose '

Chapeau à tous !

Brabant, j'espère que vous ne m'en voudrez pas de relever un doublon :

En un terreau puissant perçoit la fleur éclose
Dont la beauté d'airain tel un lys pur repose.
Des sens exacerbés c'est l'élixir puissant

Quelle productivité ! Déjà 4 sonnets en une demi-journée !

Mona, ton sonnet philosophique est rudement bien mené. J'accroche un peu sur "Le pratique usuel", pas très explicite ; et je ne cautionne pas idéologiquement les tercets ("Il s'invente le ciel"...), mais la démonstration est limpide et riche, avec des réminiscences de Descartes et d'Archimède. En fait, pourquoi on ne peut pas donner comme titre une expression du poème ? Sinon, tu peux aussi l'appeler "Humain, trop humain" (ah, c'est déjà pris ? ).
Ton 2e sonnet est savoureux aussi. Le titre m'a permis de mieux comprendre le 2e tercet à la relecture, et que c'est savoureux ! Dans "je chemine pensant", ne faudrait-il pas une virgule (je chemine, pensant : ) ?
D'ailleurs, merci Mona pour tes compliments, tu vas me faire rougir. Oui, ces bouts rimés, avec votre aide et celle de Sorgel, m'ont permis de connaître et d'appliquer un peu mieux les règles classiques, mais j'ai encore plein de progrès à faire !

Tizef, je n'aimerais pas être cet alter ego (d'ailleurs, pas "égo" : pas d'accent en latin) !! Cette épître est un chef d'oeuvre d'ironie. La chute incisive m'a fait exploser de rire, et comprendre à la relecture le double langage de tout le poème... Chapeau !
Brabant, jeune adoubé, tu te mets aussi aux sonnets philosophiques, et il est bien mené, à travers le regard de Prométhée et l'expression de Pascal. Là aussi, j'aurais mis quelques virgules dans le dernier tercet. Mais une belle progression dans le propos et la révolte.

Bon, euh, mon sonnet arrivera... demain ?

J'aime ton sonnet-dérison Tizef, mais là tu t'égratignes tout seul : si ton talent est caché... je ne m'en suis pas aperçue, je le trouve au contraire bien en vue et personne ici ne me contredira... Tu fais aussi preuve d'une facilité déconcertante.

Brabant, une fois de plus tu nous montres une érudition qui m'abasourdit. Les mots sont recherchés et la qualité de la prosodie s'améliore d'autant.
Je suppose que Prométhe-us fait diérèse pour le nombre de pieds ?

Bien au contraire, je te remercie d'avoir relevé ce doublon, Bulle. Le sonnet classique n'est pas encore mécanique chez moi :
"En un terreau fécond " ? est peut-être redondant, mais pas forcément, il s'agit de faire éclore le millepertuis aux mille piqûres de la colère...

Merci pour ta vigilance, je compte encore et toujours sur ton oeil exercé :)

Diérèse oblige Mona :) Merci pour ta gentillesse !

Tiens, je n'avais pas vu le doublon pourtant bien apparent. Il m'arrive aussi souvent la même chose et c'est interdit dans un sonnet. Le titre lui-même ne doit pas reprendre un seul mot du corps du sonnet. Il y a aussi cette question d'échos dont nous ne nous soucions guère ici et que, pourtant, il faut absolument éviter dans un sonnet bien construit. Nous en reparlerons si cela vous intéresse. Mais il faut avouer que cela accroît considérablement la difficulté.

Tu nous expliqueras cela Mona... Mais il faut avouer que nous travaillons nos sonnets en un temps extrêmement réduit, donc il s'agit davantage d'un jeu acrobatique que de versification destinée à l'immortalité, encore que vous fassiez tous et seule des choses admirables !

Bon, finalement, ça arrive aujourd'hui, et deux pour le prix d'un ! Il suffit d'emmener les rimes avec soi, et d'y penser en marchant, en attendant...
Celui-ci, ça m'a fait beaucoup de bien de l'écrire ! Tout ceci n'est que trop vrai, mais heureusement c'est du passé


Les illusions perdues

Ah ! J'étais enfin prêt ! J'avais hâte, en pensant
Faire fructifier des âmes juste écloses,
Éduquer aisément ces jeunesses disposes
Où le mauvais esprit serait encore absent.

Un constant feu sacré me guidait, agissant
Comme un vif aiguillon. Devant ces bouilles roses, *
Je rêvais d'accomplir déjà de grandes choses.
Mais, hélas ! Devant moi, l'obstacle était puissant.

Manon dort. Ludovic bavarde. Paul épie
L'instant propice et lance une boulette. Impie !
Je me retourne : André sous la table est caché !

Violette en plein cours se farde la paupière.
Louis parle tout haut. Côme a presque attaché
Un gros poisson d'avril dans mon dos. Tais-toi, Pierre !

Le deuxième est un peu plus gai
(Vous me passez les présents de narration ?)


Il était une fois un calife puissant,
Ayant tout à ses pieds : courtisanes disposes,
Magnifiques trésors, fleurs fraîchement écloses,
Fidèles mamelouks, même un singe pensant.

Il était le seul maître au pays, agissant
A sa guise. Il réglait à lui seul toutes choses,
Et jonchait nos chemins de piquants ou de roses.
Mais, plongé dans un rêve, il avait l'air absent.

Dans son palais doré, par la vitre il épie
La charmante danseuse. Une enfant, une impie ?
En la voyant si libre, il se sent attaché.

Ah ! Qu'il aimerait vivre avec elle et caché !
Un regard chatoyant à travers la paupière
Ardente avait ému son triste cœur de pierre.

Meleagre, notre patience est récompensée car tu nous sers ici deux mets de choix.
Dans le premier, tu évoques avec un humour triste la déception du jeune prof plein d'idéal devant une classe de chenapans. Je me suis senti concerné par les trois dernières syllabes (je m'appelle Pierre lol)
Dans le e second, un puissant calife subit les affres du démon de midi. Le présent de narration est fort bienvenu, il apporte de la vivacité.
En tout cas, merci pour ces deux lectures matinales.