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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Expert Onirien
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28/07/2011 11:53
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Ce n'est pas ce que j'appelais la "licence poétique", qui pour moi est une entorse à la grammaire ou à l'orthographe que le poète s'autorise pour fluidifier la déclamation.

C'est par exemple l'emploi de "encor" à la place de "encore", de certains pluriels non respectés dans la conjugaison.

Dans "Paranoïaque", la langue est totalement respectée (ce ne serait donc pas une licence) mais la question est purement dans la prononciation: pa-ra-no-i-a-que ou pa-ra-no-ia-que.

Mais peut-être m'avancé-je un peu trop à découvert dans les territoires de la technique poétique ?

Contribution du : 04/06/2012 09:08
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Visiteur 
Salut à tous.
J'arrive un an après la bataille mais j'ai deux excuses :
1) j'avais piscine, et
2) je ne suis inscrit que depuis aujourd’hui.

Dans Paranoïaque, ï est la semi-consonne /j/ (comme dans «yatagan» ou dans l'allemand «jawohl»); ce qui signifie qu'il joue le rôle d'une consonne et non d'une voyelle.

Il y a trois semi consonnes en français,
- le YOD comme dans YAtagan
- le WÉ comme dans OUAte
- le UÉ comme dans NUIt.

Le rôle d'une consonne ou d'une semi-consonne est de séparer deux voyelles ou de débuter une syllabe. Les semi-consonnes ne comptent jamais pour une syllabe, c'est pourquoi on les dit a-syllabiques.

Et donc : / pa - ra - no - ïa - que / fait bien 5 syllabes en prosodie classique (dont /qu(e)/ qui ne compte pas à la rime mais compte dans le corps du vers, of course).

Voilà. Je suis presque sûr que c'est ça…
Que la paix soit avec vous !

Contribution du : 11/05/2013 23:32
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Expert Onirien
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Je suis de l'avis d'Abd-el-Qalam. Je ne mettrais pas paranoïaque en diérèse, ça fait vraiment incongru à la prononciation (mais il est évident que c'est le cas pour bien d'autres mots).
Evidemment, je n'ai aucune référence sur laquelle m'appuyer, ce n'est que l'instinct. Espérons qu'il ne me fait pas faire fausse route...

Contribution du : 12/05/2013 09:35
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Organiris
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Ouh là ! Quelle idée de ressortir ce sujet !

Le problème avec ce genre de question est que ça peut très vite dévier vers une discussion très, très jargonnante, du genre
Citation :
La voyelle instable "e" (phonème /ə/), apellée aussi "e" muet ou "e" caduc", est une voyelle dont la valeur métrique dépend du contexte. Selon le contexte cette voyelle compte ou ne compte pas dans le calcul du mètre. Le contexte pertinent est de nature diverse : 1) la place du mot dans le vers (en fin de vers ou non), 2) la place de la voyelle dans le mot (à l'intérieur du mot ou en fin de mot), 3) le type syllabique du mot (mot monosyllabique ou non), 4) la nature jonctive ou disjonctive du mot qui suit, 5) le contexte phonologique immédiat (derrière voyelle ou derrière consonne), 6) la flexion du verbe (imparfait ou présent pour les terminaisons en aient notamment).

ou encore
Citation :
Le yod est une semi-consonne fricative dorso-palatale sonore

pour ne prendre que deux extraits au hasard de ce qu'on peut trouver sur le Net si on lance "semi-voyelle" (ou "semi-consonne") dans un moteur de recherche quelconque.

Ces extraits sont on ne peut plus sérieux, même si la façon dont je les cite peut prêter à sourire. La réalité est que le français est une langue particulièrement riche et très fortement évolutive. Un même mot n'a pas toujours été considéré comme étant en diérèse ou en synérèse. Ainsi, jusqu'à Malherbe, "sanglier" était composé de deux syllabes (donc synérèse) Il en a pris une troisième, on ne sait pas trop pourquoi, par la suite.

De même, "hier" se voit décompté en une ou deux syllabes par le même auteur, et dans le même poème, à quelques vers de distance qui plus est. Et le poète en question n'est pas n'importe qui, mais Hugo himself. Quand même !
Citation :
Hier j'étais puissant ; hier trois officiers,
Immobiles et fiers sur leur selle tigrée,
Portaient, devant le seuil de ma tente dorée,
Trois panaches ravis aux croupes des coursiers.

" Hier j'avais cent tambours tonnant à mon passage ;

in "Les Orientales - XVI"

En fait, le choix de la diérèse dépend souvent de la volonté du poète, de son souci de l'équilibre du vers et du choix d'une accentuation lyrique.

Nous avons fait le choix sur Oniris, en classique, de respecter les règles de métrique générales, en prenant comme référence le traite de Sorgel, dont le principal avantage est d'être une ressource disponible sur le Net. Il n'est pas exhaustif, il ne couvre pas tous les travaux universitaires dans le domaine de la phonétique et de la prosodie, mais il constitue une base suffisante pour les poètes amateurs que nous sommes. Après, on peut toujours trouver - et ce n'est pas bien difficile - des cas particuliers pour lesquels la question va se poser.

Il nous suffit, pour ces cas- là et lorsqu'ils sont posés, de faire preuve d'un peu de bon sens, et de ne pas hésiter si nécessaire à "adapter" des règles parfois trop strictes et souvent difficilement compréhensibles par le commun des mortels. C'est ce que nous avons fait pour "paranoïaque".

Pour pousser le raisonnement sur un plan théorique (histoire de démontrer à ceux qui en douteraient que bien que fort peu présent ces temps-ci, je n'ai pas renoncé à une bonne capillotraction quadrisécatée entre potes à l'occasion), j'ajouterais que je pense, en l'espèce, que le signe diacritique fait perdre sur le plan de la métrique son caractère de semi-voyelle à [j], en ce sens qu'il marque une séparation volontaire et forte. Il y a donc, AMHA, diérèse, ce qui était le choix de l'auteur et que nous avons respecté, si ma mémoire est bonne.

J'ajouterai toutefois que si l'auteur avait choisi une synérèse, nous l'aurions respecté également, tant le cas est particulièrement tordu...

En résumé, de la théorie tant qu'on voudra, mais du bon sens, poétique de préférence, avant tout.

Contribution du : 12/05/2013 10:23
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Expert Onirien
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Oh la vache!
"Le yod est une semi-consonne fricative dorso-palatale sonore", je m'en vais le cloquer dans le prochain salon où c'qu'on cause!

Contribution du : 12/05/2013 10:35
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Expert Onirien
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23/03/2011 21:54
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Lol ! Alors c'est comme "ti veux ti choise" si je comprends bien. Puisque c'est ainsi, je fais sans diérèse, ça me parle mieux à l'oreille (heureusement, c'est un mot que je n'emploie guère...)

Contribution du : 12/05/2013 14:51
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Re : Combien de diérèses à "ParanoÏaque" ?
Organiris
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03/08/2007 18:17
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Citation :

Mona79 a écrit :
Lol ! Alors c'est comme "ti veux ti choise" si je comprends bien.

En fait, oui. c'est l'un des rôles de la "licence poétique" que de permettre au poète de choisir la synérèse ou la diérèse dans un vers en fonction de son intention. L'exemple des Orientales d'Hugo est très parlant de ce point de vue : les deux premières occurrences de "hier" sont en diérèse, l'anaphore donnant du poids et du rythme au vers. La dernière un peu plus loin, est en synérèse, le vers "roule" comme les roulements des tambours qu'il évoque. C'est un choix poétique, on ne peut une seule seconde penser qu'Hugo a commis une faute de métrique. Cette licence poétique n'a commencé à exister

Sur Oniris, nous acceptons la licence poétique, mais à la condition qu'elle soit appliquée uniformément sur l'ensemble de la pièce. L'idée initiale était d'imposer une contrainte de travail a minima et (surtout) de simplifier le travail de vérification des textes. Mais c'est un point qui peut très bien être discuté entre spépos et évoluer dans le temps.

Contribution du : 12/05/2013 18:46
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