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Cher journal
Chevalier d'Oniris
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29/03/2021 22:01
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Salut la Famille !

Bon, entre deux réflexions sur ma future rinçure littéraire, j'ai eu l'idée d'un petit exercice...

Racontons, en la romançant ( voire en l'inventant de toute pièce ), notre journée ! Un truc libérateur s'il en est, on cloue on rince on magnifie, enfin bref, on a les tripes à l'air nous et on s'éclate ! Un souffle il faut qu'il y ait, mais inutile de le dire je ne vous connait que trop bien...

Vos contributions commenceront par "Cher journal", et vous vous adresserez à lui, toujours en le tutoyant.

Je dis ça comme ça, vous êtes tous très secrets et je resp... je... je respe..

Attends, j'ai déjà vu ça quelque part... et si j'introduisais l'exercice en m'adressant à notre nouveau confident fantôme au lieu de bavasser ??

Ok bon, Intro :


Cher journal,

Ma journée, ou plutôt ma nuit, s'est bien passée, j'ai peu de temps à te consacrer je vais faire bref. J'en ai une bien bonne, après qu'ils aient baissé de rythme, voilà que les proto-symbolistes ont refait leur apparition ! Un harceleur sur ma route à la débauche pour me fracasser le crâne, mais j'ai une idée !! Remarque, ils trouveront peut-être cet acte hautement "artistique" ? En tous les cas je crame l'un de mes dessins. J'en ai tant brulé. Continuons alors. Il me pensent otage de leurs caprices et de leur volonté, mais ils oublient que j'en ai une centaine, moi, d'otages... Tu sais cher journal, en vérité je rêve de ne garder de mon public que les raisonnables, et pas les idolâtres du genre de celui qui vient te casser le crâne à 8h du mat pour te poser des questions débiles et tâter de ta répartie alors que tu es mort de fatigue après une nuit de gardiennage et que tu sors d'une nuit blanche, croyant que tu es capable de placer une réplique culte à chaque milliseconde, ; ou encore de ces vieux vicelards orange-mecaniquiens qui t'envoient un filet de voix de vieux viscelard, quand tu es au travail de surcroît, te gâchant jusqu'à ta semaine. Enfin bref, mon cher journal, je te montre sur le diaponiris ce qu'il va se passer si je revois le moindre infécond profiteur, que ce soit demain ou jusqu'à la fin de ma vie. Je démarre méchamment par l'une des oeuvres fondatrices du naïvisme, et la prochaine fois, pire elle sera, car je m'attaquerai à ma nuit ensoleillée ! Cher journal, à demain pour de nouvelles aventures !



À vos plumes !

Contribution du : 06/10 03:21:33
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Re : Cher journal
Expert Onirien
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Cher journal

Te raconter ma journée me fait particulièrement plaisir aujourd’hui car, pour la énième fois, j’ai participé à mon atelier d’écriture, créé par moi-même, il y a fort longtemps, à la MJC de mon quartier. Tu sais la place tenue par l’écriture dans ma vie, et bien tu serais étonné de voir à quel point nous sommes nombreux dans ce cas. Ce matin, nous étions une dizaine, sur une quinzaine d’inscrits. Comme toujours, Simone nous a fait rire avec son humour inimitable. Quel que soit le sujet à traiter, ses interprétations sont légères ou piquantes, ses textes succincts mais frappants. Pierre, à la plume bavarde, produit toujours deux écrits sur le même thème. Son style est correct, un peu journalistique. Catherine s’essaie à la poésie, avec plus ou moins de bonheur, mais ne se prend pas au sérieux et assaisonne ses vers de pointes humoristiques pour les rendre plus digestes. Un vrai talent tout de même. Sophie, jamais sûre d’elle, s’excuse toujours de la faiblesse, voir de la nullité de sa participation et ne se décide à nous lire son texte qu’après de lourdes supplications de nous tous. En fait, je ne vois là que fausse modestie. Daniel, fin gourmet, s’arrange toujours pour faire valoir les bienfaits de la bonne nourriture, émaillant ses rédactions d’agapes inouïes. Je le crois capable de convertir une recette de cuisine en parfait poème parnassien. Nous sommes tous devenus des amis, nous connaissant bien, chacun se dévoilant inconsciemment. Tu vois, je ne me lasse jamais de ces rendez-vous à la fois réfléchis et un peu loufoques où nous nous amusons comme des ados, tout en essayant de perfectionner notre amateurisme en art littéraire.
A demain, mon cher journal, mais je ne sais si j’aurai le courage de t’imposer le récit d’une morne journée de retraitée, c’est vraiment trop insipide !

Contribution du : 06/10 14:04:36
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Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Cher journal
Maître Onirien
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02/10/2012 20:34
De Là-bas
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Mon cher journal,

Te revoici ce soir entre mes mains mais, comme d’habitude, je ne lis rien sur tes lignes, pas plus dans tes marges. Le vide, le néant, le gouffre ! Ce matin je me suis réveillée et zou ! C’est le soir direct, pour ne pas dire la nuit ! Ma vie réduite à rien, que tchi, que zob !
Je t’avais pourtant demandé de raconter mes journées à la minute près. Je ne peux vraiment pas compter sur toi pour me dire comment j’ai employé mes heures, mon temps, qui j’ai rencontré, qui j’ai raté, qui j’ai énervé, qui j’ai oublié… qui m’a oubliée.
Même pas la trace d’un pauvre petit poème à offrir à mes lecteurs ! Quel fainéant tu fais !
Bon, je te laisse une dernière chance mais, si demain en t’ouvrant avec la délicatesse que tu me connais, je ne trouve rien à lire, je te ramène et t’abandonne à la boutique où je t’ai adopté en toute confiance. Je suis sûre que le charmant libraire me proposera l’un de tes jumeaux un peu plus bavard et prolifique que toi. T’as pas fait le job, un autre que toi saura se remplir de ma vie.
C’est quoi ces tâches que tu fais là sur la page vierge ? Des larmes d’encre ? T’es jaloux ? Trop tard !

Contribution du : 06/10 20:51:05
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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04/01/2023 11:22
De Un dimanche à la campagne
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Waouh, génial ! J'adore l'idée.
Merci Vadimou.




Cher journal,

je ne sais pas encore si je dois en rire ou en pleurer...

Ce matin, j'ai demandé à maman si elle voulait bien m'aider à changer mes draps. Tu aurais vu son sourire comme il s'est brouillé en voyant la petite tache rouge au creux du lit... J'ai vu le moment où c'était à moi de la rassurer, mais je te jure que si elle m'avait prise dans ses bras à ce moment-là, je serais morte de honte sur place.

Je n'en parlerai pas non plus à Farida, de ce bain de sang qui signe mon entrée au sérail. On ne parle pas de ces choses-là entre nous.

Hier, assises sur le banc de pierre polie de la place de l’Église où nous aimons nous retrouver à l'abri du mistral, nous avons rebâtit une énième fois notre univers idéal.

Sous le diadème immense et crêpé d'une chevelure indomptée, sa figure ronde comme un soleil porte le sourire en fossettes, et des yeux bordés de cils recourbés à l'infini sur le velours enflammé de ses prunelles sombres. Farida rêve d'une vie loin de sa rue.
Cette rue où, pieds nus, ses petits frères jouent dans le caniveau devant la porte de leur maison, sous les regards étroits du voisinage.

Le parfum qui habille sa présence, exhale des arômes subtils et puissants de contrées lointaines. Il s'impose, l'insolent, shooté à l'odeur forte de sueurs épicées.

Lorsque elle clame ses rêves d'avenir, Farida, sa voix s'élance haut vers l'espoir que le monde change. Mais une raucité dans le bas, comme le sanglot étouffé d'une fatalité incontournable, interpelle dans un frisson, donnant à penser que pour elle, mektoub, le destin est déjà tout tracé.

L'hypocrisie du moulin à paroles auxquelles elle veut à tous prix s'accrocher, trouble nos entrevues d'une note d'interdit irrévocable difficile à transcender.

Notre complicité spontanée est née violette timide sur ce champ d'ortie. Elle est d'un genre de solidarité venue du fond des âges, d'avant les mots dits, avec cette impression étrange, que l'autre, dans le silence de son miroir, peut nous aider à tout comprendre de ce corps de plus en plus lourd à supporter sous les regards grossiers de notre entourage.


Farida ne le sait pas encore, toi non plus, cher journal, mais elle ne reviendra pas des prochaines vacances passées là-bas, au bled où son père l'emmène, elle et ses frères et sœurs, chaque été...

Contribution du : 07/10 11:42:23
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« Vêtue de vie par la présence magique du mystère, je ne réussis pas tous les jours à échapper à la monotonie d'être le moi présent. Tout se mêle et m'oblige à rêver pour me réinventer...»
C.
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Re : Cher journal
Expert Onirien
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Mon cher journal

Ce soir, je ne vais pas te raconter ma journée, très banale, mais te faire part de mon émotion et de ma révolte. Aux infos, à la télé : un gamin de quatorze ans a déjà un métier. Tueur à gages. Pour une somme dérisoire, il a obéi à un criminel, il a tué à sa place, froidement. Ce n’est pas une fiction, c’est une réalité. Cela s’est passé aujourd’hui, dans notre pays. Je cherche à comprendre. Comment est-ce possible ? Notre société est-elle avilie à ce point ? La violence est partout et provoque la violence. Quatorze ans, pas encore sorti de l’enfance… Je sens la colère gonfler en moi.
Mon cher journal, je crois sentir ton papier frémir sous ma plume. Il est tard, je vais me coucher, mais je vais avoir du mal à trouver mon sommeil. A demain, si tu le veux bien.

Contribution du : 07/10 23:18:28
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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29/03/2021 22:01
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Merci Cat tu es une patte. Et bravo à toutes les trois pour vos contributions. C'est pas pour faire genre l'expert, mais je crois qu'à l'aveugle on peut reconnaître votre style !!

Contribution du : 08/10 01:23:23
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Re : Cher journal
Maître Onirien
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Cher journal,

Aujourd’hui, en ouvrant ta couverture rose-bonbon, je me demande ce que tu ressens lorsque mon souffle te caresse. Le prends-tu comme un murmure d’amour, ou un cri de rage que tu accueilles sur tes pages vierges ? Je t’imagine parfois en conversation secrète avec les stylos qui sèchent sur la table du salon, je crois entendre tes critiques sur tout le mal que tu penses de mon ordinateur, le traître qui a la préférence de mes doigts dans une intimité que tu ne peux pas comprendre. Tes feuilles me racontent des histoires muettes, véritables métaphores de mon existence. Le silence entre nous est bruyant de dialogues que personne n’entend.
Je me demande aussi comment tu fais pour rester là, vide, immobile, tant mon existence me semble remplie. Si tu veux, je peux te raconter mon dernier rêve.
Donc, ça se passait sur un sentier bordé de fougères et genêts… zut ! Y’a plus d’encre dans ce stylo ! Désolée, mon cher journal, je suis obligée de caresser le clavier qui saura retranscrire mes songes sur une page Word.
Sauras-tu pardonner mon infidélité ?


Contribution du : 09/10 09:10:01
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Re : Cher journal
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3 juin – Cher journal, c’est un jour très triste, aujourd’hui. Mon beau petit poisson rouge Water-polo est mort. Il flottait dans son bocal, son ventre blanc vers le haut. C’est peut-être à cause des palmiers en plastique que j’ai ajoutés pour qu’il se sente plus chez lui, comme dans les tropiques. Mais Papa m’a dit c’est parce que je lui ai trop donné à manger. Il m’a expliqué que les poissons mangent tout, sans s’arrêter. Moi, lorsque je mange trop de chocolat, j’ai de gros gargouillis dans l’estomac. Mais pas eux, ils ne savent pas lorsqu’ils ont trop mangé et là, ils meurent. Ce sont de vilains gourmands, a dit Maman. Nous l’avons enterré près des rudbeckies que j’ai semés ce printemps. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. À demain!

Contribution du : 10/10 04:53:34
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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Par pure curiosité Vilmon, ce poisson rouge n'a t-il pas eu un remplaçant nommé Maurice par hasard ?


Contribution du : 10/10 05:20:34
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Re : Cher journal
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Mon cher journal
J’ai envie, ce soir, de te confier un aspect de ma personnalité dont je ne t’ai jamais parlé.
A l’école, dès mon plus jeune âge, j’ai préféré le français, et la solution des problèmes s’est toujours avérée très « problématique » pour mon esprit buté. Et je ne te parlerai pas des difficultés insurmontables rencontrées pour retenir les tables de multiplication !
Toutefois, paradoxalement, je « comptais » tout le temps dans ma vie quotidienne. Je ne pouvais pas monter un escalier sans compter les marches, ou les barreaux de la rampe. En arrivant chez moi, je pouvais dire à ma mère combien il y avait de voitures en stationnement dans notre rue. Je savais depuis longtemps que 17 platanes bordaient le boulevard que j’empruntais pour me rendre à l’école. Ma première préoccupation, à la rentrée, était de compter les classes dans l’établissement, les enseignants, les élèves et les bureaux dans ma classe.
J’aurais bien voulu ne plus le faire, mais c’était malgré moi. Je me sentais obligée d’obéir à une sorte d’impératif ; je ne pouvais pas m’en empêcher.
Ma vie était infernale.
Vers mes 18 ans, cherchant à savoir si d’autres personnes vivaient cet enfer, un psychothérapeute consulté mit des mots sur mon problème : Trouble Obsessionnel Compulsif, appelé TOC.
J’étais « toquée » en quelque sorte.
Mais je peux te rassurer, une thérapie bien orchestrée a mis fin à cette emprise ; ce n’est plus qu’un souvenir désagréable.
A demain, mon cher journal, pour d'autres révélations.

Contribution du : 10/10 15:59:17
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