Citation :

C'est que tu crois me connaitre, Toc, mais comme la plupart des gens tu ne vois que la pointe émergée de l'iceberg. Un autre moi est enfoui, immergé, immense ; seuls ceux qui persévèrent, et à qui je le permets, y ont accès... Mon authenticité réside dans cette partie, et me contraint à l'honnêteté.

Je te souhaite un bel été !

Bonjour Pouet,

Merci de vous être arrêté sur mon texte. Vous n'avez pas aimé, tant pis, mais je me rends compte que si les compliments font bien sûr plaisir, je suis plus à l'aise quand il s'agit de répondre à des critiques. Je ne vais pas vous faire changer d'avis, hein, mais juste vous donner mon point de vue sur vos remarques.

Je ne reviendrai pas sur la génèse de ce texte parce que ça n'est pas une excuse. Vous trouvez l'évocation du débarquement inutile, voire complaisante dans un souci d'en rajouter dans le sanglant. Mais en même temps, vous reprochez au texte son manque d'originalité. Peut-être cette évocation aurait-elle pu combler ce besoin de nouveauté, pas de chance, ça n'a pas fonctionné pour vous. Sinon, elle a un autre intérêt que celui auquel vous attribuez son évocation, elle permet de saisir comment le narrateur a perçu ce massacre. La psychologie, pour moi, ça n'est pas forcément plaquer les caractéristiques du héros sous les yeux du lecteur, c'est aussi lui faire comprendre, par petites touches, comment il est, ce qu'il pense (et contrairement à vous, je ne le vois pas du tout, mais alors pas du tout, comme un beauf bas de plafond, loin de là même, je doute qu'un beauf bas de plafond aurait les pensées qu'il exprime, cette nostalgie à l'odeur un peu douceâtre, presque écoeurante, par exemple, et allez me trouver un beauf bas de plafond qui évoque ainsi ses souvenirs d'enfance, ça m'intéresserait de le connaître). Vous me reprochez de ne rien savoir sur le "gugusse" ou presque, mais je crois tout simplement que vous vous en êtes fait une idée tout seul, et vous en avez parfaitement le droit, mais dont je ne suis pas vraiment responsable. C'est le jeu de toute lecture, le texte n'est plus que ce que le lecteur décide d'en faire.

Quant à l'âge de la gamine, il faut juste lire entre les lignes. Là encore, tout n'est pas forcément dit, mais induit avec une petite dose d'ambiguïté que le lecteur lève ou non, selon son envie. Vous avez décidé au départ que c'était une jeune femme. Bien sûr, c'était le but, mais je ne vous l'ai pas écrit expressément, on est dans le mensonge et si je vous ai trompé dans un premier temps, alors j'ai bien fait mon travail, même si vous me le reprochez ensuite (vous ne seriez pas un peu mauvais joueur ?). C'est drôle, sur un autre texte, certaines me reprochaient trop d'explicite. Là, vous auriez voulu que je le sois plus. C'est normal, il est rare de pouvoir satisfaire les envies et les goûts de chacun.

Je suis content de votre intervention parce que finalement, je me rends compte que j'aime bien ce petit texte, alors qu'au départ, vraiment bof..., et que j'ai envie de le "défendre". Tout est relatif, hein, vous ne l'avez pas attaqué au bulldozer et quand bien même, vous en avez tout à fait le droit.

Et puis, je craignais que ce texte soit publié dans l'indifférence générale et en fait, non, il suit son petit bonhomme de chemin, cahin-caha et c'est bien sympathique !

Merci pour votre retour.

Les "réflexions" du narrateur que je cite ne sont pas, à mon humble avis, d'une hauteur de vue, ni d'une qualité réflexive particulièrement poussées, mais ce n'est que mon avis.

"Beauf pas de plafond" n'est peut-être pas très adapté, j'en conviens aisément. On peut aussi, soit dit en passant, être un gros connard sentimental, hein... Si ça vous intéresse d'en connaître, je peux vous trouver ça je pense.


Je suis d'accord avec vous quand vous dites "La psychologie, pour moi, ça n'est pas forcément plaquer les caractéristiques du héros sous les yeux du lecteur, c'est aussi lui faire comprendre, par petites touches, comment il est, ce qu'il pense", je n'ai jamais prétendu l'inverse. Il m'a toute de même manqué un peu de matière, il y a pour moi trop de trous à combler.

Concernant l'âge d'Elise dans ce passage:

"Je dis ça, mais ça n’est pas tout à fait vrai pour Élise. Tout à l’heure, dans la voiture, juste avant qu’on arrive devant le sentier, j’ai commencé à fredonner La nuit, je mens de Bashung, presque sans y penser, simplement parce que j’étais heureux. J’ai senti l’émotion qui la gagnait. C’est ma chanson préférée et le fait qu’elle y soit sensible aussi m’a touché. Je lui ai pris les mains et je les ai portées à mes lèvres tout en gardant les yeux sur la route, on ne sait jamais. Ça a été un moment suspendu, presque irréel, que je vais garder longtemps en mémoire. Je lui ai avoué un peu plus tard, au moment de sortir de la voiture, je voulais qu’on partage ça ensemble. Je n’aurais peut-être pas dû. Élise s’est mise à pleurer. Je l’ai prise dans mes bras. Elle est tellement sensible. Mais c’est aussi pour ça que je l’aime. Je suis content de voir que je ne me suis pas trompé. "

On a vraiment l'impression qu'il s'agit d'une femme adulte: l'émotion pour la chanson, le fait qu'il embrasse ses mains etc etc... On voit mal la "petite fille" ici.

Et puis on comprend pas si c'est une rencontre récente ou pas. On aurait tendance en lisant ces lignes à dire que non.

Alors je comprends qu'on puisse "brouiller" les pistes mais bon.

Sinon je ne vois pas trop en quoi je suis "mauvais joueur", je vous livre mon sentiment, certainement un peu désordonné soit, mais je n'ai aucune volonté de jouer, d'être mauvais joueur ou d'avoir une quelconque volonté de "démolition".

Mais soit, après coup, j'arrive mieux à lire entre les lignes et je m'aperçois que du coup, j'ai bien fait d'écrire ce com.

Au plaisir.

Re,

Je reprends votre remarque :

Citation :

En fait, je me rends compte qu'il y a un vrai malentendu : vous prenez ce que dit le narrateur pour argent comptant mais le narrateur est spécial et il interprète les choses, c'est sa voix qu'on entend : il croit que la gamine pleure d'émotion mais en fait elle est terrorisée, c'est pour ça qu'elle pleure, tout bêtement. Mais lui, avec son prisme totalement déréglé de pervers, y voit de quoi alimenter son fantasme. Dans sa tête, il vit une histoire d'amour.

Ce n'est pas seulement l'envie de brouiller les pistes, pour moi, mais aussi montrer comment lui voit les choses et les analyse.

Le fait qu'il la connaisse ou pas ne me parait pas très important mais j'ai l'impression que pour vous, si. Alors, je vais vous dire comment j'ai conçu les choses : pour moi, c'est un prédateur, il suit la gamine depuis un moment, il l'observe, note à quoi elle rit, qui sont ses amis, etc. Mais il ne l'a jamais approchée, il a construit une relation totalement fictive, a mis en place son petit scenario mortel, jusqu'au moment où il passe à l'action et l'enlève.


L'allusion à "mauvais joueur" était censé être humoristique, j'ai failli ajouter un lol, j'aurais dû. C'était simplement pour souligner que le fait d'avoir été "berné", parfois, ça nous rend ronchon alors que c'est aussi le but du jeu. Parce que pour moi, quand même, tout ça reste du domaine du ludique, rien de tout ça n'est très grave. Désolé si j'ai pu vous laisser penser que je voulais dévaloriser votre commentaire, ça n'était pas le but. Je suis parfois un peu trop passionné dans mes réponses.

Oui, je comprends mieux la démarche. Je l'ai d'ailleurs comprise juste avant en écrivant ma réponse dans le forum...

Pouet, comprend vite quand on lui explique longtemps.

Sinon ne vous inquiétez pas, j'avais pas encore pris mes gouttes pour ma susceptibilite.

Bonjour Thierry,

Content que vous ayez été sensible à la construction de ce récit. Et plus encore que vous ayez décelé chez moi l'expert en art martiaux. Depuis le temps que je suis sur le site, je désespérais de voir ce talent reconnu !


Blague à part, merci à vous.

Bonjour cherbiacuespe et jfmoods,


Merci de votre passage sous mon texte, surtout après ce petit délai qui lui donne comme un petit sursaut de vie (en même temps que j'écris ça, j'imagine un poisson rouge sorti accidentellement de l'aquarium et qui tressaute sur le parquet, allez savoir pourquoi). Je suis bien sûr content que vous ayez été sensibles à la construction et à l'atmosphère de ce petit récit.

Bonjour maria,

Merci d'avoir laissé un témoignage de votre lecture sous mon texte et désolé d'avoir mêlé Bashung aux turpitudes de mon narrateur !


Mais surtout, j'ai vu que je n'étais pas le seul à bénéficier de vos commentaires et je vous félicite de ne pas hésiter à commenter, même nouvellement arrivée, et de participer ainsi au dynamisme du site. ça fait bien plaisir, bravo à vous !

Bonjour moschen,

Merci de vous être arrêté sur mon texte et d'avoir vous aussi sacrifié à l'envie de surprendre le lecteur que je suis devant votre commentaire en attribuant un passionnément à un texte que vous n'avez pas aimé. Nous partageons au moins l'art du contrepied !


A moins qu'il n'y ait dans votre geste un mobile à peu près aussi inconnu pour moi que l'a été celui de mon narrateur pour vous. Comme quoi, rien n'est jamais aussi simple qu'on pourrait le croire à une première lecture, d'où le besoin parfois de relire malgré l'effort qu'il nous en coûte…

Bon, j'arrête de vous taquiner. Vous avez sans doute vos raisons et très honnêtement, mouvement d'humeur ou message subliminal, j'avoue que je m'en moque un peu. Si vous avez quelque à dire de constructif sur les appréciations ou autres, n'hésitez pas à en faire part (de façon explicite) aux administrateurs du site.

Je reviens donc juste à la teneur de votre commentaire. Je comprends vos réserves. C'est vrai que les récits à suspense n'autorisent pas souvent le lecteur à replonger dans le récit plusieurs fois, une fois la surprise éventée. ça arrive cependant, si le lecteur souffre d'Alzheimer ou s'il a envie de vérifier que tout concorde bien ou si encore il trouve dans le style lui-même de quoi alimenter son plaisir. Mais je reconnais que pour la troisième option il faut sans doute un auteur d'un autre calibre.

Et quant à savoir si les indices distillés çà et là fonctionnent dans la progression du récit, je retiens vos réticences, c'est une chose toujours très difficile à vérifier pour un auteur. Pour vous ça n'a pas fonctionné. Pour l'instant, la majorité de ceux qui se sont exprimés a plutôt apprécié mais sachant que beaucoup de ceux qui n'aiment pas passent devant les textes sans s'arrêter, difficile de savoir si cette majorité est représentative du lectorat onirien ou non. Donc, je prends en compte vos réserves et je vous remercie de les avoir exprimées.

Par ailleurs, vous voudriez que je vous explique pourquoi le narrateur agit de cette manière. Je comprends là encore mais je ne suis pas d'accord avec vous sur ce point : ça n'était tout simplement pas le sujet de ce court récit, je vous donne juste quelques indices minimalistes que vous avez ensuite envie de développer ou non, mais c'est vraiment selon votre bon plaisir. Parfois, j'ai envie de dire souvent d'ailleurs et c'est aussi tout l'intérêt des échanges autour d'un texte, les lecteurs voudraient lire un récit qui diffère des intentions de l'auteur. Les deux sont respectables, c'est simplement que la rencontre ne s'est pas faite, ça arrive. Si vous avez l'envie de raconter le parcours de cet homme et d'expliquer ce qui l'a conduit où il en est, surtout, n'hésitez pas, je vous y autorise sans problème. Ce sera donc votre héros, non plus le mien, et ce sera très bien ainsi.

Je m'arrête là dans mes explications, je ne voudrais pas vous faire perdre plus de temps à parcourir ce fil qu'à lire le récit. ça fait toujours plaisir de voir un texte disparu des radars retrouver un brin de lumière.

Merci à vous !