Cher journal,

Voilà qu'aujourd'hui je me suis décidé à faire un dessin à cette fameuse poétesse des îles, avec un monceau d'idées pour la figurer, mais ne pouvant me résoudre à la représenter par ce pseudo très "Star-Warsien" et emmener dans la confusion ce cher Han Solo à travers les siècles et les siècles avec moi, alors qu'il n'en a, eu égard à sa carrière, nullement le besoin, J'abandonnai mon office sans qu'elle n'ait réellement démarrée, et, les doigts presque désorientés, je passai à mon prochain dessin. Je connais une Fanny qui s'est faite abstraitiser. Je t'en dirai plus demain. Mon cher journal, à bientôt.

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[ Pshhhh / ici la tour, une Emma ou une autre est demandée en métropole mon capitaine - je répète, une certaine Emma ( ??? ) ou portant un autre prénom est demandée à bord, de nombreuses fautes d'orthographe ont été détectées hier !! Un abruti ayant conjugué le verbe dédier au passé pas simple et fait saigner les oeils de l'équipe de correction - terminé, à vous / frrrshhhh ]

[ Fshhhh / ici le capitaine, nous recherchronchons cette poétesse activement - terminé / frrrshh ]

Cher journal,

C'est malin, hier j'ai fait tourner en boucle l'Automne de Vivaldi, et voilà cet air qui trotte à n'en plus finir dans ma tête.

Entre mi-fugue et mi-raison, la méditation assise entre deux chaises, je plonge démunie dans la page blanche.

Naître et mourir sont les mots clefs.
Entre ces deux mots-là, si faciles à conjuguer, la confiance en étendard, un gouffre béant reste à combler...

Il y a tant à dire. Par quel bout commencer ?
En même temps il n'y a rien à dire. Rien qui vaille la peine de se pencher, au risque de se voir emporté par le vertige.

Vertige de la vie du haut de son mystère.
Flopée de pensées enrobées de néant.

À quoi bon les déliter noir sur blanc ?





Extrait d' « un jour d'intranquillité » bientôt dans les kiosques
- tous droits réservés -

Cher journal,

Quel week-end de ouf !

L'automne dans toute sa splendeur m'a offert un festival de couleurs, de chaleur, de senteurs, de cueillettes de châtaignes dans leurs bogues au ventre éclaté. Et, en moins ragoûtant, des nuées d'indésirables venus se dorer la pilule sur les façades de la maison exposées au sud.

Il faut savoir que le péril jaune a plusieurs cordes à son arc. Après le tristement célèbre pangolin du marché de Wuhan, aujourd'hui les voitures électriques, indésirables sur le sol européen (alors que la voiture électrique, d'où qu'elle vienne, est une véritable aberration pour la planète), sans oublier la pyrale du buis qui a pris ses aises dans nos contrées, il reste à rajouter dans cet idyllique tableau, la coccinelle asiatique.

Introduite dans nos jardins pour éradiquer les pucerons de manière ''naturelle'', qu'ils disent, cette vorace difficile à éradiquer (quel insecticide faudra-t-il encore inventer pour s'en débarrasser ?) croque tout sur son passage, en commençant par ses cousines nationales.
Du coup, on parle d'un danger pour la biodiversité. Rien que ça !!! Merci les apprentis-écolos et leurs diktats à la noix de coco !

En attendant que la biodiversité passe l'arme à gauche entraînant l'extinction de toutes les espèces, chaque automne, c'est à moi, et à quelques voisins qui pestent aussi fort que moi, de faire la chasse à ses indésirables pour éviter qu'elles ne viennent se multiplier dans nos logis.

D'ici à ce que l'on nous annonce qu'elles sont porteuses d'un nouveau virus...
Oui, j'entends d'ici ton rire jaune, cher journal...

Cher journal,

Quelle journée ce fut hier ! J’avais pris un jour de RTT parce qu’il faut bien les écluser et comme dit Martine Aubry il n’y a pas que le travail dans la vie on doit bien rigoler. Là où j’habite, le gouvernement n’a pas encore pris des mesures contre la pluie et le mauvais temps alors je suis fort mécontent parce que des cordes sont tombées dans mon jardin, à quoi ça sert de voter si on n’est pas écouté, franchement je vous le demande. Du coup, forcé et contraint, je me suis retranché sur la télévision. Bizarrement, je n’avais qu’une chaine à disposition, les autres étant cryptées par je ne sais quelle magie, mon voisin dit que c’est un coup des Russes pour nous punir d’aider les Ukrainiens. C’était LCI, au logo bleu-blanc-rouge qui chaque fois me fait penser au maillot du PSG d’avant les Qataris quand les joueurs perdaient contre Marseille mais étaient célébrés par les stars de Canal Plus. J’ai eu un flash de trente ans en arrière puis un chroniqueur s’est installé dans le poste, après des publicités pour des voitures cubiques qui sauvent la planète du réchauffement climatique et du café qui donne envie de s’accoupler avec Charlize Theron. Il m’a annoncé tout de go que Vladimir Poutine avait inventé une arme imbattable, appelée Satan ou Lucifer je ne m’en souviens plus. Des experts de tous bords, des généraux, des colonels, des amiraux, des prêtres épiscopaliens, des anciens ministres et des ambassadeurs de chez Ferrero m’ont expliqué que c’était une mesure de rétorsion contre moi parce que je soutenais le régime de Kiev, Volodimyr machin chose et pleins de méchants corrompus qui lui voulaient du mal. Je n’ai rien compris, j’avoue ne pas comprendre grand-chose à ce qui se passe en dehors des Yvelines où notre Seigneur Jésus Christ trône dans le salon de notre présidente de région. J’ai du prendre des tonnes de café pour bien suivre leur argumentaire entrecoupé par des réclames. J’ai pensé à Charlize Theron puis je me suis dit que finalement je devrais me mettre à boire du thé c’est moins cher et ça fait moins mal. Puis est venu un journaliste suisse à grosses lunettes, Darius bidule truc. Il m’a encore plus fait peur. Il m’a dit que c’était ma faute si on allait avoir la Troisième Guerre Mondiale et la fin du monde et l’Apocalypse Nucléaire parce que j’empêchais Xi Jinping d’accoster à Taïwan pour libérer ses frères drogués contre leur gré au Coca Cola et à Charlize Theron. J’ai regardé sur mon téléphone mobile si Google pouvait me montrer ce Xi Jinping. Il a une bonne tête en réalité pas celle d’un psychopathe. Il ressemble à mon autre voisin, celui qui est si gentil et si poli même qu’il dit bonjour aux gens dans la rue. J’ai alors pensé qu’il était temps de me coucher parce que bientôt on va passer à l’heure d’hiver et que ce ne sera plus pareil le matin et le soir avec le Soleil et la Lune et toutes les étoiles dans le ciel. J’ai repris un dernier café malgré mes bonnes résolutions de ne pas finir accro à la caféine et à Charlize Theron.

Aujourd’hui ça va mieux. Je suis retourné au travail parce que c’est moins anxiogène même si les comptes en « T » ne sont pas toujours équilibrés et que mon chef de service nous dit que ce n’est quand même pas sorcier d’aligner les montants en ligne avec ceux en colonne. Je voudrais le voir, lui, avec une télévision bloquée sur LCI.

Cher journal,

J'ai passé une journée épuisante à crapahuter dans tous les quartiers les plus sales à la recherche de l'élixir salvateur à ma bien aimée. Finalement c'est un individu glauque et bruissant de la vase des égouts qui est venu s'asseoir à la place du mort pour me délester de la dîme de piècettes que j'avais rassemblé à cette fin. Mais à l'instant de sortir de ma voiture, lui, qui tenait pourtant à être rédéposé dans les faubourgs, m'a laissé entendre qu'il ne voulait plus quitter la place, m'obligeant à m'extirper en pleine circulation de mon siège pour lui ouvrir la porte et le faire déguerpir (le couard) en hurlant, tout cela avant que le feu soit redevenu vert et que s'amorce l'inexorable concert de klaxon qui s'accommode hélas si bien à cet aléa.
Lorsque je suis revenu auprès de ma belle, elle était morte d'une overdose provoquée par son substitut et par l'alcool. (Journée fictive) Qui, et dans quelle chanson vomitive déclarait-il y a quelques années : j'veux pas finir en fait divers ?
Toi, mon journal, mon doux, mon beau miroir, tu n'es pas comme toutes ces brèves, ces "nouvelles menteuses", qui sentent le vieux papier jauni, déjà en poussières de lambeaux à leur sortie de la presse, et qui dégoulinent leur encre jusqu'à salir l'honnête pensée des braves citoyens. Toi, mon journal, tu es mon confident, mon compagnon, mon alter égo. C'est toi que je retrouve lorsque que je suis de nouveau seul, pour venir parler du décès de ma blonde, et du dealer fanatique, du mal qui nous sclérose et de nos mœurs viciées par le marasme de la société de consommation. Toi, mon bon journal, toi au moins, et toi seul, finalement, tu n'es pas qu'un fait divers dans la vie anonyme de l'abonné lambda. Tu es mon âme, flanquée là, à plat sur le relief moribond de cette vie insignifiante, tu es ma force d'être, ma raison de vivre, bien plus qu'une partie de moi ou que mon identité réelle, tu es la matrice qui en fédère le morcellement.
Alors, peut-être que j'en fait trop, et sûrement, d'ailleurs je compte te réduire en cendre dès ce soir, eh oui... néanmoins, je tenais à ce que tu saches que, sans toi, c'est toute mon existence qui restera une épreuve douloureuse et insupportable que chaques matins j'endurerai avec la langueur morne des martyres condamnés à une souffrance sans rémission.
Adieu cher journal.

Cher Journal,

Il a fait doux aujourd’hui. Surprenant. Moi qui attendais l’automne de pied ferme, je suis un peu déboussolé. Dis moi mon journal, le ridicule ne tue pas, mais est-ce qu’il pue ? C’est la question que je me suis posé tôt à l’heure. Satané correcteur automatique. Ça fera une licence poétique, je te l’offre. De toute façon voilà plus d’un an maintenant que je ne rends rien de potable. Je peux bien, à toi qui est mon unique confident, te donner du grain à poudre. Satané correcteur. Je mettrai du déo, j’ai toujours aimé te faire forte impression tu le sais. Bouche-toi le nez en attendant. Mon journal, je suis dévasté, Voilà que tous ont fuit, tous. Je suis l’animal de foire à ronger, - mon sentiment -, dans un genre de Venise où je bois la tasse, en plein carnaval ; mais dans ce carnaval aux pantomimes je suis le seul qui ne porte pas de masque. C’est éreintant. Si l’on m’avait confronté en tant que naïviste j’aurais été moins aigre, moins ordure, moins ringard, moins saoulant. Pffff. Bon passons. Sinon « Voix Célestes » avance, il me faut maintenant avoir le coeur brisé. Ça a marché la dernière fois. Tomber amoureux, tout saccager au dernier moment, souffrir, et puis pondre. Une technique de chien. La toile est prête. Reste un Seigneur qui ne se présente jamais qu’à l’improviste. J’enrage… Ça peut prendre des mois pleins !!! Les préparatifs ont été extrêmement courts, cela suffira t-il ? Je te montrerai la version préparatoire sur le Diaponiris dés qu’elle sera terrienne. J’en ai gardé qu’une seule pour Voies Célestes, la plus aboutie et la dernière en date. Voilà pour mon humeur du jour mon journal. Et excuse-moi pour les dernières pages qui ne furent pas du meilleur gout, mais je ne suis pas seul à la manoeuvre tu le sais, j’ai plusieurs facettes, je co-narre en somme. Mon cher journal, je te dis à bientôt.

Je me permets une parenthèse dans l'exercice du « Cher journal », afin de répondre à l'appel de la modération post # 15 :


[Cette sympathique idée de Journal (…) a été ouvert en Exercices d'écriture, il est donc attendu qu'il présente un intérêt littéraire avant tout...
Vincente pour l'équipe de modération.]

Le genre autobiographique, ou journal intime, se prête à l'exercice d'écriture, tout comme le roman, la nouvelle, le poème, l'article de journal, etc... Chacun de ces genres présentant, je pense, son propre intérêt littéraire.


[Cette sympathique idée de Journal (…) n'a pas vocation à servir de lieu pour recueillir les "humeurs" de ses intervenants,
Vincente pour l'équipe de modération.]

Journal intime - définition du Larousse : 
''Notes journalières sur des événements personnels, des émotions, des sentiments et des réflexions intimes.''

En tant qu'exercice d'écriture, le ''cher journal'' traite donc, bien évidemment, des ''humeurs'' du diariste. À ne pas confondre avec l'intervenant. Lui, n'étant que le passeur des plats de l'imagination. Comme les commentateurs du site qui, selon la fameuse charte, sont tenus de ne pas assimiler le contenu des textes avec les auteurs desdits textes.

Que vous ayez pu croire un instant qu'il en allait autrement, me donne à penser que mon style est particulièrement bien maîtrisé. ^^



[Cette sympathique idée de Journal se doit d'éviter (…) des considérations tendancieuses (qui) pourraient se déverser (par exemple ici, cf. post #13 de Catelena, le propos à charge contre les "jaunes" en tant qu'entité ethnique).
Vincente pour l'équipe de modération.]

Peut-être pas aussi bien réussi que cela finalement, mon exercice, puisque vous n'avez pas compris contre qui portait le propos à charge du locuteur. En l'occurrence, contre la coccinelle asiatique.

C'est quand même vous qui parlez d'entité ethnique, et vous encore qui utilisez le terme infamant ''les jaunes'' me laissant abasourdie par votre interprétation...

Perso, je ne comprends pas que l'on puisse offenser ses semblables, et j'enverrai volontiers se faire pendre les malotrus qui se permettent de déroger à cette règle essentielle du respect que l'on se doit de porter à notre humanité.

Je n'aime pas non plus être injuriée, comme vous venez de le faire en me pointant du doigt d'une façon grossière, me faisant passer pour une personne que je ne suis pas.


Cat

Cat/Catelena,
Tout d'abord comprenez que cette remarque de la modération n'est ni une attaque personnelle contre vous (elle porte sur le texte lui-même et la façon dont il peut être interprété), ni un avis fruit d'un simple ressenti de ma part. L'équipe de modération se compose de plusieurs personnes, en l'occurrence ici nous sommes cinq à avoir réagi face au côté tendancieux de votre rhétorique.

D'autre part, que le "genre autobiographique, ou journal intime se prête à l'exercice", nous n'en doutons pas. Il ne vous aura pas échappé que nous n'avons pas fermé ni déplacé ce sujet dans un autre forum.
Par contre, les "humeurs" toutes inhérentes qu'elles soient à ce registre n'en demeurent pas moins malvenues sur le site quand elles versent dans le tendancieux, le polémique voire le complotisme. Nous ne souhaitons pas qu'Oniris prête son espace à des propos, disons pour le moins, "discutables" quant aux valeurs qu'ils véhiculent.

Catelena, si cela peut vous aider à relativiser la façon dont vos lignes peuvent être perçues, je partageais l'impression de Vincente à la lecture de votre post.
L'expression "péril jaune", ainsi que les jeux de mots vaseux de type "rire jaune", entre autres, portent une lourde connotation. La charge contre les révoltantes voitures électriques asiatiques qui envahissent notre beau marché européen, la mention de théories datées et largement débunkées comme le pangolin, renforcent l'impression d'amalgame et de rejet de tout ce qui est considéré par le texte comme "jaune", animal comme produit humain.

Ce n'était peut-être pas l'intention sous-jacente, et ça arrive. Mais c'est bien l'image que renvoyait le texte pour moi aussi.