Humm ? Les bavardages de Balzac me plaisent bien à moi ! L'oeuvre de Balzac, c'est une machine à remonter le temps. J'ouvre Splendeurs et misères et je me trouve propulsé en pleine Restauration française. J'adore !
Sinon, forme courte, forme longue... qu'importe au fond. Dans sa volubilité, Proust dit parfois en 5 mots une pensée qu'on met dix ans à élaborer.
Certains haïkus sont magnifiques, d'autres sont nazes, etc.
Je dis et je répète que l'écrivain est avant tout un lecteur qui ingurgite et régurgite. Et sa place dans la société n'est pas plus valable qu'une autre. Je l'ai appris au fil des ans et des manuscrits ratés. J'ai l'âge d'être humble. Excusez l'orgueil d'une telle affirmation, amis Onirisiens.

Citation :

Et de quel type de don - sans me noyer dans le discours fleuve - pourrais-je donc vous gratifier?

Un présent flattant le Temps dans son instantanéité de surélévation, un mascaret perpétuel dans lit d'une jeunesse percluse de mélancolie édentée? D'une vieillesse prénatale aux confins du non-être persécutant l'aurore de ses griffes de soie, du futur établi sur les berges tremblantes d'un jadis oublié, de la déliquescence des babillages pourpres au berceau de l'errance ou bien d'un numéro - hiéroglyphe de l'attente - sculpté au fronton d'or de nos pertes de sable?

J'avoue ne pas avoir d'idée sur la question, mais comme ce problème est sans aucun doute d'une capitale importance je promets de me pencher très sérieusement sur son éventuelle résolution histoire de rigoler un coup.

Ahah ! Vous êtes une solide canaille. J'aime assez la vacuité de ces échanges qui me sortent de l'ennui dans lequel je suis alité, et me font un peu oublier la fièvre que deux virus ont la chance de provoquer en moi simultanément. C'est, je dois dire, à la fois désagréable et amusant : je suis pris de vertiges et d'hallucinoses, des tremblements me parcourent bien involontairement, et j'écris des choses que je n'aurais jamais pu écrire sans maladie — on profite de ce qu'on a.
Mais, jouons aux devinettes pourquoi pas. Lorsque je me suis inscrit sur Oniris, il était hors de question pour moi de parler de mon âge, maintenant j'en suis plus en paix. L'indulgence envers la jeunesse ne l'aide pas toujours, puis, expliquer des caractères impulsifs par un simple manque d'expérience a certes ses socles empiriques, mais n'est qu'une esquive des problématiques en jeu. L'on pourra bien penser de moi que c'est mon âge relativement jeune qui me fait écrire parfois des choses acérées, cela serait assez vain, et, crois-je, très faux. C'est un dégoût des convenances établies qui m'habitera certainement toute ma vie, ayant fui par tous les trous un milieu bien guindé, bien propre et hypocrite, et, si j'aide volontiers un aveugle à traverser la rue, je ne vois pas l'intérêt, sauf pour la blague, de dire à monsieur untel que sa salade dégueulasse est des plus réussies. J'y cède parfois hélas, essentiellement si je sais que monsieur untel ne pourra pas changer sa façon de faire la salade, mais je m'en navre sincèrement.

Concernant les bavardages de Balzac : ils sont très certainement plus intéressants que ceux que nous avons ici, n'en doutons pas, mais il se pense trop génial pour maîtriser sa diarrhée verbale, ce qui conduit à l'érection d'un monument littéraire magistral m'étant parfaitement illisible de par sa grandeur et son manque de condensation. J'ai l'impression d'une incapacité à savoir perdre les belles choses chez lui : il met toutes ses bonnes idées, tous ses bons mots, sans en chercher les meilleurs, et sans savoir déchirer le langage.

Citation :

Ah... Et moi qui avais bassement pensé à un excés de grog... Que ne va-t-on pas s'imaginer lorsqu'on a décidé de suivre à la trace la sobriété d'un chameau égaré dans l'erg des muses ébréchées...

Bon, je vous souhaite donc un prompt rétablissement comme on dit quand on est pétri de conventions sirupeuses pour la toux cacochyme.