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1 Utilisateur(s) anonymes
Casanova, encore ! |
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Vraiment, je tiens à remercier les lecteurs et commentateurs de ce texte qui a été apprécié très au-delà de ce que pouvais espérer.
Je suis bien conscient qu'il comporte des faiblesses que je souhaiterais sinon justifier du moins expliquer : En vrac : Senglar a bien senti que la redingote masculine ( nécessaire quand on se promène toute nue pour se rendre à une messe noire, si toutefois il s'agit bien d'une femme satanique) voulait ajouter un élément d'ambiguité, bien l'atmosphère des moeurs de l'époque. "Eplorer" n'est pas douteux : il est attesté au sens transitif direct en Moyen Français (couvrir de pleurs) et employé par V. Hugo au sens pronominal. Pétrarque et Laure ne sont pas des rafistolages. Cela s'appelle une périphrase dont le sens est "nourrir le souvenir et l'amour perdurant, comme Pétrarque le fit pour Laure." C'est à mon avis plus joli que "Regrets éternels". La "jeune épousée" apporte un élément dramatique supplémentaire car il évoque un deuil survenu très près d'une union. Bien sûr, elle est veuve, mais là encore, j'ai voulu introduire un élément affectif qui rend le sort de la jeune femme plus pitoyable. Enfin, Casanova s'interroge sur la nature et les motivations de cette ombre fantômatique, qu'il va se décider à suivre. C'est elle qui détient le secret de cette virée nocturne. Ma formulation, destinée à insister sur le mystère de cette forme, me semble tout à fait conforme à ce que j'ai vu. Aldénor, nous n'avons pas compris la même chose, mais là réside toute la richesse de la poésie. Je concède que "se hâte pressée" fait un peu redondance. Je voulais exprimer la fébrilité et l'impatience. C'est une maladresse que je corrigerai sur une version définitive. Merci encore à tous. Bien amicalement. Merseger
Contribution du : 15/04/2014 11:19
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Re : Casanova, encore ! |
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Bonjour Merseger
Je n'ai pas eu le temps de commenter ce très beau texte programmé un dimanche où nous sommes très occupés. La prochaine fois , peut-être. Bien à vous. Hananké
Contribution du : 15/04/2014 11:31
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Re : Casanova, encore ! |
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Bonjour Hananké,
Pas de souci, chacun a une vie à côté d'Oniris. Je suis content qu'il vous ait plu Bien amicalement Merseger
Contribution du : 15/04/2014 11:58
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Re : Casanova, encore ! |
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Pour info :
éplorer, pronominal ou transitif. Le chagrin éplore donc la jeune épousée. En revanche : "Es-tu cette infidèle [...] qui se hâte [...] honorer le malin [...]" présente peut-être une erreur de syntaxe. "Es-tu cette infidèle [...] qui se hâte [...] d'honorer le malin [...]" ? Ce qui d'ailleurs ne modifierait pas le nombre des syllabes.
Contribution du : 15/04/2014 12:07
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Re : Casanova, encore ! |
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Cher Stony,
J'ai reconsulté le CNLRT. Vous avez raison semble-t-il, la construction directe de "se hâter" + infinitif n'est pas référencée. Votre suggestion de construction indirecte (d') me paraît donc judicieuse, d'autant plus qu'elle n'influe pas sur le mètre. Cependant le sens du vers me semble légèrement différent, bien que l'adjectif "pressée" apposé au pronom relatif soit séparé de la suite de la phrase par une virgule. Je reverrai cela. Merci pour vos indications Amicalement.
Contribution du : 15/04/2014 13:29
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Re : Casanova, encore ! |
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Pardon CNRTL
Contribution du : 15/04/2014 13:50
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Re : Casanova, encore ! |
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D'un point de vue syntaxique, la strophe en question est vraiment très intéressante.
Je vous dirais d'abord que les qualités rythmique, sonore et lexicale de votre poème m'ont complètement détourné d'une analyse à chaud, et même à tiède, comme quoi ma réputation de coupeur de cheveux en quatre que d'aucuns me prêtent souffre de graves manquements. Il a fallu le commentaire de Ioledane pour que je me décide à disséquer quelque peu la bête et vérifier la pertinence de ses bémols. Commentaire caduque pour ce qui concerne la supposée néoverbalisation "éplorer". En revanche, il est vrai que la construction syntaxique de l'ensemble de la strophe est hardie et j'y ai vu - et continue de préférer y voir - une participation volontaire au caractère énigmatique de la narration plutôt qu'une versification au chausse-pied. L'incise "pour un billet glissé près du confessionnal" semble indiquer par une forme de bon sens que le billet soit la cause de l'empressement plutôt que de l'inconstance de la dévotion, bien que la syntaxe suggère le contraire. La formulation "es-tu cette infidèle, inconstante dévote qui, pour un billet glissé près du confessionnal, se hâte [...]" l'aurait marqué sans équivoque par la syntaxe. De même, les virgules entourant "pressée" semblent indiquer qu'il s'agit d'une incise dont on pourrait se dispenser pour écrire plus simplement "qui se hâte à quelque saturnale", formulation écourtée par élision de "qui se hâte de se rendre à quelque saturnale" et que l'on pourrait prolonger par "où tu [cette infidèle] honores le malin", formulation rendant un sens que vous semblez avoir privilégié puisque vous dites vous même que la formulation indirecte "d'honorer" (plutôt que "honorer") modifie quelque peu le sens que vous avez voulu donner à la phrase. Car on pourrait en effet, comme je l'ai fait, comprendre plutôt que l'infidèle se hâte (d')honorer et que l'incise "à quelque saturnale" n'est qu'un complément circonstanciel de lieu. Une fois n'est pas coutûme : lors de ma lecture, je n'ai probablement pas considéré cela comme contrariant la compréhension, mais, au contraire, comme renforçant le caractère énigmatique de la narration, une atmosphère mystérieuse, voire inquiétante, bien que cela soit resté au niveau de l'inconscient avant que je me mettre à analyser froidement l'affaire.
Contribution du : 15/04/2014 18:03
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Re : Casanova, encore ! |
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Vous avez raison Stony. Quand j'écris, ce qui ne m'arrive pas tous les jours, je vois des images qui provoquent une sorte de plongée dans l'atmosphère que je souhaite évoquer et non créer puisqu'elle existe d'emblée. Cette strophe m'est venue d'un coup toute seule, et je n'ai rien changé à l'ordonnancement des mots, incorrection syntaxique comprise, car elle m'a paru transcrire exactement l'aspect énigmatique, pratiquement sacrilège de la scène. C'est pour cela que j'ai mentionné la cause présumée de cette balade nocturne et libertine : un billet (de qui, pourquoi ?), transmis à une femme dans une église par on ne sait qui puisse que l'incise a un sens passif.
La construction directe non attestée de "se hâte" complété par un infinitif ne m'a pas choqué et même m'a semblé recéler plus de force et d'ambiguité que la construction prépositive. Je l'ai gardée en l'état parce qu'elle me semblait bien appropriée à l'ambiance. Je suis sans doute un peu tordu et quoique, je pense, respectueux de la langue et de sa grammaire, je laisse passer des choses par pure sensibilité esthétique. Merci en tous cas de votre analyse détaillée qui au fond me confirme ce que je pense de la poésie en général quelle que soit sa forme : un matériau brut livré par le poète à la sensisibilité de ses éventuels lecteurs pour qu'ils en fassent ce qu'elle leur commande ou leur permet. Bien amicalement. Ps c'est pour cette raison de causalité "secrète" que j'ai déplacé le pronom relatif en début du 3ème vers de la strophe, ce qui m'a semblé donner un aspect plus énigmatique à la scène et met en valeur son côté sacrilège.
Contribution du : 15/04/2014 18:34
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