Le plus souvent, dans les romans, le narrateur s'exprime au passé. Pourtant, à quelques exceptions près, rien ne l'y oblige.

A priori, je suppose que le narrateur se met dans la peau d'un conteur, d'une histoire dont il fut rémoin ou qu'on lui a raconté. "Il était une fois, ...etc"

Personnellement, je trouve qu'une écriture au présent plonge d'avantage le lecteur dans le récit. Un peu comme au cinéma où, quelques effets mis à part, tout se vit au présent.

Existe-t-il une règle en la matière ?
Vos avis ?

Une règle, ça me ferait mal.

Tout dépends du contexte, du mode d'écriture (lettre, journal, first personnal Writing...).

Il y a des constantes liées au type de procédé utilisé, mais une seule règle, nan.

Ps : J'aime beaucoup lire des choses au présent aussi.

Ben non, m'sieur, pas de règle, tout est question de contexte et de ressenti de la part de l'auteur.

L'emploi du présent et la narration à la première personne permettent le plus souvent d'immerger le lecteur dans l'action (Lovecraft était un maître en la matière).

Si l'imparfait et le passé simple sont le plus souvent utilisés, rien n'empêche un auteur de s'amuser avec les autres temps (un texte au futur ou au conditionnel, ça peut-être sympa)

Si le temps est pluvieux, le héros aura l'amabilité de rester à l'intérieur et d'y vivre son histoire, afin de ne point mouiller l'auteur, déjà fiévreux.

Si le temps est plus clément, le héros sera gentiment dirigé vers les vertes prairies, les plages, etc. afin d'y vivre son aventure ; sans toutefois faire ombrage au même auteur, maintenant dévoré par des maux de crânes bien compréhensibles.

Après, y a des textes fugaces, écrits par jours de Mistral et des histoires plates comme un ciel gris. Conseil personnel : ce jour, là, écrire comme un forcené pour se trouver une bonne excuse lors d'une relecture poussive...

Touit dépend, aussi, du type de narration. Si le narrateur est un personnage, il va avoir tendance à utiliser des temps parlé (présent, passé composé). Encore, c'est à nuancer, puisque dans un texte à l'ambiance historique, là, il utilisera plutôt des temps soutenus (passé simple, subjonctif).

Et tout dépend aussi de l'histoire qu'on raconte. Le passé simple est le temps de la narration par excellence. Raconter un conte, des la sf, un roman historique au présent, il faut avoir un peu d'arguments pour le faire.

Par contre, pour une histoire contemporaine, le présent est parfois préférable (evite de créer une distance).

Personnellement, je ne pense pas que ce soit le temps utilisé qui a le plus d'impact sur le lecteur, mais plutôt le talent de l'auteur.

J'ai lu des livres narrés au présent très ennuyeux, et d'autres au passé qui m'accrochaient complètement.

Personnellement, j'écris surtout à l'imparfait et à la première et seconde personne du singulier, et je ne trouve pas que ça gêne particulièrement l'immersion du lecteur dans l'action ...

Citation :

Pile ou face me parait être la meilleure solution.
J'avoue ne pas vraiment saisir le "pourquoi" de la question, le temps s'impose de lui même au fil de l'écrit, au fil de l'histoire, de la place du narrateur, des mots employés, du style, de la langue, de l'atmosphère...

à moins d'avoir une idée précise de ce à quoi on veut aboutir, autant ne pas s'en précocuper dans un premier temps. enfin c'est mon avis.

Voilà voilà

M. en passant

Citation :



En même temps, il très hasardeux voire illusoire à mon sens de commencer un texte narratif, une nouvelle ou un roman, sans avoir une "idée précise de ce à quoi on veut aboutir". Non pas qu'il ne faille se laisser guider par son instinct, ses envies, au fil de l'écriture mais ne pas connaître la fin de son histoire par exemple peut gripper un peu la machine, museler l'inspiration.
Je pense qu'avoir un plan précis en tête permet de délimiter son aire de jeu, afin de s'y déchaîner en toute liberté.

Quant au temps à employer, je n'ai rien à ajouter à ce qui a déjà été dit.

Estelle, ou les pieds dans le plat...


Moi je pense que le temps utilisé pour la narration est SUPER important.

Pour l'impact sur le lecteur, et surtout au niveau du rythme.

Quand j'écris, je réfléchis d'abord au rythme d'écriture que je veux prendre.

Pour moi, le passé simple et le présent... le futur aussi parfois... sert plutôt pour raconter quelque chose qui va aller vite.
Non?
Bon je vais m'illustrer d'une phrase bateau pour rendre compréhensible.

Si je commence par : Elle jette un oeil derrière son épaule, croise le regard de Théo et comprend en une seconde qu'il faut qu'elle se mette à courir.

Bon là on pose le truc, sentiment d'urgence, faut qu'elle courre.

(hum)

Par contre : Elle avait jeté un oeil derrière son épaulé, croisé le regard de Théo et avait compris en une seconde qu'il fallait qu'elle se mette à courir.

Autre impact temporel.

Dans le premier cas on sait que va s'ensuivre la course... le second est plus...
Enfin voilà.

Je ne sers à rien c'est lamentable... pardon...

C'est pour cela qu'une phrase au présent dans un texte au passé renforce l'action.

Il n'y a pas que le temps à choisir avant d'écrire, il y a aussi la personne. Première ou troisième... voir pourquoi pas la deuxième !