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Re : Cher journal
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24/05/2021 12:24
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Je me joins à Myndie pour souligner la qualité littéraire de ton journal, Cat, aussi haut-en-couleur que Le -Très-Bas en ennui !

Contribution du : 30/10 20:56:58
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Re : Cher journal
Expert Onirien
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24/05/2021 12:24
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Cher journal,

J'ai très vite compris en regardant les murs gris de ma cellule que je ne terrasserais l'ennui que par les souvenirs. J'ai choisi de me souvenir de quelques éclaircies de ma vie. En détails, comme dans un kaléidoscope, chaque souvenir en surimpression de l'autre. Je me suis concentré sur l'accaparement minutieux. Et quand la netteté venait à manquer , des visions sont venues remplacer les manques, colmater les failles de la mémoire et j'ai reconstruit un à un ces images du passé. L'imagination, fière et vivifiante, a fait son entrée dans la chambre. Et j'ai balayé tous les moments noirs qui ne me sont pas utiles. Utiles à me tenir debout. En tout cas, l'ennui, vaincu, est sorti par la porte à double paroi. O imagination, reine du temps , O toi tu ne sais à quel point je te sélectionne. O mémoire, petite soeur des fleurs du passé, tu ne sais à quel point je te chéris, toi la lacunaire, la salutaire et l'indomptée.

Contribution du : 30/10 22:17:17
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Re : Cher journal
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Cher journal,

J'ai eu toute une réflexion concernant ma nécessité absolue d'être en contact avec la nature, quant à savoir comment permettre aux habitants des grandes villes d'y accéder. Voilà quelques mois que je livre du fromage deux fois par semaines dans toutes les épiceries bios de la capitale, et j'observe ainsi les comportements les plus étrangers au mien. J'ai notamment été très frappé par la réaction des gens vis à vis d'un espace herbeux au centre d'un rond point temporairement dédié à la gourmandise d'une dizaine de brebis. Les gens s'en approchent avec le plus grand plaisir. Je suis admiratif devant l'attitude des citadins de la métropole. Quelle capacité à l'altruisme, quelle ouverture et quelle intelligence sociale ! Mais leur besoin flagrant de liberté et de simplicité, de sentir l'odeur d'une brise automnale à tout instant de la journée, d'écouter les oiseaux revenus, d'entendre ceux qui s'en vont par milliers, d'observer le temps qui opère son coloriage sur les végétations, d'être en liaison tellurique avec leur habitat... tout cela m'attriste énormément. Je suppose créer chez eux un sentiment de navrement relativement proportionné. Un respect curieux se dessine par ailleurs entre nous, et j'espère proche l'échange standard de trousseaux : clé des champs contre clé de la ville...

Contribution du : 30/10 22:56:26
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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Citation :

Myndie a écrit :
@ Cat
Pardonne mon indiscrétion, je sais bien qu'un journal doit rester secret mais je n'ai pas pu résister, j'ai lu!




Merci, Myndie, Eskisse, chères collègues ^^
L'exercice du journal se prête particulièrement bien pour rôder ma plume et l'aider à trouver une certaine fluidité.
Le partager avec vous et d'autres (même si je sais que tu préfères participer aux ''quatrains'', Myndie) lui ajoute un côté fort stimulant, très appréciable.

Je m'en va reviendre... MOUAH AH AH !...
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Contribution du : 31/10 12:12:35
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« Je veux chanter comme les oiseaux chantent, sans me soucier de qui entend ou de ce qu'ils en pensent » (Rûmî)
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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De Un dimanche à la campagne
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Cher journal,

toi et moi, on se donne du tu depuis pas mal de temps déjà, comme si l'on se connaissait depuis toujours. Pourtant j'ai souvent le tournis lorsque je pense à toutes ces histoires écrites depuis la nuit des temps avec leurs secrets qui coulent dans mes veines...

Je suis un fruit multi-cultures par excellence, issu du péché originel avec la culpabilité en guise de noyau. Un prétexte de corps, avec tout le poids que cela représente.

Mon arrière grand-père maternel, jeune et fringant hidalgo andalous, a quitté les terres de ses aïeux, fuyant la guerre fratricide pour s'en aller chercher la paix aux Amériques. Pourquoi s'imagine-t-on toujours qu'il fait meilleur vivre loin de chez soi ?

Il apprit à ses dépens que la Grande Dépression avec ses ravages sévissait partout, de Buenos Aires à San Francisco.

Tel un enfant prodige, il revint à la maison, triste et désabusé, certes, mais tellement riche de tout ce que la vie lui avait appris, qu'il était désormais prêt à se battre pour rendre le soleil digne des siens.

De son périple dans le nouveau monde, il ramena avec lui, sa femme, Doli. Métisse Navajo par son père, dont les ancêtres avaient connu la Longue marche vers Bosque Redondo, elle avait hérité de sa mère irlandaise, dont l'histoire s'était noyée au fil de la mémoire, d'un pétillant regard vert qu'elle transmis à son tour à deux de ses cinq enfants.

Les origines italiennes de mon père remontent loin. Du temps où une récession autour du lac de Côme a sonné l'heure de l'émigration chez une partie des membres de la confrérie des potiers. Certains d'entre-eux viendront mêler leurs sangs entre Almeria et la plaine de Puerto Lumbreras. C'est ainsi que l'art de la céramique sigillée s'est transmis de génération en génération sur ce petit bout de terre ibérique, jusqu'à mon père. Lui a préféré l'appel du large pour suivre hors de la frontière les beaux yeux de ma mère...

À bientôt, cher journal. Voici venue l'heure de me recueillir en silence sur le mémorial de fortune érigé pour toujours dans mon cœur.

Contribution du : 01/11 11:40:01
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« Je veux chanter comme les oiseaux chantent, sans me soucier de qui entend ou de ce qu'ils en pensent » (Rûmî)
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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De Un dimanche à la campagne
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Cher journal,

J'ai mal au je-nous.

Mal récurrent quand mes redites au petit bonheur la chance se heurte à ton entendement, toi, l'autre assit en face de moi, qui voudrait plier mes échos à ton écoute. Et inversement...
 
Mais qui se trouve au bout de l'inverse et de ce fil qui s'échappe dans les murmures du vent ?
 
Objet dilettante de tous nos désirs, ambivalence soufflant la chaleur et le froid des mots consumés à double-foyers. Érosion de nos effusions dans le désespoir des explications impossibles, où le comprendre l'autre n'existe pas.
 
Tourne les mots lus sept fois sous la langue, tu verras, seul reste en bouche le parfum délétère des souvenirs qui n'appartiennent qu'à toi.
 
Et tant pis si dans ton palais aux merveilles mes sons et lumières ne t'emballent pas. Tu chercheras plus loin encore à corriger l'imparfait en te brûlant les ailes au parfait chimérique...

Contribution du : 09/11 11:03:06
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Re : Cher journal
Chevalier d'Oniris
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Cher journal,

Les portes se ferment unes à unes, dans un claquement méthodique, et le métronome me pese sur les tympans. Je compte les moutons comme je peux, mais le bruit est sourd et la brise qui s’échappe de l’autre facette est glaciale et heurte mes rêves en devenir. Elle m’empêche de trouver le réveil, que je mériterais réparateur. Je sonde mon âme, comme je peux, comme elle me reste, je n’y trouve plus guère de raisons d’espérer et de croire en un renouveau. Putain mais pourquoi attendre de moi qui suis prostré un effort ? J’ai assez gavé sur le naïvisme ? Tiens, le correcteur automatique de mon mac me propose ”nativisme”. C’est quoi c’truc ? passons. Ma journée s’est bien passée, ma nuit, j’illustre, et pas en trois coups de clics indiquant à une ia quoi faire, comme pour ceux qui vous font de grands sourires littéraires par devant et bien autre prose par derrière. C’est toujours ça de mépris. J’ai rien compris à cette année qui vient de s’écouler, je ne capte du néant d’où je me noie que quelques bribes que je me dois de déchiffrer, tant bien que mal. Rien, j’ai rien capté. Il semble que j’avais un genre de destin mais que c’est cramé-fini. Soit. Alors je vais continuer de sonder mon âme dans mon coin, à la pêche aux atrocités. Qui sait, la prochaine torgnole dans les chicos de la bien-pensance n’est peut-être pas si loin ? Je retrouve goût à l’écriture depuis peu, on verra combien de temps ça dure. je te tiens au jus mon confident. a+ journal

Contribution du : 15/11 08:04:47
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La nuit ne gâte pas le météore
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Re : Cher journal
Maître Onirien
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Cher journal,

Aujourd’hui je me suis dit que j’aimerais bien devenir peintre parce qu’écrivain c’est trop de contrariétés. Je dois essayer de faire plaisir à ma femme qui relit chacun de mes petits bouts d’histoire, à mes potes qui me suivent sur mon blog et enfin à la tendance littéraire que je décèle dans les périodiques parisiens. J’ai pris des cours d’écriture grâce à une voisine professeure des écoles dans le onzième arrondissement. On était pleins d’artistes révélés sur le tard, des chevelus, des binocleux, des chevelus binocleux, des bobos, des bonobos, des gars en bob qui chaussent du deux, un vrai zoo social. Notre instructeur, c’est comme ça qu’il voulait qu’on le désigne, nous a demandé de respecter des consignes de narration. Ensuite, il nous a expliqué comment raconter une histoire. Il nous a parlé de Jules Verne, de Jean-Paul Sartre, de Simone de Beauvoir et pleins de noms dont certains étaient nouveaux pour mes oreilles de comptable. Puis il a dit : prenez vos tablettes et écrivez-moi une nouvelle sur ce que vous voulez en plus de deux mille caractères espaces incluses mais moins de dix mille parce qu’il n’a pas que ça à faire et que corriger des copies ça le saoule déjà pas mal. Engageant ! J’ai réfléchi à deux cents tours minute puis l’idée m’est venue : un gars qui se perd en essayant de réconcilier des sommes en colonne avec des totaux en ligne. Du Kafka m’a-t-il dit, enthousiaste comme Didier Deschamps à la mi-temps de France-Israël sous le micro de TF1. Je n’ai pas su comment le prendre, c’est quand même gravement scatologique mais je n’ai pas osé lui tenir tête. La hiérarchie, c’est presque aussi important que les soldes intermédiaires de gestion. Mon camarade de classe m’a gentiment expliqué comment connaitre le nombre précis de caractères d’un texte, avec ou sans les espaces, grâce au traitement de texte livré avec les tablettes. C’est fort, je trouve mais ça me stresse plus qu’autre chose parce que du coup je n’arrête pas de vérifier le compteur. Au final, j’ai quand même réussi à taper entre le minimum et le maximum, soit six mille caractères espaces comprises. La semaine suivante, je me suis fait démonter devant tout le monde et j’ai pas aimé mais j’ai du garder ma langue dans ma bouche et mes larmes dans les yeux. Depuis, j’écris sur un blog où nous sommes une dizaine d’écrivains amateurs dont personne ne commente négativement les écrits et dont ma femme dit que c’est l’équivalent d’un patronage. J’aimerais bien la voir, elle, dans mon atelier d’écriture.

Bon, je te laisse, je dois aller à mon cours de dessin. Aujourd’hui, on va dessiner des arbres. C’est plus écologique, nous a dit notre jeune animateur, c’est comme ça qu’il se désigne, et c’est pas trop difficile pour des débutants en arts plastiques.

Contribution du : 16/11 14:36:39
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Nous sommes les acteurs
Témoins d'un nouvel idéalisme
Dans le théâtre extrémiste
(Dirk Polak)
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Re : Cher journal
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16/09/2017 05:16
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Journal de bord du capitaine Kirk, date stellaire dix, vingt-cinq point trois. Plus tôt, le lieutenant Spock a identifié ce qui semble être une anomalie stellaire dans le quadrant alpha. Nous avons pu nous y rendre en quelques instants à wrap 5. Sur les lieux, la lieutenante Uhara a capté une communication étrange sur ondes courtes. L’ordinateur de bord a permis de le décoder : il s’agissait d’un message SOS provenant du USS Enterprise 1701-A. Monsieur Spock a effectué de nouvelles analyses et a confirmé qu’il s’agissait bien d’un message provenant de notre vaisseau. Il a ajouté qu’il a pu identifier son auteur : le docteur McCoy. Il semble que notre équipage ait été décimé lors d’un événement inexpliqué.

Contribution du : 16/11 15:26:27
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